LES ECUMEURS DES MONTS APACHES (Stage to Tucson) réalisé par Ralph Murphy, disponible en DVD le 23 janvier 2017 chez Sidonis Calysta
Acteurs : Rod Cameron, Wayne Morris, Kay Buckley, Sally Eilers, Carl Benton Reid, Roy Roberts…
Scénario : Robert Creighton Williams, Frank Burt, Robert Libott d’après le roman Lost Stage Valley de Frank Bonham
Photographie : Charles Lawton Jr.
Musique : Paul Sawtell
Durée : 1h18
Date de sortie initiale : 1950
LE FILM
A la veille de la Guerre de Sécession, deux compagnies de diligences s’affrontent dans une petite ville. Grif Holbrook appartient à l’une d’elles, de conviction nordiste, alors que la seconde est aux mains de Sudistes fanatiques. Grif et Barney Broderick aiment la même femme. Grif veut l’épouser mais il comprend que la jeune femme, Kay Buckley, aime en réalité Broderick. Il s’efface alors devant son rival. Mais les partisans sudistes s’emparent des diligences de la ligne nordiste en faisant attaquer les convois par une diligence fantôme, noire et blindée. La guerre est finalement déclarée…
C’est un tout petit western typique de la Columbia, qui enchaînait alors les films d’une durée de 60 à 75 minutes afin de les proposer en double-programme dans les cinémas. Les Ecumeurs des Monts Apaches est réalisé en 1950 par Ralph Murphy (1895-1967), spécialiste des séries B des années 1930 au début des années 1950, avant de consacrer le reste de sa carrière à la télévision. Si le film a été conçu dans le seul but d’attirer le plus de spectateurs possible dans les salles, Les Ecumeurs des Monts Apaches – Stage to Tucson ne manque pas d’attraits et d’idées, sans doute pas exploitées comme elles auraient pu l’être, mais qui valent le déplacement.
C’est le cas notamment de cette étrange diligence noire qui semble tout droit sortie de l’enfer. Blindée, lancée sur les routes poussiéreuses de la Californie, le convoi de huit chevaux semble être dépourvu de cocher et tous les convois de la Butterfield Stagecoach qui croisent sa route entre St. Louis et San Francisco via Tucson se retrouvent dépouillés et finissent même par se volatiliser ! Après vingt ans de bons et loyaux services en tant que convoyeur, Grif Holbrook (Rod Cameron, vu dans Les Tuniques écarlates, Le Justicier de la Sierra, La Taverne du cheval rouge) souhaite raccrocher et s’offrir un ranch en Californie. Mais son patron, qui a vu dix de ses diligences attaquées au cours du dernier mois, souhaite que cela cesse et parvient à engager de nouveau Grif, son homme le plus expérimenté, pour une dernière mission : débusquer les auteurs de ces vols avec l’aide de Barney, un autre agent nordiste. C’est que Butterfield est l’ami de Lincoln, montré de dos, avachi dans un fauteuil avec les pieds sur le bureau, deux mois avant d’entrer dans l’exercice de ses fonctions de président des Etats-Unis. Pendant ce temps, la guerre de Sécession est sur le point d’être déclarée et chacun se demande quel camp soutenir.
Joliment mis en scène, photographié en Technicolor par le maître Charles Lawton Jr (L’Homme de nulle part, 3h10 pour Yuma, Cow-boy) et bien interprété, Les Ecumeurs des Monts Apaches n’a certes pas la prétention de jouer dans la cour des grands, mais demeure un divertissement fort sympathique. Tout ce que le spectateur attend d’un western traditionnel est réuni ici, poursuites dans de très beaux et même singuliers décors (les pistes parsemées de rochers), amourette contrariée, gunfights, quelques pincées d’humour, deux bandes qui s’affrontent. A ce titre, les deux compagnies de diligences rivales reflètent l’opposition entre les Nordistes et les Sudistes. Les tensions s’exacerbent jusqu’à l’éclatement de la guerre civile dans la dernière bobine où nos héros partent sur le terrain, habillés en uniforme. Les Ecumeurs des Monts Apaches n’a donc rien d’exceptionnel, mais s’avère particulièrement attachant, le rythme est soutenu, les poursuites bien menées et les péripéties s’enchaînent du début à la fin.
LE DVD
Le DVD des Ecumeurs des Monts Apaches, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la musique du film.
Dans cette nouvelle salve de westerns, Patrick Brion est souvent seul en scène pour présenter les films. C’est encore le cas pour Les Ecumeurs des Monts Apaches. Mais honnêtement, ce n’est pas en cinq petites minutes que vous en apprendrez beaucoup sur ce film de la Columbia, d’autant plus que l’historien du cinéma peine à trouver quelques anecdotes et arguments. Il se contente de passer en revue les westerns sortis la même année que le film de Ralph Murphy et d’évoquer l’apparition de Lincoln au début du récit.
L’interactivité se clôt sur une petite galerie d’affiches et de photos d’exploitation.
L’Image et le son
Les Ecumeurs des Monts Apaches a été photographié en Technicolor par le grand chef opérateur Charles Lawton Jr. Les teintes chaudes (plus froides sur les séquences nocturnes) et la luminosité sont très appréciables, tout comme les contrastes qui s’avèrent bien gérés. Pourtant, le début fait peur avec une ligne verticale rouge qui sépare l’écran en deux durant le générique, mais qui disparaît heureusement après. La propreté est de mise, malgré divers raccords de montage et d’autres scories, la copie 1.33 (16/9) est stable, que demander de plus pour (re)découvrir ce petit film ?
L’éditeur nous propose les version anglaise et française. Passons rapidement sur cette dernière, nettoyée, mais parfois étouffée et qui peine à délivrer les ambiances annexes. Evidemment, notre préférence va pour la version originale, plus homogène et naturelle, très propre, sans souffle parasite. Le confort acoustique est largement assuré. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé.
Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr