Test Blu-ray / Gold Run – Le Convoi de l’impossible, réalisé par Hallvard Bræin

GOLD RUN – LE CONVOI DE L’IMPOSSIBLE (Gulltransporten) réalisé par Hallvard Bræin, disponible en DVD et Blu-ray le 27 janvier 2024 chez Condor Entertainment.

Acteurs : Jon Øigarden, Ida Elise Broch, Sven Nordin, Eivind Sander, Axel Bøyum, Morten Svartveit, Anatole Taubman, Thorbjørn Harr…

Scénario : Thomas Moldestad, Jørgen Storm Rosenberg & Sofia Lersol Lund, d’après une histoire originale de Lasse Lindtner & Arne Lindtner Næss

Photographie : Oskar Dahlsbakken

Musique : Christian Wibe

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Le 9 avril 1940, les soldats allemands entrent dans Oslo pour s’emparer de trois cibles : le roi, le gouvernement et l’or du pays. En quelques heures chaotiques, le secrétaire parlementaire Fredrik Haslund réunit une équipe improbable, composée de sa soeur Nini, d’employés de banque, de chauffeurs de camion et du célèbre poète Nordahl Grieg, pour mener à bien une mission top secrète et périlleuse : déplacer plus de cinquante tonnes d’or à travers le pays pour atteindre un convoi maritime allié.

Si l’on vous demande de citer quelques réalisateurs norvégiens, vous nous répondez ? Bent Hamer oui (les géniaux Factotum et 1001 grammes), Erik Poppe peut-être (le troublant Utøya, 22 juillet), Joachim Trier bien sûr (les sublimes Oslo, 31 août, Julie (en 12 chapitres)), Mortel Tyldum (connu pour Imitation Game et Passengers) ou Harakld Zwart si vous êtes vicieux (La Panthère rose 2, The Mortal Instruments : La Cité des ténèbres). On se rend compte qu’Hollywood ne s’est jamais gêné pour aller chercher des metteurs en scène du côté du pays du soleil de minuit, susceptibles d’apporter un peu d’originalité à leurs grosses productions. Étrange que la Mecque du Cinéma n’ait jamais fait appel à Hallvard Bræin (né en 1965), pourtant remarqué avec sa sympathique et recommandable trilogie Børning (2014, 2016 et 2020), relecture nordique de la franchise Fast & Furious, mais avec plus d’acteurs sans calvitie. Avec son dernier opus en date, Gold Run – Le Convoi de l’impossible, ou Gulltransporten en version originale, il rend un très bel hommage au cinéma d’aventure d’antan, en s’inspirant d’une histoire vraie et méconnue survenue durant la Seconde Guerre mondiale. Oui, encore une. Durant près de deux heures, le cinéaste enchaîne les rebondissements durant ce qui s’apparente à un vrai road-movie, un survival (pour les hommes, mais aussi pour l’économie du pays), un film de guerre évidemment, le tout saupoudré d’émotions et surtout très bien interprété par une belle brochette d’acteurs du cru. Une bonne surprise.

Par la froide matinée du 9 avril 1940, les Allemands envahissent la Norvège avec pour objectif de mettre la main sur le roi, le gouvernement, le contrôle de la côte, du minerai de fer et des réserves d’or du pays. Au même moment, un secrétaire, un célèbre écrivain de Bergen et 30 soldats se voient confier une mission secrète extrêmement importante : sauver l’or de la Norvège en l’escortant clandestinement et en tâchant de garder une longueur d’avance sur les soldats allemands. Le secrétaire parlementaire Fredrik Haslund est chargé de la dangereuse expédition. Mais il n’a aucune formation militaire. Ce qui ne va pas plaire à l’armée à laquelle Fredrik va devoir s’imposer.

Gold Run – Le Convoi de l’impossible est un blockbuster à la norvégienne, propre, carré, un peu lisse diront peut-être certains, mais on ne pourra pas nier son efficacité et le savoir-faire de son réalisateur. Le scénario, coécrit par l’un des auteurs du succès Cold Prey et celui de The Trip avec Noomi Rapace, patine quelque peu dans l’exposition des personnages, chose peu aisée surtout quand il y en a une tripotée comme ici, mais le récit trouve son équilibre une fois que tout ce beau monde quitte Oslo et que les groupes se forment. L’un des gros points forts de Gulltransporten demeure son casting, dont les noms ne vous diront sans doute rien ou pas grand-chose. Une distribution portée par l’excellent Jon Øigarden (la série Mammon) dont le charisme s’apparente à un mix improbable entre Klaus Maria Brandaeur et Dominique Zardi, Ida Elise Broch (vue dans l’étonnant Dark Soul), Sven Nordin (D’une vie à l’autre), le suisse Anatole Taubman (Taken, Quantum of Solace, Captain America : First Avenger) qui hérite du rôle du grand méchant, et d’autres comédiens tout aussi convaincants, qui font ce qu’ils peuvent avec une caractérisation quelque peu schématique de leur personnage (en gros le type qui devient un meneur d’hommes, une brute au coeur tendre, un jeune sensible qui découvre le dépassement de soi, une jeune femme bad-ass sans qui le convoi n’aurait pu avancer…).

On suit facilement cette troupe d’hommes et de femmes qui s’embarquent dans un voyage dangereux et absolument décisif pour la Norvège en tant que nation. En deux mois, le groupe parviendra à convoyer les 52 tonnes d’or à travers le pays, d’Oslo jusqu’à Lillehammer, puis Dombås jusqu’à Tromsø, avant que l’or, du moins ce qui en restera après les attaques allemandes, puisse naviguer en toute sécurité avec les alliés comme gardes. Hallvard Bræin assure derrière la caméra, la reconstitution est élégante, la photographie soignée, les décors naturels superbes, l’ensemble ne manque pas d’ambitions et le divertissement est garanti.

LE BLU-RAY

Gold Run – Le Convoi de l’impossible arrive dans les bacs français, en DVD et en Blu-ray, sous les couleurs de Condor Entertainment. Le disque repose dans un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné. Jaquette au visuel un peu cheap, dont le mauvais montage a même évincé le comédien principal Jon Øigarden ! Le menu principal est animé et musical.

Aucun supplément.

L’Image et le son

Condor Entertainment livre un beau master HD de Gold Run – Le Convoi de l’impossible, même si le Blu-ray est au format 1080i. Le cadre large et les contrastes sont plutôt ciselés, les détails agréables, la colorimétrie froide est magnifique. Si le piqué est sans doute un peu doux à notre goût, les noirs sont denses, le relief et la profondeur de champ sont éloquents, l’encodage AVC est solide comme un roc, excepté sur quelques séquences en extérieur. Signalons divers moirages.

Du côté acoustique, les mixages français et norvégien (avec quelques dialogues en allemands traduits avec une taille de police différente) DTS-HD Master Audio 5.1 créent un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique et aux nombreux effets latéraux. Des ambiances naturelles percent les enceintes arrière avec une efficacité chronique. Le doublage français est convaincant.

Crédits images : © Condor Entertainment / VIAPLAY GROUP AB / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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