
THE MONKEY réalisé par Osgood Perkins, disponible en DVD, Blu-ray et 4K UHD depuis le 12 juillet 2025 chez Metropolitan Film & Video.
Acteurs : Theo James, Elijah Wood, Tatiana Maslany, Osgood Perkins, Sarah Levy, Laura Mennell, Christian Convery, Rohan Campbell…
Scénario : Osgood Perkins, d’après la nouvelle The Monkey de Stephen King
Photographie : Nico Aguilar
Musique : Edo Van Breemen
Durée : 1h38
Date de sortie initiale : 2025
LE FILM
Lorsque Bill et Hal, des jumeaux, trouvent dans le grenier un vieux jouet ayant appartenu à leur père, une série de morts atroces commence à se produire autour d’eux…

À l’origine, Frank Darabont détenait les droits cinématographiques de la nouvelle de Stephen King intitulée The Monkey, et prévoyait de l’adapter après avoir terminé The Mist. Ce projet n’a jamais vu le jour…avant de revenir sur le devant de la scène en 2023, année où cette transposition est officiellement relancée avec Osgood Perkins (le fils d’Anthony Perkins) aux manettes, au scénario et à la mise en scène, le tout produit par James Wan sous sa bannière Atomic Monster. Une fois la grève des scénaristes passée, le tournage principal est enfin lancé début 2024. Le résultat est à la hauteur des espérances et le réalisateur de l’acclamé Longlegs livre une fois de plus un film quasi-inclassable, véritable comédie noire, fantastique et d’horreur qui confirme la singularité du cinéaste. Il est certain qu’avec son style si particulier, qui fait continuellement le yoyo entre une froideur souvent glaciale et un humour très sombre, The Monkey, qui rappelons-le avait été publié en 1985 dans le recueil Brume, et même avant cela en 1980 dans le magazine Gallery, ne plaira pas à tout le monde. Et c’est tant mieux, car comme Longlegs, The Monkey n’a rien du produit standardisé et fabriqué à la chaîne. Véritable film d’auteur, cet opus ne cesse d’étonner à chaque scène, assume pleinement sa nature de série B titillant le genre Z. Le film offre aux spectateurs de savoureux moments gores, mais toujours marqués par une ironie singulière, comme si Oz Perkins nous disait chaque fois « Je vous ai encore bien eu hein ? », et cela jusqu’à la toute dernière scène. Un vrai train-fantôme à la fois vintage et avant-gardiste.


En 1999, Petey Shelburn tente de revenir et de détruire un singe, jouet jouant du tambour, dans un magasin d’antiquités. Avant qu’il ne puisse le faire, le singe joue de son instrument, et une réaction en chaîne fait que le propriétaire du magasin est éventré avec un fusil harpon. Peu de temps après, Petey disparaît, laissant sa femme, Lois, élever leurs jumeaux Hal et Bill, qui finissent par découvrir le singe dans un placard contenant les affaires de leur père et remontent la clé à l’arrière du jouet. Plus tard dans la soirée, le singe joue du tambour alors qu’ils sont dans un restaurant japonais, déclenchant la décapitation accidentelle de leur baby-sitter, Annie. L’intimidation de Bill envers Hal incite ce dernier à remonter la clé du singe, espérant que cela tuera son frère. Au lieu de cela, Lois souffre d’un anévrisme soudain et meurt sous les yeux de Bill. Submergé par la culpabilité, Hal démantèle et se débarrasse du singe avant que lui et Bill ne déménagent à Casco, dans le Maine, pour vivre avec leur tante Ida et leur oncle Chip. Lorsque le singe réapparaît mystérieusement dans leur nouvelle demeure, Bill se rend compte de son pouvoir maléfique les jumeaux enferment le singe dans sa boîte, avant de le jeter dans un puits voisin, en espérant qu’il y restera caché à jamais. Vingt-cinq ans plus tard, le singe est bel et bien de retour.


Il y a durant les 90 minutes de The Monkey, des sentiments contradictoires qui animent celui que le visionne. Ce qui se déroule a beau être grave et violent, on ne peut s’empêcher de rire à ce qui arrive aux pauvres victimes. C’est par exemple le cas de cette jeune femme qui explose littéralement après avoir plongé dans la piscine d’un motel, eau chargée en électricité après quelques mystérieux événements, qui ne sont pas sans rappeler les grands moments de la franchise Destination finale. Là-dessus, on enchaîne avec la « disparition » soudaine de l’agente immobilière, surprise quant à elle par un fusil de chasse qui en gros ne lui laissera que le pouce intact, car propulsé dans la bouche de Hal, présent à ses côtés lors de la déflagration.


Le bizarre est roi dans The Monkey et Oz Perkins s’en donne à coeur joie. Les étranges accidents mortels se succèdent, tandis que Hal (excellent Theo James, vu dans la saga Divergente et deux épisodes d’Underworld) continue son chemin et apprend en même temps à devenir père. Comme s’il devait parcourir ce chemin de croix, pour enfin découvrir sa fibre paternelle. Si le scénario ne convainc pas tout du long, notamment pour tout ce qui concerne la rivalité entre les deux frères jumeaux, on ne pourra reprocher au réalisateur sa générosité et son envie de déboussoler le public, en lui faisant souvent perdre leurs repères habituels.


Tout n’est pas forcément clair, comme cet étrange cavalier (en fait de l’Apocalypse) qui salue Hal et son fils, qui peut laisser perplexe, avant de faire une dernière blague fatale à quelques cheerleaders qui passaient pas là en bus…Étonnamment, malgré toutes les mises à mort riches et variées de The Monkey, on se souviendra plus de ce baisser de rideau, car complètement inattendu.


Et l’envie nous prend subitement de refaire un tour de manège. Preuve de la belle réussite, la deuxième consécutive du cinéaste, de The Monkey.
LE 4K UHD
Coup double pour Osgood Perkins, qui après le triomphe de Longlegs (cent millions de dollars de recettes dans le monde) aura récolté 70 millions de dollars avec The Monkey, tout en doublant presque également le nombre de spectateurs dans les salles françaises. Metropolitan Film & Video s’occupe du service après-vente et propose pas moins de cinq éditions dans les bacs, en DVD, en Blu-ray Steelbook, en Blu-ray standard, en 4K Ultra HD + Blu-ray – Boîtier SteelBook limité, puis en 4K UHD standard. Faites votre choix ! Le visuel reste d’ailleurs le même. Le menu principal de l’édition 4K et celui de Blu-ray sont animés et musicaux.


Malgré le joli succès de The Monkey, pas grand-chose à se mettre sous la dent…Il faudra se contenter de trois featurettes promotionnelles (3’, 4’ et 3’20), constituées d’images de tournage et de propos de l’équipe. La déception provient du fait que certains arguments se trouvent repris dans plusieurs modules, tout comme les mêmes images de l’envers du décor. L’histoire est rapidement racontée, la psychologie des personnages abordée, tandis que les effets spéciaux (directs pour la plupart) sont dévoilés.









L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.
L’Image et le son
Et hop, encore une belle galette de démonstration concoctée par Metropolitan ! L’éditeur soigne son master UHD. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, y compris sur les très nombreuses séquences sombres, avec une image sans cesse affûtée. Le piqué est acéré, pour ne pas dire chirurgical, les gros plans sont riches, les contrastes abyssaux et la colorimétrie reste chatoyante. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre (très) large et la copie restitue les volontés artistiques du chef opérateur Nico Aguilar. Ce disque UHD offre les plus fabuleuses conditions pour revoir le film de Oz Perkins et profiter de la superbe photographie. L’apport UHD sur ce titre est évidemment indispensable.

Les deux versions DTS-HD Master Audio 5.1 font quasiment match nul en ce qui concerne la délivrance des ambiances sur les enceintes latérales, la restitution des dialogues et la balance frontale. Le spectateur est littéralement plongé dans ce thriller fantastico-d’horreur, la spatialisation reste solide tout du long et le caisson de basses est utilisé à bon escient comme lors du dernier acte. Sans surprise, la version originale l’emporte de peu sur l’homogénéité et la fluidité acoustique, tandis que la piste française a tendance à mettre les voix un peu trop en avant. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.



Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr