SLAYERS réalisé par K. Asher Levin, disponible en DVD et Blu-ray le 4 janvier 2023 chez AB Vidéo.
Acteurs : Thomas Jane, Kara Hayward, Jack Donnelly, Lydia Hearst, Malin Åkerman, Abigail Breslin, Ashley Reyes, Ash T…
Scénario : Zack Imbrogno & K. Asher Levin
Photographie : Owen Levelle
Musique : Taylor Locke
Durée : 1h25
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Un groupe d’influenceurs se retrouvent piégés au sein d’un manoir appartenant à un milliardaire reclus. L’endroit est en réalité l’antre d’un vampire maléfique. Pour se sortir de ce pétrin, les jeunes gens doivent compter sur l’aide d’un célèbre joueur en ligne et d’un chasseur de vampires plutôt vieux jeu…
Bah dites donc…cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un tel navet. Mais de compétition, ou comme le disait Jean Gabin dans Le Cave se rebiffe « Oui mais celui-là c’est un gabarit exceptionnel. Si la connerie se mesurait, il servirait de mètre-étalon… ». K. Asher Levin, retenez-bien le nom du responsable de ce bouzin. Également coscénariste et coproducteur, le coupable aura déjà livré essentiellement quelques épisodes de séries télévisées depuis une quinzaine d’années. Il a aussi décidé récemment, quelle mauvaise idée, de s’en prendre au grand écran ! À cette occasion, il signe coup sur coup deux films avec Thomas Jane, vu dernièrement dans l’improbable Anti-Life aux côtés de Bruce Willis, dans le très bon USS Indianapolis avec Nicolas Cage et dans The Predator de Shane Black. Le premier s’intitule Creuser pour survivre – Dig, un thriller, le second, celui qui nous intéresse (ou pas…) est Slayers, film « d’horreur » et « fantastique ». Insistons bien sur l’usage des guillemets, car s’il s’agissait sans doute des « intentions » du réalisateur, le résultat final est on ne peut plus navrant et vire à la comédie pas drôle, affligeante, navrante, irritante, chiante et d’autres adjectifs se terminant en « ante ». Rien, absolument rien ne fonctionne, tout est à jeter, à ensevelir, à recouvrir de chaux vive pour ne pas laisser de traces (de pneus). Fuyez pauvres fous, ne perdez pas 85 minutes de votre vie comme nous. Mais si vous êtes pervers, mais alors jusqu’au-boutistes voire complètement irrécupérables, vous vous laisserez sans doute tentés. Attention tout de même à la crise d’épilepsie et prévoyez un sac pour gerber. C’est un conseil d’ami.
Une poignée d’influenceurs superstars est invitée dans la demeure d’un homme d’affaires richissime au sujet d’un nouveau contrat d’ambassadeurs. Ils découvrent alors qu’ils ont été piégés dans l’antre de vampires très anciens qui planifient de prendre le contrôle de la Terre grâce à leur nouveau vaccin. Leur seul moyen de survivre est de s’allier à un chasseur de vampires qui les traque sans relâche depuis que sa fille a été assassinée.
Franchement, on fait le pari que vous n’arriverez pas à tenir au-delà des cinq premières minutes. Impossible. À moins d’avoir déjà les yeux révulsés, la bouche écumante de bave, la tête secouée de spasmes incontrôlables. On tient ici un record, celui du ras-le-bol le plus rapide de l’histoire, tant la mise en scène et l’exposition font sans aucun doute parties des pires de tout ce qu’on a pu voir au cinéma. Après les innombrables logos de sociétés de production (vous pouvez accélérer, il y en a pas mal), une voix-off, celle de Thomas Jane, entreprend de nous expliquer ce que sont les slayers qui donnent son titre au film, tout en présentant les personnages principaux, les fameux influenceurs, que l’on suivra durant les 4800 secondes restantes. Le problème, c’est qu’on ne comprend que dalle à ce qui nous est raconté et surtout à ce que l’on voit à l’écran. Cela déborde de tous les côtés, c’est laid, informe, sans âme. Et le comble, c’est que Slayers vient tout juste de commencer et que cela n’ira qu’en empirant. Car nous découvrons ensuite la qualité du jeu d’acteurs, exécrable bien entendu, malgré un casting composé entre autres de Thomas Jane donc, accompagné de Malin Akerman (qui aura pas mal officié dans le nanar/navet en DTV ces dernières années) et même Abigail Breslin, cette dernière portant même également la casquette de productrice. La comédienne découverte il y a vingt ans dans Signes de M. Night Shyamalan, vue tout de suite après dans Keane de Lodge Kerrigan, Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valerie Faris, puis dans les deux Zombieland, s’en sort mieux que les autres. Mais elle est bien la seule, car ses partenaires n’ont rien à défendre. Thomas Jane ne parvient jamais à sortir des innombrables clichés du chasseur de vampires pas rasé porté sur la bière et qui connaît toutes les astuces pour se débarrasser de ses ennemis, Kara Hayward (Us, Manchester by the Sea, Moonrise Kingdom) est bien mignonne, mais c’est tout, Jack Donnelly, bah ne fait rien (ah si, il donne la réplique à son épouse Malin Akerman, qui elle a l’air de s’emmerder royalement), Lydia Hearst fait penser à une Heather Graham de chez Wish.
Prenez tous ces acteurs probablement payés chichement au noir, placez-les dans des décors pauvres, vides et hideux, parfois éclairés avec des néons bariolés pour faire genre (un truc classique des productions fauchées pour se donner des airs artistiques), saupoudrez le tout d’effets spéciaux ridicules, de maquillages risibles, emballez l’ensemble à l’aide d’un montage réalisé par un double manchot cul-de-jatte (attention, risque de glaucome) et une musique qui aurait même été refusée comme moyen de torture à Guantanamo, et vous obtenez un vomitif parfait pour vous décrasser l’estomac après une cuite carabinée, même si vous ressentirez encore les effets d’un coma éthylique longtemps après.
LE BLU-RAY
Disponible à la vente depuis début janvier 2023, Slayers dispose d’une édition HD et DVD chez AB Vidéo. Jaquette au visuel attractif, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est animé et musical (et épileptique).
Aucun supplément.
L’Image et le son
Ce DTV est donc proposé en HD. Si l’on est d’abord séduit par le rendu de la colorimétrie alliant des couleurs à la fois chaudes et froides, force est de constater que la définition chancelle à plusieurs reprises, malgré une luminosité plaisante, mais dénaturant souvent le piqué (trop doux à notre goût à plusieurs reprises) et les détails, notamment au niveau des visages des comédiens. Le codec tente de consolider certains plans avec difficulté. De plus, la profondeur de champ est décevante, quelques fourmillements sensibles s’invitent à la partie, la gestion des contrastes étant au final aléatoire. Toutefois, certains plans sortent aisément du lot avec un relief indéniable.
Les pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1 s’en tirent avec les honneurs grâce à une belle délivrance des dialogues et d’excellents effets frontaux. Des propositions acoustiques dynamiques, exploitant à merveille les enceintes latérales et même le caisson de basses aux moments opportuns. Du point de vue homogénéité, la piste originale l’emporte sans aucune commune mesure, la balance frontale étant également plus percutante et immersive. Deux Stéréos sont aussi présentées. Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la VO.