BREATHE réalisé par Stefon Bristol, disponible en DVD & Blu-ray le 16 octobre 2024 chez M6 Vidéo.
Acteurs : Jennifer Hudson, Milla Jovovich, Quvenzhané Wallis, Sam Worthington, Common, Raúl Castillo, Dan Martin, Kaliswa Brewster, James Saito…
Scénario : Doug Simon
Photographie : Felipe Vara de Rey
Musique : Isabella Summers
Durée : 1h33
Date de sortie initiale : 2024
LE FILM
Maya et sa fille sont obligées de vivre sous terre après que la Terre ait été rendue inhabitable par un manque d’oxygène. Seuls de brefs voyages à la surface sont possibles grâce à une combinaison à oxygène ultramoderne fabriquée par le mari de Maya, Darius, qu’elle présume mort. Lorsqu’un couple mystérieux arrive, prétendant connaître Darius, Maya accepte de les laisser entrer dans leur bunker, mais sont-ils vraiment ce qu’ils semblent être ?
Aaaaah Milla Jovovich…Difficile de résumer plus de 35 ans de carrière au cinéma, tant il n’en ressort pas grand-chose en dehors du Cinquième Élément – The Fifth Element de Luc Besson , qui allait la faire connaître dans le monde entier, et les six épisodes de la saga Resident Evil, qu’elle aura porté pendant une quinzaine d’années. Malgré une filmographie conséquente, peu de films sortent réellement du lot, à part bien sûr He Got Game de Spike Lee, The Million Dollar Hotel de Wim Wenders et Jeanne d’Arc – The Messenger: The Story of Joan of Arc, cette fois encore de Luc Besson. Mais ça c’était avant l’an 2000. Depuis, la belle ukrainienne naturalisée américaine collabore souvent avec son mari Paul W. S. Anderson, qui avait emballé quatre opus de Resident Evil, ainsi que l’inénarrable The Three Musketeers – Les Trois Mousquetaires (2011) et dernièrement Monster Hunter, adaptation de la série de jeux vidéo du même nom éditée par Capcom. Le pire, c’est que Milla Jovovich est loin d’être mauvaise actrice et elle le prouve une nouvelle fois avec Breathe, réalisé par Stefon Brostol, metteur en scène américain remarqué avec See You Yesterday, qui avait fait un carton sur Netflix en 2019. Cinq ans plus tard, le voilà aux manettes d’un film post-apocalyptique, dont l’affiche est centrée sur Milla Jovovich, mais qui apparaît en réalité comme second rôle, laissant la place principale à Jennifer Hudson et Quvenzhané Wallis. Si Breathe est bien interprété, sauf par Sam Worthington qui comme d’habitude en fait des tonnes, l’aspect fauché de l’ensemble laisse à désirer, l’histoire est redondante et peu de scènes marquent réellement. On peut laisser sans problème son cerveau au vestiaire pendant 1h30, le récupérer à la fin du film, qui ne laissera aucun souvenir une fois les neurones rebranchés.
Après une catastrophe au point de basculement, la Terre est dépourvue de plantes et les niveaux mondiaux d’oxygène sont tombés à 5 %. Au lieu de communiquer correctement et de travailler ensemble, les survivants créent des conflits artificiels et se battent pour un « générateur d’oxygène »…Finalement, ce qu’on apprécie le plus dans Breathe, c’est que Jennifer Hudson ne chante pas. Car on se souvient de sa calamiteuse prestation dans Dreamgirls, grâce auquel elle avait tout raflé à la sortie du film, y compris un Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, attribué par l’académie sans doute pour éviter qu’elle braille de nouveau comme durant les 2h20 de la bouse de Bill Condon. Toujours est-il que depuis, la comédienne a été rare sur les écrans, préférant continuer essentiellement dans le domaine musical (les pauvres…), tout en faisant quelques apparitions ici et là, dans Sex and the City, le film (mouais), Cats de Tom Hooper (« lol » comme disaient les jeunes qui ne le sont plus vraiment aujourd’hui), ou en essayant de revenir au premier plan en incarnant Aretha Franklin dans le biopic Respect, qui s’est soldé par un échec commercial. La carrière cinématographique de Jennifer Hudson est cataclysmique et donc Breathe était tout indiqué pour elle, puisque le décor de fin du monde (en mauvaises images de synthèse) renvoient à sa filmographie.
Néanmoins, elle n’est pas mauvaise là-dedans et son duo avec Quvenzhané Wallis, révélée en 2012 dans Les Bêtes du sud sauvage de Benh Zeitlin, fonctionne et apporte un petit truc d’humanité souvent oublié dans ce genre de production. Là-dessus Milla Jovovich prend son temps pour apparaître, après une exposition trop rapide et beaucoup de blabla, mais l’ancienne Leeloo assure, surtout que son visage est la plupart du temps recouvert d’un masque à oxygène. Son charisme demeure, ainsi que son talent dramatique. Nous ne parlerons pas de Sam Worthington donc (Avatar, premier du nom est certainement une erreur de parcours), ridicule avec ses cheveux longs imprégnés de sébum et son concours habituel de grimaces.
On regarde ce petit spectacle, à peine divertissant il est vrai, sans se forcer. Les images ne sont pas trop moches, en dehors de ce filtre jaune-orangé qui reflète l’air non respirable, les scènes s’enchaînent à la va-comme-je-te-pousse, sans véritable rythme, mais en prenant soin de montrer (c’est à la mode) que les personnages (féminins, évidemment) à la peau noire sont les seuls capables de réflexion. Nous ne reviendrons pas sur ces partis-pris qui contaminent tout et tout le monde, mais Breathe démontre que ce genre de réflexion nauséabond arrive à bout. Ce film n’est rien d’autre qu’un programme de deuxième partie de soirée du samedi, du genre qu’on regarde après un bon gueuleton arrosé, où il n’y a rien d’autre à faire que suivre ces images qui défilent en attendant que la lourde et difficile digestion se fasse du mieux possible, avant d’aller se pieuter.
LE BLU-RAY
Après une disponibilité sur Amazon Prime, Breath débarque en DVD et Blu-ray chez M6 Vidéo. À cette occasion, l’éditeur a concocté un visuel beaucoup plus attractif que ceux habituellement utilisés pour la promotion du film de Stefon Bristol. Le menu principal est étonnamment fixe et muet.
Aucun supplément.
L’Image et le son
M6 Vidéo prend soin du thriller-survival post-apo de Stefon Bristol et livre un master HD irréprochable au transfert immaculé. Respectueux des volontés artistiques originales, la copie se révèle un petit bijou technique alliant des teintes chaudes, ambrées et dorées (des filtres pour résumer) avec des bleus électriques et autres expériences chromatiques peu ragoûtantes, le tout étant soutenu par un encodage AVC de haute volée. Le piqué, tout comme les contrastes, sont tranchants, les arrière-plans sont magnifiquement détaillés, la colorimétrie joliment laquée, le relief omniprésent et les détails foisonnants. Un service après-vente remarquable.
Les pistes française et anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 instaurent d’excellentes conditions acoustiques et font surtout la part belle à la musique, très (trop ?) présente pendant 1h30. Les basses ont quelques occasions de briller, les ambiances naturelles sont bien présentes, quelques effets sont saisissants et le rendu des voix est sans faille. De quoi décrasser les frontales et les latérales. À titre de comparaison, nous dirons tout de même que la version originale l’emporte sur son homologue du point de vue homogénéité des voix, de la musique et des effets, les dialogues sur la version française étant parfois mis trop à l’avant.