Test Blu-ray / Green Room – Édition Director’s Cut non censurée, réalisé par Jeremy Saulnier

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GREEN ROOM réalisé par Jeremy Saulnier, disponible en Blu-ray Édition Director’s Cut non censurée et DVD le 7 septembre 2016 chez M6 Vidéo

Acteurs : Anton Yelchin, Imogen Poots, Patrick Stewart, Alia Shawkat, Joe Cole, Callum Turner, Mark Webber

Scénario : Jeremy Saulnier

Photographie : Sean Porter

Musique : Brooke Blair, Will Blair

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Au terme d’une tournée désastreuse, le groupe de punk rock The Ain’t Rights accepte au pied levé de donner un dernier concert au fin fond de l’Oregon… pour finalement se retrouver à la merci d’un gang de skinheads particulièrement violents. Alors qu’ils retournent en backstage après leur set, les membres du groupe tombent sur un cadavre encore chaud et deviennent alors la cible du patron du club et de ses sbires, plus que jamais déterminés à éliminer tout témoin gênant…

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Réalisateur, scénariste et directeur de la photographie américain, Jeremy Saulnier est révélé en 2013 avec le thriller Blue Ruin, Prix FIPRESCI à la Quinzaine des réalisateurs au 66e Festival de Cannes. Changement de genre, on pourrait également dire changement de couleur pour son nouveau long métrage, Green Room. Projet mûrit depuis de longues années, ce thriller prend la forme d’un survival renvoyant à son amour pour la musique punk rock, puisque Saulnier chantait, ou plutôt hurlait dans un micro durant son adolescence, faute de savoir jouer d’un instrument. Dans Green Room, il réunit sa passion pour les films de genre et celle pour la musique punk. Il engage deux jeunes comédiens qui ont alors le vent en poupe, la délicieuse Imogen Poots, vue dans Knight of Cups de Terrence Malick et le formidable Broadway Therapy de Peter Bogdanovich, ainsi que le regretté Anton Yelchin, décédé en juin 2016 à l’âge de 27 ans, découvert en 2002 dans Cœurs perdus en Atlantide de Scott Hicks puis dans les derniers films de la franchise Star Trek dans lesquels il interprète Chekov. Mais s’il y a bien un acteur pour lequel Green Room mérite d’être vu c’est Patrick Stewart, qui du haut de ses 75 ans (incroyable mais vrai) parvient à sortir du fauteuil roulant du Professeur Xavier dans lequel il est scotché depuis plus de quinze ans, pour se défouler dans la peau d’un chef d’un groupuscule néo-nazi ! Egalement au générique, Macon Blair, la révélation de Blue Ruin, leur donne également la réplique.

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Si Jeremy Saulnier évoque quelques références comme Délivrance de John Boorman, La Nuit des morts vivants de George A. Romero et Assaut de John Carpenter, on est loin, très loin de ces immenses réussites et Green Room peine à éveiller l’intérêt des spectateurs du début à la fin. Les personnages manquent de chair et donc l’empathie ne se fait jamais. Du coup, on se désintéresse totalement de ce qui peut leur arriver une fois que ce petit groupe de musique se retrouve piégé par des skinheads dans une loge sans issue. Film de « siège », Green Room joue sur plusieurs tableaux, mais se retrouve le cul entre deux chaises, sans parvenir à trouver un ton qui lui est propre. Pire que tout, la mise en scène frôle souvent l’amateurisme, aucune tension ne s’instaure, la photographie – forcément verte comme le titre – est laide à regarder et les comédiens jouent à celui qui sera le plus apathique.

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Nous sommes en pleine série B qui lorgne sur Une nuit en enfer de Robert Rodriguez, mais Green Room n’a rien qui le distingue du tout venant. Survendu à sa sortie, ce film n’a en rien l’audace qu’il tente de faire croire et s’avère même paresseux dans ses scènes supposées foutre le trouillomètre à zéro. Même Anton Yelchin et Imogen Poots ne sont jamais crédibles, la première dans la peau d’une jeune punk visiblement sous l’emprise de quelques substances illicites, le second dans celle d’un bassiste punk rock. Et leur affrontement face à des skinheads fait malheureusement plutôt sourire que frémir. Seul le shakespearien Patrick Stewart surnage donc dans ce film vert (tout juste teinté de rouge au final) à peine divertissant, qui épouse la douceur d’un écolo qui tente de faire passer ses idées, mais on en ressort vert de rage de s’être fait rouler de la sorte par ce supposé « déjà classique » qui n’arrive pas à la cheville d’un chef d’oeuvre instantané et déjà référence du genre comme l’était récemment It Follows.

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LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Green Room a été réalisé à partir d’un check-disc. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical. La version Director’s Cut non censurée est seulement disponible sur l’édition HD.

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Très mauvais point pour l’interactivité, puisque nous ne trouvons que la bande-annonce du film !

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La promotion HD (1080p, AVC) de Green Room apporte guère aux partis pris esthétiques singuliers (pour ne pas dire laids), avec une photo évidemment très verte. Des couleurs volontairement ternes, sombres, supposées appuyer le malaise distillé par le film. Green Room est un film se déroulant principalement en intérieur, dans une pièce calfeutrée et éclairée par des néons verts. Ne vous attendez donc pas à des scènes éclatantes. Par ailleurs, même les séquences finales demeurent aussi peu reluisantes que le reste. L’encodage est solide, la copie propre et la définition dépend des volontés artistiques originales. Peu de détails sautent aux yeux, le piqué et la gestion des contrastes sont aléatoires. L’image parvient tout de même à rester homogène du début à la fin avec des noirs plutôt solides.

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Là encore on reste perplexe. Bien qu’encodés en DTS-HD Master Audio 5.1 et même en 2.0, les mixages anglais et français se révèlent bien paresseux et donc forcément décevants. Il ne faut pas hésiter à monter le volume pour créer un confort acoustique suffisant puisque les latérales distillent leurs effets avec parcimonie, tandis que la balance frontale peine à créer un espace sonore convaincant, sauf sur les quelques chansons au début du film. Même chose concernant les dialogues qui manquent de peps sur la centrale, autant en français qu’en anglais. Heureusement, les scènes plus agitées sont un peu mieux loties, mais encore une fois, on s’attendait à une exploitation beaucoup plus mordante.

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Crédits images : © M6 Vidéo

 

Test Blu-ray / Criminal – Un espion dans la tête, réalisé par Ariel Vromen

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CRIMINAL – UN ESPION DANS LA TETE (Criminal) réalisé par Ariel Vromen, disponible en Blu-ray et DVD le 5 septembre 2016 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Kevin Costner, Gary Oldman, Tommy Lee Jones, Gal Gadot, Jordi Mollà, Michael Pitt, Ryan Reynolds, Alice Eve et Scott Adkins

Scénario : Douglas Cook, David Weisberg

Photographie : Dana Gonzales

Musique : Keith Power, Brian Tyler

Durée : 1h53

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Dans une ultime tentative pour contrecarrer un complot et une terrifiante catastrophe, les autorités décident d’implanter la mémoire et le savoir-faire d’un agent de la CIA décédé dans le corps d’un condamné à mort aussi imprévisible que dangereux. Il est l’unique chance – à haut risque – d’achever la mission… D’autant qu’en récupérant l’esprit de l’ancien agent, le condamné a aussi hérité de ses secrets…

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Même s’il n’a jamais retrouvé le succès qu’il a connu dans les années 1990, Kevin Costner n’a jamais arrêté de tourner. Les années ont fait de lui un fringuant sexagénaire, un monstre de charisme, un des rares comédiens à insuffler l’élégance propre aux stars du cinéma classique dans l’industrie contemporaine. Ces dernières années, le comédien se sera facilement démarqué dans l’excellent The Company Men de John Wells et Le Pari (Draft Day) d’Ivan Reitman, inédit dans les salles françaises et pourtant très bon. On ne l’attendait pas dans le rôle d’un sociopathe dans Criminal – Un espion dans la tête, réalisé par Ariel Vromen, auteur d’un navet avec Marisa Tomei, Danika, et du très bon The Iceman avec Michael Shannon, Winona Ryder et James Franco. A l’instar de son précédent long métrage, Ariel Vromen offre à Kevin Costner l’opportunité d’incarner un homme dépourvu d’émotions et de remords, très violent et glacial. Criminal – Un espion dans la tête repose sur une réalisation soignée, un cadre léché, une photographie inspirée et un casting haut de gamme excellemment dirigé auquel s’ajoutent Gary Oldman, Tommy Lee Jones, Ryan Reynolds, Jordi Mollà, Gal Gadot, Michael Pitt, Alice Eve et Scott Adkins.

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Croisement entre La Machine de François Dupeyron (à réhabiliter et d’ailleurs à quand en DVD ?), Volte/Face de John Woo et Renaissances de Tarsem Singh pour lequel Ryan Reynolds fait d’ailleurs étrangement le lien, le quatrième long métrage trouve sa propre identité après un prologue très « Jason Bourne ». Un petit élément de science-fiction vient ensuite se greffer à l’histoire d’espionnage, en gros un anarchiste espagnol est sur le point de s’emparer d’un virus informatique grâce auquel il pourrait contrôler l’armement de toutes les nations. Jerico Stewart (Kevin Costner) est un prisonnier placé sous haute-surveillance qui a passé plus de la moitié de sa vie derrière les barreaux. Il est utilisé comme cobaye dans une expérience scientifique, dernière chance pour mettre la main sur celui qui menace la planète. Décédé lors d’une mission où il devait faire passer aux Etats-Unis un hacker repenti détenant le secret du piratage informatique, la partie encore active du cerveau de l’agent de la CIA Bill Pope (Ryan Reynolds) est transplantée dans celui de Jerico Stewart, qui possède une particularité rare puisqu’une partie de son cerveau demeure en jachère. Cette expérience menée par le Dr. Franks (Tommy Lee Jones) sous la supervision de Quaker Wells (Gary Oldman) l’agent chargé de l’affaire, va donner quelques résultats troublants. Mais Jerico parvient (évidemment) à se faire la malle. Toutefois, il est rattrapé par les souvenirs, les réflexes, la déontologie et les talents de Bill Pope. Jerico Stewart doit se rendre à l’évidence, il ressent pour la première fois. Assailli par des sentiments, il découvre que Bill Pope était marié et père d’une petite fille. Il décide de leur rendre une petite visite…

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Voilà en gros le résumé de la première partie de cet excellent thriller, qui n’a malheureusement connu aucun succès dans les salles. Le scénario possède un côté old-school proche du divertissement des années 1990. Cela n’a rien d’étonnant quand on constate que Criminal – Un espion dans la tête a été écrit par Douglas Cook et David Weisberg, scénaristes du cultissime Rock de Michael Bay. Le récit est solidement tenu, le rythme lent mais maîtrisé et la ville de Londres offre un décor atypique à l’ensemble, qui ne manque pas de classe. Kevin Costner avait d’abord refusé le rôle principal deux fois de suite en raison d’un scénario trop paresseux. Oui bon d’accord, il avait récemment accepté celui de Luc Besson pour 3 Days to Kill le navet de McG, mais cela lui a peut-être servi de leçon ! Toujours est-il que les réécritures ont visiblement porté leurs fruits, d’autant plus que Kevin Costner s’est ensuite non seulement impliqué à fond dans l’incarnation de Jerico, mais également dans la salle de montage où il a donné un coup de main au réalisateur.

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Le film ne repose pas sur ses scènes d’action, finalement peu présentes, mais sur l’évolution de son personnage et l’émotion affleure là où on l’attendait le moins. Si Criminal – Un espion dans la tête contentera les adeptes du cinéma d’action, ce thriller vaut surtout pour l’exceptionnelle performance de Kevin Costner, bad-ass dans ce rôle musclé, sombre, complexe et violent. En un mot impérial.

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LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Criminal – Un espion dans la tête, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Pour sa sortie dans les bacs, le film d’Ariel Vromen arbore le même visuel que l’affiche d’exploitation française. Le menu principal est sobre, animé et musical.

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La section des suppléments comprend tout d’abord quatre petites scènes coupées (4’). Nous retiendrons notamment la première qui montre Bill Pope (Ryan Reynolds) tuer un des hommes de Xavier Heimdahl (Jordi Mollà) qui le traquaient. La troisième confronte le Dr. Franks à Xavier Heimdahl, qui s’en prend à sa mère dans une maison de repos.

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A l’occasion de la sortie de Criminal – Un espion dans la tête dans les salles françaises, Kevin Costner et Ariel Vromen se plient au jeu de la promotion. Le comédien parle de son personnage, de la façon dont il l’a abordé et considère qu’il s’agit d’un de ses rôles les plus intéressants. De son côté, le réalisateur parle de ses références (Sidney Lumet, William Friedkin, Alan J. Pakula, Tony Scott et Michael Mann) et des partis pris. Quelques images dévoilent l’envers du décor avec le cinéaste à l’oeuvre sur le plateau avec ses acteurs.

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Mais le plus gros de cette interactivité s’avère le making of (40’), composé cette fois encore d’images issues des prises de vues, mais également de formidables interviews de l’équipe du film (producteurs, scénariste, réalisateur, comédiens, compositeur), notamment Kevin Costner qui parle de sa carrière sans langue de bois, posément, en avouant également avoir refusé le rôle deux fois de suite car il ne trouvait pas le scénario à la hauteur. Les acteurs parlent essentiellement du personnage atypique de Kevin Costner et de leur collaboration avec lui. Ariel Vromen a ensuite proposé au comédien de participer au montage pendant une quinzaine de jours. Ses précieux conseils l’ont notamment aidé à revoir l’intégralité des scènes déjà montées, mais également celles qu’il avait mises de côté.

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L’Image et le son

Ce master HD (1080p, AVC) de Criminal – Un espion dans la tête ne déçoit pas et se révèle même superbe. Le piqué et le relief sont acérés tout du long et permet d’apprécier les visages des comédiens, la clarté est de mise, le léger grain respecté, le cadre large offre un lot confondant de détails y compris sur les très nombreuses scènes sombres et la belle photographie marquée par des teintes chaudes est habilement restituée. Evidemment, la copie est d’une propreté immaculée, les contrastes sont denses. Les meilleures conditions techniques sont réunies et la définition est exemplaire.

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Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les balles qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film.

L’éditeur joint également les sous-titres français, destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

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Crédits images : © Metropolitan Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard

Chronique du Blu-ray / Le Flic ricanant, réalisé par Stuart Rosenberg

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LE FLIC RICANANT (The Laughing Policeman) réalisé par Stuart Rosenberg, disponible en Blu-ray et DVD le 21 septembre 2016 chez Rimini Editions

Acteurs : Walter Matthau, Bruce Dern, Louis Gossett Jr., Albert Paulsen, Joanna Cassidy, Anthony Zerbe…

Scénario : Thomas Rickman, d’après le roman de Maj Sjöwall et Per Wahlöö

Photographie : David M. Walsh

Musique : Charles Fox

Durée : 1h50

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

San Francisco, années 1970. Un inconnu pénètre dans un bus nocturne et en mitraille les passagers. Bilan : huit morts, dont un inspecteur de police. Son ami et partenaire, le cynique Jake Martin, mène l’enquête selon des méthodes très personnelles, secondé par une jeune recrue, l’arrogant Leo Larsen. L’oeuvre d’un fou, d’un serial killer ? Plutôt que de suivre la piste officielle, Martin obéit à son instinct, convaincu que le carnage trouve son origine dans une vieille affaire…

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Un polar des années 1970 dont l’intrigue se déroule à San Francisco, avec Walter Matthau et Bruce Dern dans les rôles principaux ? En disant cela, le cinéphile est directement conquis et Le Flic ricanant tient toutes ses promesses. Le réalisateur Stuart Rosenberg (1927-2007), célèbre pour Luke la main froide avec Paul Newman et Folies d’avril avec Catherine Deneuve et Jack Lemmon, adapte le roman Le Policier qui rit, écrit par le couple suédois Maj Sjöwall et Per Wahlöö. L’histoire est évidemment délocalisée aux Etats-Unis et le nom du protagoniste, Martin Beck, personnage principal de cette série d’enquêtes publiées de 1965 à 1975, n’est repris que partiellement puisqu’il se nomme ici Jake Martin.

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Le film démarre très fort avec une tension installée dès les premiers plans. 23h05, dans une gare routière, un homme semble être suivi par un autre. L’agitation du jour s’est dispersée, le lieu est quasi-désert. Un bus arrive. L’homme suivi, stressé, y monte. C’est au tour de l’autre de s’y engouffrer in extremis avant que le bus démarre. A l’intérieur une dizaine de personnes. Quelques arrêts plus loin, le bus stoppe et prend un passager vêtu d’un imperméable, mais dont nous ne verrons pas le visage. Il s’installe à l’arrière. Ses mains gantées s’affairent et montent un fusil-mitrailleur. Alors que le bus poursuit sa route, l’homme se lève et tire sur tous les passagers et le chauffeur. Le bus termine sa course accidentellement, le criminel prend la fuite. Peu de temps après, la police arrive sur les lieux, suivie de l’équipe scientifique. Il semble y avoir un survivant, mais son état reste critique. Le flic Jake Martin (Walter Matthau), la cinquantaine, 1m90, bougon, visage buriné, la mâchoire occupée par un chewing-gum. Il observe le travail de ses collègues et se rend compte qu’une des victimes, en l’occurrence l’homme qui suivait l’autre, est son collègue qu’il croyait en congé maladie. Cela devient une affaire personnelle. On lui adjoint les services de l’inspecteur Leo Larsen (Bruce Dern), chien fou et impulsif. Martin est persuadé que cet acte terroriste possède un lien avec une affaire qui lui a échappé deux ans auparavant. Malgré les réticences de Larsen, Martin préfère se fier à son instinct. L’enquête est ouverte, mais Martin décide de la mener à sa façon, loin des règles habituelles prônées par Larsen.

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Après cette ouverture dantesque et très violente, suivie d’une séquence quasi-documentaire montrant l’équipe scientifique au travail au milieu des cadavres, Le Flic ricanant adopte un rythme hérité du film noir. Les décors urbains tiennent une place importante dans l’intrigue, le réalisateur mène le spectateur dans certaines communautés et dans des coins alors peu montrés de San Francisco au cinéma. Alors que l’enquête avance, à petits pas, le quotidien des flics n’est pas oublié et l’on suit Martin dans sa famille. Ses enfants le voient à peine, tout comme sa femme qui se demande chaque soir s’il va pouvoir passer la nuit chez eux. « C’est un sale boulot » comme il le dit, mais c’est le sien et ce job est toute sa vie. Larsen, plus jeune, aime son travail à la criminelle, pas seulement à cause de la paye, mais parce qu’il le trouve passionnant. Deux écoles s’affrontent, deux générations s’observent, même s’il y a fort à parier que Larsen deviendra un Martin avec les années. Le déroulement de l’enquête est souvent captivant, bien que certains spectateurs risquent de perdre le fil tant les éléments peuvent paefois se disperser. Même si la mise en scène de Stuart Rosenberg n’égale pas celle de Don Siegel, Sidney Lumet et William Friedkin, Le Flic ricanant demeure un formidable polar, digne des meilleurs fleurons du genre dans cette extraordinaire décennie de cinéma.

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LE BLU-RAY

Jusqu’alors inédit en France, Le Flic ricanant est enfin disponible en DVD et en Blu-ray dans nos contrées. C’est à l’éditeur Rimini Editions que l’on doit cette sortie attendue par les amateurs de polars des années 1970. Le Blu-ray repose dans un boîtier classique de couleur noire. Le menu principal est animé sur la musique du film.

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Afin d’en savoir un peu plus sur Le Flic ricanant, l’éditeur nous livre un formidable entretien avec François Guérif, critique de cinéma, éditeur et directeur de la collection Rivages/Noir (22’). Avec sa passion toujours contagieuse pour le polar et le film policier, Guérif profite de la sortie du Flic ricanant en Blu-ray et DVD, pour nous présenter les livres engagés du couple scandinave Maj Sjöwall et Per Wahlöö, et plus particulièrement la saga des enquêtes de l’inspecteur Martin Beck, dix romans publiés entre 1965 et 1975. Les thèmes et les personnages de cette saga de livres sont alors passés en revue (le crime de la société capitaliste et ultralibérale contre les travailleurs, l’envers du décor du « modèle suédois ») par cet expert. François Guérif revient sur la radiographie du pays réalisée au fil des livres, dresse le portrait des deux écrivains, indique ce qui fait la préciosité de leur collaboration et la rareté de voir adapter un roman suédois à Hollywood. En revanche, François Guérif n’aborde jamais la transposition à l’écran et évoque à peine le film de Stuart Rosenberg. Les premières traductions françaises des Martin Beck sont parues aux éditions Planète, puis chez 10/18 dans la collection Grands Détectives. Les traductions révisées et intégrales sont maintenant publiées dans la collection Rivages/Noir.

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En plus de la bande-annonce du Flic ricanant (non sous-titrée), un petit module centré sur la restauration (2’) oppose les images avant/après le nettoyage numérique. C’est malheureusement ici que la disparition du grain original se fait le plus remarquer.

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L’Image et le son

Le Blu-ray du Flic ricanant est au format 1080i. Comme l’atteste un module dans les suppléments, une restauration a eu lieu. Mais alors, où est passé le grain original ? Certes, ce master HD présente une propreté quasi-irréprochable (rares sont les rayures et les points blancs), mais était-il nécessaire de gommer ce qui fait l’essence des photographies de cette époque bénie du cinéma ? Les décors dépouillés sont omniprésents et les personnages se détachent sans mal devant des fonds unis, souvent froids, les gros plans étant bien restitués avec de beaux détails, en particulier sur la tronche burinée de Walter Matthau, malgré des visages un peu roses à notre goût. Les noirs paraissent tantôt concis tantôt poreux et dénaturent quelque peu le piqué. Signalons également quelques fourmillements, mais dans l’ensemble la définition s’avère correcte.

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Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 2.0 sont propres et distillent parfaitement la musique du film. La piste anglaise manque peut-être un peu d’ardeur, mais se révèle nettement suffisante. Au jeu des différences, la version française (au doublage excellent) se focalise trop sur les dialogues au détriment de certaines ambiances et effets annexes, mais le rendu musical est élevé. Aucun souffle constaté sur les deux pistes.

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Crédits images : © Rimini Editions / Captures Bonus : Franck Brissard

 

Chronique du Blu-ray / En cavale, réalisé par Peter Billingsley

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EN CAVALE (Term Life) réalisé par Peter Billingsley, disponible en Blu-ray/DVD le 20 juillet 2016 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Vince Vaughn, Hailee Steinfeld, Bill Paxton, Jon Favreau, Taraji P. Henson, Terrence Howard, Mike Epps, Cécile de France, Annabeth Gish

Scénario : Andy Lieberman

Photographie : Roberto Schaefer

Musique : Dave Porter

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Tout le monde veut voir Nick mort : des trafiquants, des chasseurs de prime et des flics ripoux. Organisateur d’un casse qui a mal tourné, Nick doit prendre la fuite avec sa fille qu’il n’a pas vue depuis des années. Et comme si cela ne suffisait pas à ses problèmes, l’adolescente est en révolte contre l’autorité parentale et le considère comme le dernier des ringards… La vie de gangster n’est décidément pas facile tous les jours !

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Comédien, mais surtout producteur des films de son complice Vince Vaughn (La Rupture, Tout…sauf en famille), Peter Billingsley passe à la mise en scène en 2009 avec Thérapie de couples, pour lequel Jon Favreau signe le scénario avec…Vince Vaughn ! Le comédien tenait alors le premier rôle aux côtés de Malin Akerman et Jason Bateman. Les deux amis se retrouvent pour En cavaleTerm life. Adapté du roman graphique d’Andy Lieberman, ce film policier teinté d’humour permet à Vince Vaughn de renouer avec un genre plus dramatique, même si son rôle n’est pas aussi sombre que celui qu’il tenait dans la deuxième saison de True Detecttive. S’il ne rate pas l’occasion de balancer quelques vannes, Vince Vaughn s’avère parfait dans le rôle de Nick, un quadra dont le talent rare est d’organiser des casses et qui propose ses services au plus offrant.

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Préférant vivre seul et sans attache, Nick regarde sa fille Cate, âgée de seize ans, grandir au jour le jour, en restant caché. Un jour, un des vols qu’il a mis au point tourne mal. La bande responsable du larcin se fait doubler et tuer par des rivaux. Parmi les victimes se trouve le fils d’un important chef de cartel. Ce dernier souhaite venger la mort de son rejeton en s’en prenant à Nick, qu’il tient pour responsable. La vie de la fille de Nick est aussi rapidement mise en danger. Pour la première fois, Nick affronte sa fille et les deux vont bien être obligés d’apprendre à se connaître si ils veulent s’en sortir indemnes. Ils prennent donc la poudre d’escampette pour échapper à la mafia et à une bande de flics pourris. Sur ce canevas classique et sans réelles surprises, En cavale divertit sans se forcer grâce à la solide interprétation de Vince Vaughn donc, mais aussi de l’excellente et prometteuse Hailee Steinfeld, la grande révélation de True Grit des frères Coen en 2010, sans oublier Bill Paxton, Jonathan Banks, Jordi Mollà et Terrence Howard, ainsi qu’un petit cameo de Jon Favreau.

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L’intrigue policière est finalement prétexte pour voir un père et sa fille réunis et faire équipe, et de ce point de vue-là les deux acteurs principaux assurent du début à la fin. En cavale pèche néanmoins par son intrigue lambda et passe-partout, dont la résolution s’avère expéditive. Ce qui n’empêche pas le film d’être très sympa.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray d’En cavale, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est fixe et muet. Une pure sortie technique pour ce DTV.

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L’éditeur ne propose que la bande-annonce du film en guise d’interactivité. Rien de plus.

En cavale débarque chez nous directement en DVD et Blu-ray. Comme d’habitude, l’éditeur soigne son master HD qui se révèle quasi-exemplaire. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce. Le reste du temps, la clarté demeure frappante, le piqué est affûté, les gros plans détaillés et la colorimétrie saturée, vive et chaude. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre large.

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Bien que le film soit étonnamment avare en scènes « agitées », les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 assurent pour instaurer un confort acoustique ample et plaisant. La musique composée par Dave Porter (Breaking Bad) est systématiquement spatialisée grâce au soutien énergique des latérales. Si les dialogues auraient mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale en version originale, ils sont heureusement toujours nets et précis, la balance frontale est puissante et le caisson de basses utilisé à bon escient, sans esbroufe. A titre de comparaison, la piste française se révèle quand même moins riche et naturelle que son homologue.

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Crédits images : © Metropolitan Vidéo