Test Blu-ray / Ultime violence, réalisé par Sergio Grieco

ULTIME VIOLENCE (La Belva col mitra) réalisé par Sergio Grieco, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 1er mars 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Helmut Berger, Marisa Mell, Richard Harrison, Marina Giordana, Luigi Bonos, Vittorio Duse, Ezio Marano, Claudio Gora…

Scénario : Sergio Grieco

Photographie : Vittorio Bernini

Musique : Umberto Smaila

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Le tueur Nanni Vitali s’évade de prison avec trois complices. Il se lance dans une folie meurtrière, remplie de vols, viols, assassinats, et prises d’otages. L’inspecteur Giulio Santini se met à sa poursuite avec force moyens. Mais Vitali va séquestrer son père et sa soeur.

Sergio Grieco (1917-1982) fait partie de ces innombrables artisans du cinéma Bis transalpin. Si son nom reste méconnu, en France tout du moins, les titres de ses films fleurent bon l’exploitation et demeurent toujours appréciés des aficionados du genre, ou plutôt des genres, puisque le metteur en scène aura suivi les modes et surfé sur le goût des spectateurs, qui n’aura de cesse d’évoluer des années 1950 à la fin des années 1970. On peut citer pêle-mêle Le Chevalier de la violence Giovanni dalle Bande Nere, Le Pirate de l’épervier noir Il pirata dello sparviero nero, Les Nuits de Lucrèce Borgia Le notti di Lucrezia Borgia, L’Esclave de Rome La schiava di Roma, Jules César contre les pirates Giulio Cesare contro i pirati, Mission spéciale… Lady Chaplin Missione speciale Lady Chaplin, Superman le diabolique Come rubare la corona d’Inghilterra, L’Homme qui défia l’Organisation L’uomo che sfidò l’organizzazione et Une Suédoise sans culotte La nipote del prete. L’ancien assistant de René Clément sur le sublime Au-delà des grilles (1949) aura réalisé quarante longs-métrages en près de trente ans de carrière, vouée quasiment entièrement au cinéma commercial. Il tire sa révérence à l’âge de soixante ans avec Ultime violence La Belva col mitra, célèbre aussi sous le titre Le Fauve à la mitraillette, ainsi que Mad Dog Killer et Beast with a Gun pour son exportation internationale, thriller agressif, néo-polar et donc plus précisément poliziottesco pur et dur, à ne pas mettre devant tous les yeux en raison de certaines scènes très cruelles, dans lequel Helmut Berger s’avère complètement déchaîné. Un très bon cru.

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Test DVD / L’Arbre de Noël, réalisé par Terence Young

L’ARBRE DE NOËL réalisé par Terence Young, disponible en DVD depuis le 22 novembre 2017 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : William Holden, Virna Lisi, Bourvil, Madeleine Damien, Mario Feliciani, Friedrich von Ledebur…

Scénario : Terence Young, d’après le roman éponyme de Michel Bataille

Photographie : Henri Alekan

Musique : Georges Auric

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

Comme chaque année, depuis qu’il a perdu sa mère, Pascal revient à Paris pour passer les vacances avec son père Laurent. Ils partent en Corse, et au cours d’une promenade en mer, un avion explose au-dessus de leur embarcation et une bombe retenue par un parachute tombe lentement dans l’eau. Laurent décide de ramener Pascal à Paris pour lui faire subir des examens médicaux qui s’avèrent négatifs. Quelques jours plus tard, Pascal revient d’une promenade avec une marque bleuâtre à la tempe.

On l’a vu maintes fois à la télé, certains jeunes spectateurs ont même été traumatisés à vie à cause de ce film, tandis que leurs parents resserraient sur eux leurs étreintes, essayant de dissimuler leurs larmes en prétextant avoir une poussière dans l’oeil. L’Arbre de Noël, librement adapté du roman de Michel Bataille, sort sur les écrans français en octobre 1969, soit près d’un an avant le décès prématuré de Bourvil, qu’un cancer emportera à l’âge de 53 ans. S’il allait trouver son dernier rôle dramatique dans Le Cercle rouge, sa prestation dans L’Arbre de Noël restera son ultime composition bouleversante. Cette coproduction franco-italienne est réalisée par Terence Young, scénariste et metteur en scène britannique, évidemment célèbre pour avoir créé le personnage de James Bond au cinéma avec James Bond 007 contre Dr No Dr. No (1962) et contribué à élaborer l’une des franchises les plus lucratives de l’histoire du cinéma à travers Bons Baisers de Russie From Russia with Love (1963) et Opération Tonnerre Thunderball (1965). Installé dans le Sud de la France, Terence Young enchaîne les tournages et les années 1960 seront d’ailleurs pour lui les plus prolifiques. Après avoir passé le relais à ses confrères pour les futurs opus de 007, il signe la superproduction Opération Opium The Poppy Is Also a Flower (1966) et réunit un casting ahurissant, de Yul Brynner à Angie Dickinson en passant par Marcello Mastroianni et Trevor Howard, très vite suivi de Peyrol le boucanier L’Avventuriero avec Anthony Quinn et Rita Hayworth. Eclectique, il se montre tout aussi à l’aise dans le film d’aventure comme La Fantastique Histoire vraie d’Eddie Chapman Triple Cross que dans le thriller angoissant (le fantastique Seule dans la nuit Wait Until Dark avec Audrey Hepburn, Alan Arkin et Richard Crenna) et le drame historique (Mayerling, qui réunit rien de moins que Catherine Deneuve, Omar Sharif, James Mason et Ava Gardner). L’Arbre de Noël est un drame psychologique, sans doute l’un des films les plus connus du réalisateur, qui parvient à éviter le pathos dans lequel il aurait pu aisément se vautrer et qui repose sur le jeu de ses merveilleux comédiens, Bourvil donc, l’immense William Holden et la magnifique Virna Lisi.

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Test Blu-ray / L’Autoroute de l’enfer, réalisé par Ate de Jong

L’AUTOROUTE DE L’ENFER (Highway to Hell) réalisé Ate de Jong, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 10 mars 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Patrick Bergin, Adam Storke, Chad Lowe, Kristy Swanson, Pamela Gidley, Jarrett Lennon, C.J. Graham, Richard Farnsworth…

Scénario : Brian Helgeland

Photographie : Robin Vidgeon

Musique : Hidden Faces

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1991

LE FILM

Décidés à se marier malgré l’opposition de leurs familles, Charlie et Rachel se rendent à Las Vegas. Ils vont croiser la route du sergent Bedlam, une sorte de flic zombie qui enlève Rachel et disparaît. Charlie découvre que pour retrouver sa fiancée, il doit aller en Enfer.

Quand on parle de Brian Helgeland, on évoque tour à tour L.A Confidential (1997) de Curtis Hanson, merveilleuse adaptation du roman éponyme de James Ellroy récompensée par deux Oscars, Mystic River (2003) de Clint Eastwood, une autre transposition, celle d’un des meilleurs livres de Dennis Lehane, film lui qui sera lui aussi lauréat de deux belles statuettes dorées, Payback (1999), même si renvoyé avant la fin du tournage, avant qu’une Directors’s Cut ne soit dévoilée en 2006. Brian Helgeland est un nom connu des cinéphiles. On oublie un peu plus facilement ce qu’il a fait par la suite, Man on fire et L’Attaque du métro 123 de Tony Scott, Green Zone de Paul Greengrass, Salt de Phillip Noyce, Robin des Bois de Ridley Scott, ainsi que ses propres mises en scène, Chevalier A Knight’s Tale (2001), Le Purificateur The Order (2003), ou bien Legend (2015), dans lequel Tom Hardy a cette mauvaise idée de jouer un double-rôle et donc d’être deux fois plus irritant. On connaît encore moins ses débuts, placés sous le signe du film d’épouvante. Emballés par leur collaboration sur La Ligne du diable 976-EVIL, Robert Englund, dont il s’agissait du premier film en tant que réalisateur, et Brian Helgeland se retrouvent sur le quatrième opus de la série Freddy Krueger, Le Cauchemar de Freddy A Nightmare on Elm Street 4: The Dream Master (1988) de Renny Harlin. Puis, après deux épisodes de la série Vendredi 13, le scénariste signe le script de L’Autoroute de l’enfer Highway to Hell, connu aussi en France sous le titre Bienvenue en enfer. En revanche, le réalisateur néerlandais Ate de Jong demeure totalement oublié. Pourtant, en dépit d’une exploitation limitée à sa sortie, L’Autoroute de l’enfer est devenu un film chéri par les aficionados du genre. Comédie horrifique et fantastique, survoltée, menée sur un train d’enfer, interprétée par des comédiens en mode frappadingue, dans de superbes décors, avec des effets spéciaux cheap et néanmoins très réussis, Highway to Hell (ne cherchez pas, il n’y a aucun lien avec la chanson d’AC/DC ici) s’apparente à un rollercoaster déglingué, aux armatures fragiles, mais dans lequel on prend place volontiers, pour être brinquebalé de tous les côtés. Ça fait un bien fou !

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Test Blu-ray / Les Nuits brûlantes de Linda, réalisé par Jess Franco

LES NUITS BRÛLANTES DE LINDA réalisé par Jess Franco, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 1er février 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Alice Arno, Lina Romay, Verónica Llimerá, Paul Muller, Monica Swinn, James Harris, Catherine Lafferière, Angelo Bassi…

Scénario : Jess Franco & Nicole Guettard

Photographie : Gérard Brisseau

Musique : Daniel White

Durée : 1h17

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Marie-France trouve un emploi comme nurse dans une famille française et puritaine résidant en Grèce, les Radek. Le père a assassiné autrefois son épouse adultère et vit dans le remords. A ses côtés, sa fille Linda, paralytique, et Olivia, sa nièce nymphomane. Et enfin, Abdul, l’homme à tout faire simple d’esprit. Les frustrations de la famille vont être chamboulées par l’arrivée de Marie-France…

Retour en arrière, il en est où l’ami Jess Franco en cette bonne année 1975 ? Tout va pour le mieux pour le réalisateur de 45 ans. Ce sera même un bon cru puisqu’il sortira sur les écrans plus d’une demi-douzaine de longs-métrages (oui oui, imaginez la cata si Christopher Nolan en faisant autant, ah vous avez peur hein), Les Gloutonnes (aka Les Exploits érotiques de Maciste dans l’Atlantide ou Maciste et les Gloutonnes), Les Chatouilleuses (ou Les Nonnes en folie), Exorcisme (Exorcisme et messes noires, L’Éventreur de Notre-Dame ou Expériences sexuelles au château des jouisseuses), sa version hardcore Sexorcismes, La Comtesse perverse (Les Croqueuses) et Les Nuits brûlantes de Linda, même si tourné deux ans auparavant, entre Le Journal intime d’une nymphomane et Le Miroir obscène. Ce dernier, également connu sous le titre Mais qui donc a violé Linda ? n’est pas le meilleur du cinéaste évidemment et s’avère même noyé dans la masse colossale de ses 200 mises en scène, mais comme toujours il y a du bon à prendre dans cet opus rapide de 75 minutes, notamment la présence de la sublime Lina Romay, alors âgée de 20 ans, qui en était encore au début de sa carrière et qui vole la vedette à ses partenaires, la rigide Alice Arno (L’Arrière-train sifflera 3 fois et Règlements de femmes à OQ Corral de Jean-Marie Pallardy) et Monica Swinn (Les Gardiennes du pénitencier d’Alain Deruelle, Train spécial pour Hitler d’Alain Payet, Draguse ou le manoir infernal de Patrice Rhomm). Si l’on devine immédiatement le pseudo-twist final, passer 1h15 en compagnie d’actrices aussi délicieuses et généreuses n’est pas ce qu’on peut qualifier de plus déplaisant, d’autant plus que Jess Franco et sa coscénariste Nicole Guettard (Deux espionnes avec un petit slip à fleurs, Célestine, bonne à tout faire, Les Possédées du diable) les plongent dans une histoire sordide teintée d’inceste. Bref, le metteur en scène ne prend pas forcément les spectateurs par la main pour ensuite les caresser dans le sens du poil (bien fourni), ce qui montre bien l’ambition jamais démentie de Jess Franco.

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Test 4K UHD / Les Fauves, réalisé par Jean-Louis Daniel

LES FAUVES réalisé par Jean-Louis Daniel, disponible en Combo 4K Ultra HD + Blu-ray le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Philippe Léotard, Daniel Auteuil, Gabrielle Lazure, Macha Méril, Valérie Mairesse, Véronique Delbourg, Florent Pagny, Farid Chopel…

Scénario : Catherine Cohen, Jean-Louis Daniel & Philippe Setbon

Photographie : Richard Andry

Musique : Philippe Servain

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 1984

LE FILM

Un couple de célèbres cascadeurs. Bela et Berg, se préparent à présenter un numéro particulièrement dangereux. Bela, en larmes, annonce à Berg qu’elle le quittera à la fin de la soirée. Étonné de cette décision soudaine, Berg s’énerve et provoque l’accident. Berg est éjecté de la voiture en flammes tandis que Bela périt brûlée vive. Trois ans plus tard, Berg en proie aux remords, a renoncé au métier de cascadeur et travaille comme vigile faisant des rondes de nuit en voiture, dans Paris…

Avant sa mise en orbite définitive avec Jean de Florette et Manon des sources, la carrière de Daniel Auteuil prenait un premier envol grâce au triomphe des Sous-doués de Claude Zidi, qui attire pas loin de 4 millions de spectateurs en 1980, conforté par le succès des Sous-doués en vacances (3,6 millions d’entrées) deux ans plus tard. Les films, principalement des comédies (Les Hommes préfèrent les grosses, T’empêches tout le monde de dormir, Pour cent briques t’as plus rien !, Que les gros salaires lèvent le doigt !) s’enchaînent très vite pour l’acteur désormais populaire. Mais celui-ci mettra un an pour revenir sur le grand écran, refusant les « pantalonnades » qu’on lui propose, désireux de montrer qu’il peut faire autre chose et de dévoiler entre autres ses capacités dramatiques. C’est à ce moment-là qu’arrive Les Fauves de Jean-Louis Daniel (né en 1955), metteur en scène et scénariste autodidacte, qui avait jusqu’à présent réalisé deux longs-métrages, La Bourgeoise et le Loubard, connu aussi sous le titre Trottoir des allongés, présenté au Festival de Cannes en 1977, suivi en 1980 de Même les mômes ont du vague à l’âme, avec Marie-Christine Barrault, Guy Bedos, Bruno Cremer, Jacques Spiesser et Mimsy Farmer. Polar suintant qui pue le caniveau, la sueur, le cuir tanné et la bibine frelatée, Les Fauves est un pur produit de son époque, qui interpelle par son côté désespéré, pessimiste, sombre et ultraviolent, un film néo-noir qui dégouline de spleen, où une poignée de marginaux prennent possession des rues de Paris quand arrive minuit et que la ville met à jour les plus bas instincts de l’être humain.

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Test DVD / Terreur dans le Shanghaï Express, réalisé par Eugenio Martin

TERREUR DANS LE SHANGHAÏ EXPRESS (Horror Train) réalisé par Eugenio Martin, disponible en DVD depuis le 7 février 2017 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Christopher Lee, Peter Cushing, Georges Rigaud, Telly Savalas, Alberto de Mendoza, Silvia Tortosa, Helga Liné…

Scénario : Arnaud d’Usseau & Julian Zimet

Photographie : Alejandro Ulloa

Musique : John Cacavas

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

En 1906, en Chine, le professeur Alexander Saxton découvre un ancien fossile gelé dans la province isolée de Szechuan. Il apporte les restes de l’être, qu’il croit être le chaînon manquant, dans une boîte à Shanghaï à bord d’un train Trans-Siberien, où il rencontre une vieille connaissance le Dr Wells. Au cours de ce voyage, la créature glacée commence à fondre, et réussit à se libérer. Elle décide ensuite de tuer les passagers pour voler leur mémoire…

Le début des années 1970 a été faste pour Peter Cushing et Christopher Lee ! En 1972-73, le premier tournera près d’une douzaine de longs-métrages (dont Frissons d’outre-tombe From Beyond the Grave et And Now the Screaming Starts! de Roy Ward Baker), même chose pour le second, qui campera entre autres Rochefort dans Les Trois Mousquetaires de Richard Lester, ainsi que Lord Summerisle dans le légendaire The Wicker Man de Robin Hardy. Coup sur coup, les deux complices se retrouvent devant la même caméra dans Dracula 73 – Dracula A.D. 1972 et Dracula vit toujours à Londres The Satanic Rites of Dracula d’Alan Gibson, La Chair du diable The Creeping Flesh de Freddie Francis, Nothing but the Night de Peter Sasdy et Terreur dans le Shanghaï Express Horror Express, ou bien encore Pánico en el Transiberiano d’Eugenio Martín sous le pseudo ici de Gene Martin. Le pitch ? C’est « tout simple », en voyageant à bord du Transsibérien Express, un anthropologue et son rival doivent contenir la menace posée par la cargaison: un singe préhistorique qui est l’hôte d’une forme de vie qui absorbe l’esprit des passagers et de l’équipage. Un huis clos sur les rails, où le train devient un petit théâtre de l’horreur, où tous les passagers sont mis en danger. Terreur dans le Shanghaï Express s’accompagne souvent de critiques mitigées. Pourtant, ce petit opus du genre s’avère bougrement sympathique et contient son lot de séquences très efficaces, dont une trépanation et autres effets gore particulièrement réjouissants, tandis que le casting, notamment nos deux têtes d’affiche auxquelles se greffent Telly Savalas (qui apparaît au bout d’une heure), parfait en cosaque désagréable, assurent évidemment le show, sans se forcer, mais avec leur immense talent et une élégance de tous les instants.

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Test Blu-ray / Folie meurtrière, réalisé par Tonino Valerii

FOLIE MEURTRIÈRE (Mio caro assassino) réalisé par Tonino Valerii, disponible en Blu-ray + CD-audio le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : George Hilton, Salvo Randone, William Berger, Marilù Tolo, Manuel Zarzo, Patty Shepard, Piero Lulli, Helga Liné…

Scénario : Roberto Leoni, Tonino Valerii, Franco Bucceri & José Gutiérrez Maesso

Photographie : Manuel Rojas

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

L’inspecteur Peretti enquête sur la mystérieuse décapitation d’un agent d’assurances. Au fur et à mesure, d’autres corps sont retrouvés… Un homme est supposé s’être suicidé, une femme est étranglée, une autre attaquée dans son appartement… Tous les indices convergent vers une affaire non résolue, concernant un enlèvement et un meurtre. La seule piste de Peretti sont les dessins d’une petite fille…

Le cinéphile se souvient essentiellement de Tonino Valerii (1934-2016) pour un film, un chef d’oeuvre incontesté, Mon nom est Personne Il mio nome è Nessuno, chant du cygne, oraison funèbre ou chant mortuaire du western spaghetti, l’enterrement de tout un genre, qui confrontait un personnage à la Sergio Leone (producteur et initiateur du projet) à celui tiré de son pastiche. Ancien assistant de Camillo Mastrocinque et là aussi de Sergio Leone sur Pour une poignée de dollars, ainsi que sur …et pour quelques dollars de plus, Tonino Valerii fait ses propres débuts derrière la caméra immédiatement après le second volet de la Trilogie des Dollars, avec quelques westerns. Il dirige notamment Giuliano Gemma et Lee Van Cleef dans Le Dernier jour de la colère I Giorni dell’ira, avant d’offrir le rôle de sa vie à Silvia Dionisio dans le drame psychologique Une jeune fille nommée Julien La ragazza di nome Giulio, adapté du roman à scandale de Milena Milani. En 1972, le metteur en scène désire changer de registre et de surfer sur le succès rencontré par les gialli dans les cinémas du monde entier. Ce sera Folie meurtrière Mio caro assassino, connu également sous son titre français Mon cher assassin, traduction littérale du titre original. Remarquable opus du genre, ce thriller prend aux tripes du début à la fin, happe l’audience dès sa première séquence, qui a très largement contribué au statut culte du film avec cette excavatrice qui attrape un homme par la tête pour ensuite le décapiter, avant de terrasser définitivement le spectateur au cours d’un final éprouvant pour les nerfs et dont l’image ultime glace les sangs à jamais. Assurément l’un des plus grands fleurons du giallo.

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Test Blu-ray / Secret défense – Hidden Agenda, réalisé par Ken Loach

SECRET DÉFENSE (Hidden Agenda) réalisé Ken Loach, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 15 mars 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Frances McDormand, Brian Cox, Brad Dourif, Mai Zetterling, John Benfield, Des McAleer, Jim Norton, Maurice Roëves…

Scénario : Jim Allen

Photographie : Clive Tickner

Musique : Stewart Copeland

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1990

LE FILM

Paul Sullivan et sa fiancée Ingrid Jessner se rendent à Belfast pour enquêter sur des allégations d’atteinte aux droits de l’homme commises par les forces de sécurité britanniques. Paul est assassiné dans des circonstances mystérieuses et est enregistré en tant que complice de l’IRA. Mais Ingrid et l’enquêteur britannique Paul Kerrigan, mettent en doute les conclusions de l’enquête et viennent à découvrir un complot mettant en cause des personnalités haut placées…

Quand il tourne Hidden Agenda, plus connu en France sous le titre Secret défense, Ken Loach (né en 1936) n’est pas encore le réalisateur acclamé dans les festivals et ses films les plus populaires sont devant lui. Pourtant, en 1990, le cinéaste a déjà plus de cinquante ans et près d’une dizaine de longs-métrages à son actif. Issu de la classe moyenne basse, fils d’ouvrier, Ken Loach se dirige très vite vers le cinéma social, en démarrant sa carrière dans le documentaire et à la télévision, pour laquelle il multiplie les projets dans les années 1960-70. S’il débute au cinéma à la fin des années 1960 avec Pas de larmes pour Joy Poor Cow (1967), Kes (1969) et surtout Family Life (1971), Ken Loach mettra près de dix ans pour revenir sur le grand écran avec Black Jack. Il tâtonne durant quelques années, jusqu’à Hidden Agenda, qui va rabattre les cartes en devenant le catalyseur des plus grands succès du metteur en scène puisque suivront Land and Freedom, Carla’s Song, My Name Is Joe… Secret défense est un formidable, puissant, anxiogène et percutant drame politique et thriller d’espionnage engagé, qui rend compte de la situation en Irlande du Nord, avec lequel Ken Loach s’est attiré les foudres de la critique et des dirigeants de son pays, dont il fustige ouvertement les décisions et surtout les agissements pour annihiler la résistance irlandaise. Chef d’oeuvre absolu.

Une équipe de la Ligue internationale pour les droits civils arrive à Belfast lors d’une crise entre l’Irlande et la Grande-Bretagne. Son leader américain y est abattu par des policiers alors qu’il était en compagnie d’un militant de l’IRA. Un policier britannique enquête. Le chef de la police locale se méfie de lui. Un complot est progressivement révélé, mettant en cause six hauts personnages de l’État britannique impliqués dans cette affaire, mais aussi dans la déstabilisation du précédent gouvernement travailliste avant l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher.

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Test Blu-ray / La Maison de la terreur, réalisé par Lamberto Bava

LA MAISON DE LA TERREUR (La Casa con la scala nel buio) réalisé par Lamberto Bava, disponible en Blu-ray + CD-audio le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Andrea Occhipinti, Anny Papa, Fabiola Toledo, Michele Soavi, Valeria Cavalli, Stanko Molnar, Lara Lamberti…

Scénario : Dardano Sacchetti & Elisa Briganti

Photographie : Gianlorenzo Battaglia

Musique : Guido De Angelis & Maurizio De Angelis

Durée : 1h46

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

Un compositeur de musiques de films se rend dans une villa de Rome pour trouver la concentration dont il a besoin pour composer. C’est là que les homicides et les disparitions impensables commencent l’un après l’autre. Ils mèneront à une vieille histoire ambiguë et dérangeante, mise à jour par un film.

Fils du légendaire Mario Bava (1914-1980), Lamberto Bava (né en 1944) a su se faire un prénom dans le milieu du cinéma, et Dieu sait que cela n’a pas dû être facile…Tout d’abord assistant sur les films de son père (Opération peur, Danger : Diabolik !, Une hache pour la lune de miel, Roy Colt et Winchester Jack, La Maison de l’exorcisme, La Baie sanglante, Baron vampire) ainsi que de Ruggero Deodato (Le Dernier monde Cannibale, Le Dernier souffle et Cannibal Holocaust) et de Dario Argento sur Inferno et Ténèbres, Lamberto Bava commence sa carrière en tant que scénariste. Il fait ses armes sur Une ondata di piacere (1975) de Ruggero Deodato, puis enchaîne avec Les Démons de la nuit (1977) de Mario Bava, sur lequel il officie également comme metteur en scène, même s’il n’est pas crédité. Il signe son premier long-métrage (officiel) en tant que réalisateur en 1980 avec Baiser macabre Macabro, coécrit avec Pupi Avati. La Maison de la terreur La Casa con la scala nel buio est son deuxième long-métrage, coécrit cette fois par le grand Dardano Sacchetti (L’Éventreur de New York, L’Enfer des zombies et L’Au-delà de Lucio Fulci, Pulsions cannibales d’Antonio Margheriti, Le Cynique, l’infâme, le violent d’Umberto Lenzi, Le Chat à neuf queues de Dario Argento) et Elisa Briganti (L’Exécuteur vous salue bien… de Stelvio Massi, La Maison près du cimetière de Lucio Fulci). Autant dire que le film part sur de très bonnes bases et le résultat final tient justement toutes ses promesses. En dépit d’un budget qu’on imagine dérisoire, Lamberto Bava fait preuve d’une imagination constante pour maintenir l’intérêt des spectateurs, en exploitant à merveille le décor principal mis à sa disposition. Comme moult films d’épouvante, l’ombre d’Alfred Hitchcock, et plus particulièrement de Psychose plane sur La Maison de la terreur (ou A Blade in the Dark en anglais), ainsi que celle de Blow Up de Michelangelo Antonioni, et donc celle de Blow Out de Brian De Palma. Un vrai coup de coeur !

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Test Blu-ray / La Petite soeur du diable, réalisé par Giulio Berruti

LA PETITE SOEUR DU DIABLE (Suor Omicidi) réalisé par Giulio Berruti, disponible en Blu-ray + CD-audio bande originale du film le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Anita Ekberg, Alida Valli, Massimo Serato, Daniele Dublino, Laura Nucci, Lou Castel, Paola Morra, Alice Gherardi, Ileana Fraia, Lee De Barriault…

Scénario : Giulio Berruti & Alberto Tarallo, d’après une histoire originale d’Enzo Gallo

Photographie : Antonio Maccoppi

Musique : Alessandro Alessandroni

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1979

LE FILM

Dans la région de Lugano, Soeur Gertrude travaille au sein d’un hôpital prenant en charge des personnes âgées. Après une récente opération d’une tumeur au cerveau, la religieuse a développé une addiction à la morphine, ainsi qu’au sexe, la plongeant peu à peu dans la paranoïa. Et, pour couronner le tout, des patients sont bientôt assassinés dans l’établissement. Très vite, une partie du personnel suspecte Soeur Gertrude d’être la criminelle.

Vous n’aimez pas Le Jour du Seigneur sur France 2 le dimanche matin ? Si comme nous vous n’en savez rien, car qui a pu regarder une fois ce programme dans sa vie, et si vous désirez en savoir plus sur ce qui peut tournebouler une nonne, nous ne saurons que trop vous conseiller de jeter un œil sur La Petite sœur du diable, aka La Nonne qui tue, ou bien encore Suor Omicidi en version originale, et même The Killer Non en anglais ! Il s’agit du deuxième et dernier long-métrage de fiction réalisé par Giulio Berruti (né en 1937), qui aura essentiellement consacré sa vie professionnelle à monter les films des autres, à l’instar du Baba Yaga (1973) de Corrado Farina, ou à assister d’autres cinéastes, comme Mario Amendola sur Mes ennemis, je m’en garde! Dai nemici mi guardo io! (1968), Bruno Corbucci sur I 2 pompieri (1970), quand il ne participait pas lui-même à l’écriture (Croc Blanc et le chasseur solitaire Zanna Bianca e il cacciatore solitario d’Alfonso Brescia), avant de s’adonner au documentaire. La Petite sœur du diable est un film d’exploitation tardif, 1979, dans lequel Anita Ekberg, approchant la cinquantaine, devient une religieuse maquillée comme une voiture volée, qui serait quelque peu dépassée par certains problèmes psychologiques, au point d’être accusée de meurtres. Près de vingt ans après La Dolce vita, la comédienne suédoise alors en pleine traversée du désert, apparaît bien fatiguée et même fracassée dans La Petite sœur du diable, qui peine à maintenir l’intérêt du spectateur du début à la fin, en dépit de bonnes idées de scénario et de mise en scène éparpillées ici et là pendant 1h30. Une curiosité, pas mémorable, mais qui saura tout de même plaire aux aficionados de cinéma Bis.

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