Test Blu-ray / Douce nuit, sanglante nuit, réalisé par Charles E. Sellier Jr.

DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT (Silent night, Deadly night) réalisé par Charles E. Sellier Jr, disponible en Édition Collector Blu-ray + 2 DVD + Livret le 7 décembre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Lilyan Chauvin, Gilmer McCormick, Toni Nero, Robert Brian Wilson, Britt Leach, Nancy Borgenicht, Linnea Quigley, Leo Geter…

Scénario : Michael Hickey, d’après une histoire originale de Paul Caimi

Photographie : Henning Schellerup

Musique : Perry Botkin Jr.

Durée : 1h19

Année de sortie : 1984

LE FILM

C’est l’histoire terrifiante de Billy Chapman. Traumatisé par le viol et le meurtre de ses parents lors d’un réveillon de Noël, le petit Billy est recueilli dans un orphelinat dirigé par des nonnes sadiques qui vont le brutaliser pendant des années. Devenu adolescent, Billy doit se déguiser en Père Noël pour le réveillon et cela va déclencher chez lui une fureur dévastatrice et sanglante : il croit avoir pour mission de tuer les méchants.

Si vous n’avez pas encore fait votre lettre au Père Noël, alors n’hésitez pas à ajouter le Blu-ray de Douce nuit, sanglante nuit à votre liste de cadeaux. Que voilà un beau et bon slasher ! Silent Night, Deadly Night (ou Du sang dans les souliers pour certaines diffusions TV) a subi de très violentes critiques lors de sa sortie éphémère aux États-Unis, de la part de celles et ceux qui défendaient activement la figure pacifique, altruiste et bienveillante du Papa Noël. En l’état, le film de Charles E. Sellier Jr. (1943-2011) demeure extrêmement sympathique et repose surtout sur un scénario malin, qui trouve ce parfait équilibre entre les scènes d’horreur et la psychologie de son personnage principal. Profitant d’un large buzz suite aux plaintes et manifestations qui fleurissaient devant les cinémas qui “osaient” projeter Douce nuit, sanglante nuit, celui-ci parviendra à engranger plus de billets verts lors de sa première semaine de diffusion, que son concurrent direct sorti le même jour, un certain A Nightmare on Elm Street ou Les Griffes de la nuit dans nos contrées. Mais nous sommes chez l’Oncle Sam et les revendications diverses des associations parentales ont réussi à prendre le dessus, tuant dans l’oeuf le succès de Silent Night, Deadly Night qui aurait pu être bien plus conséquent. Aujourd’hui, cet opus reste une référence et s’avère bien plus convaincant que Christmas Evil de Lewis Jackson, sorti quatre ans auparavant et avec lequel il possède de nombreux points communs, dont le fait de faire du Père Noël un tueur impitoyable distribuant les châtiments à ceux qui n’auraient pas été sages durant l’année. Une excellente (re)découverte.

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Test Blu-ray / Audrey Rose, réalisé par Robert Wise

AUDREY ROSE réalisé par Robert Wise, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 21 novembre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Marsha Mason, Anthony Hopkins, John Beck, Susan Swift, Norman Lloyd, John Hillerman, Robert Walden, Philip Sterling…

Scénario : Frank De Felitta, d’après son roman

Photographie : Victor J. Kemper

Musique : Michael Small

Durée : 1h48

Année de sortie : 1977

LE FILM

Janice et Bill Templeton forment avec leur fille Ivy une famille heureuse et sans histoire… jusqu’au jour où un mystérieux étranger se met à les suivre partout où ils vont. L’inconnu finit par leur proposer un rendez-vous et leur révéler qu’Ivy serait la réincarnation de sa propre fille, morte onze ans plus tôt…

C’est toujours une joie immense pour le cinéphile que de parcourir l’oeuvre éclectique et prolifique de Robert Wise et ce dans tous les sens. Car passer de La Malédiction des hommes-chats à Star Trek, le film, en passant par Né pour tuer, Le Mystère Andromède, Nous avons gagné ce soir, La Mélodie du bonheur, Le Jour où la Terre s’arrêta et La Maison du diable revient à traverser près de quarante ans de cinéma, le réalisateur ayant officié dans tous les genres, surfé sur toutes les tendances et les goûts des spectateurs à un moment précis. C’est encore une fois le cas pour Audrey Rose, l’antépénultième film du cinéaste. Dans les années 1970, l’épouvante à l’écran change de forme et les partis-pris sont plus frontaux. Déferlent alors dans les salles Les Dents de la mer, Suspiria, Massacre à la tronçonneuse, Carrie au bal du diable, Ne vous retournez pas, La Dernière maison sur la gauche…Puis arrivent L’Exorciste The Exorcist (1973) et La Malédiction The Omen (1976), qui s’attaquent à un sujet disons tabou en plaçant un enfant au centre de l’horreur. Le producteur Joe Wizan, à qui l’on doit l’exceptionnel Jeremiah Johnson de Sydney Pollack, le très efficace Carnage – Prime Cut de Michael Ritchie et Junior Bonner : Le Dernier Bagarreur de Sam Peckinpah souhaite profiter de l’engouement du public pour les histoires fantastiques et surnaturelles et jette son dévolu sur le roman Audrey Rose de Frank De Felitta (La Bataille pour Anzio, L’Emprise), dont il obtient les droits, en échange de la participation de l’auteur à la production, mais aussi comme adaptateur de son propre livre, qui serait par ailleurs inspiré d’un fait divers authentique. S’il n’a pas et n’aura jamais le prestige des monuments susmentionnés, Audrey Rose ne démérite pas et contient son lot d’émotions fortes, psychologiques surtout, le film étant avant tout un drame sur un deuil impossible et sur l’acceptation de forces extraordinaires. Un opus élégant, émouvant, éprouvant même, concocté par l’un des plus grands artisans du cinéma américain.

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Test Blu-ray / Casino Royale, réalisé par John Huston, Kenneth Hughes, Val Guest, Robert Parrish & Joe McGrath

CASINO ROYALE réalisé par John Huston, Kenneth Hughes, Val Guest, Robert Parrish & Joe McGrath, disponible en Édition Blu-ray + DVD + DVD bonus + livre – Boîtier Mediabook le 18 octobre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Peter Sellers, Ursula Andress, David Niven, Orson Welles, Joanna Pettet, Daliah Lavi, Woody Allen, Deborah Kerr, William Holden, Charles Boyer, John Huston, Kurt Kasznar, George Raft, Jean-Paul Belmondo, Terence Cooper, Barbara Bouchet, Jacqueline Bisset…

Scénario : Wolf Mankowitz, John Law & Michael Sayers

Photographie : Jack Hildyard

Musique : Burt Bacharach

Durée : 2h11

Date de sortie initiale : 1967

LE FILM

Sir James Bond se repose dans son château d’Ecosse. C’est alors que les quatre chefs secrets des grandes puissances le supplient d’accomplir une dernière mission. Pour le convaincre, ils font sauter sa demeure. Le grand Bond se décide alors à agir et à démasquer celui qui fait peser une terrible menace sur le monde.

Passer en revue le pourquoi du comment le producteur Charles K. Feldman a pu obtenir les droits d’adaptation de la première aventure de James Bond écrite par Ian Fleming sera non seulement long, voire interminable, pas obligatoirement passionnant. Mais il est important de noter que Casino Royale, édité au Royaume-Uni en 1953 – il faudra attendre 1960 pour la première traduction française, infidèle et incomplète, qui sortira sous le titre Espions, faites vos jeux – avec un succès foudroyant avait connu une première transposition, non pas au cinéma, mais pour le petit écran, dès l’année suivante sur la chaîne CBS. Dans cet épisode de la série intitulée Climax !, filmé et diffusé en direct, l’américain Barry Nelson est donc le premier à incarner James Bond, « américanisé » pour l’occasion, puisqu’il devient ici un agent de la CIA, tandis que Clarence Leiter (et non pas Felix) est lui un agent britannique au service de sa Majesté. Un téléfilm de 50 minutes, divisé en trois actes, permettant ainsi un changement de décor durant les publicités. 1962, hit inattendu de James Bond 007 contre Dr No, 1963, grand succès de Bons baisers de Russie, 1964, triomphe de Goldfinger, 1965, phénomène mondial d’Opération Tonnerre. EON Productions ne disposant pas des droits pour le cinéma de Casino Royale et refusant de s’associer avec Charles K. Feldman, ce dernier décide de faire cavalier seul et lance son projet personnel avec l’aide de Columbia Pictures. Ce sera l’un des tournages de films les plus catastrophiques avec pas moins de cinq metteurs en scène à la barre Val Guest, Kenneth Hughes, John Huston, Joseph McGrath et Robert Parrish, des comédiens qui vont et viennent, quand ils ne se volatilisent pas complètement dans la nature comme Peter Sellers, sans compter le budget qui explose en raison de cette valse de réalisateurs et d’acteurs, les retards accumulés…Cette parodie, pensée finalement ainsi afin de ne pas s’opposer au « vrai » 007 qui disposait alors de moyens pharaoniques et des meilleurs techniciens du cinéma anglais, connaîtra malgré tout un beau succès dans le monde entier durant les fêtes de Noël. Aujourd’hui, Casino Royale se regarde comme un témoignage d’une époque bien révolue, marquée sur le fond et sur la forme par un psychédélisme difficile à supporter, pas déplaisant, mais bourratif, parfois écoeurant à force de faire ingurgiter aux spectateurs tout et n’importe quoi. Casino Royale est et restera une curiosité couchée sur pellicule, dans laquelle de grands noms du cinéma s’entrecroisent avec un air crispé, trouvant visiblement le temps long, à l’exception de Woody Allen, qui comme dans Quoi de neuf, Pussycat ?, imputable au même producteur, vole la vedette à tous ses partenaires. Il est probablement le seul véritable intérêt de ce pastiche, étant pleinement dans son élément. Quant au scénario, découpé, rapiécé, trahi, agrémenté par des improvisations, réécrit, il ne faut pas en attendre beaucoup et renvoie aux innombrables problèmes rencontrés durant la confection de ce vilain petit canard.

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Test Blu-ray / Quoi de neuf, Pussycat ?, réalisé par Clive Donner

QUOI DE NEUF, PUSSYCAT ? (What’s New, Pussycat?) réalisé par Clive Donner, disponible en combo Blu-ray + DVD le 7 novembre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Peter Sellers, Peter O’Toole, Romy Schneider, Capucine, Paula Prentiss, Woody Allen, Ursula Andress, Eddra Gale…

Scénario : Woody Allen

Photographie : Jean Badal

Musique : Burt Bacharach

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 1965

LE FILM

Rédacteur en chef d’une grande revue féminine parisienne, Michael James passe ses journées entouré de femmes superbes. Bien qu’il soit amoureux de la jolie Carole Werner, les autres beautés de son entourage ne le laissent pas indifférent. Pour tenter de s’amender, il consulte le psychiatre Fritz Fassenbender. Malheureusement pour James, le docteur est encore plus fou que lui et entraîne ses patients dans une spirale infernale de folie et de romance.

Peter Sellers, Romy Schneider, Capucine, Paula Prentiss, Woody Allen, Ursula Andress, ils sont tous réunis à la même affiche de Quoi de neuf, Pussycat ?What’s New, Pussycat?, comédie complètement déjantée réalisée par Clive Donner, d’après un scénario de Woody Allen. Le film étant entièrement tourné en France, au fameux Castel Henriette dans les Hauts-de-Seine, au Château de Chaumontel et à Luzarches dans le Val-d’Oise, et bien sûr à Paris (dont La Closerie des Lilas), il n’est donc pas étonnant de voir le casting anglo-saxon donner la réplique à Michel Subor, Jacques Balutin, Robert Rolis, Daniel Emilfork et même à Françoise Hardy dans la dernière scène. Quoi de neuf, Pussycat ? fait penser au buffet à volonté d’un traiteur asiatique. Le choix est vaste, immense, on blinde son assiette sur plusieurs étages, on engouffre le tout sans forcément se rendre compte du mélange hétérogène auquel on s’adonne, avant de lécher son auge et de repartir se servir pour un second service. Si l’on finit enfin par être rassasié, l’estomac en a pris un coup, le souffle est court, la fatigue nous assomme, on se sent barbouillé, mais heureux. C’est ça What’s New, Pussycat?, on en prend plein les mirettes, c’est souvent lourd et pesant, mais les ingrédients foutraques fonctionnent malgré tout et si l’ingestion pointe effectivement en fin de parcours, on ne peut s’empêcher d’aimer cette fantaisie frappadingue, qui marque les débuts au cinéma, comme scénariste et comédien d’Allan Stewart Konigsberg, plus connu sous le nom de Woody Allen.

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Test Blu-ray / Bunker Palace Hotel, réalisé par Enki Bilal

BUNKER PALACE HOTEL réalisé par Enki Bilal, disponible en combo Blu-ray + DVD + DVD de bonus le 17 octobre 2023 chez Rimini.

Acteurs : Jean-Louis Trintignant, Carole Bouquet, Jean-Pierre Léaud, Benoît Régent, Yann Collette, Maria Schneider, Roger Dumas…

Scénario : Enki Bilal & Pierre Christin

Photographie : Philippe Welt

Musique : Arnaud Devos et Philippe Eidel

Durée : 1h31

Date de sortie initiale : 1989

LE FILM

C’est la guerre. On ne sait qui se bat, ni où, ni quand. Des personnalités importantes, hauts dignitaires du régime en train de tomber, se terrent dans un bunker transformé en hôtel, et attendent le Président. Les heures passent et ce dernier n’arrive pas. Une révolutionnaire aux cheveux rouges et aux pantalons trop grands, a elle, réussi à s’infiltrer.

En 1989, Enki Bilal, 38 ans, est un nom réputé de la bande dessinée. Lauréat du grand prix du festival d’Angoulême en 1987, il a entre autres, déjà publié deux albums de sa trilogie Nikopol, La Foire aux immortels et La Femme piège. Ses dystopies érigeant en art la décrépitude et le chaos, il les façonne à la peinture grise, dont la légende raconte qu’il la mélange à la cendre de ses cigares. Grand passionné de cinéma depuis l’enfance, Enki Bilal va sans surprise, mettre en mouvement ce style si reconnaissable à la fin des années 1980 dans un premier film co-écrit avec son complice de longue date, Pierre Christin. Bunker Palace Hôtel, pourtant, n’était pas destiné à devenir un long-métrage. Le projet d’Enki Bilal était de le faire figurer dans un film à sketches mêlant les univers de divers illustrateurs de BD. Ces derniers ne suivant pas, Bilal se retrouve seul avec sur les bras, un traitement de plusieurs pages qui contre toute attente, tape dans l’oeil d’un producteur indépendant, Maurice Bernart. Il décide de financer le film d’Enki Bilal, mais uniquement sous forme de long-métrage. Cet acte de naissance, argueront les détracteurs de Bunker Palace Hôtel, expliquerait la langueur et l’aridité du film. Soit les arguments récurrents avancés par celles et ceux qui n’ont pas su voir dans ces caractéristiques ce qui précisément, en fait la valeur.

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Test Blu-ray / La Fusée de l’épouvante, réalisé par Edward L. Cahn

LA FUSÉE DE L’ÉPOUVANTE (It! The Terror from Beyond Space) réalisé par Edward L. Cahn, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 4 octobre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Marshall Thompson, Shirley Patterson, Kim Spalding, Ann Doran, Dabbs Greer, Paul Langton, Robert Bice, Richard Benedict, Richard Hervey, Thom Carney, Ray Corrigan…

Scénario : Jerome Bixby

Photographie : Kenneth Peach

Musique : Paul Sawtell & Bert Shefter

Durée : 1h07

Année de sortie : 1958

LE FILM

1973. Une première expédition humaine s’est posée sur mars, « la dangereuse, la traîtresse ». Depuis, elle n’a plus donné signe de vie. Une nouvelle mission arrive six mois plus tard et découvre un seul survivant. Une forme de vie inconnue semble avoir décimé le reste de l’équipage. Elle s’attaque bientôt aux passagers de la navette de secours…

La Fusée de l’épouvante ou It! The Terror from Beyond Space est en apparence un tout petit film de science-fiction vintage, typique des années 1950, dont la courte durée permettait une projection en double-séance, comme ici en l’occurrence Curse of the Faceless Man, autre production Robert E. Kent (Feu sans sommation, La Tour de Londres, Le Traquenard des sans-loi, Californie en flammes), en collaboration avec Edward Small (L’Inéxorable enquête, Le Quatrième homme, Marché de brutes, Kit Carson). Pourtant, cette minuscule fantaisie de 65 minutes aurait grandement inspiré Alien de Ridley Scott vingt ans après sa sortie. L’usage du conditionnel est d’ailleurs superflu, car effectivement, l’histoire, le décor et même certaines séquences entières paraissent avoir été réadaptées pour illustrer le combat mené par Ripley dans le Nostromo, à l’instar de la scène du repas entre passagers ou même le final. C’est donc à la fois une découverte, une curiosité et même une étape dans le parcours du cinéphile que de s’installer devant La Fusée de l’épouvante, spectacle rétro ô combien jouissif et bourré de charme. Préparez le popcorn !

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Test Blu-ray / Trapèze, réalisé par Carol Reed

TRAPÈZE (Trapeze) réalisé par Carol Reed, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 20 septembre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Burt Lancaster, Tony Curtis, Gina Lollobrigida, Katy Jurado, Thomas Gomez, Johnny Puleo, Minor Watson, Gérard Landry…

Scénario : Liam O’Brien & James R. Webb, d’après le roman de Max Catto

Photographie : Robert Krasker

Musique : Malcolm Arnold

Durée : 1h45

Année de sortie : 1956

LE FILM

À la suite d’une chute qui aurait pu lui coûter la vie, Mike Ribble, l’unique spécialiste du triple saut au trapèze, a été contraint de renoncer à sa carrière et n’est plus qu’un simple accessoiriste. C’est alors qu’il rencontre le jeune et fringant Tino Orsini, dont le père avait été son camarade. Tino, bouillant et téméraire, demande à Mike de lui apprendre le triple saut. Tino est très doué et Mike voudrait qu’il devienne l’émérite trapéziste que lui-même était avant son accident. Mike parvient à reprendre son numéro de voltige. Lola, à la recherche d’un engagement, désire ardemment se joindre à eux.

Classique des classiques, Trapèze fait partie de ces énormes succès populaires (plus de 4 millions d’entrées en France, huitième au box-office de l’année 1956, entre La Fureur de vivre et Gervaise) ayant bénéficié de multiples diffusions à la télévision. Aujourd’hui, le film de Carol Reed demeure flamboyant sur la forme, le cinéaste parvenant sans mal à faire oublier les clichés du récit tout en offrant à ses trois interprètes de savoureuses compositions. Ancien trapéziste et acrobate de cirque, Burt Lancaster effectue la plupart de ses incroyables pirouettes et donne au film, dont il est le principal instigateur, un réalisme confondant. A ses côtés, la plantureuse Gina Lollobrigida épate par sa personnalité et Tony Curtis est resplendissant de fougue et de jeunesse. Trapèze s’impose encore et toujours comme l’un des plus grands et exaltants spectacles romanesques du cinéma hollywoodien des années 50.

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Test Blu-ray / Fête sanglante – The Slumber Party Massacre, réalisé par Amy Holden Jones

FÊTE SANGLANTE (The Slumber Party Massacre) réalisé par Amy Holden Jones, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 3 octobre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Michelle Michaels, Robin Stille, Michael Villella, Andree Honore, Gina Mari, David Millbern, Debra De Liso, Jennifer Meyers…

Scénario : Rita Mae Brown

Photographie : Stephen L. Posey

Musique : Ralph Jones

Durée : 1h14

Année de sortie : 1982

LE FILM

En l’absence de ses parents, Trish Devereaux invite chez elle quelques amies de son équipe de basket… pour une soirée entre filles ! Ses deux voisines et leurs petits amis, n’étant pas conviés, observent jalousement les préparatifs de l’autre côté de la rue, et préparent une intrusion inopinée, histoire de leur causer une petite frayeur. Mais tout ce petit monde ignore qu’un évadé de l’hôpital psychiatrique a lui aussi l’intention de participer à sa manière à la petite partie… emmenant avec lui son infernale foreuse mécanique pour transformer cette nuit en hurlements de peur et de mort !

Si la franchise The Slumber Party Massacre est très connue aux États-Unis, en France c’est une autre histoire. En fait, il existe plusieurs sagas du même acabit, sorties en parallèle et toutes produites par le nabab Roger Corman (97 ans cette année, toujours actif), Sorority House Massacre et Cheerleader Massacre, avec comme personnages principaux quelques jeunes donzelles du lycée ou du campus, réunies dans leur dortoir ou pour une soirée pyjama dans un lieu forcément éloigné, paumé dans la végétation luxuriante, si possible au bord d’un lac. Il y a trois opus The Slumber Party Massacre, le premier (Fête sanglante) ayant connu un beau succès dans les salles en 1982 (malgré une exploitation limitée), rapportant près de 4 millions de dollars pour un budget initial de 220.000 billets verts, avant de connaître deux suites sorties directement en vidéo, également mises en scène par des femmes, en 1987 et 1990. La même année que Meurtres en 3 dimensions Friday the 13th Part III de Steve Miner et Dément de Jack Sholder avec Jack Palance, Donald Pleasence et Martin Landau, les spectateurs, essentiellement les jeunes adultes, public ouvertement ciblé, découvrent donc Trish Devereaux et ses copines, qui chichement vêtues tentent d’échapper aux griffes, à la perceuse électrique plutôt, d’un tueur frappadingue qui a décidé de les prendre pour cibles. The Slumber Party Massacre n’a pas très bien vieilli. Le film pâtit d’un gros manque de rythme du début à la fin et malgré sa courte durée (74 minutes montre en main, credits compris), on s’ennuie. Mais heureusement, la réalisatrice Amy Holden Jones (née en 1955) n’est guère avare en plans boobs complètement gratuits et passe aussi pas mal de temps à filmer les jolies petites fesses de ses comédiennes. C’est déjà ça…

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Test Blu-ray / Tout près de Satan, réalisé par Robert Aldrich

TOUT PRÈS DE SATAN (Ten Seconds To Hell) réalisé par Robert Aldrich, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 19 septembre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Jack Palance, Jeff Chandler, Martine Carol, Robert Cornthwaite, Dave Willock, Wesley Addy, Jim Goodwin, Virginia Baker…

Scénario : Robert Aldrich & Teddi Sherman, d’après le roman de Lawrence P. Bachmann

Photographie : Ernest Laszlo

Musique : Kenneth V. Jones

Durée : 1h30

Année de sortie : 1959

LE FILM

Berlin, fin de la Seconde Guerre mondiale. Six anciens soldats allemands s’engagent dans une périlleuse mission de déminage. Au milieu des ruines, le danger est permanent et tous n’en sortiront pas vivants.

Dans l’histoire du cinéma, parmi les débuts les plus fulgurants d’un réalisateur figurent incontestablement ceux de Robert Aldrich (1918-1983). L’ancien assistant de Robert Stevenson, Edward Dmytryk, Charles Chaplin, Joseph Losey et autres passe derrière la caméra à la télévision, puis signe son premier long-métrage en 1953, Big Leaguer, avec Edward G. Robinson. Suivront très vite Alerte à SingapourWorld for Ransom, Bronco Apache, Vera Cruz, En quatrième vitesseKiss Me Deadly…qui deviendront des références dans leurs genres respectifs. En 1955, le cinéaste dirige pour la première fois Jack Palance dans Le Grand CouteauThe Big Knife, qui demeure avec Boulevard du Crépuscule une charge explosive contre Hollywood. S’il n’arrive pas à la hauteur du chef d’oeuvre de Billy Wilder et n’échappe pas à la théâtralité, le film de Robert Aldrich ne manque pas de virulence envers l’industrie hollywoodienne, mais se montre trop bavard, s’étire en longueur et finit même par ennuyer parfois le spectateur jusqu’à redynamiser son intérêt par des séquences d’une ahurissante cruauté verbale, soutenue par la photo tranchante d’Ernest Laszlo avec qui Aldrich collabora à sept reprises dans sa carrière. Le Grand couteau est passé à la postérité grâce à la performance et au physique de Jack Palance, habituel salaud trouvant ici un rôle inattendu de victime à fleur de peau tout en violence rentrée, un géant d’1m93 pliant sous le poids d’un chantage malsain, un comédien devenu lâche et dépendant face au système qui le broie littéralement. Malgré des critiques positives, le film sans concession et radical de Robert Aldrich est un échec commercial, mais sera récompensé par le Lion d’Or au Festival de Venise en 1955 et les deux hommes enchaînent immédiatement avec AttaqueAttack, monument du film de guerre où le réalisateur prolonge une fois de plus ses thématiques personnelles. S’étant brouillé avec la Columbia, soupçonné d’être sympathisant communiste, Aldrich décide de s’exiler en Europe à la fin des années 1950. C’est là qu’il retrouve pour la troisième et dernière fois Jack Palance pour Tout près de SatanTen Seconds to Hell, co-production américano-britannique, partagée entre Seven Arts Productions et la célèbre Hammer Film Productions. Robert Aldrich revient au film de guerre en allant directement filmer dans le froid et les ruines de Berlin, un combat psychologique entre deux hommes revenus du front, qui ont tout perdu, mais qui affrontent différemment la situation. Si le final cut échappera au cinéaste, qui aurait voulu une œuvre plus étendue et encore plus recherchée sur le plan philosophique (ce qui exaspérait d’ailleurs Jack Palance), Tout près de Satan est une œuvre sèche et intense, qui prend aux tripes du début à la fin et qui vaut aussi et avant tout pour la confrontation de ses sublimes acteurs.

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Test Blu-ray / Dominique: Les Yeux de l’épouvante

DOMINIQUE: LES YEUX DE L’ÉPOUVANTE (Dominique) réalisé par Michael Anderson, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 1er septembre 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Cliff Robertson, Jean Simmons, Jenny Agutter, Simon Ward, Ron Moody, Judy Geeson, Michael Jayston, Flora Robson…

Scénario : Edward Abraham & Valerie Abraham, d’après le roman de Harold Lawlor

Photographie : Ted Moore

Musique : David Whitaker

Durée : 1h31

Année de sortie : 1979

LE FILM

A peine remise d’une grave chute, Dominique Ballard, femme d’un riche homme d’affaires, commence à être victime d’étranges et angoissantes visions : un cadavre pendu dans la serre, des objets qui disparaissent…Est-elle en train de perdre la tête ? Témoin d’événements surnaturels ? Est-elle victime d’une machination ? La demeure du couple est-elle réellement hantée ?

Assistant d’Anthony Asquith, Harold French, Terence Young et Peter Ustinov dans les années 1940, Michael Anderson passe à la mise en scène la décennie suivante. Le succès arrive très vite avec Les Briseurs de barrages The Dam Busters (1954), rapidement suivi d’une adaptation de 1984 de George Orwell et du Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne. Étonnamment, les cinéphiles auront surtout retenu ses opus plus tardifs comme Le Secret du rapport QuillerThe Quiller Memorandum (1966), L’Âge de cristal – Logan’s Run (1976) et Orca (1977). Dominique, sous-titré en France Les Yeux de l’épouvante, clôt les années 1970 pour le réalisateur, qui après l’insuccès de son ersatz des Dents de la mer et qui s’apprêtait à transposer Chroniques martiennes de Ray Bradbury, surfait sur la mode des thrillers fantastiques et d’épouvantes. Il se reposait sur un scénario du couple Edward & Valerie Abraham (qui signeront tout de suite après Le Club des monstres, avec Vincent Price, John Carradine et Anthony Steel), lui-même découlant d’un roman de l’américain Harold Lawlor, seule et unique fois où l’un de ses livres donnera naissance à un long-métrage. De facture classique, Dominique fait preuve de sobriété, trop sans doute diront certains et il n’auront peut-être pas tort, mais cette retenue sied à un récit malin, élégamment pris en charge par le cinéaste, qui compose des cadres intéressants et beaux, joliment photographiés par le chef opérateur Ted Moore (Le Choc des Titans, Shalako et cinq James Bond avec Sean Connery). De plus, Dominique nique nique bien le spectateur avec un final cynique et réussi.

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