Test DVD / Malasaña 32, réalisé par Albert Pintó

MALASAÑA réalisé par Albert Pintó, disponible en DVD le 6 juillet 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Begoña Vargas, Iván Marcos, Bea Segura, Sergio Castellanos, José Luis de Madariaga, Iván Renedo, Concha Velasco, Javier Botet…

Scénario : Ramón Campos, Gema R. Neira, David Orea & Salvador S. Molina

Photographie : Daniel Sosa Segura

Musique : Frank Montasell & Lucas Peire

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 2020

LE FILM

Madrid, 1976. La famille Olmedo s’installe dans le quartier de Malasaña. Ils sont enthousiastes à l’idée de s’installer dans la capitale, à une époque de profonde transformation pour l’Espagne. Mais il y a quelque chose que la famille ne sait pas encore : dans l’appartement qu’ils ont acheté, ils ne sont pas seuls… Une présence mystérieuse veut les faire sortir de leur nouvelle habitation et va transformer leur nouvelle vie en un cauchemar des plus effrayants.

Ce n’est un secret pour personne, les espagnols et le cinéma d’épouvante c’est une grande histoire d’amour et énumérer les noms ainsi que les titres les plus emblématiques du genre serait une perte de temps. Mais comme pour toutes choses, les recettes deviennent redondantes, la tambouille fade en bouche, le goût de reviens-y se tasse et finit par lasser. C’est le cas avec Malasaña 32, le second long-métrage d’Albert Pintó, coréalisé avec Caye Casas, remarqué en 2017 avec Matar a Dios, récompensé dans plusieurs festivals du monde entier, dont celui très prisé de Sitges, qui l’a auréolé du Prix du meilleur film. Avec Malasaña 32, Albert Pintó signe son premier boulot en solo, prêt à démontrer ce qu’il a sous le capot pour ce deuxième coup d’essai. Malheureusement, s’il n’y a rien à redire concernant la rigueur de la mise en scène, l’excellence du casting et la beauté de la photographie, tout s’accompagne d’une sensation de déjà-vu (y compris le sous-texte politique en basant son histoire après la dictature franquiste), comme si tout le film était constitué du best-of de chefs d’oeuvre ou classiques (Poltergeist, Conjuring…), qui ont déjà été maintes et maintes fois copiés et jamais égalés. Néanmoins, on ne s’ennuie pas devant Malasaña 32, sans doute comme nous le disions parce que c’est bien fait, que l’histoire – inspirée de faits réels, ne riez pas – est bien racontée (ce qui n’est pas à la portée du premier cinéaste venu), qu’on a beau connaître la musique par coeur, mais qu’on se laisse volontiers porter jusqu’à la fin sans ennui.

À Madrid, dans les années 1970, Manolo et Candela s’installent dans le quartier madrilène de Malasaña, avec leurs trois enfants et le grand-père malade Fermín. Cette décision signifie laisser derrière eux le passé. Madrid est alors une grande ville en pleine transition et, en même temps, elle semble être un bon endroit pour trouver la prospérité. Mais ce que la famille Olmedo ignore, c’est que le logement situé au troisième étage d’un bel immeuble, qu’ils ont acheté va devenir leur pire cauchemar. Ce qui semble être un nouveau départ, une opportunité, devient une série de faits effrayants qui montrent qu’ils ne sont pas seuls.

Quand on n’atteint pas son but de son vivant, on continue d’essayer après sa mort…

« Tiens ça fait penser à… », « Ça rappelle beaucoup… », « Tu paries qu’il va se passer… », « J’en étais sûr ! », « Bah voyons ! », « Tu vas voir, elle va le retrouver dans… »…et on peut continuer longtemps ainsi durant les 100 minutes que dure Malasaña 32, et pourtant, ils se sont mis à quatre pour pondre ce pot-pourri fantastico d’horreur. Soyons honnêtes, ce n’est pas le récit que l’on retiendra, loin de là, surtout que les auteurs en profitent pour intégrer des éléments sur l’identité sexuelle (un thème à la mode), mais bel et bien dans un premier temps pour sa solide distribution. À ce titre, la belle Begoña Vargas (née en 1999) crève l’écran dans le rôle principal. Depuis sa prestation, la jeune comédienne a le vent en poupe, a récemment été l’une des protagonistes de la série Netflix Bienvenidos a Edén et du film Las Leyes de la frontera (vu en France sur la même plateforme), multi-récompensé en Espagne, y compris aux Goya. Elle porte indéniablement Malasaña 32 sur ses épaules et s’en acquitte brillamment du début à la fin. Même chose pour ses partenaires, quasi voire totalement inconnus dans nos contrées, à l’exception de Javier Botet, dont le nom reste lié au genre fantastique et d’horreur (Ça, Slender Man, La Momie, Baba Yaga, Crimson Peak, Les Sorcières de Zugarramurdi, Mama, [REC]), qui joue ici le rôle de l’agent immobilier, mais aussi celui l’« Anciana » qui a décidé de jouer les intruses dans la famille Olmedo.

On ne compte plus les jump-scares dans Malasaña 32. Si certains sont éculés et donc inévitablement attendus, d’autres font toujours leur petit effet, sans se forcer, mais avec efficacité. Mais le gros atout du film demeure véritablement sa superbe photographie signée Daniel Sosa Segura (les séries Zona et Élite), qui instaure une ambiance lourde et anxiogène tout du long. Bon point également en ce qui concerne les décors suintants. D’ailleurs, qui aurait envie d’acheter un appartement comme ça et surtout d’enfiler les vieux vêtements laissés dans l’armoire ??? On est obligé de sourire devant l’absurdité de diverses situations, même si pour une fois la famille aura la présence d’esprit de déguerpir au plus vite quand les événements paranormaux apparaissent, plutôt que d’attendre que tout le monde soit passé de vie à trépas. Mais ça passe on va dire. D’une part parce qu’on est bon spectateur, d’autre part parce que l’image est chiadée, le spectacle généreux et les personnages sont attachants.

LE DVD

Malasaña 32 ne passera pas par la case cinéma en France…Studiocanal aura proposé le film d’Albert Pintó directement en VOD et sur sa propre plateforme Canal +, puis en DVD. Une sortie technique qui prend uniquement la forme d’une édition Standard. Le menu principal est fixe et muet.

Aucun supplément…

L’Image et le son

Pas d’édition HD pour Malasaña 32 donc…toutefois, Studiocana livre un master SD soigné, qui instaure de belles et élégantes conditions pour se plonger dans le film d’Albert Pintó. Le cadre large et les contrastes sont ciselés, les détails abondent, la colorimétrie à dominante froide est habilement restituée avec un piqué aiguisé et des noirs denses. La copie respecte toutes les volontés artistiques du chef opérateur Daniel Sosa Segura, le relief est omniprésent et l’encodage solide comme un roc.

Sans réelle surprise, la piste Dolby Digital 5.1 espagnole se révèle plus homogène, naturelle et dynamique que son homologue française, plus dirigée sur les bruitages que les dialogues. La version originale n’est pas avare en petits effets, bien que les latérales aident surtout à créer un environnement musical.Malasaña 32 se déroule essentiellement dans un immeuble et donc les ambiances surround sont plutôt limitées. En revanche, il n’y a rien à redire concernant la balance frontale, en espagnol comme en français, qui bénéficie en plus d’une large ouverture des enceintes. Présence d’une piste française Audiodescription et des sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

Crédits images : © Studiocanal / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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