Test Blu-ray / Les Maîtres de l’univers, réalisé par Gary Goddard

LES MAÎTRES DE L’UNIVERS (Masters of the Universe) réalisé par Gary Goddard, disponible en DVD & Combo Blu-ray + DVD le 5 juillet 2024 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Dolph Lundgren, Frank Langella, Meg Foster, Billy Barty, Courteney Cox, Robert Duncan McNeill, Jon Cypher, Chelsea Field…

Scénario : David Odell

Photographie : Hanania Baer

Musique : Bill Conti

Durée : 1h41

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

Aux confins des galaxies, la planète Eternia connaît le joug du terrible Skeletor. Seul Musclor, guerrier d’une force et d’un courage exceptionnels, peut changer le cours des évènements et c’est sur la planète Terre, où il se retrouve avec ses compagnons, que Musclor entreprend un combat titanesque contre Skeletor et les Forces des Ténèbres. Un combat dont l’enjeu est le sort de l’Univers.

Il était une fois dans une galaxie lointaine, très lointaine…Non, ce n’est pas ce que vous croyez, même si bien sûr Les Maîtres de l’universMasters of the Universe, version live, s’inspire bougrement des épisodes de Star Wars, en reprenant beaucoup d’éléments provenant d’Un nouvel espoir et Le Retour du Jedi. Mais avant de devenir des personnages en chair et en os (et en muscles aussi) sous la direction de Gary Goddard il y a des figurines articulées créées par Mattel en 1981, jouets qui ont ensuite donné naissance à une série animée au succès mondial, des comics, des jeux vidéo, sans compter les autres produits dérivés divers et variés (l’auteur de ces mots avait un pyjama, qui ne lui va plus, mais qui lui manque), un vrai business. Musclor (He-Man en version originale) et Skeletor sont devenus des héros de l’univers heroic fantasy, pensés entre ceux de Star Wars et Conan le Barbare. Mais les goûts changent et cette branche de chez Mattel est en danger en 1986. La firme décide alors, en collaboration avec la Cannon, d’adapter sur grand écran, avec de vrais acteurs, le monde des Maîtres de l’univers, afin de renflouer les caisses. Les moyens sont conséquents, les alliés, accessoires et ennemis prennent vie au cinéma. Seulement voilà, le deal du financement du film à 50-50 ne sera pas respecté par la Cannon en fin de vie. Si Mattel mettra donc finalement plus de ronds dans cette superproduction, Les Maîtres de l’univers ne sera pas le film qui sera responsable de la faillite de la Cannon, même s’il ne parviendra pas à rentabiliser sa mise de départ de 17 millions de dollars sur le sol américain. En l’état, presque quarante ans après à sa sortie, qu’en reste-t-il ? Un divertissement ô combien jouissif et décomplexé, un pur produit de son époque, dont il se dégage un charme dingue avec ses costumes nawak, ses décors en carton-pâte, ses acteurs en plastique arborant des coupes de cheveux hallucinantes, bref, Les Maîtres de l’univers est un spectacle pour toute la famille, qui ne s’en cache pas, qui ratisse large, qui le fait bien, sans se moquer du spectateur, avec une générosité qui suinte par tous les pores. Culte !

Durant des millénaires, le monde sauvage et magique d’Eternia a connu la paix. La sorcière du Château du Crâne Gris fut chargée de maintenir l’équilibre entre les forces du bien et les forces du mal. Mais la soif de pouvoir d’un seul homme, l’infâme Skeletor, eut bientôt raison de l’ensorceleuse. Le peuple d’Eternia refusa de se soumettre à ce tyran. Hommes, femmes et enfants avaient gardé l’espoir en un homme. Un guerrier blond à la force surhumaine, apte à mener les forces rebelles à la victoire et à terrasser le mal. Son nom : Musclor.

Par le pouvoir du crâne ancestral, je détiens la force toute-puissante ! – J’ai le pouvoir !!

Les Maîtres de l’univers n’a absolument rien à envier à un Transformers ou un G.I. Joe, ou même à un certain Barbie. À l’heure où des transpositions de Polly Pocket, Hot Wheels et UNO sont en préparation (si si), il est bon de se replonger dans cette époque bénie, non pas des colonies, mais des années 1980 ; où tout semblait être possible au cinéma, surtout sous la houlette de Menahem Golan et Yoram Globus. Nous sommes en 1987, année où le tandem produit Barfly de Barbet Schroeder, Les Barbarians de Ruggero Deodato, Le Justicier braque les dealers de J. Lee Thompson, King Lear de Jean-Luc Godard, Le Ninja blanc de Sam Firstenberg, Protection rapprochée de Peter Hunt, Sinbad de Enzo G. Castellari, Superman 4 de Sidney J. Furie…Autant dire que la Cannon semble au mieux de sa forme…ce qui n’est pas le cas. Alors que se profilent pourtant Bloodsport, Portés disparus 3, American Warrior 3, Cyborg, Delta Force 2 et 3 et autres réjouissances, les caisses se vident bel et bien.

Pourtant, Gary Goddard, pour la seule et unique fois aux commandes d’un long-métrage a fait avec les moyens du bord (s’amenuisant au fil du tournage), en se concentrant notamment sur la figure de Skeletor, incarné ici par Frank Langella, anciennement Dracula chez John Badham. Dissimulé sous de nombreuses (et peu ragoûtantes) prothèses, le comédien se croit chez Shakespeare, gesticule dans tous les sens, il est parfaitement à sa place et le réalisateur ne s’est pas trompé en lui accordant plus de place à l’écran que Musclor. Ce dernier n’est autre que le suédois Dolph Lundgren, qui sortait de Rocky 4 de Sylvester Stallone, dans lequel il jouait évidemment l’imposant Ivan Drago. L’ami Dolph a l’air de se demander ce qu’il fout là à moitié à oilp, mais qui apporte en même temps une innocence, une candeur à son personnage improbable, ce qui appuie le déracinement temporaire de Musclor, débarquant sur Terre avec sa clique.

En fait, Les Maîtres de l’univers c’est un peu Les Visiteurs avant l’heure, ces êtres débarquant d’ailleurs à côté un diner et non pas d’un Courtepaille. Pour le reste, les scènes d’action s’enchaînent à vitesse grand V, tout est fait pour donner envie aux gamins d’acheter les figurines en sortant de la salle, les actrices sont belles à croquer (Meg Foster et ses yeux laser, Courteney Cox dans sa première apparition au cinéma, la hot Chelsea Field), Jon Cypher en Duncan, le Maître d’Armes rappelle Will Ferrell en Ron Burgundy, James Tolkan (Strickland dans la trilogie Retour vers le futur) vole la vedette en flic et ancien de la guerre de Corée, Billy Barty, acteur de petite taille, est de nouveau grimé et campe ici Gwyldor (pour faire rire les petits), sans oublier Robert Duncan McNeill, futur Tom Paris de la série Star Trek: Voyager, tous s’accordent formidablement bien.

Le scénario de David Odell (Dark Crystal, Supergirl) se tient plus ou moins, la photographie d’Hanania Baer (American Warrior, Elvira, maîtresse des ténèbres, Protection rapprochée) a de la gueule, Bill Conti fait ce qu’il peut pour ne pas trop plagier John Williams (Star Wars ou Superman d’ailleurs, on ne sait plus)…À l’heure où une nouvelle transposition live n’a de cesse d’être annoncée, reportée, ou annulée, avant d’être remise à l’avant-plan, il est vraiment bon de (re)découvrir cette mouture (qui aurait dû avoir une suite, comme une scène post-générique l’annonçait alors) on ne peut plus honnête, qui a longtemps fleuri les rubriques de sites spécialisés dans les nanars et qui a su surtout rester dans le coeur d’un public qui a lui a toujours été fidèle.

LE COMBO BLU-RAY + DVD

On peut dire qu’il a mis le temps pour arriver celui-là ! Les Maîtres de l’univers est enfin là, disponible en France, en Haute-Définition et ce grâce à Sidonis Calysta ! Vingt piges qu’on n’avait pas de nouvelles de ce classique, après une première édition en DVD chez Warner en janvier 2004. Depuis, plus de nouvelles. C’est donc à bras ouverts que l’on accueille ce combo qui se présente sous la forme d’un boîtier Blu-ray classique transparent, glissé dans un surétui cartonné au visuel forcément clinquant. Le menu principal est animé et musical.

Alors, concernant les bonus, c’est un peu chiche. Exit le commentaire audio du réalisateur que l’on trouvait sur le Blu-ray import, mais place à un making of promotionnel. Court et rapide (à peine 4’30 au compteur), ce module emphatique (« la réalisation des Maîtres de l’univers a nécessité le talent de plein d’artistes ») donne la parole à l’équipe, dévoile les coulisses et le tournage. Dolph Lundgren n’y va pas de main-morte (« C’était bien plus difficile que Rocky 4 ! »), les effets spéciaux sont mis en valeur et les personnages sont présentés.

Le second supplément est un documentaire rétrospectif de 11 minutes, réalisé à l’occasion du 25è anniversaire du film, qui revient sur la production quelque peu houleuse des Maîtres de l’univers. La parole est donnée au réalisateur Gary Goddard (« je devais faire ce film sous une pression inimaginable […] tous les jours il y avait une catastrophe »), aux producteurs, à quelques responsables de départements techniques. Chacun y va de son souvenir sur les deux trublions de la Cannon (alors en train de faire faillite), qui ont tout fait pour entuber Mattel (qui venait de perdre 400 millions de dollars avec la figurine de Musclor), au point de ne pas respecter le contrat quant au budget dont chacun avait la charge. Des photos de tournage viennent illustrer l’ensemble, le casting est évoqué, les conditions de prises de vue évoquées (ou comment le final a complètement changé en raison du manque de fric), c’est pas mal du tout, même si certains diront que cela ne suffit pas.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce, en français et en version originale.

L’Image et le son

Oubliez l’édition DVD de 2004 ! Cette édition HD relève nettement le niveau de la précédente édition SD en proposant un master restauré dénué de toutes scories intempestives. La belle photo (on assume) signée Hanania Baer retrouve enfin ses fabuleuses couleurs chatoyantes et ses contrastes avec des noirs profonds. La texture argentique est présente, palpable, organique, plus accentuée sur les scènes à effets spéciaux, la copie demeure de très belle qualité. La définition ne déçoit pas, ou très peu, le cadre offre une profondeur de champ fort estimable et les scènes diurnes bénéficient d’une clarté renforçant le piqué et le relief des décors. Alors qu’il se rapproche doucement mais sûrement de son quarantième anniversaire, nous n’avions de mémoire jamais vu le film dans de pareilles conditions.

Les nostalgiques des années 80 vont être aux anges puisque la piste anglaise DTS-HD Master Audio 2.0 restitue avec énergie la célèbre composition de Bill Conti. L’ensemble de l’installation frontale délivre activement le thème principal, les enceintes plongent le spectateur dans l’ambiance du film avec des effets en tous genres. L’ouverture ne faiblit jamais et les dialogues sont délivrés avec un réel panache. Une ampleur vraiment inattendue. La version française est aussi proposée en DTS-HD Master Audio 2.0., au doublage estampillé eighties, de qualité (Richard Darbois, Roger Carel, Perrette Pradier, François Chaumette, Brigitte Berges, excusez du peu !), qui se montre également énergique du début à la fin. Aucun souffle constaté des deux côtés. Les sous-titres français sont imposés sur un lecteur de salon et le changement de langue est verrouillé à la volée.

Crédits images : © Sidonis Calysta / MGM / Mattel / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.