Test DVD / Baby Phone, réalisé par Olivier Casas

BABY PHONE réalisé par Olivier Casas, disponible en DVD le 12 juillet 2017 chez M6 Vidéo

Acteurs : Medi Sadoun, Anne Marivin, Pascal Demolon, Lannick Gautry, Michel Jonasz, Marie-Christine Adam, Barbara Schulz…

Scénario : Olivier Casas, Serge Lamadie, Audrey Lanj

Photographie : Sylvain Rodriguez

Musique : Laurent Aknin

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Au détour d’un dîner, les révélations faites à travers le baby-phone d’une chambre d’enfant vont créer un véritable cataclysme au sein d’une famille et d’un groupe d’amis…

A l’origine de Baby Phone il y a un court-métrage du même nom réalisé par Olivier Casas en 2014, qui reprend exactement le même point de départ. Si l’idée était séduisante et convenait parfaitement à un format court, on ne peut vraiment pas en dire autant pour la version long métrage qui ne fonctionne pas du tout et ce dès les premières minutes. Autant le dire d’emblée, Baby Phone est une catastrophe sur le fond comme sur la forme. Ben est marié Charlotte, avec qui il vient d’avoir une petite fille. Jeune compositeur en mal de reconnaissance, il décide de demander à leur ami d’enfance, manager d’une chanteuse très connue, de devenir le parrain de leur fille, dans l’espoir de dynamiser sa carrière. Pour le convaincre de venir chez eux, lors d’un dîner de famille, et réunir le quatuor d’amis qu’ils formaient à l’époque, il fait croire que son père est sur le point de mourir. De quiproquos en malentendus, la soirée se transforme vite en cauchemar pour Ben. Jusqu’au point de non-retour, quand le futur parrain et l’autre vieux pote se rendent dans la chambre du bébé et entament une série de mauvaises blagues. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que le baby phone est branché dans le salon et que tout le monde profite de leur conversation.

Si les comédiens font le boulot, en particulier Medi Sadoun (très sobre), Pascal Demolon (agité, comme d’habitude) et Michel Jonasz (qui détient les meilleures scènes), ils sont tous au service d’une mécanique qui tourne à vide et sont malheureusement peu aidés par des dialogues d’une platitude confondante avec un pauvre « Elle a fait caca ? » récurrent. Ils valent tellement mieux que ça ! Les décors, le rythme, le montage, la mise en scène sont franchement atroces et on a très vite de la peine de voir ces acteurs, que l’on aime habituellement, se débattre comme ils le peuvent pour faire exister ces personnages sans aucune consistance. Par ailleurs, le pitch n’a rien de bien nouveau et la mixture finale s’apparente à une salade composée d’Un air de famille de Cédric Klapisch, de Cuisine et dépendances de Philippe Muyl, du Prénom d’Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte, mais aussi sur le méconnu et sympathique Les Meilleurs amis du monde de Julien Rambaldi. En effet, dans ce dernier, à la suite d’une mauvaise manipulation téléphonique, un couple entendait aussi ce que leurs amis pensaient réellement d’eux. Rien de nouveau dans Baby phone donc, qui se contente d’enchaîner les scènes sans enjeux et de façon répétitive. De plus, Baby Phone n’est pas vraiment une comédie, on esquisse à peine deux sourires, mais instaure un véritable malaise, d’une part en raison de son ratage technique, mais également par ses situations qui n’ont rien de drôles.

Olivier Casas, réalisateur, producteur et scénariste, racle les fonds de tiroir pour étendre son film sur 81 minutes (génériques compris) avec ses sept personnages enfermés dans un appartement. L’émotion est poussive (la chanson finale), artificielle, tandis que l’histoire se clôt de façon gratuite et bien trop facile après une succession de saynètes empilées à la va comme je te pousse. Mauvaise pièce de boulevard filmée, Baby phone compile donc toutes les tares du cinéma français dans ce qu’il peut faire de pire et l’on se demande parfois comment des projets aussi paresseux sur le papier et aussi pauvres techniquement réussissent encore à voir le jour. Très embarrassant.

LE DVD

Le test du DVD de Baby Phone, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est sobre, animé sur une musique guillerette et ne reflète pas du tout le film.

Chose étonnante pour un petit film de cet acabit, nous trouvons un commentaire audio du réalisateur Olivier Casas accompagné pour l’occasion de l’excellent Pascal Demolon. Si la complicité entre les deux hommes, visiblement amis, est évidente, on ne peut pas dire que ce commentaire vole bien haut et l’intérêt demeure très limité. Ce n’est pas que le commentaire soit désagréable, mais les deux intervenants paraissent eux-mêmes conscients de ne pas avoir grand-chose à dire sur le tournage de Baby Phone. On y évoque parfois le casting et les conditions des prises de vues, la musique, le court-métrage à l’origine de Baby Phone (déjà avec Pascal Demolon et Marie-Christine Adam) et on apprend que le comédien a fumé beaucoup de cigares et mangé beaucoup de quiches pour les besoins du tournage. Rien de passionnant donc.

Le making of (18’) est plutôt sympathique. Olivier Casas et sa compagne Audrey Lanj (tous les deux scénaristes) reviennent sur la genèse de Baby Phone, les comédiens présentent les personnages et l’histoire, tandis que des images dévoilent l’envers du décor. Dommage que le film ne soit pas à la hauteur des propos intelligents, des compliments tenus ici par les acteurs et de la rigueur apparente du réalisateur.

S’ensuivent trois scènes coupées (5’) qui n’apportent évidemment rien à l’ensemble, si ce n’est une fin alternative plutôt pas mal et qui aurait pu être gardée tant elle se révèle bien plus réussie et mise en scène par rapport à celle finalement gardée au montage final.

L’Image et le son

Ce master offre des conditions de visionnage banales et sans esbroufe. La colorimétrie est plutôt bien agencée, mais la définition demeure passable, même sur les quelques plans rapprochés. La clarté est de mise, les contrastes corrects, cependant le piqué manque de précision et certaines séquences apparaissent plus ternes que d’autres et s’accompagnent de moirages ainsi que de saccades.

Baby Phone n’est pas un film à effets et le mixage Dolby Digital 5.1 assure le service minimum. L’essentiel de l’action est canalisé sur les enceintes avant, même si chacune des très rares séquences en extérieur s’accompagne inévitablement d’ambiances naturelles. Il en est de même pour la musique systématiquement mise en valeur par l’ensemble des enceintes. Les voix sont solidement délivrées par la centrale. La piste Stéréo saura contenter ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière. Pas de sous-titres pour les spectateurs sourds et malentendants.

Crédits images : © La Belle Company / M6 Vidéo / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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