DEEPWATER (Deepwater Horizon) réalisé par Peter Berg, disponible en DVD et Blu-ray le 15 février 2017 chez M6 Vidéo
Acteurs : Mark Wahlberg, Kurt Russell, Douglas M. Griffin, James DuMont, Joe Chrest, Gina Rodriguez, Brad Leland, John Malkovich…
Scénario : Matthew Michael Carnahan, Matthew Sand
Photographie : Steve Jablonsky
Musique : Steve Jablonsky
Durée : 1h49
Date de sortie initiale : 2016
LE FILM
D’après l’incroyable histoire vraie de la plus grande catastrophe pétrolière de l’histoire. La plateforme Deepwater Horizon tourne non-stop pour tirer profit des 800 millions de litres de pétrole présents dans les profondeurs du golfe du Mexique. Mike Williams, électricien sur la plateforme et père de famille, connaît les risques de son métier mais fait confiance au professionnalisme de son patron Jimmy Harrell. En revanche, tous se méfient de la société locataire de la plateforme dirigée par Donald Vidrine, qui ne pense qu’à son bénéfice. Lorsque cette société décide contre l’avis des techniciens de la déplacer trop rapidement, ils sont loin de se douter que les 5 millions de barils sous leurs pieds sont prêts à exploser… Le seul courage de Mike et ses collègues suffira-t-il à limiter les dégâts et sauver ce qui peut encore l’être ?
Acteur passé à la mise en scène en 1998 avec le désormais culte Very Bad Things et qui a depuis signé Hancock et Le Royaume, Peter Berg sort gagnant du hit de son septième long métrage en tant que réalisateur, Du sang et des larmes, superbe film de guerre et grand succès de l’année 2014. Forts de leur collaboration sur ce film, le cinéaste et le comédien Mark Wahlberg décident de remettre le couvert pour Deepwater, après le désistement de J.C. Chandor (Margin Call, All is lost, A Most Violent Year).
Plateforme pétrolière louée par la compagnie britannique BP afin de forer dans le Golfe du mexique le puits le plus profond jamais creusé en offshore, la Deepwater Horizon explose le 20 avril 2010. L’incendie s’étend, le pétrole se répand, occasionnant l’un des plus grands désastres écologiques de tous les temps. Onze personnes perdront la vie. Il faudra attendre près de six mois pour que la fuite soit finalement colmatée. Le film de Peter Berg s’inspire de la catastrophe survenue en 2010, plus précisément d’un article du New York Times écrit par David Barstow, David S. Rohde et Stephanie Saul, « Dernières heures du Deepwater Horizon », basé sur des entretiens d’une vingtaine de survivants.
L’adaptation cinématographique se focalise sur Mike Williams (Mark Wahlberg), en charge du système informatique et électrique sur la plateforme Deepwater Horizon. Entre Mike Williams et son patron Jimmy Harrell (Kurt Russell), l’entente est parfaite. Il ne fait pas confiance en revanche à la société locataire dirigée Donald Vidrine (John Malkovich), qui ne pense qu’au profit au détriment de la sécurité de toute l’équipe. Une mauvaise manoeuvre technique, motivée par l’argent, provoque un effroyable accident. Alors que cinq millions de litres de pétrole risquent d’exploser, Mike et ses collègues vont tenter de sauver la plateforme et leurs vies. Avec un souci du détail et avec réalisme, Peter Berg crée une véritable immersion du spectateur sur cette plateforme pétrolière du début à la fin. Non seulement le réalisateur a laissé de côté ses tics qui pouvaient fortement agacer dans ses premiers films, à savoir une caméra qui avait la tremblote au point où on ne comprenait plus rien à ce qui se passait à l’écran, mais Peter Berg est devenu un solide directeur d’acteurs.
Aux côtés de Mark Wahlberg, l’immense Kurt Russell (qui fait le lien avec Backdraft de Ron Howard), le prometteur Dylan O’Brien (la star de la saga Le Labyrinthe), Kate Hudson, John Malkovich et Gina Rodriguez complètent le casting. Sans abuser des effets pyrotechniques, du moins durant la première heure où il prend le temps d’installer les personnages, le fonctionnement de la plateforme, les enjeux, tout en jouant habilement avec les nerfs des spectateurs, Peter Berg se lâche ensuite et fait preuve une fois de plus de son savoir-faire. L’héroïsme est là, mais jamais exacerbé et le cinéaste sait rester à hauteur d’homme, sans en rajouter dans le spectaculaire et sans céder à la surenchère, tout en respectant les faits réels.
De plus, à l’instar de Michael Bay auquel il est souvent comparé, Peter Berg privilégie les effets réels et directs, en ayant finalement recours aux images de synthèse qu’avec parcimonie ou pour compléter ce qui a été filmé sur le plateau. N’ayant pas pu bénéficier d’une autorisation de tournage sur une véritable plateforme pétrolière, la production n’a pas hésité à construire un plateau où fut reconstituée la Deepwater Horizon à 85 %. Un décor de près de 1000 tonnes et construit à 25 mètres au-dessus du sol. Ce souci de réalisme se ressent à l’écran. On en ressort avec la conviction d’avoir appris beaucoup de choses, que le message est bien passé, tout en ayant été diverti. La réussite est une fois de plus au rendez-vous.
LE BLU-RAY
Le Blu-ray de Deepwater, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.
L’éditeur livre une galette bien chargée avec deux heures de suppléments !
Dirigez-vous immédiatement vers le module L’Aventure Deepwater (49’). Le célèbre producteur Lorenzo di Bonaventura, le réalisateur Peter Berg, les comédiens, le véritable Mike Williams livrent leurs impressions de tournage et reviennent sur les conditions des prises de vues. Cet excellent making of n’oublie évidemment pas d’évoquer la véritable catastrophe et montre une équipe véritablement impliquée et soucieuse de respecter les faits réels.
Le segment intitulé Le Capitaine de la plateforme (17’) se focalise sur le metteur en scène Peter Berg, qui aborde les raisons pour lesquelles il a voulu faire ce film à tout prix. Les précédents intervenants, auxquels se joint le directeur de la photographie Enrique Chediak, parlent de la méthode du réalisateur, de leur collaboration, de son style et de sa façon personnelle de créer la tension à l’écran.
Comment la plateforme pétrolière a-t-elle été reconstituée pour les besoins du tournage ? Ne manquez pas le bonus La Plateforme infernale (26’) qui dissèque la construction d’un des décors les plus impressionnants de ces dernières années. Peter Berg, les responsables des départements techniques, sans oublier les comédiens, évoquent le désir de haut réalisme voulu afin de coller au plus près des faits réels et pour mieux impliquer émotionnellement les spectateurs.
Le supplément Les Secrets de Deepwater (16’30), compile plusieurs images de tournage, proposées dans leur version brute, sans coupes ni effets spéciaux numériques, afin de mettre en relief les conditions parfois extrêmes dans lesquelles tournaient les acteurs et les techniciens. Un carton introduit chaque séquence.
Enfin, le dernier module intitulé Après la tragédie (15’) s’éloigne légèrement du film, mais propose quelques rapides focus sur des travailleurs américains. Un hommage aux pompiers, métallurgistes, pêcheurs, dockers, grutiers, charpentiers et d’autres ouvriers auxquels Peter Berg semble très attaché.
L’Image et le son
M6 Vidéo a mis la barre haute avec ce master HD (1080p, AVC) qui en met plein la vue. Une fois n’est pas coutume, le réalisateur Peter Berg n’a pas collaboré avec son fidèle chef opérateur Tobias A. Schliessler (Battleship, Hancock, Bienvenue dans la jungle, Du sang et des larmes), mais avec Enrique Chediak (The Faculty, 127 heures, Le Labyrinthe). Les partis pris esthétiques font la part belle à un léger grain flatteur pour les mirettes (malgré un tournage numérique via l’Arri Alexa XT), mais aussi et surtout aux couleurs chaudes, souvent difficiles à retranscrire sur le petit écran, qui trouvent ici un écrin magnifique. Ce master respecte non seulement les volontés artistiques originales, mais parvient à les sublimer, y compris sur les séquences plus mouvementées tournées caméra à l’épaule, qui n’entraînent jamais de perte de la définition. Le piqué n’est jamais altéré, les contrastes demeurent d’une richesse jamais démentie, les noirs sont denses, la profondeur de champ indéniable, le cadre large fourmille de détails, le relief est omniprésent et les gros plans sont vraiment impressionnants.
Comme pour l’image, votre home-cinéma est mis à rude épreuve avec le film de Peter Berg, dès la première explosion. Nous vous conseillons donc de visionner Deepwater en plein jour pour éviter tout tapage nocturne. Les pistes française et anglaise bénéficient de mixages DTS-HD Master Audio 7.1 et 5.1 véritablement explosifs, surtout en ce qui concerne la version originale, qui exploitent le moindre recoin de votre installation dans un tourbillon acoustique aussi retentissant que renversant. Toutes les enceintes distillent un lot d’effets en tous genres. Pendant deux heures, la musique est particulièrement servie par une éblouissante spatialisation. Seul point faible, souvent récurrent chez l’éditeur, les dialogues manquent de punch sur la centrale. Au jeu des différences, l’acoustique française manque parfois d’homogénéité entre les dialogues, les effets et la musique, mais parvient néanmoins à tirer son épingle du jeu. Dans les deux cas, le caisson de basses a fort à faire ! Le changement de langue est possible à la volée et les sous-titres ne sont pas imposés sur les version originale. L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.
Crédits images : © SND / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr