
AZRAEL, L’ANGE DE LA MORT (Azrael) réalisé par E.L. Katz, disponible en DVD & Blu-ray le 11 avril 2025 chez Metropolitan Film & Video.
Acteurs : Vic Carmen Sonne, Samara Weaving, Nathan Stewart-Jarrett, Johhan Rosenberg, Eero Milonoff, Sebastian Bull, Rea Lest, Phong Giang…
Scénario : Simon Barrett
Photographie : Mart Taniel
Musique : Tóti Guðnason
Durée : 2h25
Date de sortie initiale : 2024
LE FILM
Dans un monde où personne ne parle. Une communauté dévote traque une jeune femme, Azrael, qui s’est échappée de son emprisonnement. Recapturée, elle doit être sacrifiée pour lutter contre un esprit malveillant.

On avait entendu et lu de très mauvaises critiques d’Azrael, l’ange de la mort ou tout simplement Azrael en version originale, réalisé par E.L. Katz, à qui l’on devait le fort sympathique Cheap Thrills. À l’arrivée, ce film d’horreur et survival s’avère une sympathique surprise, remarquablement photographié par Mart Taniel, chef opérateur remarqué pour son boulot sur Le Capitaine Volkonogov s’est échappé de Natasha Merkulova et Aleksey Chupov. Certes, celles et ceux qui attendent un récit explicite ou même avec un véritable dénouement risquent de tiquer, mais les autres, qui comme nous se prendront au jeu, ne seront pas déçus, tant Azrael contient son lot d’émotions fortes et de séquences gores. Le film repose essentiellement sur les belles épaules de Samara Weaving, vue dans la série Ash vs Evil Dead, The Babysitter sur Netflix et au cinéma dans Babylon de Damien Chazelle, Wedding Nightmare de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, Billboards – Les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh et dernièrement dans le sixième opus de la saga Scream. L’actrice, de toutes les scènes, voire de tous les plans, signe une formidable prestation, entièrement muette qui plus est (un seul acteur a une réplique, en esperanto non sous-titré), et rejoint le rang des action women du cinéma. Azrael, ne cherchez pas, Gargamel ne fera pas un cameo, est un spectacle soigné, prenant, très beau à regarder, une véritable expérience.


Des années après l’Enlèvement, les derniers survivants humains sur Terre sont harcelés par les Brûlés, des créatures humanoïdes démoniaques attirées par la chair et le sang humains, dont ils se nourrissent. Azrael et son amant, Kenan, sont chassés d’une secte forestière qui considère la parole comme un péché et qui se fait opérer des cordes vocales pour empêcher quiconque de parler. Joséphine, l’une des dirigeantes de la secte, capture et sépare le couple avec l’aide de ses hommes de main. Ceux-ci tentent de sacrifier Azrael aux Brûlés, mais la jeune femme parvient à s’échapper. Azrael s’enfuit à travers les bois et s’infiltre dans le campement clôturé de la secte, où une femme nommée Miriam dirige la secte en tant qu’interprète spirituelle, persuadée que le vent exprime la volonté de Dieu et l’écoutant à travers un trou dans le mur d’une église délabrée. Azrael est découvert par Joséphine et s’échappe de justesse du campement. Dans les bois, Azrael retrouve Kenan cloué à un arbre. Elle tombe dans un piège, la laissant suspendue la tête en bas par une corde. Plusieurs Brûlés débarquent sur les lieux…


Le rythme est lent, certains ont même reproché au film de prendre trop son temps entre deux scènes d’action. Pourtant, tout y est maîtrisé. Les personnages sont présentés comme il le faut, suffisamment pour créer une empathie, le cadre est posé d’emblée, les décors (magnifiques) créent une ambiance anxiogène, les comédiens ont peu à faire pour être inquiétants et Samara Weaving impressionne par ses regards, ainsi que son aisance dans les séquences agitées. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Azrael n’est pas épargnée durant 80 minutes, à tel point que l’on pourrait même trouver cela exagéré. Mais cela n’a rien d’embêtant au contraire et les rebondissements s’enchaînent finalement très vite, tandis que le récit nébuleux (et qui le restera) s’éclaire assez pour que l’on suive Azrael dans son périple.


La dernière partie est généreuse en violence (très graphique d’ailleurs) et en hémoglobine, surtout lorsque les fameux Brûlés apparaissent. Mention spéciale aux maquillages et prothèses, particulièrement réussis pour une production qu’on imagine modeste. Comme un jeu de plateformes traditionnel, Azrael parviendra à se retrouve face au boss final, au milieu des flammes, un moment bad ass à souhait.


Si l’on peut effectivement se demander où le réalisateur et son scénariste Simon Barrett (Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire, You’re Next, Blair Witch version 2016) veulent en venir, nous ne serons pas plus avancés après la dernière image, libre de toutes interprétations. Ce n’est pas dérangeant et cela participe même à la réussite d’Azrael, chaînon manquant entre The Descent de Neill Marshall et Sans un bruit de John Krasinski, une jolie découverte au final, présentée au Festival de Gérardmer en 2025.


LE BLU-RAY
C’est Metropolitan qui se charge de l’édition DVD et Blu-ray d’Azrael, l’ange de la mort. Jaquette au visuel soigné, menu principal sobre, animé et musical.

Le premier supplément va plaire à tous les amateurs d’effets visuels, et plus particulièrement à celles et ceux qui se régalent devant les maquillages et prothèses. L’éditeur joint un document de 37 minutes, durant lesquelles Dan Martin, créateur des maquillages, revient sur son travail et sur celui de son équipe. Ce module dévoile les coulisses du film, les ateliers des effets spéciaux, où ont été créés les Brûlés, sujet principal de ce bonus. La scène de la décapitation est aussi abordée, ainsi que la séquence finale dite [ATTENTION SPOLERS] de l’antéchrist, avec différents essais.









Outre la bande-annonce, Metropolitan montre aussi un comparatif avant/après la scène du combat dans l’église, avec d’un côté les répétitions de la baston entre les deux actrices, et de l’autre le résultat final.
L’Image et le son
Azrael, l’ange de la mort est un film sombre et la Haute définition restitue habilement la photo du chef opérateur Mart Taniel. Les volontés artistiques sont donc respectées mais entraînent quelques pertes occasionnelles de la définition. Néanmoins, ce master HD demeure impressionnant de beauté, tant au niveau des détails que du piqué. Le cadre n’est pas avare en détails, les contrastes affichent une densité remarquable (du vrai goudron en ce qui concerne les noirs) et la colorimétrie froide est optimale.

Une seule piste au programme en DTS HD Master Audio 5.1 et le confort acoustique est total. Le pourvoir immersif du mixage est fort plaisant et toutes les enceintes sont intelligemment mises à contribution. Les effets sont souvent percutants, la balance frontale et latérale est constante et riche, le caisson de basses souligne efficacement les séquences du film les plus agitées, tandis que les ambiances sont omniprésentes.




Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Motion Picture Group / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr