L.A. RUSH (Once Upon a Time in Venice) réalisé par Mark et Robb Cullen, disponible en DVD et Blu-ray le 5 juillet 2017 chez AB Vidéo
Acteurs : Bruce Willis, Jason Momoa, Famke Janssen, John Goodman, Ana Flavia Gavlak, Elisabeth Röhm, Thomas Middleditch, Stephanie Sigman, Jessica Gomes…
Scénario : Mark et Robb Cullen
Photographie : Amir Mokri
Musique : Jeff Cardoni
Durée : 1h34
Date de sortie initiale : 2017
LE FILM
Steve Ford, vieux détective privé et légende de L.A, est engagé par un promoteur pour arrêter un graffiteur qui fait des dessins obscènes sur son immeuble. Menant son enquête, Steve voit sa vie prendre une autre dimension, lorsque son chien Buddy se retrouve aux mains de Spyder, un chef de gang lié aux cartels de la drogue. Face à cette situation, Steve est forcé d’utiliser la manière forte…
Au fait, il va comment Bruce Willis ? Cela fait longtemps qu’on ne l’a pas vu au cinéma ! Pourtant, à 62 ans, le comédien tourne – presque – autant qu’un Nicolas Cage et ses derniers films sont arrivés directement dans les bacs ou en VOD en France. En dehors d’un caméo dans Split (et pour cause) de M. Night Shyamalan, sa dernière véritable apparition sur le grand écran remonte à Sin City : J’ai tué pour elle de Frank Miller et Robert Rodriguez. Depuis, Bruce Willis enchaîne les séries B et Z comme des perles sur un collier dans des œuvres aux titres inconnus, Sans compromis, Fire with Fire : Vengeance par le feu, The Prince, Vice, Extraction, Braqueurs, Precious Cargo, Marauders, en affichant sur les visuels la même moue et les yeux plissés. Parfois, l’acteur semble se souvenir de son métier et qu’il peut être très bon quand il s’en donne la peine. C’est le cas de ce L.A. Rush – Once Upon a Time in Venice.
Contrairement à ce que la jaquette pourrait faire penser, il ne s’agit en aucun cas d’un film d’action, bien que Bruce Willis et Jason Momoa y figurent la pétoire à la main. L.A. Rush est une comédie et cela tombe bien puisque Bruce Willis a toujours excellé dans le genre. S’il est indéniable que ce petit film léger et décalé aurait bien eu du mal à se démarquer du tout-venant pour une sortie dans les salles, il n’en demeure pas moins qu’on passe un bon et agréable moment. Bruce Willis a visiblement décidé de s’amuser et de sortir un peu de sa torpeur en jouant notamment avec son image, tout en rappelant son personnage de Joe Hallenbeck du Dernier Samaritain de Tony Scott. On le voit donc (sa doublure certes) en train d’échapper à quelques sbires, en faisant du skateboard dans le plus simple appareil et en dissimulant son pistolet dans la raie des fesses. Avec le sourire en coin bien entendu.
Il interprète Steve Ford, un détective de Los Angeles sur le déclin, qui voit sa vie prendre une autre dimension lorsque son chien est kidnappé par un gang. Car les dangereux trafiquants n’ont aucune idée de ce dont Ford est capable pour retrouver son fidèle compagnon. Voilà un pitch qui n’est pas sans rappeler le sublime John Wick de David Leitch et Chad Stahelski. Sauf que la comparaison s’arrête là puisque Steve Ford est tout sauf un homme d’action. Plus proche d’un Jeff Lebowski, le privé préfère rester là à ne rien faire, à prévenir quelques jeunes adolescents sur les dangers de la fumette ou des maladies vénériennes contractées avec quelques femmes de petite vertu. Le reste du temps, Steve range le bazar qui s’entasse sur son bureau, donne quelques indications à son jeune associé John (sympathique Thomas Middleditch de la série Silicon Valley), aide le promoteur immobilier Lou le Juif (Adam Goldberg) à mettre la main sur un artiste de rue qui a décidé de lui nuire en le représentant en fâcheuse posture sur la façade d’un immeuble qu’il souhaite mettre en vente. En dehors du travail, ou de ses occupations plutôt, Steve rend visite à son meilleur ami Dave Phillips (John Goodman, génial), propriétaire d’un magasin de planches de surf, qui déprime en raison de son divorce. Steve s’occupe également de sa sœur Katey (Famke Janssen) et de sa petite nièce, qu’il considère un peu comme la fille qu’il n’a pas eue, surtout depuis que le père de cette dernière les a abandonnées. Au milieu de tout ça, Steve voue un amour inconsidéré pour le chien de Katey, « même s’il a des gaz ». Jusqu’au jour où des petites frappes à la solde d’un chef de gang improbable (Jason Momoa excellent en abruti au bandana sur la tête) viennent cambrioler la maison de Katey en prenant avec eux le chien adoré de Steve. Ce dernier voit rouge. Il est bien décidé à retrouver son toutou.
Voilà L.A. Rush, une bonne et attachante comédie écrite et réalisée par les frères Cullen, qui avaient déjà signé Top Cops de Kevin Smith en 2010, avec Bruce Willis déjà en haut de l’affiche. Le film s’avère une chronique, celle d’un mec qui voulait se la couler douce sous le soleil ardent de la Californie et qui doit agir de temps en temps, d’une part parce que c’est son boulot (il est le seul privé de son quartier), d’autre part pour rendre parfois service à ses proches. L.A. Rush fonctionne grâce à l’alchimie de ses comédiens, mais aussi par l’abattage de Bruce Willis, qui a certes du mal à faire croire qu’il peut encore courir sans être essoufflé, mais qui ne recule devant rien pour faire marrer les spectateurs, quitte à arborer une robe, perruque et rouge à lèvres en étant poursuivi par une bande de travestis. Le film enchaîne les petits morceaux de bravoure sans se forcer, mais avec suffisamment d’efficacité et beaucoup de second degré pour ne pas ennuyer l’audience, tout en soignant la photographie et le montage. 5 minutes d’action sur 1h30, mais on rit le reste du temps et c’est déjà ça de pris !
LE BLU-RAY
L.A. Rush débarque directement en DVD et Blu-ray dans les bacs français, sous la houlette d’AB Vidéo. Le visuel de la jaquette est on ne peut plus trompeur puisque l’on pourrait croire qu’il s’agit d’un film d’action et que Bruce Willis et Jason Momoa ne sont pas là pour rigoler. Mais il s’agit bel et bien d’une comédie et Jason Momoa est loin d’inspirer la crainte ici. Le menu principal est animé et musical.
Outre la bande-annonce en version française, l’éditeur joint également un making of promotionnel, constitué de quelques images de tournage, d’autres tirées directement du film (un peu trop d’ailleurs) et d’interviews de quelques comédiens et même de Stuart Wilson, qui double le comédien Bruce Willis depuis une dizaine d’années. Aucune intervention de l’acteur principal ou des frères Cullen.
L’Image et le son
Le Blu-ray est au format 1080p. Très belle copie HD (master français d’ailleurs) que celle éditée par AB Vidéo et qui restitue des belles couleurs estivales et chaudes du chef opérateur Amir Mokri, habituellement occupé sur des grosses productions comme Pixels, Transformers: L’âge de l’extinction, Man of Steel et Fast and Furious 4. Le piqué est aiguisé, restituant chaque cheveu grisonnant sur le crâne de Bruce Willis, les contrastes sont denses, le cadre large fourmille de détails aux quatre coins. C’est superbe, c’est lumineux, on en prend plein les yeux, le ciel est azur, la mer verte et les décolletés ne manquent pas de profondeur.
Vous pouvez compter sur les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 anglais et français pour vous plonger délicatement mais sûrement dans l’ambiance du film, bien que l’action demeure souvent réduite. La bande originale est la mieux lotie. Toutes les enceintes sont exploitées, les voix sont très imposantes sur la centrale et se lient à merveille avec la balance frontale, riche et dense, ainsi que les enceintes latérales qui distillent quelques effets naturels. Le caisson de basses se mêle également à la partie. Notons que la version originale l’emporte sur la piste française, se révèle plus naturelle et homogène, y compris du point de vue de la spatialisation musicale. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé à la volée. Deux pistes Stéréo sont également au menu.
Crédits images : ©Venice PL, LLC, All Rights Reserved / AB Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr