Test Blu-ray / Michaël Gregorio – J’ai dix ans, réalisé par François Goetghebeur

MICHAËL GREGORIO – J’AI DIX ANS réalisé par François Goetghebeur, disponible en DVD et Blu-ray le 14 novembre 2017 chez Universal Pictures

Spectacle écrit par Michaël Gregorio, Arnaud Lemort, Laurent Ruquier

Durée : 2h02

Enregistré les 15 et 16 décembre 2017 (AccorHotels Arena)

LE SPECTACLE

Pour fêter ses 10 ans de scène avec son équipe, Michaël Gregorio revient avec un spectacle-événement inédit et festif. Pour l’occasion, Michaël a fait les choses en grand : les meilleurs moments de ses 3 premiers spectacles revisités par une scénographie innovante, des sketches inédits, des nouvelles voix, des surprises et des guests…

Voilà déjà dix ans que l’imitateur et chanteur Michaël Gregorio, découvert en 2001 dans l’émission Graine de star (qu’il a remporté deux fois), sillonne les routes de France avec ses excellents musiciens. Né en 1984 à Mulhouse, le jeune artiste a su immédiatement conquérir l’Hexagone avec ses performances vocales souvent hallucinantes, devenant ainsi le chaînon manquant entre le québécois André-Philippe Gagnon et Laurent Gerra. Mais Michaël Gregorio va bien au-delà puisqu’il compte à son actif une multitude d’interprètes anglo-saxons. Et pour ces dix ans de tournée, toute cette équipe a voulu se faire plaisir, au point d’investir Bercy…euh…l’AccorHotels Arena les 15 et 16 décembre 2016, plein à craquer.

Au programme ? Des dizaines de voix : Mick Jagger, Alain Souchon, Johnny Hallyday, Vincent Delerm, Jacques Brel, Stromae, Charles Aznavour, Maître Gims, Prince, Shakira, Francis Cabrel, Christophe Maé, Grands Coprs Malade, les Bee Gees, Michel Berger, Blur, Radiohead, Ricky Martin, Aqua, Reel 2 Real, Nightcrawlers, Los Del Rio, Ray Charles, Billie Holiday, Louis Armstrong, Luciano Pavarotti, Michael Jackson, Michel Sardou, Vianney, Gérald de Palmas, Julien Doré, les Village People, Elvis Presley, Michel Polnareff, Mike Brandt, Christophe Willem, Freddie Mercury, Jean-Jacques Goldman, Mika, Bono, David Bowie, Bruno Mars, Philippe Katerine et bien d’autres encore.

Survolté, un peu trop sans doute parfois au point que cela peut parfois irriter, Michaël Gregorio réalise ici le spectacle de ses rêves. Il se fait plaisir en jouant de la guitare électrique, de la batterie, du piano, en faisant de nombreuses références à ses films préférés (Retour vers le futur notamment), en criant toutes les dix minutes « Bercyyyyyyyyy », comme si lui-même n’en revenait pas d’être là, avant de se jeter littéralement dans la foule en guise de final…et de s’envoler au-dessus des spectateurs. Comme très souvent dans ce genre d’évènement, la vedette a convié d’autres chanteurs (Universal) qu’il imite d’ailleurs à la perfection et avec lesquels il réalise quelques duos. Dommage que ces invités « prestigieux » répondent au nom de Pascal Obispo (vêtu en Reine des Neiges), Dave, Grégoire, Vianney et Christophe Willem, qui pour la plupart passent déjà pour des caricatures au premier degré.

S’il atteint souvent les sommets dans ses numéros, à l’instar du Diego interprété par Michel Berger et Johnny Hallyday (probablement la meilleure imitation chantée de ce dernier), du trio Charles-Holiday-Armstrong (frissons garantis), le Qui a tué Grand-maman de Michel Polnareff ou bien encore Freddie Mercury sur Love of my life, le spectacle pâtit de textes ou de détournements vraiment pauvres (Vanino à la place de Vanina…), redondants et mal écrits, surtout que Gregorio n’imite quasiment pas de voix « parlées ». A tel point que l’on en devient pressé de passer d’une chanson à l’autre, pour s’amuser des « rencontres » singulières comme Charles Aznavour qui chante (avec auto-tune) Bella de Maître Gims, Brel qui entonne Papaoutai, Shakira (hilarant) qui interprète Je l’aime à mourir avec Francis Cabrel, Grand Corps Malade qui déclame Stayin’ Alive.

Heureusement, la qualité est bel et bien présente et ce spectacle de plus de deux heures démontre que Michael Gregorio est un très grand artiste et l’on reste bluffé par le coffre, la pureté et la portée de sa voix. Il a donc encore largement le temps de trouver de vrais auteurs, ce qui lui manque indéniablement aujourd’hui.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Michaël Gregorio – J’ai dix ans, disponible chez Universal Pictures, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur quelques extraits du spectacle. C’est devenu plutôt récurrent, l’artiste détourne d’entrée de jeu le logo Universal.

L’éditeur joint un documentaire (31’) sur la préparation de l’équipe pour le double-show à Bercy, constitué d’images des répétitions avec les musiciens et les guests, de la séance maquillage (5 heures !) pour le prologue où Michaël Gregorio se fait interviewer pour ses 80 ans par Michel Drucker (qui n’a pas pris une ride en 2064), l’entraînement physique pour l’envol final, sans oublier les propos de tout ce beau monde, aussi impressionnés qu’excités à l’idée de se produire dans une salle immense. Un petit tour sympathique dans les coulisses.

L’Image et le son

La définition s’avère quasi-irréprochable. Les couleurs bigarrées et chatoyantes sont magnifiquement restituées, l’artiste se découpe sans mal du fond, le relief est omniprésent et le piqué incisif. Les noirs sont denses, les jeux de lumières resplendissants et le cadre large fourmille de détails. Le spectacle filmé en HD trouve évidemment en Blu-ray un écrin parfait et offre de fabuleuses conditions de visionnage.

N’hésitez pas à opter directement pour la piste DTS-HD Master Audio 5.1 qui vous donnera l’impression d’assister au spectacle de Michaël Gregorio comme si vous étiez assis au milieu de Bercy. La batterie, les percussions, les basses, les guitares sont idéalement spatialisées, le caisson de basses répond à l’appel, les arrières exsudent les applaudissements et les rires, la balance frontale est saisissante et la voix de l’imitateur solidement plantée sur la centrale. La DTS-HD Master Audio 2.0 est évidemment plus « plate » puisque tout repose sur les voies avant, mais le spectacle acoustique est garanti. L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Universal Pictures / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr