Chronique du DVD / La Dernière orgie du IIIeme Reich, réalisé par Cesare Canevari

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LA DERNIERE ORGIE DU IIIeme REICH (L’ultima orgia del III Reich) réalisé par Cesare Canevari, disponible en DVD le 4 octobre 2016 chez Artus Films

Acteurs : Adriano Micantoni, Daniela Poggi, Maristella Greco, Fulvio Ricciardi, Antiniska Nemour, Caterina Barbero

Scénario : Cesare Canevari, Antonio Lucarella

Photographie : Claudio Catozzo

Musique : Alberto Baldan Bembo

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Pendant la guerre, la jolie Lise est envoyée dans un camp de concentration. Le commandant du camp, Conrad Von Starke, succombe à son charme et commence à entretenir une relation de maître à esclave avec elle. Capable d’endurer la souffrance, Lise subit les jeux de domination du SS de plus en plus cruels et sadiques. Quelques années après la fin de la guerre, les deux retournent dans le camp, afin de se remémorer ainsi des souvenirs troubles et malsains.

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Amis du cinéma déviant, bonjour ! La Dernière orgie du IIIème Reich est un des films « emblématiques » du sous-genre du film d’exploitation décrié appelé nazisploitation. Au début des années 1970, le cinéma Bis italien a trouvé un nouveau filon suite aux succès des Damnés de Visconti, de Salò ou les 120 Journées de Sodome de Pasolini, de Portier de nuit de Liliana Cavani et de Madame Kitty de Tinto Brass. Pour le meilleur pour les producteurs, mais surtout pour le pire pour les spectateurs et les critiques. En 1975, Ilsa, la louve des SS de Don Edmonds avec la très « émouvante » Dyanne Thorne dans le rôle principal pose les bases de ce genre éphémère, très vite récupéré par les italiens à qui rien ne fait peur. Toutefois, La Dernière orgie du IIIème ReichL’Ultima orgia del III Reich, également connu en France sous le titre Des filles pour le bourreau ou bien encore Bourreaux SS, fait partie du dessus du panier et s’avère un film tout à fait réussi dans le (sous) genre.

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Réalisé par Cesare Canevari (1927-2012), metteur en scène de Moi, Emmanuelle (1969), Parties déchaînées (1976) et surtout de Matalo, son chef d’oeuvre réalisé en 1970, cet opus n’est pas aussi irresponsable ou en roue libre comme pouvait l’être par exemple Holocauste nazi (Armes secrètes du IIIe Reich). On y retrouve les mêmes éléments indispensables, autrement dit des scènes sulfureuses durant lesquelles des nazis sont montrés en train de torturer leurs victimes, commettre des actes criminels, des viols, dans des décors souvent dépouillés supposés refléter des camps de concentration. Quelques années après la Seconde guerre mondiale, Conrad von Starke (Adriano Micantoni) arpente les ruines d’un camp d’extermination. Il doit y rencontrer Lise Cohen (Daniela Poggi), une ancienne détenue, qui jadis par son témoignage, a permis à Conrad d’échapper à la peine capitale. Ils font l’amour, et des souvenirs reviennent en mémoire à Lise, à l’époque où Conrad, officier SS, traitait Lisa comme son esclave sexuelle.

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Après une citation de Nietzsche en introduction, le film déroule tranquillement son récit. Une caméra embarquée dans une voiture place le spectateur à la place du mort, tandis que certains témoignages en voix-off, visiblement issus du Procès de Nuremberg, présentent les personnages Conrad Von Starker et de Lise. Le premier a été le bourreau de la seconde, prisonnière juive qui a subi toutes les brimades possibles et imaginables, mais la déclaration de Lise a blanchi Von Starker, qui échappe alors à la prison. Il a pu être réintégré dans la société, mais le souvenir de Lise demeure encore vif. Les deux ont visiblement décidé de se revoir, sur les lieux mêmes qui ont vu naître leur étrange relation.

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La Dernière orgie du IIIème Reich se compose de flashbacks et enchaîne les scènes érotiques et surtout d’humiliations. Certaines séquences sont largement déconseillées aux âmes sensibles, notamment une prisonnière suspendue et trempée dans de la chaux vive, ou bien encore celle – absolument repoussante – du banquet, à base d’aliments issus des corps des prisonniers exterminés, ici un fœtus. Même chose pour la scène de l’orgie qui s’ensuit qui voit les hôtes flamber au cognac une prisonnière en guise de dessert, avant de copuler près du corps calciné.

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La nazisploitation est un sous-genre tellement étrange et glauque, malsain, vicieux et provocateur, mais qui n’a aucune autre prétention que de « divertir » les spectateurs. La Dernière orgie du IIIème Reich ne laisse pas indifférent et n’est sûrement pas un navet, grâce à une solide interprétation, et encore moins un nanar avec une mise en scène tendue et appliquée, une partition soignée d’Alberto Baldan Bembo et une photographie inspirée de Claudio Catozzo.

LE DVD

Le DVD de La Dernière orgie du IIIème Reich, édité chez Artus Films, repose dans un boîtier Amaray classique. La jaquette, estampillée Guerre et barbarie, est très attractive avec un visuel clinquant. Le menu principal est fixe et musical.

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Aucune présentation de La Dernière orgie du IIIème Reich au programme ! Néanmoins, les spectateurs désireux d’en savoir plus sur le genre de la nazisploitation, pourront se reporter sur celle de Christophe Bier présente sur le DVD de Holocauste nazi (Armes secrètes du IIIe Reich).

En revanche, Artus Films propose une fin alternative (5’) durant laquelle – ATTENTION SPOILERS – Lise se relève après avoir assassiné Von Starker. Elle laisse le corps aux bons soins de l’homme aux tics aperçu au début du film, et sort en regardant la cheminée du camp qui crache une fumée noire.

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Cette section se clôt sur un diaporama de photos et d’affiches d’époque et de plusieurs bandes-annonces.

L’Image et le son

Le master 1.77 d’origine (16/9 compatible 4/3) est correct. Du moins le confort de visionnage est suffisant malgré des points blancs, de nombreux fourmillements, des griffures et autres rayures verticales. Les couleurs sont fanées, certains plans flous, mais étrangement, l’état de la copie accentue le malaise distillé par le film.

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La version française est sourde, ou au contraire parfois trop aigüe au point d’irriter les tympans. La piste italienne s’en sort bien mieux avec une plus grande clarté des voix et des effets annexes. Certains passages au doublage perdu passent directement en version originale sous-titrée en français.

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Crédits images : © Artus Films / Captures : Franck Brissard

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