BEETHOVEN 2 (Beethoven’s 2nd) réalisé par Rod Daniel, disponible en Blu-ray et combo Blu-ray + DVD le 2 février 2022 chez Elephant Films.
Acteurs : Charles Grodin, Bonnie Hunt, Nicholle Tom, Christopher Castile, Sarah Rose Karr, Debi Mazar, Chris Penn, Ashley Hamilton, Danny Masterson, Catherine Reitman, Maury Chaykin, Heather McComb…
Scénario : John Hughes, Amy Holden Jones & Len Blum
Photographie : Bill Butler
Musique : Randy Edelman
Durée : 1h28
Date de sortie initiale: 1993
LE FILM
Beethoven, le Saint-Bernard de la famille Newton, tombe amoureux de Missy. Mais ils sont rapidement séparés par la méchante maîtresse de la chienne. Celle-ci veut en effet utiliser Missy comme outil de négociation dans son divorce. Son avidité est attisée lorsque la chienne met au monde quatre adorables chiots. Mais les enfants Newton ne l’entendent pas de cette oreille et vont tout faire pour sauver les chiens.
Quand l’un de vos films rapporte près de 150 millions de dollars, alors que vous n’en aviez investi que 20, avouez que de réaliser une suite s’avère immédiatement tentant ! Tandis qu’il est occupé à produire Arrête ou ma mère va tirer ! – Stop ! Or My Mom Will Shoot de Roger Spottiswoode et qu’il tourne lui-même le formidable Président d’un jour – Dave, le regretté Ivan Reitman et Universal lancent Beethoven 2 – Beethoven’s 2nd. Toute la famille Newton reprend du service dans cette séquelle qui ne s’imposait évidemment pas, mais qui n’en reste pas moins agréable. Le réalisateur Brian Levant étant accaparé par La Famille Pierrafeu – The Flintstones, son confrère Rod Daniel, à qui l’on doit Teen Wolf (1985) avec Michael J. Fox est réquisitionné, le metteur en scène en question ayant déjà montré ses capacités à « diriger » un gros chien dans le sympathique (si si on assume) Chien de flic – K-9 (1989) avec James Belushi. Si l’effet de surprise s’est dissipé, la présence des chiens au générique est multipliée, puisque notre molosse préféré se retrouve flanqué d’une adorable femelle, mais aussi du fruit de leurs étreintes. Déjà que George avait eu du mal à s’habituer à la compagnie du Saint Bernard dans sa demeure, autant dire qu’il frôle ici la crise cardiaque. John Hughes et Amy Holden Jones récidivent au scénario, pour lequel ils sont épaulés par Len Blum, l’un des auteurs d’Arrête de ramer, t’es sur le sable (1979) et Les Bleus (1981) d’Ivan Reitman, et vont emmener les Newton dans une aventure, durant laquelle ils affronteront une caricature de Cruella d’Enfer. On racle un peu les fonds de tiroir, mais Beethoven 2 reste divertissant trente ans après.
George Newton a fini par accepter la présence de Beethoven, un Saint-Bernard, dans le foyer familial. Mais le chien s’ennuie, il faut lui trouver une compagne. Missy, la plus belle chienne du quartier, fera l’affaire. La vigoureuse femelle comble Beethoven de bonheur. Il s’applique à faire de Missy sa petite amie. Si bien que quatre mois plus tard, il se retrouve père de quatre chiots magnifiques – Tchaïkovski, Chubby, Dolly et Mo. George Newton et son épouse doivent se résoudre à prendre soin d’eux. Mais Regina, l’ancienne maîtresse de Missy, veut récupérer son animal de compagnie, pour faire chanter son ex-compagnon Brillo, dont la chienne est toute sa vie. Elle kidnappe Missy et ses chiots.
Ça grince au niveau de l’histoire, dire le contraire serait mentir. Néanmoins, Beethoven 2 est animé par une énergie insufflée par ses excellents comédiens, Charles Grodin en tête une fois de plus. On est heureux de revoir les Newton, George et Alice, ainsi que leurs trois rejetons, Ryce (devenue Alice dans le premier film et qui retrouve son véritable prénom dans ce second opus), perdue dans ses premiers émois d’adolescente, Ted qui essaye de s’affirmer face à des petits morveux qui l’ont pris comme punching-ball, et Emily, qui s’amuse à faire tourner son père en bourrique. Si le récit met en valeur l’unité de la cellule familiale américaine, chacun de ses membres possède son petit moment. Mais la star du film demeure Beethoven, noyau autour duquel s’agitent tous les électrons de la famille Newton et cette fois ses propres petits, puisque notre Saint-Bernard devient papa. Mais bien sûr, tout ne va pas se passer comme prévu et alors que Beethoven impose sa progéniture à un George au bout du rouleau, une jeune femme qui déteste les chiens vient parasiter leur quotidien.
Beethoven 2 se permet quelques digressions cartoonesques, à l’instar du célèbre concours du plus gros mangeur de hamburgers du Montana (ou bien est-ce dans le Vermont ? Le Colorado ? Bref, là où il y a des montagnes), auquel George et Beethoven participent, sans doute la scène la plus célèbre du film, ou bien les mésaventures de Regina (Debi Mazar, qui en fait des caisses dans le rôle de la saloperie) et de Floyd (Chris Penn, la même année que True Romance de Tony Scott et Short Cuts de Robert Altman) qui ont pris la poudre d’escampette dans les paysages sauvages. Il y a fort à parier que celles et ceux qui ont grandi avec Beethoven et sa première suite voudront faire découvrir ces deux madeleines – la musique de Randy Edelman et la chanson nommée à l’Oscar The Day I Fall in Love de Dolly Parton et James Ingram font toujours leurs effets – à leurs chers bambins, qui adhéreront sans mal et riront sûrement devant les catastrophes engendrées par ce gros toutou, capable de faire s’écrouler une grande villa suspendue au-dessus d’un lac, rien qu’en tirant sur sa laisse accrochée à un pilotis. Ce Beethoven’s 2nd, titre original faisant évidemment référence aux symphonies du compositeur, pousse le bouchon à plusieurs reprises, mais cela fonctionne et finalement, n’est-ce pas ce qu’on demande à une suite ?
Avec un budget de 16 millions de dollars, soit un peu moins que pour le premier volet, Beethoven 2 connaît un succès équivalent aux Etats-Unis, mais moindre dans le reste du monde, tandis qu’1,6 million de français se précipitent dans les salles pendant les vacances de Noël 1993. Toutefois, avec une recette de 120 millions, la réussite commerciale est bel et bien là. Il faudra attendre l’an 2000 pour que le Saint-Bernard revienne sur les écrans, Beethoven devenant une star récurrente des Direct-to-Video avec pas moins de six nouvelles aventures !
LE BLU-RAY
Beethoven 2 a connu sa première édition en DVD chez Universal Pictures en août 2001, avant d’être réédité en 2003. Novembre 2021, Elephant Films présente un coffret réunissant les quatre premiers films de la franchise, en DVD et en Blu-ray. Le deuxième opus est cette fois prévu à l’unité, en DVD et Blu-ray restaurés, le 2 février 2022. L’éditeur reprend l’un des célèbres visuels originaux du film de Rod Daniel, qui illustre d’ailleurs aussi le menu principal fixe et musical du disque.
Si vous désirez en savoir plus sur Beethoven et sur ses nombreuses suites, reportez-vous sur le bonus principal proposé sur le Blu-ray du premier épisode. Ici, vous ne trouverez qu’une rapide présentation de Beethoven 2 (47 secondes) réalisée par Gilles Gressard.
Un lot de bandes-annonces est aussi disponible.
L’Image et le son
Ce master HD s’en tire un peu mieux que celui du premier volet, mais en revanche, la texture argentique est la plupart du temps aux abonnés absents, comme pour le Blu-ray de Beethoven. La copie est très lumineuse, les couleurs sont éclatantes, en particulier les teintes rouges et vertes. Le piqué est bien aiguisé, les détails sont pointus, à l’instar du gros plan sur la truffe du chien vedette qui ouvre le film, mais les visages apparaissent souvent un peu cireux. La propreté est de mise, ainsi que la stabilité.
Les pistes DTS-HD Master Audio 2.0 anglaise et française sont du même acabit, même si au jeu des différences, la première surpasse sans doute la seconde du point de vue homogénéité d’ensemble. Les deux pistes bénéficient d’une fluidité rarement prise en défaut, les dialogues demeurent solides, les ambiances précises et la musique est très habilement restituée. Le doublage français est très réussi (un festival Michel Papineschi et Céline Montsarrat, voix françaises habituelles de Robin Williams et de Julia Roberts), dynamique et les scènes d’action sont aussi bien loties qu’en anglais, à l’instar de l’assaut final. Les sous-titres français ne sont pas imposés. Sous-titres anglais également disponibles.