Test DVD / La Pièce rapportée, réalisé par Antonin Peretjatko

LA PIÈCE RAPPORTÉE réalisé par Antonin Peretjatko, disponible en DVD et Blu-ray le 5 avril 2022 chez Diaphana.

Acteurs : Anaïs Demoustier, Josiane Balasko, Philippe Katerine, William Lebghil, Sergi López, Philippe Duquesne, Olivier Broche, Jocelyne Augier…

Scénario : Antonin Peretjatko, d’après la nouvelle de Noëlle Renaude Il faut un héritier

Photographie : Simon Roca

Musique : Mathieu Lamboley

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Paul Château-Têtard, vieux garçon de 45 ans et pur produit du 16e arrondissement de Paris, prend le métro pour la première fois de sa vie et tombe amoureux d’une jeune guichetière, Ava. Leur mariage n’est pas du goût de « maman », Adélaïde Château-Têtard, qu’on appelle aussi la Reine Mère. Pourtant cette dernière s’en accommode : un héritier serait le bienvenu. Mais le bébé tarde à venir…Une guerre sans pitié s’engage entre les deux femmes, la Reine-mère étant persuadée qu’Ava trompe son fils. Il doit bien y avoir un amant quelque part…

En 2013, à la sortie de La Fille du 14 juillet, l’auteur de ces mots avait écrit « Antonin Peretjatko. Retenez bien ce nom car il se pourrait bien que ce jeune scénariste-réalisateur-monteur signe un jour une grande comédie populaire. Son premier long métrage La Fille du 14 juillet s’inscrit dans le même esprit que ses excellents courts-métrages (Changement de trottoir, French Kiss, Paris Monopole, Les Secrets de l’invisible), avec des personnages poétiques et doux-dingues déambulant dans un monde complètement barré. ». Si La Loi de la jungle, n’avait pas dépassé les 100.000 entrées France, au moins le score avait doublé entre le premier et son second film. Malheureusement, La Pièce rapportée n’aura pas été dans ce sens, Antonin Peretjatko n’ayant su rassembler que 60.000 spectateurs en décembre 2021. Pourtant, à l’instar de La Loi de la jungle, le cinéaste se lâche encore et signe une comédie estivale (le film n’étant sans doute pas sorti au bon moment), givrée (même si sa mise en scène est ici plus posée et construite), génialement dialoguée et interprétée par la talentueuse et sexy (à se damner même) Anaïs Desmoustier, le frappadingue Philippe Katherine, l’immense Josiane Balasko et bien d’autres électrons qui viennent circuler autour du noyau central (William Lebghil, Philippe Duquesne, Olivier Broche), que l’on suit tout au long de leurs péripéties, parfois surréalistes, toujours réjouissantes, cette fois dans la jungle hostile du XVIè arrondissement.

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Test Blu-ray / Rue des cascades (Un gosse de la butte), réalisé par Maurice Delbez

RUE DES CASCADES (Un gosse de la butte) réalisé par Maurice Delbez, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 18 mars 2022 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Madeleine Robinson, Serge Nubret, Daniel Jacquinot, René Lefevre, Lucienne Bogaert, Suzanne Gabriello, Roland Demongeot, Erick Barukh, Christine Simon, Dominique Lartigue, Serge Srour…

Scénario : Maurice Delbez & Jean Cosmos, d’après le roman de Robert Sabatier

Photographie : Jean-Georges Fontenelle

Musique : André Hodeir

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1964

LE FILM

1960, Ménilmontant. Dans une épicerie buvette de la rue des cascades, Hélène la patronne vit seule avec son fils de dix ans, Alain, un véritable « gosse de la butte ». Un jour Hélène s’éprend de Vincent, un homme visiblement beaucoup plus jeune qu’elle et noir. Alain le déteste pour sa couleur et sa différence. Vincent tente alors de sortir l’enfant de son quartier. Il l’emmène dans les salles de boxe, lui fait découvrir Paris et les cabarets où jouent ses amis. Alain est définitivement conquis au grand étonnement de ses camarades de classe…

Nous parlions tout récemment du réalisateur Maurice Delbez (1922-2020) à l’occasion de l’édition de La Roue en version restaurée chez Coin de Mire Cinéma. Un metteur en scène dont je ne connaissais que le second long-métrage, A pied, à cheval et en voiture (1957), gros succès avec 3,5 millions de spectateurs, interprété par Noël-Noël et un jeune débutant du nom de Jean-Paul Belmondo. Sorti en 1964, Rue des cascades (Un gosse de la butte, titre imposé par la Columbia) est le dernier film de Maurice Delbez, dont la sortie catastrophique (une semaine à l’affiche en raison d’une distribution calamiteuse et dite « technique ») le crible de dettes. Le cinéaste se tourne alors vers la télévision, signe des épisodes de la série Les Saintes chéries avec Micheline Presle et Daniel Gélin, dirige Fernandel dans L’amateur ou S.O.S. Fernand, puis entre au Service de la Recherche de l’ORTF, devient Directeur des Programmes à FR3-Nord Picardie et Directeur des Études de l’IDHEC. Au début des années 1980, il revient derrière la caméra et enchaîne les téléfilms (Les Menteurs avec Jean-Marc Thibault, Des vertes et des pas mûres avec Christine Armani), puis livre un ultime documentaire en 1990, consacré à Gilles Grangier. A travers le roman Alain et le Nègre de Robert Sabatier, Maurice Delbez a trouvé des échos à sa propre enfance passée dans un bistrot de l’Aveyron. Avec l’aide du grand Jean Cosmos (La Vie et rien d’autre, Capitaine Conan, Laissez-passer), il transpose le récit original qui se déroulait à Montmartre, dans le quartier de Ménilmontant (moins touristique, plus « ouvrier ») et met beaucoup d’éléments intimes dans le personnage du petit Alain, impeccablement incarné par Daniel Jacquinot, dans sa seule apparition au cinéma. Tendre, amusant, très émouvant, Rue des cascades est aussi une œuvre avant-gardiste, qui évoque la relation entre une femme blanche d’âge mûr et un homme noir de vingt ans son cadet, malgré toutes les critiques qui peuvent fuser autour d’eux, y compris de la part d’Alain et de ses copains, qui rappellent furieusement Le Petit Nicolas de Sempé & Goscinny. Un trésor qui s’était volatilisé depuis des années, qui refait enfin surface.

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Test DVD / Une femme du monde, réalisé par Cécile Ducrocq

UNE FEMME DU MONDE réalisé par Cécile Ducrocq, disponible en DVD le 6 avril 2022 chez M6 Vidéo.

Acteurs : Laure Calamy, Nissim Renard, Béatrice Facquer, Romain Brau, Maxence Tual, Sam Louwyck, Diana Korudzhiyska, Amlan Larcher…

Scénario : Cécile Ducrocq & Stéphane Demoustier

Photographie : Noé Bach

Musique : Julie Roué

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

A Strasbourg, Marie se prostitue depuis 20 ans. Elle a son bout de trottoir, ses habitués, sa liberté. Et un fils, Adrien, 17 ans. Pour assurer son avenir, Marie veut lui payer des études. Il lui faut de l’argent, vite. Elle va alors traverser la frontière quotidiennement et se prostituer dans une maison close allemande.

Si la consécration est venue en 2020 avec le merveilleux Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal, cela fait pourtant plus de dix ans que Laure Calamy illumine le cinéma français, depuis 2011 exactement, quand nous l’avions découvert dans le magnifique Un monde sans femmes de Guillaume Brac, qui révélait en même temps Vincent Macaigne. La comédienne a toujours montré le bout de son superbe nez, au second comme à l’arrière-plan, en crevant l’écran à chaque apparition, dans 9 mois ferme d’Albert Dupontel, Sous les jupes des filles d’Audrey Dana, Fidelio, l’odyssée d’Alice de Lucie Borleteau, À trois on y va de Jérôme Bonnell, Victoria de Justine Triet, Roulez jeunesse de Julien Guetta, Nos batailles de Guillaume Senez ou Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret. Le César de la meilleure actrice en poche, tout en cartonnant dans la série Dix pour cent, Laure Calamy a passé la vitesse supérieure en tenant enfin le haut de l’affiche. C’est le cas pour Une femme du monde de Cécile Ducrocq, prolongement du court-métrage La Contre-allée (César du meilleur court métrage), réalisé en 2014, dans lequel l’actrice incarnait déjà une prostituée, dont le mode de vie était menacé par la concurrence à bas prix de ses collègues africaines, qui engageait trois militants d’extrême-droite pour régler ses affaires, avant d’être elle-même victime des trois individus menaçants. On retrouve quelques échos à La Contre-allée dans Une femme du monde (la scène inaugurale surtout), même si le personnage principal ne s’appelle pas pareil et qu’elle est ici la mère d’un adolescent de 17 ans, qui ignore tout de ses activités. Quand celui-ci se retrouve dans une mauvaise passe et joue son avenir en étant sur le point d’intégrer une grande école de cuisine, qui demande la somme colossale de près de 10.000 euros, Marie est prête à tout (et c’est là le véritable sujet du film), quitte à mettre ses principes de côté, pour réunir l’argent nécessaire, afin d’offrir à Adrien la chance qu’elle n’a jamais eue. Et Laure Calamy de signer une fois de plus une prestation époustouflante, très largement plébiscitée par la critique et auréolée d’une nouvelle nomination aux César en 2022.

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Test Blu-ray / La Roue, réalisé par Maurice Delbez et André Haguet

LA ROUE réalisé par Maurice Delbez et André Haguet, disponible en édition Digibook – Blu-ray + DVD + Livret le 18 mars 2022 chez Coin de Mire Cinéma.

Acteurs : Jean Servais, Pierre Mondy, Catherine Anouilh, Claude Laydu, François Guérin, Julien Bertheau, Georges Chamarat, Yvette Etievant, Georges Jamin, Louis Viret, Paul Peri…

Scénario : Oscar-Paul Gilbert, d’après le film d’Abel Gance, La Roue

Photographie : Pierre Petit

Musique : Louiguy

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1957

LE FILM

1940. Conduit par le mécanicien Pelletier, un dernier train emporte, à travers les bombardements, les familles qui fuient le Nord de la France… Une jeune femme est tuée et laisse à ses côtés une enfant en bas âge, Norma, que Pelletier va adopter et envoyer en nourrice avec son fils de 5 ans. Les années passent. Les deux jeunes gens viennent s’installer chez leur père et découvrent sa vie de cheminot qui ne laisse de place à personne d’autre qu’à sa locomotive à vapeur…

Quasiment 35 ans après La Rose du rail (1923), connu sous le titre La Roue, André Haguet et Maurice Delbez réalisent un remake plus condensé du film fleuve d’Abel Gance (« inspiré par l’oeuvre célèbre d’Abel Gance » indique le générique), qui durait entre 4h30 et 8h suivant les montages qui se sont succédé. En à peine 100 minutes, les deux réalisateurs reprennent les grands traits du film original, ainsi que le prénom du personnage féminin principal, Norma, même si ceux-ci insistent sans doute moins sur l’étrange passion que le père ressent pour sa fille adoptive, tout en écartant l’histoire secondaire du fils qui tombe amoureux de celle qu’il croit être sa sœur. La Roue est un drame plus sobre et somme toute plus classique, qui repose sur l’impérial Jean Servais (Au service du diable, Les Centurions, L’Homme de Rio, Du rififi chez les hommes), qui incarne son personnage sur une quinzaine d’années, durant lesquelles celui-ci devra affronter la maladie, mais aussi ses tourments. Il pourra compter sur l’aide de son meilleur ami et collègue de toujours, Jean, interprété par l’immense Pierre Mondy. Mais au-delà de son récit mélodramatique, La Roue vaut aussi pour son aspect documentaire, puisque le film dissèque le boulot d’un cheminot et de son mécanicien au temps de la locomotive à vapeur.

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Test Blu-ray / Waldo, détective privé, réalisé par Tim Kirkby

WALDO, DÉTECTIVE PRIVÉ (Last Looks) réalisé par Tim Kirkby, disponible en DVD et Blu-ray le 17 février 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Charlie Hunnam, Mel Gibson, Morena Baccarin, Rupert Friend, Clancy Brown, Lucy Fry, Jacob Scipio, Paul Ben-Victor, Method Man…

Scénario : Howard Michael Gould, d’après son roman

Photographie : Lyle Vincent

Musique : Peter Nashel

Durée : 1h50

Année de sortie : 2021

LE FILM

Charlie Waldo s’est fait virer avec perte et fracas de la police de Los Angeles. Il mène depuis une existence paisible, loin du monde. Sa vie solitaire s’achève lorsqu’il est engagé comme détective privé pour enquêter sur le meurtre de l’épouse d’Alistair Pinch, une vedette d’une série TV judiciaire. Cette affaire tordue est, pour Waldo, un retour choc dans le monde d’Hollywood, avec ses intrigues de couloirs, ses relations sulfureuses et ses stars capricieuses.

S’il était déjà apparu dans Retour à Cold Mountain d’Anthony Minghella (2003), Hooligans Green Street Hooligans (2005) de Lexi Alexander et Les Fils de l’homme Children of Men (2006) d’Alfonson Cuarón, le britannique Charlie Hunnam commence réellement à faire parler de lui avec la série Sons of Anarchy dès 2008. Le cinéma lui fait les yeux doux et on le retrouve tour à tour chez Guillermo Del Toro (Pacific Rim, Crimson Peak), James Gray (The Lost City of Z) et Guy Ritchie (Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur, The Gentlemen), sans toutefois trouver LE rôle qui fera de lui une star. Depuis l’arrêt de Sons of Anarchy en 2014 et après sept saisons, le comédien apparaît donc ici et là, comme s’il ne savait pas où aller ou comme si les réalisateurs ne savaient pas trop quoi faire de lui. C’est ainsi qu’il tient le haut de l’affiche de Waldo, détective privé Last Looks, mis en scène par Tim Kirkby, à qui l’on doit un Action Point (2018) avec Johnny Knoxville (qui aurait ouvert un parc d’attractions avec ses potes de Jackass), mais aussi toute une ribambelle de séries comme Look Around You, Journal d’une ado hors norme, The Alternative Comedy Experience, Grace et Frankie, Brockmire et prochainement The Pentaverate, de et avec Mike Myers. Dans cette comédie-policière, Charlie Hunnam joue un ex-flic vivant en ermite, qui va malgré lui reprendre du poil de la bête en étant mis sur une enquête se déroulant dans les coulisses d’Hollywood. S’il ne révolutionnera évidemment pas le genre, Waldo, détective privé n’en demeure pas moins un divertissement fort sympathique et de qualité, dans lequel le charisme de l’acteur fait mouche et où il donne la réplique au grand Mel Gibson, qui cachetonne à mort, mais qui le fait bien et nous fait marrer dans le rôle d’une star frappadingue de la télé. Ajoutez à cela le charme dévastateur de Morena Baccarin et vous obtenez un spectacle idéal pour passer deux heures sans vous ennuyer, même s’il restera pas grand-chose du film au final. Mais c’est déjà ça de pris.

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Test Blu-ray / Exécutions, réalisé par Romolo Guerrieri

EXÉCUTIONS (Un detective) réalisé par Romolo Guerrieri, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 1er mars 2022 chez Artus Films.

Acteurs : Franco Nero, Florinda Bolkan, Adolfo Celi, Delia Boccardo, Susanna Martinková, Renzo Palmer, Roberto Bisacco, Maurizio Bonuglia…

Scénario : Franco Verucci, Alberto Silvestri & Massimo D’Avak, d’après le roman de Ludovico Dentice

Photographie : Roberto Gerardi

Musique : Fred Bongusto

Durée : 1h37

Date de sortie initiale : 1969

LE FILM

L’inspecteur Belli est mandaté par le célèbre avocat Fontana de faire expulser une cover-girl dont son fils Mino est tombé amoureux, et d’enquêter sur un certain Romanis, le directeur d’une maison de disques, qui avait promis un poste important à Mino. Il trouve ce dernier assassiné de deux balles de revolver.

Le metteur en scène Romolo Guerrieri (né en 1931), de son vrai nom Romolo Girolami, est connu des cinéphiles amateurs de Bis, pour son western Le Temps des vautours 10.000 dollari per un massacro (1967), avec Gianni Garko, sans aucun doute un des meilleurs westerns transalpins produit, réalisé et interprété à cette époque bénie du cinéma. Dans sa filmographie, se distingue aussi et surtout L’Adorable Corps de Deborah Il dolce corpo di Deborah, giallo de l’année 1968 avec Carroll Baker, Jean Sorel et George Hilton. Juste après ce dernier, Romolo Guerrieri adapte un roman de Ludovico Dentice (Macchie di belletto Des taches de peinture), avec l’aide de Franco Verucci (Big Guns Les Grands fusils de Duccio Tessari, Le Cogneur de Steno avec Bud Spencer), Alberto Silvestri (Trinita voit rouge de Mario Camus, La Prof d’éducation sexuelle de Mariano Laurenti) et Massimo D’Avak (Le Labyrinthe du sexe d’Alfonso Brescia, Si douces, si perverses d’Umberto Lenzi, Qui l’a vue mourir ? d’Aldo Lado). Il fallait au moins autant de scénaristes pour venir à bout de cette histoire tarabiscotée, qui lorgne bien évidemment sur les récits tortueux, hermétiques (pour ne pas dire chiants) de Raymond Chandler. Car si Franco Nero, ultra-classe, est aussi inattendu que formidable dans ce rôle de flic corrompu, animé par l’argent facile et mauvais comme une teigne, on finit par s’ennuyer rapidement devant Exécutions (Un detective, ou tout simplement Detective Belli aux Etats-Unis), en raison d’une multitude de personnages qui dissimulent en réalité une intrigue finalement peu emballante et trop bavarde.

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Test 4K UHD / La Balance, réalisé par Bob Swaim

LA BALANCE réalisé par Bob Swaim, disponible en Combo 4K Ultra HD + Blu-ray le 15 février 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Philippe Léotard, Nathalie Baye, Richard Berry, Maurice Ronet, Bernard Freyd, Christophe Malavoy, Jean-Paul Comart, Albert Dray, Florent Pagny, Tchéky Karyo, Sam Karmann…

Scénario : Bob Swaim & Mathieu Fabiani

Photographie : Bernard Zitzermann

Musique : Roland Bocquet

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1982

LE FILM

Mathias Palouzi, flic responsable des brigades territoriales, s’est mis en tête d’arrêter le roi de la pègre de Belleville : Roger Massina. Pour atteindre son but, un indic lui est indispensable. Quand celui qui l’informait est retrouvé assassiné, Palouzi n’a plus qu’à chercher une autre « balance ». Dédé Laffont, petit proxénète, apparaît comme le remplaçant idéal : il a un contentieux avec Massina et désire se venger.

Né en 1943 dans l’Illinois, Bob Swaim s’installe en France en 1965, où il s’inscrit à la Sorbonne, section ethnologie. Devenu un fidèle de la Cinémathèque, il commence à étudier à l’École Louis Lumière, puis devient cameraman, avant de signer trois courts-métrages, Le Journal de M. Bonnafous (1970), L’Autoportrait d’un pornographe (1972) et Vive les Jacques (1973). Il passe le cap du long-métrage en 1977 avec La Nuit de Saint-Germain-des-Prés, dans lequel Michel Galabru interprète le légendaire Nestor Burma, d’après Léo Malet, et dirige un certain Daniel Auteuil, qui faisait ses premiers pas au cinéma. Échec cinglant, le film n’attire même pas 50.000 spectateurs…1982, Bob Swaim fait son retour derrière la caméra et crée l’événement avec La Balance. Avec ses 4,2 millions d’entrées, ce polar se classe en cinquième position au box office cette année-là, derrière E.T. l’extraterrestre, L’As des as, Deux heures moins le quart avant J.C. et Le Gendarme et les Gendarmettes, et parvient à se classer devant La Boum 2, Les Misérables de Robert Hossein, Mad Max 2, le défi et Les Sous-doués en vacances. Carton plein pour La Balance, qui obtient huit nominations aux César et récolte les compressions tant convoitées de la Meilleure actrice, du Meilleur acteur et du Meilleur film. Quarante ans après son raz-de-marée, La Balance demeure une valeur sûre du film policier hexagonal. S’il reste indéniablement représentatif de son époque et si les premières minutes peuvent faire peur avec son côté nanar et kitsch, La Balance déploie ensuite un récit riche en rebondissements et déploie un éventail de personnages excellemment écrits, développés, croqués, documentés, remarquablement interprétés par Nathalie Baye, Philippe Léotard, Richard Berry, Christophe Malavoy, Jean-Paul Comart, Florent Pagny, Tchéky Karyo et bien d’autres. Si l’on a souvent loué l’importance des Ripoux de Claude Zidi, de Police de Maurice Pialat, et de L.627 de Bertrand Tavernier, sortis respectivement deux ans, trois ans et dix ans après, dans sa représentation réaliste du quotidien de la brigade des stupéfiants de Paris, La Balance posait déjà les bases, les intentions et les partis-pris. L’oeuvre de Bob Swaim était donc ce qu’on peut qualifier d’avant-gardiste, avait su saisir quelque chose d’inédit d’un genre en pleine mutation, qui allait engendrer moult ersatz, séries B et Z et même changer la donne quant aux codes des séries télévisées du genre qui reprendront le même schéma (même encore aujourd’hui) plus réaliste. La Balance est ni plus ni moins une pierre angulaire du polar français.

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Test DVD / Un héros ordinaire, réalisé par Emilio Estevez

UN HÉROS ORDINAIRE (The Public) réalisé par Emilio Estevez, disponible en DVD le 17 février 2022 chez Metropolitan Video.

Acteurs : Alec Baldwin, Emilio Estevez, Jena Malone, Taylor Schilling, Christian Slater, Che Rhymefest Smith, Gabrielle Union, Jacob Vargas, Michael K. Williams, Jeffrey Wright…

Scénario : Emilio Estevez

Photographie : Juan Miguel Azpiroz

Musique : Tyler Bates & Joanne Higginbottom

Durée : 1h55

Année de sortie : 2018

LE FILM

Après l’arrivée soudaine d’une vague de froid, la bibliothèque publique de Cincinnati devient un refuge pour de nombreuses personnes démunies ou sans-abri, menés par un certain Jackson. Cela n’est pas sans poser quelques petits problèmes de cohabitation au sein de l’établissement d’autant plus que les SDF refusent fermement de quitter les lieux. Rapidement, leur sit-in devient un acte de désobéissance qui déclenche l’arrivée de la police antiémeute qui souhaite les expulser de ce centre de loisirs…

Tiens, il était passé où Emilio Estevez ? Si son frangin Charlie Sheen a longtemps fait les choux gras de la presse people tout en trustant la première place des acteurs les mieux payés de la télévision, Emilio n’a guère fait parler de lui depuis quand ? Un quart de siècle peut-être ? Le comédien culte (né en 1962) des années 1980 d’Oustiders de Francis Ford Coppola, de La Mort en prime Repo Man d’Alex Cox, de The Breakfast Club de John Hughes, d’Étroite surveillance Stakeout de John Badham, de Young Guns de Christopher Cain (et de sa suite) et même de Maximum Overdrive de Stephen King, commencera à se faire plus rare la décennie suivante. Car à part la trilogie des Petits Champions The Mighty Ducks et à la rigueur le fendard Alarme fatale Loaded Weapon 1 de Gene Quintano, il est difficile de se remémorer Emilio Estevez sans sa coupe mulet. C’est en fait derrière la caméra qu’il s’épanouira, aussi bien à la télévision (Le Protecteur The Guardian, Cold Case : Affaires classées, Les Experts : Manhattan, Numb3rs) qu’au cinéma avec l’intéressant film choral Bobby (2006), ainsi que The Way, la route ensemble (2010), pour lequel il offre à son père Martin Sheen l’un de ses plus beaux rôles, tout en lui donnant la réplique. Huit ans après ce film, Emilio Estevez revient à la mise en scène et s’octroie le premier rôle dans Un héros ordinaire The Public, où il s’entoure d’un casting soigné, d’Alec Baldwin à Jena Malone, en passant par Christian Slater et Jeffrey Wright, sans oublier l’excellente Taylor Schilling, star de la série Orange Is the New Black. Un héros ordinaire est un film indépendant qui repose essentiellement sur sa distribution impliquée, comprenez par là que chaque acteur a accepté de baisser son cachet habituel pour y apparaître, qui ne laissera évidemment pas beaucoup de souvenirs après coup car noyé dans la masse ou dans le tout-venant. Néanmoins, il se dégage une mélancolie de The Public, durant lequel on s’attache à l’ensemble des personnages et à cette petite histoire porteuse d’un message d’entraide. S’il ne se gravera assurément pas dans les mémoires, Un héros ordinaire contient quelques scènes sympathiques et mérite qu’on y accorde une projection.

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Test Blu-ray / Illusions perdues, réalisé par Xavier Giannoli

ILLUSIONS PERDUES réalisé par Xavier Giannoli, disponible en DVD et Blu-ray le 30 mars 2022 chez Gaumont.

Acteurs : Benjamin Voisin, Cécile de France, Vincent Lacoste, Xavier Dolan, Salomé Dewaels, Jeanne Balibar, André Marcon, Louis-Do de Lencquesaing, Gérard Depardieu, Jean-François Stévenin…

Scénario : Xavier Giannoli & Jacques Fieschi, d’après le roman d’Honoré de Balzac

Photographie : Christophe Beaucarne

Durée : 2h30

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Lucien est un jeune poète inconnu dans la France du XIXème siècle. Il a de grandes espérances et veut se forger un destin. Il quitte l’imprimerie familiale de sa province natale pour tenter sa chance à Paris, au bras de sa protectrice. Bientôt livré à lui-même dans la ville fabuleuse, le jeune homme va découvrir les coulisses d’un monde voué à la loi du profit et des faux-semblants. Une comédie humaine où tout s’achète et se vend, la littérature comme la presse, la politique comme les sentiments, les réputations comme les âmes. Il va aimer, il va souffrir, et survivre à ses illusions.

L’oeuvre dense d’Honoré de Balzac a toujours inspiré le cinéma et ce depuis les débuts du septième art. Toutefois, les adaptations réalisées pour le grand écran se faisaient rares. On peut évidemment citer La Belle Noiseuse (1991) et Ne touchez pas la hache (2007) de Jacques Rivette, Le Colonel Chabert (1994) d’Yves Angelo ou bien encore La Maison Nucingen (2008) de Raul Ruiz. Le hasard du calendrier fait que deux longs-métrages se sont récemment succédés, Eugénie Grandet de Marc Dugain et surtout Illusions perdues de Xavier Giannoli. Il faut remonter à 1966 et se tourner vers la télévision pour retrouver une transposition du roman d’apprentissage Illusions perdues, une mini-série dans laquelle Yves Rénier incarnait Lucien de Rubempré. Mais c’est tout ! Illusions perdues version 2021 part déjà sur une base aussi solide qu’excitante, avec la présence derrière la caméra de Xavier Giannoli, un de nos plus précieux auteurs, qui signe ici son huitième film en près de vingt ans. Le réalisateur des Corps impatients (2003), Une aventure (2005), Quand j’étais chanteur (2006), À l’origine (2009), Superstar (2012), Marguerite (2015) et L’Apparition (2018) s’associe avec le scénariste Jacques Fieschi pour la troisième fois de sa carrière, les deux collaborateurs s’appropriant le roman original, issu de l’ensemble dit de La Comédie humaine, qui rappelons-le avait été publié en trois parties, entre 1837 et 1843, Les Deux Poètes, Un grand homme de province de Paris (sur lequel le film se concentre essentiellement) et Les Souffrances de l’inventeur. Ce triptyque, pilier important dans l’oeuvre de Balzac, devient donc un film au souffle romanesque d’une durée colossale de 2h30, sans aucun temps mort, aux dialogues renversants, à la mise en scène virtuose et magistralement interprétée par un casting extraordinaire. Avec son quasi-million d’entrées au cinéma et son triomphe récent à la dernière cérémonie des César où il a remporté sept compressions, Illusions perdues est ce qu’on peut appeler un chef d’oeuvre instantané.

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Test Blu-ray / Aline, réalisé par Valérie Lemercier

ALINE réalisé par Valérie Lemercier, disponible en DVD, Blu-ray et Édition collector limitée – Blu-ray + DVD + CD Bande originale du film le 16 mars 2022 chez Gaumont.

Acteurs : Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Danielle Fichaud, Roc Lafortune, Antoine Vézina, Pascale Desrochers, Jean-Noël Brouté, Victoria Sio…

Scénario : Valérie Lemercier & Brigitte Buc

Photographie : Laurent Dailland

Musique : Avec la voix de Victoria Sio

Durée : 2h05

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Portée par sa famille et son grand amour, la 14ème enfant d’une famille modeste Québécoise va devenir la plus grande chanteuse planétaire.

Maintes fois reporté en raison de la pandémie, Aline a pu enfin débouler sur les écrans français le 10 novembre 2021. La critique a été très élogieuse, mais on ne peut pas dire que le public ait réellement suivi avec « seulement » 1,3 million de spectateurs en bout de course, ce qui est évidemment léger si l’on tient compte des quasi-25 millions d’euros de budget que le film a coûté. Si Aline s’est sûrement bien vendu à l’étranger (y compris aux Etats-Unis), Valérie Lemercier n’aura pas réussi à retrouver l’engouement populaire qu’elle avait connu en 2005 avec Palais Royal ! (2,8 millions d’entrées). En fait, Aline laisse une drôle d’impression. Il s’agit assurément du plus grand travail derrière la caméra de la réalisatrice, l’argent se voit à l’écran, le cadre large est superbe, la photographie est du même acabit, les comédiens sont formidables, Valérie Lemercier en tête et celle-ci n’a d’ailleurs pas démérité le César de la meilleure actrice octroyé lors de la dernière cérémonie des compressions dorées. Toutefois, on ne sait pas trop quoi en penser de son film. C’est sympa, rien à redire là-dessus, mais on finit par se demander le réel intérêt de cette entreprise. En l’état, Aline est une déclaration d’amour de Valérie Lemercier à Céline Dion, sentiment et passion qui transpirent à chaque plan pour son « vrai » sujet, et même si ce biopic sort du rang grâce à la personnalité et aux partis-pris singuliers de la cinéaste, scénariste et comédienne, l’ensemble s’apparente souvent à une illustration de la page Wikipédia de la chanteuse québécoise. Mais en même temps, le film est bien mieux que ça. Bref, on ne sait pas très bien sur quel pied danser, enfin c’est compliqué…Et je compte bien découvrir moi-même à travers cette chronique, si Aline est un bon film ou non…

À la fin des années 1960, au Québec, naît Aline (inspirée de Céline Dion), quatorzième et dernier enfant de Sylvette et Anglomard Dieu. Dans cette famille où la musique est reine, Aline se découvre un véritable talent pour le chant. Le producteur de musique Guy-Claude (inspiré par René Angélil), lorsqu’il entend cette magnifique voix, n’a plus qu’une idée en tête : faire d’Aline la plus grande chanteuse au monde. Entre le soutien de sa famille et son amour avec Guy-Claude, Aline va devenir l’une des plus grandes stars internationales de la chanson.

Valérie Lemercier a toujours été une actrice et une auteure à part dans le panorama cinématographique hexagonal. Aussi à l’aise en bourgeoise en polo Lacoste (Les Visiteurs, qui lui vaudra un César) ou en tailleur Chanel (L’Opération Corned-Beef), qu’en parisienne à fleur de peau (Vendredi soir de Claire Denis, une de ses plus grandes prestations dramatiques) ou en directrice de marketing raciste (Agathe Cléry), la comédienne aura surtout étonnamment brillé en tant que second rôle au cinéma, chez Gérard Jugnot (Casque bleu), Danièle Thompson (Fauteuils d’orchestre), Gabriel Julien-Laferrière (Neuilly sa mère! et sa suite) et les deux Petit Nicolas de Laurent Tirard. Finalement, Valérie Lemercier n’a jamais été aussi bien servi que par elle-même, puisqu’elle se sera offert le rôle principal dans chacun de ses six longs-métrages en tant que cinéaste.

Dans cette fonction, elle en a fait du chemin depuis Quadrille (1997), d’après la pièce de théâtre de Sacha Guitry, qui à l’époque n’avait coûté que quatre « petits » millions d’euros, exercice de style qui avait attiré 135.000 curieux. Aline vient couronner à la fois l’actrice et la metteuse en scène. On sent que Valérie Lemercier connaît à fond (après un an de recherches très intensives) celle dont elle a décidé de raconter la vie en s’inspirant des grands épisodes de son existence, tout en livrant une œuvre de fiction, d’où le changement des prénoms et avoir ainsi la liberté de jouer comme elle le souhaite avec ses protagonistes. Et surtout, en se focalisant sur un élément, certes attendu, mais dont on ne soupçonnait pas qu’il deviendrait le sujet principal du film, l’histoire d’amour fusionnelle entre Aline et Guy-Claude Kamar, autrement dit entre Céline Dion et René Angélil. Outre l’importance accordée à la reconstitution des événements de la vie de Cé-Al-ine (énorme boulot sur les costumes, les coiffures, les décors…), cette relation devient le moteur du récit. Face à Valérie Lemercier, on découvre l’imposant Sylvain Marcel, comédien québécois, dont la ressemblance avec son modèle est parfois troublante, dont la prestation sera accompagnée d’une nomination aux César en 2022. Au-delà de ce mimétisme, et cela est d’ailleurs valable pour l’ensemble du casting, on finit par oublier « qu’un tel est la représentation de », car les « personnages » s’avèrent immédiatement attachants, la réalisatrice ayant rassemblé des acteurs du cru exceptionnels, à l’instar de Danielle Fichaud qui incarne Sylvette, la mère d’Aline, nommée cette année elle aussi pour le César de la meilleure actrice dans un second rôle.

Aline est une comédie-dramatico-romantico-musicale canado-française dont les ellipses pourront déconcerter certains fans de Céline Dion, car après la découverte du talent hors-norme de cette petite fille de 12 ans (interprétée là aussi par Valérie Lemercier grâce à la magie des effets spéciaux), tout s’enchaîne très vite durant les 90 minutes restantes. On ne s’ennuie pas une seconde, le rythme est déchaîné, comme s’il était branché sur l’énergie de son personnage principal, la B.O. mixe à la fois les tubes de la star (chantés ici par l’incroyable Victoria Sio) et ceux issus d’un juke-box élégant et racé, c’est beau à regarder, émouvant à souhait, peut-être pas aussi drôle qu’espéré, mais là encore, la cinéaste n’a pas voulu tomber dans la caricature ou la parodie. Aline est un long-métrage ambitieux et sérieux, qui montre les hauts et les bas de l’artiste qu’il dépeint, ainsi que les joies, les peines, les doutes. Tout n’est pas rose dans cette vie faite de paillettes. Dans la dernière partie (qui rappelle celle du récent A star is born de Bradley Cooper), Aline tente de concilier à la fois sa vie de famille et le « monstre » qu’elle a créé, chantant durant près de quinze ans à Las Vegas, pour se rendre compte qu’elle n’aura eu de cesse de faire l’aller-retour entre sa villa de rêve et la salle de concert, sans rien connaître d’autre que la scène et surtout le bonheur d’être avec celui qu’elle aime et ses trois enfants. C’est sur ce dernier point qu’Aline, véritable fable sensible, tendre et bienveillante, emporte finalement l’adhésion, bien au-delà de « Valérie Lemercier qui imite Céline Dion ».

Car si l’on a toujours su qu’elle était sûrement l’une de nos plus grandes actrices de comédie, beaucoup semblent avoir découvert qu’elle était aussi tout simplement une immense comédienne. J’ai donc aimé Aline.

LE BLU-RAY

Aline débarque dans les bacs en DVD, Blu-ray et même en Édition collector limitée – Blu-ray + DVD + CD Bande originale du film, grâce aux bons soins de Gaumont. Le menu principal est animé sur le légendaire I’m Alive.

On s’attendait à plus…nous ne trouvons en effet que trois featurettes de trois minutes chacune, revenant sur la genèse du projet, l’écriture du scénario, le travail sur les décors et les costumes, la préparation physique intensive, les partis-pris et les intentions de la réalisatrice, le casting, la réinterprétation de seize chansons de Céline Dion par Victoria Sio et les effets spéciaux numériques. Aux nombreuses images de tournage, s’ajoutent les interviews de Valérie Lemercier, la chef décoratrice Emmanuelle Duplay, la chef costumière Catherine Leterrier, Victoria Sio…

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

On ne saurait faire mieux. Pour son sixième long métrage, Valérie Lemercier a de nouveau jeté son dévolu sur le talentueux et éclectique chef opérateur Laurent Dailland (Marie-Francine, La Cité de la peur, Le Goût des autres). Les partis pris esthétiques originaux sont magnifiquement rendus à travers ce Blu-ray d’une folle élégance avec des couleurs saturées. Le piqué est affûté, les contrastes fabuleusement riches, les détails sont abondants aux quatre coins du cadre large comme sur les gros plans, tandis que le codec AVC consolide l’ensemble avec fermeté, y compris sur les scènes se déroulant dans la pénombre ou en intérieur.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre un mixage DTS-HD Master Audio particulièrement bluffant, surtout dans les scènes chantées, mais également dans les séquences plus calmes. En fait, toutes les scènes peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec des effets qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont présents et dynamiques. De son côté, le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. Une piste 2.0 est aussi de la partie, ainsi qu’une piste Audiodescription et les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

Crédits images : © Gaumont / Copyright RECTANGLE PRODUCTIONS/GAUMONT/TF1 FILMS PRODUCTION, DE L’HUILE/ PRODUCTIONS CARAMEL FILM INC./PCF ALINE LE FILM INC./BELGA PRODUCTIONS / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr