Test Blu-ray / Les Intrus, réalisé par Renny Harlin

LES INTRUS (The Strangers: Chapter 1) réalisé par Renny Harlin, disponible en DVD & Blu-ray le 12 septembre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Madelaine Petsch, Froy Gutierrez, Rachel Shenton, Ema Horvath, Gabriel Basso, Ella Bruccoleri, Richard Brake, George Young…

Scénario : Alan R. Cohen & Alan Freedland

Photographie : José David Montero

Musique : Justin Caine Burnett

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Lors d’un road-trip en amoureux, un jeune couple tombe en panne et doit s’arrêter dans un village reclus. Ils vont vivre une nuit de terreur en affrontant trois individus masqués, qui sans motif apparent, veulent les tuer.

Sorti en 2018, The Strangers : Prey at Night était la suite de The Strangers de Bryan Bertino, grand succès critique et commercial de l’année 2008 (82 millions de dollars de recette pour un budget de 10 millions), même si le film était resté inédit dans les salles françaises. Dix ans plus tard, les producteurs décidaient de faire revenir leurs psychopathes masqués, qui s’en prenaient cette fois-ci à toute une famille, deux parents et leurs deux enfants étudiants, dans une unité de lieu (un parc isolé) et de temps (une nuit). Pour ce nouvel opus au budget plus conséquent, la mise en scène avait été confiée au réalisateur Johannes Roberts, remarqué en 2012 avec Storage 24 et son film à requins 47 Meters Down en 2017. S’il ne révolutionnait rien dans le genre, The Strangers : Prey at Night ne se foutait pas de la tronche des spectateurs et réservait son lot de séquences impressionnantes, violentes et graphiques, qui le plaçaient bien au-dessus de la moyenne des productions du même acabit qui pullulent encore aujourd’hui dans les salles au sol jonché de popcorn. Six ans plus tard, que faire ? Un troisième épisode ? Hum…le précédent est déjà un peu loin dans la tête des spectateurs…quelqu’un a alors eu l’idée du siècle, proposer un remake du premier épisode (bah tiens…), ou un hommage (comme le dirait Tarantino, tout en recopiant ses prédécesseurs comme un sagouin), tout en pensant ce « nouvel » opus comme une suite (ou pas), et quitte à le refaire, pourquoi ne pas présenter un reboot qui prendrait la forme d’une nouvelle trilogie ? Vous suivez ? Non ? Ce n’est pas bien grave, mais voici donc Les Intrus ou The Strangers: Chapter 1 en version originale, ce qui annonce immédiatement le fait que d’autres chapitres vont suivre prochainement. En fait trèèèès prochainement puisque les trois volets ont été tournés simultanément, avec le même casting et surtout le même réalisateur à la barre. Ce dernier n’est autre que ce bon vieux Renny Harlin (ou Lauri Mauritz Harjola pour les intimes), oui oui, le metteur en scène du Cauchemar de Freddy A Nightmare On Elm Street 4: The Dream Master, de 58 minutes pour vivre Die Hard 2, de Cliffhanger : Traque au sommet…Désormais âgé de 65 ans, le cinéaste finlandais, n’a jamais cessé de tourner et ce malgré le gouffre financier de L’Île aux pirates Cutthroat Island. Depuis trente ans, ses films se sont succédé, parmi lesquels Au revoir à jamais The Long Kiss Goodnight, Peur Bleue Deep Blue Sea, Driven et…après il est difficile de citer un de ses longs-métrages, à part peut-être le bon gros nanar La Légende d’Hercule en 2014, avec l’endive Kellan Lutz. Toujours est-il que Renny Harlin s’acquitte honorablement de sa tâche avec des moyens modestes (et dans un coin paumé en Slovaquie), et livre un bon petit survival, qui n’arrive certes pas à la cheville de The Strangers : Prey at Night et encore moins de The Strangers, mais qui fonctionne bien, tient en haleine grâce à des effets efficaces (même si usés jusqu’à la corde) et à un casting solide, mené par la belle rouquine Madelaine Petsch, vedette de cette trilogie.

Maya et son petit-ami Ryan décident de démarrer une nouvelle vie dans le Nord-Ouest Pacifique. Néanmoins lors de leurs trajet, leurs voiture tombe en panne dans la ville de Venus dans l’Oregon, ce qui les oblige à passer la nuit dans un Airbnb isolé. Durant la nuit, ils sont pris pour cible par trois tueurs masqués.

Voilà, on reprend exactement les mêmes ingrédients et c’est reparti. Dans les mains d’un tâcheron (« Merci de m’appeler tâcheron ! Ça fait toujours plaisir à entendre, surtout de la part de deux… »), Les Intrus serait comme qui dirait tombé dans les bas-fonds, le tout-venant, ou dans la poubelle jaune si vous respectez les consignes de recyclage. Mais avec Renny Harlin à bord, ce spectacle est déjà plus attractif, le bonhomme ayant toujours montré ses capacités formelles, comme un grand frère de Michael Bay. Pour Les Intrus, sans apporter un style reconnaissable, il serait faux de dire que le réalisateur n’insuffle pas une rigueur et même une certaine élégance à l’ensemble. Sa mise en scène est soignée, soutenue par une photographie étonnamment léchée signée José David Montero (Hell Fest, Seven Sisters) et un montage soigné. Le reste repose aussi sur les deux vedettes, très convaincantes, Madelaine Petsch comme nous le disions plus haut, vue dans la série Riverdale, et Froy Gutierrez, venant de la série Teen Wolf. Une belle alchimie entre les deux comédiens rend les personnages attachants et fait passer la pilule quant à leur (in)action incompréhensible.

L’intrigue prend son temps, certains risquent même de trouver le temps long jusqu’à ce que la traque démarre réellement, mais une atmosphère malsaine est posée, une ambiance glauque se fait ressentir, jusqu’au début des festivités avec nos tueurs masqués. Mais là où Johannes Roberts revendiquait ses influences dans l’épisode précédent, en particulier John Carpenter avec une touche de Scream de Wes Craven et du premier Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, Renny Harlin apparaît plus scolaire, pour ne pas dire trop propre. Cela n’empêche pas d’être cueilli à plusieurs reprises, le dernier acte étant d’ailleurs assez culotté et inattendu.

Dommage que Renny Harlin abuse peut-être des effets d’apparitions/disparitions des tueurs, en voulant donner à ses criminels un aspect fantômes de la mort. Mine de rien, on en vient à vouloir découvrir la suite (en dépit d’une scène post-générique est absurde à souhait), qui ne devrait à priori plus trop tarder, d’autant plus que le film a remporté un joli succès avec 42 millions de dollars de recette pour un budget de 8 millions.

LE BLU-RAY

Après The Strangers (chez M6 Vidéo) et The Strangers : Prey at Night (TF1 Studio), c’est Metropolitan Film & Video qui hérite de ce nouvel épisode (ou remake, ou reboot c’est selon, ou tout cela à la fois en fait) de la saga The Strangers, exploité en France sous le titre Les Intrus. Après un succès plus important dans les salles que le second épisode (le premier étant arrivé directement dans les bacs français), Les Intrus débarque donc en DVD et Haute-Définition chez l’éditeur au cheval ailé. Le menu principal est animé et musical.

Après le film, enchaînez immédiatement avec les deux featurettes promotionnelles, Réinventer un classique : Le Tournage du film Les Intrus (17’) et Un environnement hostile : Le Design visuel des Intrus (11’). Composés de nombreuses images de tournage et des coulisses, ces modules classiques compilent les interventions de toute l’équipe (réalisateur, acteurs, producteurs, chef opérateur, scénaristes…), essayant d’expliquer pourquoi il était « nécessaire » de reprendre la saga de The Strangers depuis le début (tout en proposant une suite, on ne saura jamais en fait malgré les arguments de tout ce beau monde), qui plus est en proposant une trilogie, entièrement tourné du côté de Bratislava, avec une équipe motivée où se distingue notamment l’énergie de la comédienne Madelaine Petsch. Les conditions des prises de vue, les décors naturels (ou pas d’ailleurs), les partis-pris esthétiques et les intentions de tout le monde (« il restait une histoire à raconter » nous dit-on), les références au premier film, la psychologie des personnages sont les sujets abordés.

Nous trouvons aussi sur cette galette HD, un commentaire audio du producteur Courtney Solomon et de l’actrice Madelaine Petsch (VO seulement), une galerie d’images (affiches et photos de tournage, section bien remplie), la bande-annonce, ainsi qu’une note d’intention de Renny Harlin (4 pages, VF).

L’Image et le son

On peut trouver des défauts aux Intrus, plusieurs même, nombreux diront certains, mais la photographie du chef opérateur José David Montero est l’un des atouts de ce thriller horrifique. Les contrastes sont tranchés en Haute-Définition avec des noirs d’une densité jamais démentie et les détails ne manquent pas, y compris dans les séquences les plus sombres. Ces scènes s’en sortent aussi bien que celles tournées en plein jour, avec un piqué qui demeure entre autres acéré. Le cadre large n’est pas avare en détails, surtout sur les gros plans des acteurs.

L’ensemble des enceintes des pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1 est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances fusent sur les scènes d’affrontements, la musique bénéficie d’un traitement de faveur avec une large ouverture, plongeant instantanément le spectateur dans l’ambiance. Les dialogues ne sont jamais pris en défaut et demeurent solidement plantés sur la centrale. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle ardemment à ce spectacle acoustique aux effets secs et percutants. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Lionsgate / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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