Test DVD / Aimons-nous vivants, réalisé par Jean-Pierre Améris

AIMONS-NOUS VIVANTS réalisé par Jean-Pierre Améris, disponible en DVD le 3 septembre 2025 chez ARP Sélection.

Avec : Gérard Darmon, Valérie Lemercier, Patrick Timsit, Alice de Lencquesaing, Aurélien Cavagna, Eric Viellard, Sophie Mounicot, François Berland…

Scénario : Jean-Pierre Améris & Marion Michau

Photographie : Pierre Milon

Musique : Stéphane Moucha

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Dans le train pour Genève, Victoire, une passagère envahissante, croise Antoine Toussaint, son idole, une grande vedette de la chanson française. Entre lui, au bout du rouleau, et elle, débordante d’énergie, la rencontre sera explosive…

Quinze longs-métrages en trente ans de carrière, c’est un joli score pour le réalisateur Jean-Pierre Améris, dont le plus grand succès demeure Les Émotifs anonymes, avec plus d’1,1 million d’entrées en 2011. Depuis 2020, le cinéaste a mis les bouchées doubles en sortant pas moins de quatre films, Profession du père (un échec cinglant et non mérité), Les Folies fermières et Marie-Line et son juge, deux films passés plus ou moins inaperçus, ainsi qu’Aimons-nous vivants, dernier opus en date de son auteur, qui lui aussi n’a guère attiré les foules dans les salles avec seulement avec un peu plus de 200.000 tickets vendus en avril 2025. Décidément, Jean-Pierre Améris a du mal à retrouver la formule pour renouer avec les faveurs du public, quand bien même ses comédies restent toujours aussi sympathiques. C’est le cas à nouveau avec Aimons-nous vivants, titre évidemment tiré de la chanson éponyme de François Valéry, tube de l’année 1989, qui clôt le film sur une version plus douce. En fait, tout est résumé sur l’affiche, tout repose sur la confrontation entre Valérie Lemercier et Gérard Darmon, comme s’il n’y avait rien d’autre d’autour d’eux. C’est bien cela le problème, car ils ne sont pas forcément tous les deux au diapason, surtout la première, qui pour une fois a tendance à en faire des tonnes, au point de rendre son personnage non pas antipathique, mais très agaçant, d’autant plus que son partenaire est d’une impeccable sobriété et signe même une de ses meilleures performances depuis longtemps. Quelques séquences fonctionnent mieux, d’autres tombent à plat, mais le divertissement, qui ne laissera certainement aucun souvenir, marche malgré tout sur le moment.

Antoine Toussaint, chanteur aux 22 albums, a décidé de se rendre en Suisse pour mourir dans la dignité, accompagné par une association locale. Mais dans le TGV pour Genève, il fait la connaissance de Victoire, femme pas très stable, en permission pour le week-end alors qu’elle est incarcérée, qui se rend en douce au mariage de sa fille, Constance, alors qu’elle n’a pas le droit de passer la frontière. Lui offrant son porte-document avec une dédicace, il ne se rend pas compte que son manager a mis son passeport et son formulaire dedans. Il se présente alors le lendemain devant l’église où a lieu le mariage, repoussant sa mort de 24 heures, et espérant convaincre Victoire de lui rendre les documents, dont il a besoin pour son suicide assisté…

Si Jean-Pierre Améris était habitué à retrouver certains comédiens comme Benoît Poelvoorde, Isabelle Carré, François Berléand, il semble se tourner vers d’autres personnalités depuis une poignée de films et dirige pour la première fois ici Valérie Lemercier et Gérard Darmon, qui avaient déjà partagé l’affiche du consternant Bienvenue à bord d’Éric Lavaine en 2011, y compris de La Cité de la peur, mais sans se croiser dans le film de Les Nuls. Deux univers qui s’accordent plutôt bien pour cette comédie romantique, tendre et amère, qui se déroule principalement en Suisse, un cadre « dépaysant » dont le réalisateur ne fait pourtant et étrangement pas grand-chose, si ce n’est que celui-ci lui permet de poser le décor indispensable pour évoquer le suicide assisté, sujet que le cinéma affectionne particulièrement depuis années, surtout en France, où l’on aime le thème de l’euthanasie, des soins palliatifs et de la fin de vie en général.

Si sur le papier rien n’indique qu’il s’agit d’une gaudriole, Aimons-nous vivants contient son lot de moments drôles, reposant sur le bagou de l’une (le clown au nez rouge) et l’incompréhension de l’autre (le clown triste). Le décalage a du mal à se mettre en route, la scène de la rencontre étant d’ailleurs incroyablement poussive et surréaliste, mais une fois que les personnages sont installés et prennent la route tous les deux (et malgré eux), la recette est agréable. Outre le duo vedette, Jean-Pierre Améris laisse une belle place à Patrick Timsit, excellent dans le rôle de Claude, le manager d’Antoine, qui le materne depuis toujours et ce d’autant plus depuis que son protégé a été victime d’un AVC sur la scène de l’Olympia un an auparavant.

Ayant de grandes chances d’être à nouveau victime d’une attaque, Antoine, qui dans sa vie n’a construit que sa carrière professionnelle (souvent résumée à un seul tube, qu’on lui rappelle sans cesse, réellement enregistré par Darmon il y a près de vingt ans), a donc pris rendez-vous en Suisse, pour en finir avant d’être (peut-être) réduit à l’état de légume. Mais c’était sans compter sur l’optimisme bouillonnant d’une fan rencontrée par hasard dans le train, se rendant à Genève pour marier sa fille, événement pour lequel elle a eu la permission de sortir de prison, où elle est incarcérée pour avoir braqué une bijouterie avec un pistolet en plastique…

Le reste se déroule tranquillement, de façon un peu (beaucoup) pépère et enchaîne les petits moments attachants et mélancoliques, marqués par des répliques qui font souvent mouche. Tout cela ne vole pas très haut, mais passe le temps, sans se forcer pendant à peine 90 minutes durant lesquelles on oublie tout. C’est déjà ça de pris.

LE DVD

Point de Blu-ray pour Aimons-nous vivants, mais un DVD chez ARP Sélection. Un disque à la sérigraphie sobre, logé dans un boîtier Amaray classique de couleur noire, surmontée d’une jaquette reprenant le visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

La bande-annonce est le seul supplément disponible.

L’Image et le son

Aimons-nous vivants ne bénéficie pas de sortie en Blu-ray. Toutefois, ce DVD s’en sort bien, même si les couleurs s’avèrent moins éclatantes que nous l’espérions. La stabilité est de mise, les détails appréciables sur les gros plans. Notons également divers moirages.

Soyons honnêtes, le mixage Dolby Digital 5.1 concentre l’acoustique sur les enceintes avant, au détriment des ambiances naturelles, à l’exception de la séquence d’ouverture. Les dialogues sont clairs, posés, la balance frontale dynamique, les basses ayant quant à elles quelques opportunités pour faire parler d’elles. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © ARP Sélection / Caroline Bottaro / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.