OSIRIS, LA 9ÈME PLANÈTE (The Osiris Child – Science Fiction Volume One) réalisé par Shane Abbess, disponible en DVD et Blu-ray le 29 août 2017 chez Wild Side Video
Acteurs : Kellan Lutz, Daniel MacPherson, Luke Ford, Isabel Lucas, Temuera Morrison, Rachel Griffiths, Teagan Croft…
Scénario : Shane Abbess, Brian Cachia
Photographie : Carl Robertson
Musique : Brian Cachia
Durée : 1h38
Date de sortie initiale : 2016
LE FILM
Dans un futur lointain, l’humanité est lancée dans une course à la colonisation interplanétaire. Kane, lieutenant pour l’entreprise Exor, a pour mission d’organiser la vie dans ces nouveaux mondes. Mais un jour, il découvre que des prisonniers se sont emparés d’un virus mortel qu’ils menacent de diffuser sur Osiris, planète où vit la fille de Kane. Il se lance alors dans une course contre la montre à travers l’univers pour sauver sa fille sans se douter que dans l’ombre, une terrible machination est déjà à l’oeuvre…
Bon…on aurait bien voulu l’aimer ce film, Osiris, la 9ème planète – Science Fiction Volume One: The Osiris Child, sorti directement dans les bacs français avec un visuel clinquant. Malheureusement et bien que le réalisateur australien Shane Abbess soit précédé d’une assez bonne réputation, ce film fantastique s’avère un redoutable navet. C’est d’autant plus dommage que l’on sent réellement le potentiel du metteur en scène, remarqué en 2007 avec son premier long métrage Gabriel, mélange d’action, d’épouvante et de fantasy, dans lequel l’Ange Gabriel est conduit à mener l’ultime bataille contre les forces des ténèbres qui ont décidé de dominer le monde. Son deuxième film Infini est un thriller de science-fiction réalisé en 2015 coécrit avec Brian Cachia, également compositeur. Pour son long métrage suivant, Osiris, la 9ème planète, Shane Abbess n’aura pas eu à attendre presque dix ans puisque le film est sorti en 2016.
Cela part plutôt bien avec une belle mise en image, une photo et un cadre soignés. Le spectateur sent qu’on le caresse dans le sens du poil et que tout ne peut que bien se dérouler. Malheureusement, on déchante rapidement. Très vite, le montage complètement haché gâche tout et surtout l’indigence de l’interprétation emporte ce film de science-fiction sur les rives du navet intergalactique. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu autant de comédiens aussi mauvais et dépourvus de charisme. La palme revient une fois de plus à l’inénarrable Kellan Lutz, l’un des pires acteurs de tous les temps, une endive comme on en fait rarement aujourd’hui. Vu dans la saga Twilight, Expendables 3 et La Légende d’Hercule de Renny Harlin où même la 3D ne lui donnait aucun relief, il intègre le top 10 des comédiens les plus improbables. Avec son regard inexpressif et sa barbe qui semble avoir été peinte au pochoir, il déambule dans le film comme s’il était paumé avec sa pétoire. Il n’est guère aidé par Daniel MacPherson, dont pas une réplique ne tombe juste et qui semble constamment en hyperventilation, tandis que l’actrice Isabel Lucas, vue dans Transformers – La revanche et le navrant remake de L’Aube rouge, ajoute un nouveau navet à son potager déjà bien garni.
L’intrigue est divisée en plusieurs chapitres. Celui consacré à l’incarcération d’un des personnages principaux dans une prison high-tech ferait passer Fortress 2 pour du Béla Tarr. On rit, mais pas comme on pourrait le faire devant un nanar. Osiris, la 9ème planète est une œuvre qui se prend bien trop au sérieux alors que le manque de budget l’empêche constamment d’être crédible. Certains plans détonnent pourtant par leur beauté plastique à l’instar de la séquence de combat aérien qui ne dure malheureusement que cinq petites minutes. Durant ce laps de temps, on regrette sincèrement que tout le film ne soit pas aussi élégant que cette scène qui se déroule dans les nuages. Le reste n’est qu’ennui, simpliste, copie de toute une tripotée de films que l’on s’amuse à reconnaître et à énumérer. Un mix entre Starship Troopers, District 9 (le seul bon film de Neil Blomkamp à ce jour), Mad Max et…Max et les Maximonstres. Mad Max et les Maximonstres en quelque sorte.
Les fans de série B de science-fiction et de fantastique risquent de trouver le temps long puisqu’il ne se passe quasiment rien. L’action demeure incompréhensible, l’intrigue faussement décousue n’a aucun intérêt, bref, on s’ennuie royalement. Le « Volume deux » semble avorté.
LE BLU-RAY
Le test de l’édition HD d’Osiris, la 9ème planète a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est élégant, animé et musical. L’édition Steelbook contient le DVD et le Blu-ray.
L’éditeur a réussi à mettre la main sur un making of entièrement promotionnel (24’), constitué d’interviews de toute l’équipe et de très rares images de tournage. Le réalisateur, le coscénariste (et compositeur), les comédiens et les producteurs s’en donnent à coeur joie dans les superlatifs, un tel est magnifique, un autre est extraordinaire, tout le monde il est beau. On en apprend tout juste sur la genèse du film, l’évolution du scénario (rires) et les intentions de Shane Abbess.
C’est beau
L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.
L’Image et le son
Le Blu-ray est au format 1080p. Wild Side Video prend soin de ce titre qui sort directement dans les bacs chez nous. Ce master HD français (les credits sont dans la langue de Molière) est soigné et le transfert solide. Respectueuse des volontés artistiques originales la copie d’Osiris, la 9ème planète se révèle propre, lumineux et tire agréablement partie de la HD avec des teintes chaudes, une palette chromatique spécifique, le tout soutenu par un solide encodage. Le piqué, tout comme les contrastes, sont souvent tranchants, les arrière-plans sont détaillés, le relief plaisant, les noirs denses et les détails foisonnants. Hormis quelques légers fléchissements de la définition sur les scènes sombres et une incrustation des effets visuels parfois visibles, cette édition Blu-ray permet de découvrir Osiris, la 9ème planète dans de très bonnes conditions techniques. Un bel écrin pour un film en toc.
En anglais comme en français, les pistes DTS-HD Master Audio 5.1 assurent le spectacle acoustique avec brio. La version française jouit d’un dynamique report des voix et même si elle s’avère moins riche que la version originale, elle n’en demeure pas moins immersive. Dans les deux cas, la balance frontale en met plein les oreilles lors des séquences d’affrontements. Seul bémol, les voix manquent parfois de punch au milieu de tout ce fracas. Quelques scènes sortent du lot avec un usage probant des ambiances latérales et du caisson de basses. La musique profite également d’une belle délivrance, mettant toutes les enceintes à contribution, même à volume peu élevé. Le changement de langue est verrouillé à la volée et les sous-titres français imposés sur la version originale.
Crédits images : © Sean O’Reilly / Storm Vision Entertainment / Wild Side Video / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr