Test Blu-ray / Shadow Force, réalisé par Joe Carnahan

SHADOW FORCE réalisé par Joe Carnahan, disponible en DVD & Blu-ray le 18 septembre 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Kerry Washington, Omar Sy, Jahleel Kamara, Mark Strong, Da’Vine Joy Randolph, Method Man, Marshall Cook, Ed Quinn…

Scénario : Leon Chills & Joe Carnahan

Photographie : Juan Miguel Azpiroz

Musique : Craig DeLeon

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 2025

LE FILM

Un couple séparé dont la tête est mise à prix, doit s’enfuir avec leur fils pour éviter une milice qui a été envoyée pour les tuer.

Depuis le triomphe mondial d’Intouchables, Omar Sy s’est vu proposer quelques films outre-Atlantique. Cela a commencé il y a dix ans avec X-Men: Days of Future Past de Bryan Singer, dans lequel il ne faisait qu’une petite participation anecdotique. Ont suivi Dangerous People de Henrik Ruben Genz, Jurassic World et Jurassic World : Le Monde d’aprèsJurassic World: Dominion de Colin Trevorrow , À vif !Burnt de John Wells, Inferno de Ron Howard , L’Appel de la forêtThe Call of the Wild de Chris Sanders et The Killer de John Woo. Si l’on ajoute à cela le carton remporté par la série Lupin aux États-Unis, tout va pour le mieux pour le comédien. Mais du point de vue qualité il y a mieux comme dirait l’autre et ce n’est pas Shadow Force qui va arranger les choses. C’est dommage d’ailleurs, car le film est signé Joe Carnahan, dont on avait loué la virtuosité à plusieurs reprises, notamment sur Narc (2002), avant d’enchaîner les trois forts sympathiques Mise à prixSmokin’ Aces, L’Agence tous risquesThe A-team et Le Territoire des LoupsThe Grey. Depuis, le bonhomme s’est quelque peu perdu, même si nous avions défendu Boss Level. Pour l’heure, Shadow Force est assurément le pire film de sa carrière. C’est bien simple, rien, absolument rien ne fonctionne sur le fond, sur la forme, le vide abyssal. Le pire, c’est qu’Omar Sy n’est pas le plus à blâmer dans toute cette histoire. On est ici en quasi-nanar de luxe (40 millions de budget tout de même), qui lorgne plus sur Delta Force 2 d’Aaron Norris, saupoudré de Mr. et Mrs. Smith de Doug Liman. Le souci, c’est que pour un mauvais film sympathique, on ne se marre pas autant qu’on l’aurait souhaité et on en vient même à trouver le temps devant la médiocrité de cette entreprise nappée d’émotion digne de celle des Mystères de l’amour. At the secours.

Huit ans auparavant, Kyrah Owens et Issac Sarr étaient à la tête d’un groupe multinational de forces spéciales, la Shadow Force. Sous la direction de Jack Cinder, cette équipe clandestine de la CIA commettait des assassinats au nom du gouvernement des États-Unis. Malgré les règles imposées par Cinder, Isaac et Kyrah sont tombés amoureux et Kyrah a ensuite donné naissance à un fils, Ky. Les deux agents ont alors fait désertion et ont vécu dans la clandestinité pour élever leur enfant en paix. Mais l’explosif Jack Cinder ne supporte pas la défaite et refuse de leur pardonner leur acte de « trahison » à son égard. De plus, il était attiré de manière obsessionnelle par Kyrah. Après tout cela, Cinder avait ensuite quitté la CIA et pour devenir secrétaire général du G7, mais sa carrière passée a récemment été scrutée de près par l’Office of Inspector General pour diverses malversations. Pour protéger les siens, Kyrah est resté éloignée d’Issac et leur fils, officiant toujours comme tueuse pour éliminer un par un les tueurs à leurs trousses. Un jour, cependant, Issac et Ky se retrouvent accidentellement impliqués dans un braquage de banque à Miami, où il vivait en paix depuis des années avec son fils. Lorsqu’un des braqueurs menace son fils, Isaac les attaque et les neutralise rapidement, attirant ainsi l’attention des médias. Lorsque Cinder voit les images de vidéo-surveillance, il réalise que les Sarr ont un enfant, il les inscrit sur la liste noire devant les représentants du G7 et convoque, dans sa luxueuse villa à Gareyes au Mexique, le reste de la Shadow Force pour les traquer.

« Notre instinct primaire n’est pas la survie, mais la famille ». C’est sur cette citation de Paul Persall (qui ça?) que le film démarre. Et l’on déchante très vite. Plus l’action avance, plus le récit s’enfonce dans le nawak et ce dès le braquage, où le comportement d’Isaac s’avère incompréhensible. Mais tout part réellement en sucette quand il se réfugie avec son fils dans un abri secret de la jungle en Colombie, où Kyrah (Kerry Wahsington, productrice et au charisme absent) les retrouve. Aucune alchimie entre les acteurs, personnages en carton, dialogues au rabais.

On continue. Là-dessus Isaac et Kyrah décident de combattre Cinder avant qu’il ne les élimine. S’ensuit une course-poursuite absurde où la bagnole blindée de nos héros ne fait pas long feu, et dont ils se sortent sans une seule égratignure malgré le violent accident qu’ils ont subi. Y compris leur rejeton, qui était enfermé dans le coffre, également protégé des bastos. Mais faut pas déconner non plus hein ! L’un des points les plus improbables revient aux seconds personnages, « Auntie » Marvella et « Unc » Avery, basés à Valence, amis du couple recherché, qui sont aussi chargés de les retrouver. Ou quand l’humour tombe constamment à plat, au point de devenir gênant.

Toute cette histoire (soporifique) trouvera sa conclusion sur une île privée au large de Carthagène, où ce cher Cinder (Mark Strong, crâne luisant, un sourcil en accent aigu, l’autre en accent grave, parfois inversés ou en simultanée, c’est dire si l’acteur est impliqué émotionnellement) a trouvé refuge. C’est là où nous aurons droit à une fusillade où les protagonistes sont aussi crédibles avec la pétoire qu’un poussin armé d’une mitraillette, qui ratent leur cible à deux mètres de distance, tout en sortant miraculeusement de multiples explosions.

Énorme échec avec à peine cinq millions de dollars récoltés autour du monde, passé rapidement sur les plateformes dont Prime Video dans nos contrées, Shadow Force renvoie au cinéma d’action des années 1980, mais la poilade en moins, la prétention en plus.

LE BLU-RAY

Quelques semaines après avoir fait son apparition sur Prime Video, Shadow Force intègre les bacs français, en DVD et Blu-ray, sous les couleurs de Metropolitan Film & Video. Un visuel forcément « DTV » dans l’âme, qui saura attirer l’oeil du consommateur friand de séries B. Le menu principal est animé et musical.

Pas d’autres bonus qu’un lot de bandes-annonces…

L’Image et le son

Un très bel objet que ce master HD. L’image bénéficie d’un codec AVC de haut niveau, renforçant les contrastes, ainsi que les détails aux quatre coins du cadre large. Certains plans nocturnes sont magnifiques et tirent entièrement parti de cette élévation en Haute Définition. Les gros plans peuvent être analysés sans problème puisque la caméra numérique colle parfois au plus près des personnages, les ombres et les lumières s’accordent parfaitement. Ce Blu-ray est une franche réussite technique et la profondeur de champ laisse souvent pantois.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 particulièrement bluffants, surtout dans les scènes de poursuites, mais également dans les séquences plus calmes. Les pics d’action peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec des effets en tous genres qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont présents et dynamiques. De son côté, le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. A ce titre, la version originale l’emporte sur son homologue. Présence d’une piste Audiodescription et de sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / LionsGate / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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