Test DVD / Bookworm (L’Appel de l’aventure), réalisé par Ant Timpson

L’APPEL DE L’AVENTURE (Bookworm) réalisé par Ant Timpson, disponible en DVD le 13 février 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Elijah Wood, Michael Smiley, Nell Fisher, Morgana O’Reilly, Millen Baird, Nikki Si’ulepa, Theo Shakes, Vanessa Stacey…

Scénario : Toby Harvard & Ant Timpson

Photographie : Daniel Katz

Musique : Karl Sölve Steven

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Alors que sa mère vient d’être victime d’un grave accident et reste hospitalisée, la jeune Mildred, 11 ans, voit débarquer Strawn Wise, son père qu’elle n’a jamais vu. Bien décidé à s’occuper de sa fi lle, Strawn décide de réaliser l’un de ses rêves : l’emmener camper à la recherche de la panthère de Canterbury.

Difficile de citer deux ou trois films marquants avec Elijah Wood depuis Maniac (2012) de Franck Khalfoun. Les plus pointus pourront évoquer l’excellent Le Casse The Trust d’Alex et Ben Brewer, dans lequel il donne la réplique à Nicolas Cage. Mais dans l’ensemble, la carrière du comédien demeure obscure ou inattendue. C’est le cas de Bookworm, intitulé en France L’Appel de l’aventure, film d’aventure pour toute la famille, produit par la compagne d’Elijah Wood (Mette-Marie Kongsved), productrice de Come to Daddy, précédent film du réalisateur Ant Timpson, déjà interprété par la star du Seigneur des Anneaux. Bookworm est un divertissement complètement inoffensif, qui fait la part belle à la jeune actrice Nell Fisher, vue dans Evil Dead Rise de Lee Cronin et prochainement dans la cinquième et dernière saison de Stranger Things, qui s’en sort excellemment bien et tient tête (y compris en taille) à son illustre partenaire. Bookworm possède suffisamment d’atouts dans sa manche pour plaire à un large public.

Mildred est une jeune dévoreuse de livres âgée de 11 ans qui vit avec sa mère en Nouvelle-Zélande et qui s’intéresse à la panthère de Canterbury. Une nuit, l’explosion d’un grille-pain plonge sa mère dans le coma. Le père de Mildred, Strawn, magicien raté, arrive des États-Unis, mais Mildred, en colère, lui reproche son absence depuis toujours, tout en se moquant de ses pauvres tours de magie. Strawn accepte d’accompagner Mildred en expédition, au cours de laquelle Mildred espère filmer la mythique panthère, dont personne n’a jamais ramené les preuves de son existence. La récompense pour de telles images s’élève à 50 000 $, soit suffisamment pour rembourser les dettes de la mère de Mildred. Le père et la fille se retrouvent face à la panthère en train de boire dans un ruisseau et Mildred la filme avec sa caméra vidéo. C’est alors qu’ils rencontrent deux randonneurs, Arnold et Angelina, qui sont en fait des voleurs. Arnold s’empare des affaires de Strawn, et surtout de l’appareil photo de Mildred, renfermant le film de la panthère. Les deux aventuriers vont devoir se faire confiance pour la première fois de leur existence et s’armer de courage, pour récupérer leurs biens.

Elijah Wood est comme un poisson dans l’eau ici, le cheveu long et gras, look improbable avec même du vernis à ongles noir, même si rien n’y fait, le temps passe doucement pour le comédien pourtant âgé de 44 ans et son accoutrement fait penser à un ado faussement rebelle. Cela sied à Strawn, resté bloqué dans les années 1990, qui se retrouve malgré lui père d’une fille de onze ans, fruit de son union d’un soir sur la banquette arrière d’une bagnole avec celle qui a finalement élevé Mildred seule. Strawn déboule sur le sol de la Nouvelle-Zélande et rencontre Mildred, avec laquelle le courant passe évidemment très mal.

Bookworm est un récit initiatique, celui d’une fille débrouillarde, mais très seule, et celui d’un quadra qui découvre sa paternité. Les deux acteurs principaux sont attachants et complémentaires, leur partie de ping-pong verbal fonctionne on ne peut mieux et les spectateurs s’amusent souvent comme cela a dû être le cas sur le plateau. Ant Timpson, producteur du remarqué Deathgasm de Jason Howden, s’en tire bien derrière la caméra, quand bien même sa mise en scène manque étonnamment d’audace. Nous dirons que celui-ci s’est accordé une petite pause avec Bookworm, en livrant le minimum syndical, tout en faisant confiance à son chef opérateur Daniel Katz (déjà à l’oeuvre sur Come to Daddy) pour capturer les paysages extraordinaires (le Bassin de Mackenzie entre autres), parfois déjà foulés par Elijah Wood (par ailleurs lui aussi producteur) dans la trilogie de Peter Jackson. La fameuse bête mythologique, entièrement réalisée en images de synthèse, ne vaut pas tripette, mais heureusement on ne la voit guère à l’écran. De toute façon, l’essentiel est ailleurs comme qui dirait l’autre et cet Appel de l’aventure se concentre essentiellement, pour ne pas dire uniquement sur les personnages.

Humour, émotion, un zest d’action, Bookworm est un spectacle simple, un poil pépère, qui n’invente rien, mais qui peut compter sur l’investissement de sa distribution (Michael Smiley, vu dans la série Luther, excelle dans la peau du salopard frappadingue) et une envie contagieuse de retrouver l’aura des films familiaux d’antan.

LE DVD

Bookworm L’Appel de l’aventure arrive dans les bacs français, directement et uniquement en DVD chez Metropolitan. Visuel attractif, menu principal sobre, fixe et musical.

En plus d’un lot de bandes-annonces, Metropolitan présente un making of (30’), qui compile des instantanés de tournage, sans voix-off, ni interview, juste des images de plateau capturées sur l’instant. L’occasion de voir la bonne humeur qui régnait dans l’équipe, l’alchimie entre Elijah Wood et sa jeune partenaire, ainsi que le réalisateur à l’aise avec ses techniciens. Un peu répétitif, mais sympathique tout de même.

L’Image et le son

Pas d’édition HD pour Bookworm. Ce master offre des conditions de visionnage banales et sans esbroufe. La colorimétrie est plutôt bien agencée, mais la définition demeure passable, même sur les quelques plans rapprochés. La clarté est de mise, les contrastes corrects, cependant le piqué manque de précision et certaines séquences apparaissent plus ternes que d’autres. Néanmoins, ce DTV chez un autre éditeur n’aurait pas connu le même traitement technique ou même une sortie dans les bacs.

Les pistes Dolby Digital 5.1 mettent en avant la composition de Karl Sölve Steven , spatialisée sur l’ensemble des enceintes. Les dialogues sont solidement positionnés sur la centrale, la balance frontale riche et dynamique. De nombreuses ambiances naturelles pointent évidemment sur l’intégralité des séquences en extérieur. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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