Test Blu-ray / Scarecrows, réalisé par William Wesley

SCARECROWS réalisé par William Wesley, disponible en Blu-ray depuis juin 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Ted Vernon, Michael David Simms, Richard Vidan, Kristina Sanborn, Victoria Christian, David Campbell, B.J. Turner, Dax Vernon…

Scénario : William Wesley & Richard Jefferies

Photographie : Peter Deming

Musique : Terry Plumeri

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

En Floride, cinq mercenaires pénètrent dans un camp militaire, dérobent la solde des soldats de la garnison s’élevant à trois millions de dollars, puis s’emparent d’un avion, prenant en otage le pilote et sa fille. Alors que l’équipage se rend au Mexique, Bert, l’un des voleurs, saute en parachute avec le butin. Le groupe part alors à sa recherche, qui les mène à une ferme abandonnée bordée d’un champ de maïs. Ils ignorent que l’endroit est infesté d’épouvantails maléfiques…

Scarecrows est à ce jour le premier des deux longs-métrages réalisés par le cubain Jose Rolando Rodriguez, qui prendra comme nom d’artiste William Wesley, qui signera donc également Route 666 (2001) avec Lou Diamond Phillips, qui sortira en DVD en France. Mais pour l’heure, c’est Scarecrows qui nous intéresse, qui sera d’ailleurs nommé en 1989 au Festival de Fantasporto. En réalité, même si cette série B est souvent très réussie et possède beaucoup de charme, les participants les plus célèbres ne sont pas devant, mais derrière la caméra, en particulier le directeur de la photographie, qui n’est autre que le grand Peter Deming. Ce dernier démarrait son illustre carrière, peu d’années avant Evil Dead 2 de Sam Raimi et ses collaborations avec David Lynch sur Lost Highway, Mulholland Drive et Twin Peaks : The Return (excusez du peu), mais aussi avec Wes Craven sur La Musique de mon coeur, Scream 2, 3 et 4. Ici, le chef opérateur tentait d’éclairer comme il le pouvait une poignée d’acteurs dans des marais paumés en Floride. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Scarecrows doit beaucoup à Peter Deming. L’image a de la gueule et passe bien les décennies, avec ce parfum forcément reconnaissable des années 1980, ce beau grain parfois appuyé, mais qui flatte les rétines des cinéphiles/ages nostalgiques des spectacles fabriqués avec les moyens du bord, efficacité, intelligence et générosité pour emporter l’adhésion encore aujourd’hui. De l’horreur, gore quand il le faut, drôle aussi avec des dialogues limite ringards (« Ce sont des démons démoniaques ! »), du fantastique, tout cela donne un savoureux mélange, qui est un peu long à décanter, mais dont l’arôme satisfera aisément les pupilles gustatives des amateurs du genre.

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Test Blu-ray / Breeders, réalisé par Tim Kincaid

BREEDERS réalisé par Tim Kincaid, disponible en Blu-ray depuis juin 2023 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Teresa Farley, Lance Lewman, Frances Raines, Natalie O’Connell, Amy Brentano, LeeAnne Baker, Matt Mitler, Adriane Lee…

Scénario : Tim Kincaid

Photographie : Arthur D. Marks

Musique : Don Great & Thomas Milano

Durée : 1h17

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

À Manhattan, plusieurs femmes sont victimes d’un violeur qui les brûle au visage avec de l’acide. Leur point commun est qu’elles sont toutes vierges. Admises au même hôpital, elles vont être soignées par le docteur Gamble Page, qui sera aidé par le détective Dale Andriotti. Le docteur Page aimerait bien trouver l’origine du produit visqueux trouvé sur les jeunes femmes et qui semble ne pas appartenir au monde terrestre…

C’est vendredi ou samedi soir, vous désirez vous scotcher devant la télé pour oublier une semaine pourrie. La qualité des programmes est forcément nullissime et ce qu’il vous faudrait c’est un petit film, très court, mettons 75 minutes, ça serait parfait, mais ce serait surtout pas mal que celui-ci soit drôle, tout en étant bien emballé, sans prise de tête et si possible avec un peu de cul ici et là. Ne cherchez plus, Breeders est exactement ce qu’il vous faut. Réalisé par Tim Kincaid, cet opus d’épouvante tourné avec trois francs six sous (on vous laisse convertir en dollars, en tenant compte de l’inflation, avant de repasser en euros) est produit par Charles Brand, qui a comme qui dirait suivi la doctrine de Roger Corman, autrement dit investir dans des films au budget microscopique, en faisant de larges économies, tout en espérant que les recettes soient ainsi les plus lucratives. Pas étonnant de constater que ce dernier ait produit plus de 400 longs-métrages en cinquante ans de carrière dont le célèbre Le Piège – Tourist Trap (1979) et Fou à tuer – Crawlspace (1986) de David Schmoeller, Ghoulies (1984) de Luca Bercovici, From Beyond: Aux portes de l’au-delà (1986) et Dolls – Les Poupées (1986) de Stuart Gordon. Autant dire que Charles Brand, lui-même réalisateur à ses heures (et qui continue encore à mettre en scène en 2023) a de la suite dans les idées et engage toute une ribambelle d’artistes désireux de percer au cinéma. Ce sera donc le cas pour Tim Kincaid, venu du monde pornographique gay, pour lequel il a signé – souvent sous le pseudo de Joe Gage – moult métrages aux titres explicites (Le Secret des routiers, Tough Guys). Pour Breeders, qu’il a par ailleurs écrit, il imagine une poignée de jeunes et belles vierges être violées par une entité extraterrestre, dans le but d’envahir le monde. Voilà. Le pitch tient en une phrase et le pire c’est que Tim Kincaid s’en sort derrière la caméra et ce en dépit de moyens faméliques. Breeders fait penser au train fantôme d’une fête foraine minable, où tous les trucs se voient à l’avance et ne font pas peur, mais devant lesquels on ne peut s’empêcher de se marrer, par nervosité, mais aussi par compassion. Un gentil ride bien sympathique où toutes les nanas se foutent à poil et sans aucune raison, à part satisfaire les bas et bons instincts des animaux que nous sommes.

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Test Blu-ray / Miranda, réalisé par Tinto Brass

MIRANDA réalisé par Tinto Brass, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 22 août 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Serena Grandi, Andrea Occhipinti, Franco Interlenghi, Andy J. Forest, Franco Branciaroli, Malisa Longo, Laura Sassi, Isabelle Illiers…

Scénario : Tinto Brass, d’après la pièce de théâtre de Carlo Goldoni

Photographie : Silvano Ippoliti

Musique : Riz Ortolani

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1985

LE FILM

Italie, début des années 1950. La superbe Miranda tient une auberge. Libertine, elle tente d’oublier son mari, supposé mort à la guerre, dans les bras des hommes de passage dans son établissement : un chauffeur, un Américain, un élu local, un ancien fasciste… Lequel d’entre eux la satisfera à la fois en tant qu’amant et comme mari ? L’heure du choix a sonné et son employé, Toni, espère bien qu’il sera l’heureux élu.

Deux ans après La Clé, Tinto Brass, conforté par son précédent succès, continue sur sa lancée et plonge toujours plus profondément dans l’érotisme avec Miranda. En s’inspirant de la pièce La Locandiera (La Belle aubergiste) de Carlo Goldoni, dont la protagoniste s’appelle Mirandoline, le réalisateur de Caligula dresse un nouveau portrait d’une autre femme libre, qui assume son existence et la dirige comme elle le souhaite, surtout sa sexualité. Après avoir renoncé à engager Stefania Sandrelli, devenue trop chère à la suite du triomphe de La Clé, Tinto Brass jette son dévolu sur Serena Grandi, qui jusqu’à présent n’avait rien fait de vraiment mémorable, en dehors d’AnthropophagousAntropophagus (1980) de Joe d’Amato et quelques apparitions en tant que « silhouette » en tant qu’infirmière, caissière, policière et (c’était alors un passage obligé) prostituée. Le cinéaste remarque ses courbes affolantes (105-60-100) et décide de lui confier le premier rôle de Miranda. Disons-le carrément, les amateurs de poils, de postérieurs proéminents et de poitrines généreuses seront aux anges, Tinto Brass ne reculant devant rien pour mettre en valeur ces trois éléments cinégéniques (et ce dès le tout premier plan), quitte à choquer certains, même si rétrospectivement, la sincérité de la démarche prend le pas sur la vulgarité. Miranda, que son auteur a toujours trouvé supérieur à La Clé, n’est certes pas aussi riche sur le plan thématique, mais n’en reste pas moins une réussite et surtout moderne dans son message féministe.

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Test Blu-ray / La Clé, réalisé par Tinto Brass

LA CLÉ (La Chiave) réalisé par Tinto Brass, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 22 août 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Stefania Sandrelli, Frank Finlay, Franco Branciaroli, Barbara Cupisti, Armando Marra, Maria Grazia Bon, Gino Cavalieri, Piero Bortoluzzi…

Scénario : Tinto Brass, d’après le roman de Jun’ichirō Tanizaki

Photographie : Silvano Ippoliti

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

Venise, début 1940, alors que l’Italie se prépare à entrer en guerre auprès du Troisième Reich, Nino Rolfe, un aristocrate libertin d’âge mur, ne parvient plus à satisfaire sexuellement Teresa, cette épouse qu’il aime aussi passionnément qu’au premier jour. Tandis que son mari note ses fantasmes dans un journal intime, Teresa dissimule de moins en moins bien son attirance grandissante pour Laszlo, le fiancé de sa fille Lisa. Bravant interdits et tabous, la belle quadragénaire entame une relation avec son futur gendre…

Pour l’ensemble de la critique, il y a eu un avant et un après La CléLa Chiave dans la carrière de Giovanni Brass dit «Tinto » (né en 1933), même si celui-ci l’a toujours réfuté, dans le sens où son quatorzième long-métrage aborde des thèmes qui parcouraient déjà quelques-uns de ses films précédents. Ce que la postérité a surtout retenu de La Clé, c’est avant tout Stefania Sandrelli, volcanique, sans doute la comédienne la plus sexy de l’âge d’or du cinéma italien après Laura Antonelli. Au-delà de son incandescente prestation, l’actrice alors âgé de 37 ans et qui possédait déjà un C.V. qui en ferait jalouser plus d’un/e (Pietro Germi, Jean-Pierre Melville, Lucio Fulci, Bernardo Bertolucci, Mario Monicelli, Sergio Sollima, Luigi Comencini, Ettore Scola, Mauro Bolognini, Sergio Corbucci et bien d’autres), se livre pour la première fois nue en intégralité à la caméra et donc aux spectateurs, mis en situation de voyeur. Car La Clé n’est pas seulement voire pas du tout une œuvre où l’on se rince l’oeil uniquement, mais où l’intellect de l’audience est aussi mise à contribution, à travers une réflexion sur le couple et la sexualité, où l’homme tente de percer le mystère de la femme par n’importe quel moyen, comme si sa vie (ou son vit, c’est selon) en dépendait. Il y a du Visconti chez Tinto Brass, l’ancien assistant de Roberto Rossellini (Inde, terre mère, Le Général de la Rovere), qui adapte le roman La Clef (La Confession impudique) de Jun’ichirō Tanizaki, par ailleurs déjà adapté en 1959 par Kon Ichikawa, à Venise, dont l’atmosphère humide et éthérée convient parfaitement au réalisateur. Furieusement érotique, marqué par des scènes extrêmement crues (une érection par ci, un gros plan sur un sexe féminin par là) et le magnétisme de Stefania Sandrelli, La Clé a marqué l’esprit des cinéphiles du monde entier et continue quarante ans après sa sortie de faire de nouveaux adeptes, tout en s’imprimant de façon indélébile sur les yeux des heureux individus qui le découvriront pour la première fois.

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Test Blu-ray / Le Monstre qui vient de l’espace, réalisé par William Sachs

LE MONSTRE QUI VIENT DE L’ESPACE (The Incredible Melting Man) réalisé par William Sachs, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 19 août 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Alex Rebar, Burr DeBenning, Myron Healey, Michael Alldredge, Ann Sweeny, Lisle Wilson, Cheryl Smith, Julie Drazen…

Scénario : William Sachs

Photographie : Willy Kurant

Musique : Arlon Ober

Durée : 1h26

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Des astronautes en mission d’exploration des anneaux de Saturne sont victimes de fortes radiations. Seul Steve West parvient à rester vivant. Hospitalisé dans le plus grand secret dans la clinique du docteur Ted Nelson, il s’échappe après avoir découvert les ravages provoqués par les radiations sur son corps. Devenu un monstre hideux qui se désagrège lentement, Steve West déambule dans la nature et massacre tous ceux qui ont le malheur de croiser sa route. Le docteur Nelson, accompagné par le général Perry, va tenter de trouver Steve West afin qu’il ne commette d’autres meurtres…

Alors celui-là il est beau. Un nanar, un grand, un vrai. Celui qui tâche, aussi bien en version originale que dans cette chère langue de Molière avec ses comédiens qui en rajoutent comme si cela ne suffisait jamais. Le Monstre qui vient de l’espace ou The Incredible Melting Man (quel titre merveilleux) est une production Samuel W. Gelfman, celui qui aura donné sa chance à Jonathan Demme (5 femmes à abattre Caged Heat, 1974), financé en grande partie le génial Cockfighter (1974) de Monte Hellman, ainsi que le célèbre Cannonball (1976) de Paul Bartel avec David Carradine. L’ancien vice-président de la United Artists (rien que ça) confie au réalisateur William Sachs, lui-même futur producteur d’Exterminator 2 et Le Leprechaun, un budget dérisoire pour tenter d’emballer Le Monstre qui vient de l’espace, qui est en fait trompeur puisqu’il s’agit d’un astronaute irradié (et donc devenu radioactif), seul rescapé d’une mission (ses moustaches l’ont peut-être protégé un temps) ayant conduit son équipe près des anneaux de Saturne. L’ensemble est prétexte pour montrer l’ancien voyageur et scientifique de l’espace se décomposer petit à petit, tandis qu’il tente de prendre la fuite pour échapper à ceux qui voudraient le cloîtrer, sans doute pour faire de lui un cobaye, et qui le poursuivent avec…un compteur Geiger. The Incredible Melting Man est une série Z où tous les acteurs rivalisent de médiocrité, pour ne pas dire de non-jeu éhonté. Mais c’est en cela que le film est très drôle, avec ses dialogues qui n’ont souvent aucun sens, ses pauvres décors redondants et son absence d’enjeux. Restent les effets spéciaux de maquillage concoctés par le maître Rick Baker (qui inspireront Rob Bottin, assistant de Baker sur le film, pour la scène du type à la peau fondue dans RoboCop), qui venait de débuter avec Schlock de John Landis et qui avait très vite enchaîné avec La Nuit des vers géants, King Kong et Star Wars. La même année que le space opera de George Lucas, le génie du latex confectionnait cet être dégoulinant et repoussant. De ce point de vue-là, cela fonctionne encore très bien, le final est d’ailleurs particulièrement dégueulasse et semble avoir inspiré Street Trash sous certains aspects. Quant à savoir si cela sauve Le Monstre qui vient de l’espace du marasme…même si la photographie de Willy Kurant, oui oui, le chef opérateur de Je t’aime, moi non plus de Serge Gainsbourg, de Masculin féminin de Jean-Luc Godard, de Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat et Le Départ de Jerzy Skolimowski est loin d’être mauvaise.

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Test Blu-ray / Les Tueurs de l’éclipse, réalisé par Ed Hunt

LES TUEURS DE L’ÉCLIPSE (Bloody Birthday) réalisé par Ed Hunt, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 19 août 2023 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Lori Lethin, Melinda Cordell, Julie Brown, Joe Penny, Bert Kramer, K.C. Martel, Elizabeth Hoy, Billy Jayne

Scénario : Ed Hunt & Barry Pearson

Photographie : Stephen L. Posey

Musique : Arlon Ober

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 1981

LE FILM

Une nuit d’éclipse, trois femmes de la même localité de Californie accouchent simultanément de trois bébés en pleine forme. Baptisés Debbie, Curtis et Steven, ils se préparent à fêter leur dixième anniversaire à leur manière. Comme poussés par une force aussi puissante que maléfique, ils éliminent méthodiquement ceux qui ont le tort de leur déplaire. Entre notamment une flèche dans l’œil, une balle dans le coeur et des coups de pelle, ils s’en prennent surtout aux adultes…

Les thrillers avec des enfants tueurs sont plutôt rares. Surtout les bons. Quand on évoque ce sous-genre horrifique, on pense en premier lieu à La Malédiction (1976) de Richard Donner, chef d’oeuvre qui permettra au réalisateur de se voir offrir Superman deux ans plus tard. Citons aussi en vrac Les Enfants du maïs (1994), Dorothy (2008), We Need to Talk About Kevin (2011), Le Village des damnés (1960 et le remake de John Carpenter en 1995), Les Révoltés de l’an 2000 (1976), Les Innocents (1961), The Children (2009) et le méconnu, mais remarquable Attention, les enfants regardent (1978) de Serge Leroy, avec Alain Delon, chasseur devenant la proie de gamins froids comme la mort. Les Tueurs de l’éclipse est un film d’épouvante à la frontière du fantastique, où deux garçons et une fille nés au même moment durant une éclipse solaire, se retrouvent dépourvus de conscience en raison d’un alignement spécifique des planètes et se mettent à tuer leur entourage, ainsi que ceux qu’ils trouvent tout simplement indésirable. Réalisé par un certain Ed Hunt, qui avait signé L’Invasion des soucoupes volantesStarship Invasions en 1977, avec Christopher Lee et Robert Vaughn, Les Tueurs de l’éclipseBloody Birthday surfe sur la vague du slasher alors à la mode, s’avère un opus qui fait froid dans le dos et ce grâce à une très solide distribution menée par trois jeunes acteurs épatants qui campent les effrayants assassins du film. La tension est maintenue du début à la fin, la mise en scène est élégante et prouve qu’Ed Hunt en avait sous le capot, la photographie de Stephen L. Posey (Vendredi 13 – Chapitre 5 : Une nouvelle terreur, Slumber Party Massacre), ainsi que la composition d’Arlon Ober (Le Monstre qui vient de l’espace, le génial Eating Raoul de Paul Bartel) sont très inspirées (même si le second n’hésite pas à piocher chez John Williams et Bernard Herrmann), bref, c’est du tout bon et cela a étonnamment bien vieilli.

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Test Blu-ray / Les Anges du mal 2 – Reform School Girls, réalisé par Tom DeSimone

LES ANGES DU MAL 2 (Reform School Girls) réalisé par Tom DeSimone, disponible en Blu-ray le 14 juin 2023 chez Extralucid Films.

Acteurs : Linda Carol, Wendy O. Williams, Pat Ast, Sybil Danning, Charlotte McGinnis, Sherri Stoner, Denise Gordy, Laurie Schwartz, Tiffany Helm, Darcy DeMoss…

Scénario : Tom DeSimone, Daniel Arthur Wray & Jack Cummins

Photographie : Howard Wexler

Musique : Dan Siegel

Durée : 1h34

Année de sortie : 1986

LE FILM

Jennifer Williams qui a raté un hold-up vient de faire connaissance, dans le fourgon qui la conduit dans une maison de redressement, de deux futures co-détenues. Condamnée à tort, il y a la claustrophobe et fragile Lisa et une récidiviste, Nicky. À Pridemore, Charlie, une détenue belliqueuse, règne en maître en propageant la terreur par ses méthodes…

WIP, ou Women In Prison, sous-genre qui fait appel aux bas instincts des spectateurs mâles. Le cinéaste Jess Franco aura bien exploité cette recette à travers des films comme 99 femmes, Des femmes pour le bloc 9 Frauen für Zellenblock 9 ou bien encore Quartier de femmes Los amantes de la isla del diablo. La trame de Reform School Girls de Tom DeSimone (Hell Night) reprend les mêmes ingrédients, à savoir des prisonnières qui subissent des sévices dégradants et qui décident à un moment donné de se rebeller, dans l’espoir de se sortir de leurs conditions grâce au soutien d’une psychologue compréhensive, prête à affronter l’institution. D’ailleurs, le film qui nous intéresse aujourd’hui paraît s’être grandement inspiré de l’oeuvre de l’ami Jesús. Tom DeSimone avait déjà « tâté » du WIP avec Prison Girls, film classé X emballé en relief en 1972, sur lequel il avait débarqué une semaine avant le début des prises de vue pour remplacer celui qui devait à la base le mettre en scène. S’il reniera ce premier coup d’essai dans le genre, cela ne sera pas le cas pour Quartier de femmesThe Concrete Jungle (1982), avec l’ex-Bond Girl Jill St. John (Les Diamants sont éternels) et surtout Reform School Girls, étrangement édité en France sous le titre Les Anges du mal 2 ou Very Bad Girls, qui restera le film préféré de sa carrière. Hautement divertissant, celui-ci vaut le coup d’oeil pour sa distribution quasiment intégralement féminine, menée par la magnifique Linda Carol, qui partage l’affiche avec Wendy O. Williams, la chanteuse frappadingue du groupe The Plasmatics. Complètement survoltée, elle vole facilement la vedette dans Reform School Girls dans le rôle de Charlie, qui dirige un groupe de filles qui lui sont fidèles et à qui elle offre une protection contre quelques câlins et léchouilles. Les fans de cinéma d’exploitation vont adorer !

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Test Blu-ray / Cop Secret, réalisé par Hannes Þór Halldórsson

COP SECRET (Leynilögga) réalisé par Hannes Þór Halldórsson, disponible en Blu-ray le 10 mai 2023 chez Extralucid Films.

Acteurs : Auðunn Blöndal, Egill Einarsson, Sverrir Þór Sverrisson, Steinunn Ólína Þorsteinsdóttir, Björn Hlynur Haraldsson, Vivian Ólafsdóttir, Rúrik Gíslason, Steinþór Hróar Steinþórsson…

Scénario : Nína Petersen, Hannes Þór Halldórsson & Sverrir Þór Sverrisson, d’après une histoire originale d’Auðunn Blöndal, Egill Einarsson & Hannes Þór Halldórsson

Photographie : Elli Cassata

Musique : Kristján Sturla Bjarnason

Durée : 1h35

Année de sortie : 2021

LE FILM

Pour élucider une curieuse série de braquages où rien n’est dérobé, un « super flic » de Reykjavik, téméraire mais en pleine remise en question, se retrouve à devoir faire équipe avec un nouveau partenaire, un mec stylé, aisé et particulièrement libéré.

Le nom de Hannes Þór Halldórsson pourrait éventuellement dire quelque chose à certains d’entre vous, du moins aux passionnés de football. En effet, le réalisateur de Cop Secret n’est autre que l’ancien gardien de l’équipe nationale d’Islande, sélectionné près de 80 fois et qui a participé à l’Euro 2016, ainsi qu’à la Coupe du Monde de 2018 durant laquelle il avait arrêté un penalty de Lionel Messi. Avant de devenir sportif professionnel, Hannes Þór Halldórsson, passionné par le cinéma, se prédestinait à devenir cinéaste. Son rêve devient enfin réalité, puisqu’en 2021 il met en scène son premier long-métrage Leynilögga, que l’on peut traduire par « Flic Infiltré », que la distribution internationale aura finalement rebaptisé Cop Secret. Un buddy movie qui rend hommage au genre des années 1980-90, le tout largement influencé par le Hot Fuzz d’Edgar Wright et Bad Boys de Michael Bay. On imagine que le budget n’était pas énorme (apparemment, cela équivaudrait à 0,03 % de la production de Fast & Furious 9), surtout vu la qualité des effets spéciaux avec ses explosions et le sang confectionnés en mauvaises images numériques, mais il se dégage une vraie énergie contagieuse de ce Cop Secret, qui s’amuse à prendre tous les clichés attendus, à les triturer, au point de faire de son tandem de flics burnés, deux mecs qui tombent amoureux l’un de l’autre dans le feu de l’action. C’est barré, pas franchement original, mais l’ensemble est prometteur et les acteurs assurent le spectacle du début à la fin.

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Test Blu-ray / Voeux sanglants, réalisé par Larry Stewart

VOEUX SANGLANTS (The Initiation) réalisé par Larry Stewart, disponible en Blu-ray le 10 mai 2023 chez Extralucid Films.

Acteurs : Vera Miles, Clu Gulager, Daphne Zuniga, James Read, Marilyn Kagan, Robert Dowdell, Patti Heider, Frances Peterson, Hunter Tylo…

Scénario : Charles Pratt Jr.

Photographie : George Tirl

Musique : Gabriel Black & Lance Ong

Durée : 1h37

Année de sortie : 1984

LE FILM

La jeune Kelly, qui appartient à une confrérie à l’université, est soumise à un rite d’initiation : avec d’autres membres, elle doit pénétrer de nuit dans un magasin mais, entrés illégalement, ils réalisent qu’ils ne peuvent plus en sortir. Un tueur commence alors à les éliminer un par un…

Novembre 1984, Les Griffes de la nuitA Nightmare on Elm Street de Wes Craven est un événement planétaire. Les slashers sortis la même année avant ou après auront du mal à retenir l’attention des spectateurs, de la critique et à passer à la postérité, à part peut-être Vendredi 13 : Chapitre final de Joseph Zito, le quatrième épisode de la saga. Pourtant, six mois auparavant, sortait un digne représentant du genre, un certain The Initiation, édité en France sous le titre Voeux sanglants, réalisé par Larry Stewart. Celui-ci aura passé son temps sur les plateaux hollywoodiens à jouer le figurant de service (comme dans Alerte aux marines d’Edward Ludwig) dans les années 1940-50, avant de travailler comme superviseur des dialogues, puis en tant que metteur en scène, officiant à la télévision sur de multiples séries comme Super Jaimie, L’Incroyable Hulk, Drôles de dames, L’île fantastique et Buck Rogers. Voeux sanglants sera sa seule et unique incursion cinématographique, sur laquelle il atterrit d’ailleurs suite au renvoi du premier réalisateur, Peter Crane, qui après avoir emballé les séquences se déroulant dans l’hôpital psychiatrique, est remercié par les producteurs, qui trouvent que monsieur joue trop à l’artiste et ne va pas assez vite à leur goût. Voeux sanglants est un divertissement aux effets sans doute attendus, mais qui vaut sacrément le détour, d’une part pour sa solide distribution (cela fait du bien de voir des jeunes acteurs inconnus bien jouer, ce qui n’était pas le cas dans tous les slashers qui pullulaient sur les écrans), d’autre part pour ses idées visuelles ou scénaristiques, qui nous font nous accrocher à notre siège jusqu’au twist. Une sympathique découverte.

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Test Blu-ray / Vaincre ou mourir, réalisé par Paul Mignot & Vincent Mottez

VAINCRE OU MOURIR réalisé par Paul Mignot & Vincent Mottez, disponible en DVD & Blu-ray le 25 mai 2023 chez Puy du Fou Films.

Acteurs : Hugo Becker, Rod Paradot, Gilles Cohen, Grégory Fitoussi, Constance Gay, Jean-Hugues Anglade, Francis Renaud, Dorcas Coppin…

Scénario : Vincent Mottez

Photographie : Alexandre Jamin

Musique : Nathan Stornetta

Durée : 1h39

Année de sortie : 2023

LE FILM

1793. Voilà trois ans que Charette, ancien officier de la Marine Royale, s’est retiré́ chez lui en Vendée. Dans le pays, la colère des paysans gronde : ils font appel au jeune retraité pour prendre le commandement de la rébellion. En quelques mois, le marin désœuvré devient un chef charismatique et un fin stratège, entraînant à sa suite paysans, déserteurs, femmes, vieillards et enfants, dont il fait une armée redoutable car insaisissable. Le combat pour la liberté ne fait que commencer…

On en entendu des vertes et des pas mûres sur Vaincre ou mourir, la première production cinématographique du Puy du Fou, inspirée par le spectacle Le Dernier Panache, triomphe du parc vendéen en 2016, tirée du combat de François-Athanase Charette de La Contrie, figure majeure de la guerre de Vendée. La presse de gauche s’est délectée à le traîner dans la boue, tandis que Cnews, Valeurs actuelles et consorts se pâmaient devant. Il en faut pour tous les goûts et loin de nous l’idée de nous prétendre historien pour parler oui ou non de respect des faits réels. Nous ne jugerons Vaincre ou mourir qu’en tant que long-métrage à part entière et donc comme divertissement. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat est très mauvais…Si l’on devait faire une critique rapide du style Reader’s Digest, on pourrait résumer ainsi « Félicitations à Hugo Becker, qui a réussi ses scènes a cheval malgré son balai bien enfoncé dans le fondement dans Vaincre ou mourir. Nous ne sommes pas loin de Vercingétorix avec Cri-Cri Lambert et c’est la première fois que nous avons eu l’impression de visionner un film réalisé en Audiodescription. Il s’agit d’un reportage XL France 3 région au montage épileptique avec des beaux costumes piétinés dans la boue, le tout sur fond de musique de Fort Boyard ». C’est assez clair ? On peut en parler un peu plus longuement plus bas si vous le désirez, mais l’essentiel est dit.

Vendéens, Vendéennes !

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