Test Blu-ray / Grease 2, réalisé par Patricia Birch

GREASE 2 réalisé par Patricia Birch, disponible en Blu-ray le 24 avril 2018 chez Paramount Pictures

Acteurs :  Maxwell Caulfield, Michelle Pfeiffer, Lorna Luft, Maureen Teefy, Alison Price, Pamela Segall…

Scénario :  Ken Finkleman

Photographie : Frank Stanley

Musique : Louis St. Louis

Durée : 1h54

Année de sortie : 1982

LE FILM

En 1961, à la Rydell High School, deux ans après les aventures de Sandy. C’est son cousin, Michael, qui débarque au lycée. Très vite, on le considère comme l’intello de service. Et tout de suite, il tombe raide amoureux de Stéphanie Zinone, la chef des « Pink Ladies ». L’autre bande phare de l’école, c’est bien sûr les « T-Birds », dont fait partie Johnny, l’ex-petit ami de Stephanie. Michael est décidé à séduire celle qu’il aime. Il prend alors des cours de moto et devient le meilleur d’entre tous. Sans révéler son identité, il arrive à soulever la curiosité de la belle…

Grease. Triomphe international de l’année 1978 avec entre autres plus de 5,3 millions d’entrées en France et 4,9 millions en Allemagne. Un vrai raz-de-marée. La bande-originale est sur toutes les lèvres (encore aujourd’hui), les mecs se prennent pour John Travolta (moins aujourd’hui), les filles rêvent de rencontrer un bad-boy romantique. Sans oublier les cinq nominations aux Golden Globes et celle de la meilleure chanson (Hopelessly Devoted to You) aux Oscars. La Paramount attendra finalement quatre ans pour lancer une suite au film de Randal Kleiser. Enfin, une fausse suite puisque ni John Travolta, ni Olivia Newton-John acceptent d’y participer. La tâche est rude pour le scénariste Ken Finkleman, chargé la même année de signer un Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion ?, qui doit alors imaginer de nouveaux personnages principaux, pour en faire les nouvelles stars du lycée Rydell. Mais la sauce ne prendra pas auprès du public et Grease 2 sera un échec commercial impressionnant, souffrant de son inévitable comparaison avec le film original. Pourtant, Grease 2, conspué très sévèrement par la critique et ignoré du public à sa sortie, n’est pas si déshonorant que ça. D’ailleurs, le film mérite d’être vu pour voir les réels premiers pas devant la caméra de la sublime Michelle Pfeiffer.

C’est la rentrée scolaire 1961 à Rydell Highschool. Deux groupes s’opposent au collège, les T-Birds, qui règnent en maître sous le commandement de Johnny, et les Pinkies, les filles, qui constituent la chasse gardée des T-birds. Michael, un nouvel arrivé, sème le trouble parmi les lycéens et peine à s’intégrer parmi ses nouveaux camarades. Venant d’Angleterre, il est bien différent des jeunes de Rydell. Il succombe néanmoins au charme de Stephanie, qui fait partie du groupe des Pinkies, et dont l’idéal masculin, les motards mystérieux, est tout à fait l’opposé de Michael… Pour parvenir à la séduire, le jeune homme apprend en secret (et en quelques jours seulement, la classe) à piloter une moto, en devenant même un véritable cascadeur professionnel et joue un double-jeu des plus subtiles.

Plus de 35 ans après sa sortie, on peut le dire, Grease 2 vaut bien mieux que sa mauvaise réputation. Certes, le scénario se révèle être un copier-coller du premier film, mais le fait d’inverser les rôles et ingrédients, autrement dit de créer une idylle entre une lycéenne rebelle au grand coeur et un lycéen timide et de bonne famille fonctionne plutôt bien. Un an avant d’exploser dans Scarface de Brian De Palma, Michelle Pfeiffer, qui n’avait fait alors que divers téléfilms, séries et quelques apparitions au cinéma, crève déjà l’écran de sa beauté et s’en sort pas mal du tout au chant, comme elle le prouvera bien plus tard dans l’excellent Hairspray version Adam Shankman. Bon d’accord, elle en fait trop parfois à faire des bulles à la chaîne avec son chewing-gum (rose) et à bouger la tête comme si elle était montée sur ressort à bille pour montrer qu’elle n’est pas une fille facile. Mais on lui pardonne tout.

En revanche, son partenaire Maxwell Caulfield apparaît bien falot face à la blonde incendiaire. Il fera sa carrière principalement à la télévision dans des séries, notamment Dynastie. Le reste du casting est du même acabit, aucun acteur ne parvient à rivaliser de talent et de charisme avec ceux de Grease, même si Didi Conn (Frenchy), Eve Arden (la principale McGee), Sid Caesar (le coach Calhoun) et Dody Goodman (Blanche, la secrétaire) reprennent leur rôle du premier opus avec visiblement beaucoup de plaisir. Ce qui fait l’attrait de Grease 2 c’est son côté acidulé, hérité du premier film, mais dont le charme agit encore ici. Sans jamais chercher à rivaliser avec l’épisode précédent, cette suite réalisée par Patricia Birch, chorégraphe sur le premier et qui met en scène ici son seul film pour le cinéma, parvient à trouver un ton qui lui est propre.

La bande-originale n’est clairement pas inspirée, tout comme les numéros musicaux, toutefois, certaines séquences sont plutôt cools (Reproduction , Cool Rider) ou même l’ouverture placée sous le signe de la rentrée scolaire. Franchement, ce serait dommage de ne pas connaître cette suite, loin d’être honteuse, qui si elle n’égale pas son modèle, en propose une variation sucrée, naïve (c’est limite niais c’est vrai), honnête et surtout divertissante. Pour résumer, Grease 2, dont beaucoup de spectateurs ignorent même jusqu’à l’existence, ressemble à un spectacle de fin d’année scolaire qui aurait été monté par des lycéens pour rendre hommage au premier avec les moyens du bord et des acteurs peu expérimentés. On regarde le show avec indulgence et politesse, on passe un bon moment et on se dépêche d’aller à la buvette en sortant.

LE BLU-RAY

La Paramount Pictures n’a jamais été très généreuse envers Grease 2. Après une sortie standard en DVD en 2003, le film de Patricia Birch arrive quand même en Haute-Définition en France. Mais cette sortie s’apparente surtout à une simple sortie technique. Le menu principal est fixe et muet.

Aucun supplément.

L’Image et le son

Une chose est sûre, c’est que si l’éditeur ne propose que le film sur ce disque, la restauration n’a pas été bâclée. Tel un phénix inattendu, Grease 2 renaît littéralement se de ses cendres avec ce master HD. Les fans, car il y en a beaucoup mine de rien, vont être comblés. La propreté est de mise dès les premiers plans, toutes les scories diverses et variées ont été éradiquées et ce sont surtout les couleurs qui sont ici éblouissantes, vives et chatoyantes. Le patchwork multicolore de Patricia Birch est éclatant en Blu-ray et redonne un véritable intérêt à cette suite mal aimée. Le grain original est savamment respecté, la clarté omniprésente, la stabilité de mise, chaque recoin des décors contient son lot de détails, le relief des textures est inédit et le piqué aiguisé. Les contrastes n’ont jamais été aussi fermes et les noirs denses.

Tout d’abord, la version originale Dolby True HD 5.1 : Montez le volume, car c’est du grand spectacle ! Ce mixage se révèle particulièrement riche avec des frontales et latérales qui rivalisent d’énergie, les chansons étant bien sûr particulièrement choyées. La spatialisation est éloquente. En revanche, la piste française est proposée dans une petite et anecdotique Dolby Digital 2.0. Le doublage est plutôt réussi et l’ensemble est propre, mais la comparaison est inutile.

Crédits images : ©  Paramount Pictures / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Sing Street, réalisé par John Carney

SING STREET réalisé par John Carney, disponible en DVD et Blu-ray le 28 février 2017 chez TF1 Vidéo

Acteurs : Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Jack Reynor, Maria Doyle Kennedy, Aidan Gillen, Kelly Thornton

Scénario : John Carney

Photographie : Yaron Orbach

Musique : John Carney, Gary Clark

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

A Dublin, dans les années 1980. A court d’argent, les parents de Conor décident de l’envoyer dans une école publique. Sur place, il doit supporter la discipline de fer d’un prêtre retors et subit les brimades d’une petite brute. Il rencontre Raphina, une jeune fille sans famille qui veut revenir à Londres. Immédiatement amoureux, il lui demande de participer au clip de son groupe, groupe qui n’existe pas encore ! Aidé par son frère Brendan, grand amateur de musique, il décide de se lancer avec des camarades du lycée. Ils cherchent leur style et finissent par écrire quelques chansons. Pendant ce temps, Raphina n’a pas abandonné ses rêves…

Le réalisateur-scénariste (et bassiste) irlandais John Carney a fait ses classes dans le clip vidéo. Il met en scène deux courts-métrages avant de signer son premier long en 1996 avec November Afternoon, coréalisé avec Tom Hall, élu Meilleur film irlandais par le Irish Times. En 2001, il crée la série télévisée irlandaise Bachelors Walk, énorme succès de la télévision irlandaise RTÉ.

Il faudra attendre 2007 pour que John Carney soit enfin reconnu dans le monde entier grâce à son film Once, une comédie musicale savoureusement spleen, interprétée par Glen Hansard, leader des Frames, et Markéta Irglova, une musicienne tchèque. Ce petit bijou d’émotions à la BO subjuguante (Oscar de la meilleure chanson pour Falling Slowly en 2008 !) s’est vu couronner par un succès international mérité et porté par une critique élogieuse. En 2014, il revient avec New York Melody, une nouvelle comédie musicale délicate, génialement campée par Keira Knightley – que nous n’avions pas connu aussi attachante et naturelle – et Mark Ruffalo dans les rôles principaux, soutenus par la prometteuse Hailee Steinfeld (True Grit), Adam Levine (le chanteur à la voix de canard du groupe Maroon 5) et la grande Catherine Keener.

Après s’être intéressé à un couple de musiciens, John Carney propose un petit voyage dans le temps avec Sing Street puisque l’action de son nouveau film musical se déroule dans les années 1980 à Dublin. La pop, le rock, le métal, la new wave passent en boucle sur les lecteurs K7, vibrent dans les écouteurs des walkmans et le rendez-vous hebdomadaire devant «Top of the Pops» est incontournable. Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé à contrecoeur de rejoindre les bancs de l’école publique dont les règles d’éducation diffèrent de celles de l’école privée qu’il avait l’habitude de fréquenter. Il se retrouve au milieu d’élèves qui le malmènent et de professeurs exigeants qui lui font rapidement comprendre qu’en tant que petit nouveau, il va devoir filer doux. Afin de s’échapper de cet univers violent, il n’ a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers où il ne connaît rien, ni personne, à part les vinyles de sa chambre d’adolescent. Afin de la conquérir, il lui propose de jouer dans son futur clip.

Sing Street est ce qu’on appelle désormais un feel-good movie qui joue sur la nostalgie des spectateurs tout en le caressant dans le sens du poil. Inoffensif et très attachant, Sing Street repose sur l’énergie des comédiens, sur l’atmosphère d’une époque spécifique bien retranscrite avec les costumes, les décors et bien évidemment la musique qui tient une fois de plus une place prépondérante dans l’histoire en se focalisant cette fois sur un groupe d’adolescents paumés.

Si John Carney reprend quelques motifs de ses précédents films, à l’instar des morceaux joués dans la rue, ses personnages sont ici plus jeunes, plus innocents, qui rêvent de partir de Dublin, touché par une grave récession économique, pour aller tenter leur chance à Londres. Encore faut-il avoir un projet et surtout avoir le courage de traverser ce bras de mer qui les sépare du Pays de Galles ! Le réalisateur dirige sa troupe, excellente, avec tendresse et une énergie contagieuse. Les jeunes comédiens sont excellents et très spontanés. Ferdia Walsh-Peelo, vu dans la série Vikings et Lucy Boynton, prochainement dans la version du Crime de l’Orient-Express de Kenneth Branagh sont très prometteurs, tout comme leurs partenaires qui composent le groupe Sing Street, sans oublier le génial personnage de Brendan, le grand frère de Conor, incarné par Jack Reynor.

La BO est une fois de plus très soignée (on y entend Duran Duran, The Cure, A-ha), les chansons (essentiellement écrites par John Carney et Gary Clark) entraînantes et entêtantes, la mise en scène demeure élégante et les dialogues très bien écrits. C’est très sympa, follement attachant et léger comme une bulle de savon, avec ce qu’il faut d’émotion pour emporter totalement l’adhésion. Récompensé par le Hitchcock d’or et prix du scénario au Festival du film britannique de Dinard en 2016, Sing Street est un récit initiatique que l’on voit et qui restera probablement dans un coin de la tête. Une nouvelle réussite à inscrire au palmarès de John Carney !

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Sing Street, disponible chez TF1 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Les suppléments déçoivent à plus d’un titre puisque nous ne trouvons que trois minuscules featurettes (10 minutes au total) et deux clips vidéo !

Les trois petits modules reviennent rapidement sur le casting du film, la création des chansons et de la musique de Sing Street et sur le tournage proprement dit. Quelques propos du réalisateur John Carney, du chanteur et compositeur Adam Levine, leader du groupe Maroon 5 (vu dans le précédent film du metteur en scène) et des comédiens illustrent des images tirées du plateau.

L’éditeur joint donc également le clip de Go now (4’) et celui de Drive It Like You Stole It (4’).

L’Image et le son

Après un passage plutôt discret dans les salles françaises, Sing Street est pris en main par TF1 vidéo pour sa sortie dans les bacs. Nous sommes devant un très beau master HD. La définition est optimale, la luminosité affirmée, ainsi que le relief, la gestion des contrastes et le piqué sans cesse affûté. L’apport HD est constant et renforce la colorimétrie pétillante, l’encodage AVC consolide l’ensemble avec brio, les détails fourmillent sur le cadre, et toutes les séquences de jour tournées en extérieur sont magnifiques de précision.

Comme pour l’image, l’apport HD pour Sing Street permet de profiter à fond de la bande originale. En version originale, comme en français, les deux pistes DTS-HD Master Audio 5.1 s’en donnent à coeur joie en ce qui concerne la spatialisation de la musique. Chaque enceinte est remarquablement mise à contribution, précise dans les effets, avec une impressionnante balance frontales-latérales et une fluidité jamais démentie. Le caisson de basses participe évidemment à ces numéros, nous donnant d’ailleurs le rythme pour taper du pied en cadence.

Maintenant, au jeu des comparaisons, la piste française s’avère un cran en dessous la version originale du point de vue de la délivrance des dialogues. Dans les deux cas, les ambiances naturelles ne manquent pas, les effets sont concrets et immersifs. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue à la volée est verrouillé.

Crédits images : © Mars Films / Captures du Blu-ray :  Franck Brissard pour Homepopcorn.fr