MAL DE PIERRES réalisé par Nicole Garcia, disponible en DVD et Blu-ray le 21 février 2017 chez Studiocanal
Acteurs : Marion Cotillard, Louis Garrel, Àlex Brendemühl, Brigitte Roüan, Victoire Du Bois, Aloïse Sauvage…
Scénario : Jacques Fieschi, Nicole Garcia d’après le roman de Milena Agus
Photographie : Christophe Beaucarne
Musique : Daniel Pemberton
Durée : 2h01
Date de sortie initiale : 2016
LE FILM
Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d’une passion absolue fait scandale. A une époque où l’on destine d’abord les femmes au mariage, elle dérange, on la croit folle. Ses parents la donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de faire d’elle une femme respectable. Gabrielle dit ne pas l’aimer, se voit enterrée vivante.
Lorsqu’on l’envoie en cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant blessé dans la guerre d’Indochine, André Sauvage, fait renaître en elle cette urgence d’aimer. Ils fuiront ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son désir. Cette fois on ne lui prendra pas ce qu’elle nomme « la chose principale ». Gabrielle veut aller au bout de son rêve.
C’est l’une des grandes incompréhensions de l’année 2016 au cinéma. Pourquoi Mal de pierres a-t-il intégré la compétition officielle au Festival de Cannes ? Pourquoi huit nominations aux César 2017 ? On se le demande tant le film paraît poussiéreux, académique, long, soporifique, en un mot raté. Actrice formidable passée à la mise en scène en 1986 avec son court-métrage 15 août puis en 1990 pour son premier long avec Un week-end sur deux, Nicole Garcia a ensuite signé deux films devenus des classiques des années 1990, Le Fils préféré (1994) et Place Vendôme (1998). Son meilleur film L’Adversaire (2002), offrait à Daniel Auteuil un de ses derniers grands rôles à ce jour, tandis que Selon Charlie (2006) décevait à la fois la critique et les spectateurs. Il faudra attendre 2010 avec le superbe Un balcon sur la mer pour réconcilier tout le monde. En 2014, Un beau dimanche était sympathique et porté par le beau couple Pierre Rochefort (le fils de la réalisatrice) et Louise Bourgoin. C’est peu dire que Mal de pierres déçoit et apparaît même frustrant quand on connaît le talent de la cinéaste.
Adapté du roman italien Mal di pietre de Milena Agus publié en 2006, Mal de pierres, coécrit par Nicole Garcia et son fidèle collaborateur Jacques Fieschi raconte l’histoire de Gabrielle, jeune femme étouffant sous les carcans de la petite bourgeoisie de province des années 1950. Gabrielle se consume du désir de connaître une vraie passion et de vivre un grand amour. Exaltée, elle passe pour une folle. A défaut de la faire interner, on la marie à José, un ouvrier saisonnier espagnol qu’elle jure de ne jamais aimer. Envoyée en cure thermale pour soigner des calculs rénaux appelés « mal de pierres », elle tombe amoureuse d’André, un ténébreux lieutenant blessé à la guerre d’Indochine. Le récit classique se déroule avec une rare paresse, tandis que la caméra colle au plus près de Marion Cotillard, au regard triste et habité, charismatique, mais dont on ne parvient pas à s’intéresser. Le personnage demeure froid, distant, agaçant.
Tourné dans des décors naturels, en Savoie, autour d’Aix-les-Bains et dans les Alpes de Haute-Provence, Mal de pierres respecte un cahier des charges et ne s’en éloigne jamais, d’où le constant manque de surprises, l’ennui qui pointe dès le premier acte, jamais sauvé par la suite et surtout pas par une dernière partie abracadabrante qui peut faire penser à une parodie d’un film de M. Night Shyamalan. Aux côtés de Marion Cotillard, les comédiens Alex Brendemühl et Louis Garrel jouent leur partition en déclamant leurs dialogues comme s’ils n’y croyaient pas, même si le premier s’en sort mieux grâce à une présence plus affirmée. L’acteur français, le regard fatigué à la Droopy et la voix monocorde n’insuffle que l’ennui. Reste donc Marion Cotillard, parfois vibrante, charnelle, sensuelle, ambiguë, fragile. Elle est la seule raison d’être et la seule motivation qui nous pousse finalement à visionner jusqu’au bout ce mélo sentimental et psychologique, au final ronflant et sirupeux, dont il ne reste rien ou pas grand-chose après coup, essentiellement les mauvais points.
LE BLU-RAY
Le test du Blu-ray de Mal de pierres, disponible chez Studiocanal, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical et le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film.
Grosse déconvenue de cette édition, nous ne trouvons aucun supplément, même pas la bande-annonce !
L’Image et le son
Quelques petites pertes de la définition et un piqué manquant parfois de mordant nous empêchent d’attribuer la note maximale à cette édition HD. Néanmoins, ce master demeure fort plaisant et n’a de cesse de flatter les yeux avec une superbe restitution de la colorimétrie et des aplats, devant lesquels ressortent sans mal les comédiens. Les contrastes sont denses, la gestion solide, et les partis pris esthétiques raffinés du chef opérateur Christophe Beaucarne (La Chambre bleue, Perfect Mothers, Coco avant Chanel) trouvent en Blu-ray un magnifique écrin avec un cadre large riche en détails.
Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 offre un bon confort acoustique en mettant à l’avant la musique de Daniel Pemberton (Cartel, Steve Jobs). De ce point de vue-là, il n’y a rien à redire sur la spatialisation. Les ambiances naturelles sont en revanche un peu plus discrètes et finalement, l’ensemble de l’action se retrouve canalisé sur les enceintes frontales. Néanmoins, les dialogues sont solidement plantés sur la centrale. La piste DTS-HD Master Audio 2.0 contentera largement ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière. Une piste Audiodescription ainsi que les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.
Crédits images : © StudioCanal / Franck Brissard pour Homepopcorn.fr