Test Blu-ray / Boy Kills World, réalisé par Moritz Mohr

BOY KILLS WORLD réalisé par Moritz Mohr, disponible en DVD & Blu-ray le 11 octobre 2024 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Bill Skarsgård, Jessica Rothe, Michelle Dockery, Brett Gelman, Isaiah Mustafa, Yayan Ruhian, Sharlto Copley, Famke Janssen…

Scénario : Moritz Mohr, Tyler Burton Smith & Arend Remmers

Photographie : Peter Matjasko

Musique : Ludvig Forssell

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Boy est un sourd-muet à l’imagination débordante. Lorsque sa famille est assassinée, il s’échappe dans la jungle et est entraîné par un mystérieux chaman à réprimer son imagination enfantine et à devenir plutôt un instrument de la mort.

Tiens, il sort d’où ce film, Boy Kills World ? Comédie d’action, thriller dystopique, opus de science-fiction post-apocalyptique, accompagné de petites touches bien sanglantes, il s’agit du premier long-métrage de l’allemand Moritz Mohr. Ce dernier a su convaincre Sam Raimi de le produire, après lui avoir envoyé une petite démonstration de son savoir-faire (il avait déjà quatre courts à son actif), ainsi qu’un petit avant-goût de ce qu’il désirait faire avec Boy Kills World. Le rêve étant devenu réalité, le réalisateur s’est donc retrouvé aux manettes, à la tête d’une équipe conséquente et responsable d’un budget somme toute confortable pour livrer le grand spectacle qu’il avait en tête. Tourné en Afrique du Sud, Boy Kills World est un savoureux divertissement, décomplexé à mort, bien bourrin, fendard, génialement interprété par Bill Skarsgård, grande révélation de Ça It d’Andrés Muschietti, dans lequel il campait rien de moins que Grippe-Sou, le clown démoniaque et avide de chair d’enfants. L’acteur enchaîne les rôles d’action, puisqu’il était dernièrement à l’affiche de John Wick : Chapitre 4 de Chad Stahelski et de The Crow de Rupert Sanders. Avant de revêtir le costume du comte Orlok pour le Nosferatu de Robert Eggers, il joue des poings et des coups de tatanes dans le pif dans Boy Kills World, dans lequel il n’a pas une seule ligne de dialogue (et pour cause, puisque son personnage est muet), même s’il est affublé d’une voix-off, celle de H. Jon Benjamin, qui appuie le côté jeu vidéo de bastons des années 1980, qui a marqué l’enfance du personnage principal. Blindé d’idées visuelles, filant à cent à l’heure, assez virtuose dans ses scènes d’affrontements, Boy Kills World est un rollercoaster revigorant, frais, jouissif et très prometteur.

Le jeune Boy vit avec sa mère et sa sœur cadette Mina dans une ville dirigée par la famille Van Der Koy. Une fois par an, la cheffe de la famille, Hilda, fait rassembler 12 personnes de la ville pour participer à The Culling. Ces douze personnes sélectionnées sont ensuite tuées en direct à la télévision. Boy, Mina et leur mère font partie des gens choisis. Seul survivant, Boy est laissé pour mort. Devenu sourd et muet, il est recueilli par un chaman sans nom qui va le soigner et l’entraîner. Des années plus tard, Boy est désormais adulte. Il continue de s’entraîner avec le chaman dans l’espoir de se venger. Il a constamment des visions de Mina. Il retourne en ville et tombe sur Glen et Gideon Van Der Koy qui rassemblent les victimes pour l’abattage de cette année. Dans sa quête de vengeance, Boy va se lier d’amitié avec un dénommé Basho.

Moritz Mohr en a sous le capot et après avoir convaincu Sam Raimi, il parvient sans peine à embarquer le spectateur dans son sillage et dans son histoire héritée de l’univers des mangas, des films de super-héros contemporains, mais aussi du retrogaming, car impossible de ne pas penser à Street Fighter ou Streets of Rage, jeux sur lesquels moult gamins (y compris l’auteur de ces mots) a frôlé la crise d’épilepsie durant l’adolescence. À l’exception de Sharlto Copley (District 9, Elysium, Chappie, Hardcore Henry), comme toujours irritant, même comme second rôle (on se réjouit du sort qui lui est réservé, comme il est du genre « prise de tête »), tout le casting a l’air de s’amuser et s’investit à fond aux côtés de Bill Skarsgård, par ailleurs très à l’aise, convaincant et même impressionnant dans les scènes physiques. On est heureux de revoir la belle Jessica Rothe, vue dans La La Land de Damien Chazelle et surtout dans les deux épisodes d’Happy Birthdead (relecture d’Un jour sans fin, mais en mode slasher qui ne se prend pas au sérieux), Famke Janssen vient nous présenter son lifting mensuel (si elle continue comme ça, elle risque de ne plus pouvoir ouvrir les yeux), Michelle Dockery (loin de son rôle de Lady Mary Crawley Talbot dans la série Downtown Abbey) est impeccable dans le rôle de la saloperie de service, Brett Gelman tire son épingle, ainsi que le « chaman » Yayan Ruhian, que l’on avait perdu de vue depuis son explosion dans The Raid (et sa suite) de Gareth Evans, qui apporte un petit côté Kickboxer à l’ensemble.

On est ici entre Hunger Games, Running Man, The Purge et Shoot’Em Up (dont on ne dira jamais assez à quel point ce put*in de film étant en avance), les références se font souvent ressentir certes, mais Boy Kills World va sur sa propre lancée. Le montage est frénétique, mais lisible, la photographie stylisée, la musique pétaradante, les effets visuels soignés, l’humour omniprésent, la violence aussi, le moins que l’on puisse dire, c’est que le metteur en scène n’a pas fait les choses à moitié (même si on pourra sans doute reprocher au scénario une linéarité, propre aux jeux de plateforme en fait) et il est fort à parier qu’on le retrouvera à la barre d’un blockbuster dans peu de temps.

LE BLU-RAY

Après son échec cinglant dans les salles américaines (2,6 millions de dollars, c’est peu…) et son passage sur Prime Video, Boy Kills World débarque en DVD et en Blu-ray, le 11 octobre, chez Metropolitan Film & Video, avec un visuel clinquant, où la pose de Bill Skarsgård rappelle celle de Ryu en ouverture de Street Fighter 2. Le menu principal est animé et musical.

Metropolitan fournit comme d’habitude un lot conséquent de bandes-annonces, auxquelles se joint un making of traditionnel et bien fichu, d’une durée de 17 minutes. Les comédiens, les producteurs et le réalisateur s’expriment sur la genèse et les conditions de tournage de Boy Kills World, les images de plateau abondent et dévoilent l’investissement des acteurs dans les scènes d’action. Joli focus sur la création des décors, des costumes, des effets visuels, des accessoires et des armes, ainsi que sur l’utilisation des drones.

L’Image et le son

La copie HD du film de Moritz Mohr se révèle irréprochable. Ce master restitue brillamment les partis pris esthétiques de la photographie très contrastée du chef opérateur Peter Matjasko (Une valse dans les allées de Thomas Stuber). Le relief est omniprésent, le piqué aiguisé comme une lame de rasoir, la clarté de mise à l’instar des yeux bleus étincelants de Jessica Rothe. Le cadre large est magnifiquement exploité, les détails sont légion, un léger grain est palpable et la profondeur de champ impressionnante. Le nec plus ultra de la Haute définition, c’est superbe.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS HD Master Audio 5.1 français et anglais, explosifs, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les (très rares) séquences plus calmes. Les pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les effets qui environnent le spectateur. Les ambiances annexes sont très présentes et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Graham Bartholomew/Raimi Productions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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