Test DVD / Le Secret de Khéops, réalisé par Barbara Schulz

LE SECRET DE KHÉOPS réalisé par Barbara Schulz, disponible en DVD le 9 juillet 2025 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Fabrice Luchini, Julia Piaton, Gavril Dartevelle, Camille Japy, Johann Dionnet, Romain Levi, Vincent Heneine, Marie Denarnaud, Arié Elmaleh, Jackie Berroyer…

Scénario : Barbara Schulz, Christophe Turpin & Jérôme Tonnerre

Photographie : Guillaume Schiffman

Musique : Audrey Ismaël & Olivier Coursier

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Durant des nouvelles fouilles archéologiques dans la ville du Caire, l’archéologue Christian Robinson est convaincu d’avoir découvert une mystérieuse inscription concernant le trésor du pharaon Khéops. Selon lui, il s’agit d’indices laissés par Dominique Vivant Denon, directeur de 1802 à 1815 du musée du Louvre. Accompagné de sa fille Isis et de son petit-fils Julien, il part à la recherche du trésor en espérant accomplir la plus importante découverte archéologique du XXIe siècle.

Aaaah le cinéma d’aventure hexagonal…Qui a pu prendre la relève d’un Jean-Paul Rappeneau ou d’un Philippe de Broca ? La comédienne Barbara Schulz (qui avait un court-métrage à son actif, Le Malheur des autres, en 2018) a voulu rendre hommage au cinéma qui l’a fait rêver en tant que spectatrice, à travers son premier long-métrage comme scénariste et réalisatrice, Le Secret de Kheops. Malheureusement, on est plus proche ici d’Amazone que de L’Homme de Rio et ce sans aucune commune mesure. Car ce premier coup d’essai derrière la caméra s’avère une catastrophe en tout point. Pourtant, on y croyait presque en voyant l’affiche qui promettait du « lourd » avec Fabrice Luchini et Julia Piaton, photoshopés à outrance, renvoyant presque à la campagne promotionnelle d’un nouveau roman de Dan Brown ou d’un énième opus des péripéties de Robert Langdon, auquel Tom Hanks a prêté ses traits (et ses cheveux gras) dans trois épisodes. Si la première séquence se déroulant au Caire est étonnamment prometteuse et rappelle même un épisode de Tintin (par ailleurs cité à la fin du film), on déchante très rapidement une fois que l’action revient à Paris, pour ne plus quitter la capitale durant les 90 minutes restantes, en dehors de l’épilogue. Avec sa mise en scène télévisuelle (pour ne pas dire inexistante), ses acteurs en roue libre, son scénario Toutankharton (elle était facile celle-là) et son rythme pantouflard, Le Secret de Khéops n’a guère rameuté les spectateurs dans les salles avec « seulement » 450.000 entrées. Pour un budget estimé à dix millions d’euros, c’est un peu limite…Quant à une suite envisagée par Barbara Schulz, il semble que le projet soit abandonné. Ou alors pour la petite lucarne, car après tout, on y verrait que du feu.

Le trésor du pharaon Khéops a-t-il été découvert pendant la campagne d’Égypte de Napoléon, ramené en France, puis caché à Paris ? Christian Robinson, archéologue flamboyant aux méthodes peu orthodoxes, en est persuadé, depuis la découverte d’une mystérieuse inscription lors de nouvelles fouilles au Caire. Bien décidé à déchiffrer les indices laissés par Dominique Vivant Denon, le premier directeur du Louvre, Christian Robinson se lance alors dans une quête du trésor hors du commun à travers Paris, des archives poussiéreuses du Louvre jusqu’aux cabinets secrets de la Malmaison. Il embarque dans son aventure sa fille et son petit-fils, dans l’espoir insensé de réaliser à Paris la plus grande découverte archéologique du XXIe siècle…

Voir ce zébulon de Fabrice Luchini dans les guêtres d’un Indiana Jones bien de chez nous, aurait pu être jubilatoire. Hélas…L’Empire du Bruno Dumont a dû lui laisser des séquelles et Fabrice Luchini semble ailleurs (dans une galaxie lointaine appelée Côte d’Opale ?), se met à chanter Johnny, débite ses dialogues sans reprendre son souffle, en espérant que la pauvreté de ses répliques passera ainsi plus facilement auprès d’un public sur le point de dormir…Il n’est pas mauvais le Fabrice, c’est juste qu’il est à côté de la plaque, qu’il le fait bien, mais qu’il est inapproprié ici, sans aucune direction.

Sa partenaire Julia Piaton, paraît elle aussi étrangement éteinte et l’alchimie espérée ne prend jamais. Du coup, aucun personnage ne s’avère attachant dans Le Secret de Khéops et ce n’est pas les ennemis de pacotille qui vont redonner un intérêt à l’ensemble. Le scénario (coécrit avec Christophe Turpin et Jérôme Tonnerre, auteurs respectifs de Jean-Philippe et de Les Femmes du 6e étage, deux hits avec Luchini), enfile les poncifs, les incohérences et effets téléphonés comme des perles sur un collier, les protagonistes avançant dans leur quête grâce à d’énormes coups de chance, avec une naïveté confondante.

Mais proposer une histoire plus complexe (ou bien écrite, c’est selon) aurait sans doute paumé le spectateur visé, autrement dit celui du troisième âge, tandis que les autres risquent de sérieusement trouver le temps long. Même la photographie, pourtant signée Guillaume Schiffman, talentueux chef opérateur du Consentement, de Rien à perdre et des deux premiers OSS 117 ne parvient pas à insuffler une âme à cette entreprise qui frôle sans cesse l’amateurisme.

Barbara Schulz dédie son film à son père. Mais au final, Papa Schultz était quand même bien plus drôle, à tel point qu’on en vient à regretter Belphégor, le fantôme du Louvre et Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec, deux nanars qui au moins nous faisaient rire…

LE DVD

Point d’édition Blu-ray pour Le Secret de Khéops. Le demi-million d’entrées n’ayant pas été atteint et le public cibé étant sans doute loin des préoccupations de la Haute-Définition, M6 Vidéo a préféré limiter la casse. Le visuel reprend celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est fixe et musical.

Le seul supplément proposé sur cette édition est une interview de Barbara Schulz et de Julia Piaton (11’). La réalisatrice est visiblement fière de son premier long-métrage, dont elle explique la raison d’être, la genèse, les partis-pris et ses intentions (retrouver l’âme des films de Rappeneau et de de Broca), tout en avouant avoir déjà pensé à une suite. La comédienne est aussi pétillante et revient sur sa collaboration avec Fabrice Luchini.

L’Image et le son

Quelques petites pertes de la définition et un piqué manquant parfois de mordant sont visibles. Néanmoins, ce master demeure fort plaisant et n’a de cesse de flatter les yeux avec une belle restitution de la colorimétrie ambrée et chaude. Les contrastes sont denses, la gestion solide, et les partis-pris esthétiques respectés.

Le mixage Dolby Digital 5.1 ne sert essentiellement qu’à spatialiser la musique et à réveiller les spectateurs à mi-chemin quand il ne se passe plus grand-chose. Les effets latéraux sont bien calés, les ambiances naturelles éloquentes, les dialogues auraient peut-être mérité d’être plus ardents sur la centrale. Nous disposons d’une piste Audiodescription ainsi que des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © BONNE PIOCHE CINEMA – SND – M6 FILMS / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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