LE FANTOME VIVANT (The Ghoul) réalisé par T. Hayes Hunter, disponible en DVD et combo Blu-ray-DVD le 25 janvier 2017 chez Elephant Films
Acteurs : Boris Karloff, Cedric Hardwicke, Ernest Thesiger, Dorothy Hyson, Anthony Bushell, Kathleen Harrison…
Scénario : Rupert Downing, Roland Pertwee, John Hastings Turner
Photographie : Günther Krampf
Musique : Louis Levy, Leighton Lucas
Durée : 1h20
Date de sortie initiale : 1933
LE FILM
Le professeur Morlant, passionné d’égyptologie, acquiert un bijou, la « Lumière éternelle », qui aurait le pouvoir de conférer l’immortalité. Rongé par la maladie, il fait promettre à son fidèle serviteur de l’enterrer avec le joyau, le menaçant de revenir le hanter si sa volonté n’est pas respectée. Mais Morlant est inhumé sans le précieux médaillon, qui attise de nombreuses convoitises. Par une nuit de pleine lune, le professeur revient alors d’entre les morts pour se venger…
Comment surfer sur le succès et la nouvelle popularité des films d’épouvante américains et notamment de La Momie ? Un studio concurrent à Universal, ici la Gaumont British Picture Corporation, souhaite décliner la recette de ce qui a fait le triomphe de Karl Freund avec Boris Karloff dans le rôle d’Imhotep. Ce dernier est appelé immédiatement à Londres pour Le Fantôme vivant – The Ghoul que doit mettre en scène T. Hayes Hunter (1884-1944) en 1933. Pour cela, le comédien doit subir à nouveau un maquillage, pas aussi contraignant que pour La Momie cependant, pour incarner cette fois un scientifique excentrique passionné par l’Egypte. Mourant, voyant son corps décharné et rongé par la maladie, il parvient à acquérir un médaillon inestimable, la Lumière éternelle, qui selon les croyances ancestrales donnerait la vie éternelle à celui qui la porterait le jour de sa mort. Mais rien ne se passe comme prévu. Un homme, son domestique Laing, convoite le bijou égyptien et le dérobe à la main bandée du défunt le jour de ses funérailles. Morlant revient à la vie, mais sa vengeance sera terrible.
The Ghoul, titre original du Fantôme vivant, premier film britannique étiqueté H comme « Horrifique » et premier film d’horreur anglais de l’ère du parlant, faisait partie des films que l’on croyait définitivement perdus sur une liste de 10.000 titres. Il s’agit d’une curiosité à plus d’un titre puisque Boris Karloff y rejoue, sous une autre apparence, un personnage inspiré du monstre de Frankenstein et celui de La Momie, qu’il venait d’incarner au cinéma. Mais cette fois l’histoire ne fonctionne pas vraiment. La mise en scène de T. Hayes Hunter est correcte, mais le réalisateur ne se foule pas trop pour insuffler un rythme à son récit, linéaire, qui manque de rebondissements et surtout d’intérêt. Le scénario écrit à quatre mains, d’après une pièce de théâtre de Frank King, déçoit à plus d’un titre et peine à donner de la substance aux personnages, notamment aux deux héritiers de Morlant, qui se chamaillent et qui emmènent le film vers la comédie maladroite.
Le Fantôme vivant – The Ghoul n’est pas déplaisant, c’est juste qu’il est anecdotique, y compris au niveau de la photographie de Günther Krampf, pourtant chef opérateur non crédité du Nosferatu de F.W. Murnau, qui ne maîtrise pas autant les contrastes que son imminent confrère Karl Freund. Si le prologue est très prometteur, le scénario s’enlise rapidement et ne sait plus où aller ni que faire de ses comédiens. A voir cependant pour le jeu de Boris Karloff, ici bien épaulé par le toujours excellent Cedric Hardwicke et le jeune Ralph Richardson.
LE BLU-RAY
Le test de l’édition HD du Fantôme vivant, disponible chez Elephant Films en combo Blu-ray-DVD, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.
Jean-Pierre Dionnet est devenu très complice avec l’éditeur et nous propose une fois de plus une présentation du film qui nous intéresse (7’). Cette fois, le journaliste-critique nous parle de la production du Fantôme vivant, du casting, du chef opérateur. Mais Dionnet évoque également le fait que The Ghoul faisait partie des films qui étaient vraisemblablement perdus, jusqu’à ce qu’une première copie, incomplète et avec des sous-titres incrustés soit enfin retrouvée dans les archives nationales tchèques, puis une autre copie en bien meilleur état et en version intégrale en Angleterre.
L’interactivité se clôt sur un lot conséquent de bandes-annonces de films disponibles chez l’éditeur qui barrit, une galerie de photos et les credits de ce Blu-ray.
L’Image et le son
Jusqu’alors inédit en DVD et en Blu-ray en France, Le Fantôme vivant débarque sous la houlette d’Elephant Films. Fort d’un master au format respecté 1.37 et d’une compression AVC, ce Blu-ray au format 1080p en met souvent plein les yeux, même si tout n’est pas parfait. La restauration est fort acceptable, les contrastes denses, parfois trop sans doute avec des noirs bouchés, la copie est stable dès le générique, les gris riches. La gestion du grain est aléatoire mais c’est au niveau des très nombreuses séquences sombres que cela pose problème avec un piqué dénaturé et une conséquente perte de détails.
La seule version originale bénéficie d’un mixage DTS-HD Master Audio Mono 2.0. L’espace phonique se révèle probant, le confort est indéniable, et les dialogues sont clairs, nets, précis, même si l’ensemble manque de vivacité. Les sous-titres français ne sont pas imposés.