Test Blu-ray / La Chambre des tortures, réalisé par Roger Corman

LA CHAMBRE DES TORTURES (The Pit and the Pendulum) réalisé par Roger Corman, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Vincent Price, John Kerr, Barbara Steele, Luana Anders, Antony Carbone, Patrick Westwood, Lynette Bernay.…

Scénario : Richard Matheson, d’après Edgar Allan Poe

Photographie : Floyd Crosby

Musique : Les Baxter

Durée : 1h20

Date de sortie initiale: 1961

LE FILM

L’Espagne du XVIe siècle. L’anglais Francis Barnard arrive au château de Nicholas Medina, l’époux de sa soeur Elizabeth récemment décédée. Il apprend que la défunte s’était laissée gagner par l’atmosphère morbide de lieux dont le sous-sol cache une vaste salle des tortures dont Medina a hérité de son père, un inquisiteur sanguinaire ; Elizabeth y serait morte de peur… Pas très convaincu par cette explication, Barnard cherche à en savoir plus, de plus en plus troublé par le comportement de son hôte…

La Chambre des torturesThe Pit and the Pendulum est la transposition d’une nouvelle écrite par Edgar Allan Poe, publiée pour la première fois en 1842 dans la revue littéraire annuelle The Gift : A Christmas and New Year’s Present et en France dans le recueil Nouvelles histoires extraordinaires. Une demi-douzaine de moutures verront le jour, dont une emballée par Stuart Gordon en 1991, la première remontant même à 1909 par Henri Desfontaines, sans oublier l’adaptation d’Alexandre Astruc avec Maurice Ronet, moyen métrage de 1964 considérée comme étant la plus respectueuse de l’oeuvre originale, et bien sûr le film qui nous intéresse aujourd’hui, La Chambre des tortures (1961) de Roger Corman, librement inspiré de Poe. La célèbre scène de torture qui donne son titre à la nouvelle et au film en version originale, n’apparaît que dans le dernier quart d’heure. Par conséquent, il fallait broder un scénario autour de cet élément central. Soyons honnêtes, ce qui a été créé par l’auteur Richard Matheson manque souvent d’intérêt et cette seconde relecture d’Edgar Allan Poe par Roger Corman, un an après La Chute de la maison Usher et juste avant L’Enterré vivant n’est assurément pas le meilleur opus des huit. Demeure encore toutefois l’interprétation haute en couleur de Vincent Price, par ailleurs dans un double rôle, celui de Don Nicholas Medina et de son père Sebastian Medina.

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Test Blu-ray / L’Empire de la terreur, réalisé par Roger Corman

L’EMPIRE DE LA TERREUR (Tales of Terror) réalisé par Roger Corman, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Vincent Price, Peter Lorre, Basil Rathbone, Debra Paget, Joyce Jameson, Maggie Pierce, David Frankham.…

Scénario : Richard Matheson, d’après Edgar Allan Poe

Photographie : Floyd Crosby

Musique : Les Baxter

Durée : 1h29

Date de sortie initiale: 1962

LE FILM

Un scénario divisé en trois histoires, trois adaptations d’Edgar Poe… Morella : Au terme de longues années d’absence, Lenora Locke rend visite à un père qui refuse de la connaître comme sa fille, la tenant responsable de la mort en couche de sa femme. S’il en vient à des sentiments meilleurs envers elle, le souvenir venimeux de la défunte finit par à nouveau le submerger. Le Chat noir : Montresor, un ivrogne notoire, dilapide l’argent du foyer lors de ses virées nocturnes, au grand dam de sa belle et tendre épouse qui succombe aux avances d’un soupirant, le propre compagnon de beuverie de son conjoint. Furieux, Montresor se venge sur son chat puis s’en prend aux amants… La Vérité sur le cas de M. Valdemar : Aux portes de la mort, Mr Valdemar fait appel au talent d’hypnotiseur du Dr Carmichael, dans l’ignorance que ce dernier le tiendra bientôt en son pouvoir. S’il consent à le laisser paisiblement mourir en le délivrant de mille souffrances, c’est sous condition que sa jeune femme l’épouse. Valdemar physiquement mort, son esprit n’en est pas moins actif, avide de revanche…

L’Empire de la terreur Tales of Terror est déjà la quatrième adaptation pour le cinéma d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe par le producteur et réalisateur Roger Corman, un cycle démarré deux ans auparavant avec La Chute de la maison Usher, La Chambre des tortures, L’Enterré vivant, qui se poursuivra avec Le Corbeau, La Malédiction d’Arkham, Le Masque de la mort rouge et La Tombe de Ligeia. Huit longs-métrages tournés en quatre années seulement, durant lesquelles Roger Corman tente chaque fois de se renouveler, afin de ne pas lasser les spectateurs, tout en leur offrant encore et toujours leur lot d’émotions fortes. C’est le cas avec L’Empire de la terreur, qui a pour particularité d’être en réalité un film à sketches, qui comporte trois segments placés sous le signe de la terreur et qui sont tous interprétés par le fidèle Vincent Price, métamorphosé dans chaque partie. Du point de vue formel, la recette est la même, les décors sont somptueux, tout comme les costumes, la mise en scène élégante dissimule un budget qu’on imagine modeste. Nous sommes en pleine série B, mais de très grande classe et même si le dernier acte est sans doute le plus faible du lot, l’immense réussite des deux premiers demeure aujourd’hui indiscutable.

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Test Blu-ray / Pumpkinhead : Le Démon d’Halloween, réalisé par Stan Winston

LE DÉMON D’HALLOWEEN (Pumpkinhead) réalisé par Stan Winston, disponible en Blu-ray le 10 octobre 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : Lance Henriksen, Jeff East, John D’Aquino, Kimberly Ross, Joel Hoffman, Cynthia Bain, Kerry Remsen, Florence Schauffler…

Scénario : Mark Patrick Carducci & Gary Gerani, d’après une histoire originale de Mark Patrick Carducci, Stan Winston & Richard Weinman, d’après un poème de Ed Justin

Photographie : Bojan Bazelli

Musique : Richard Stone

Durée : 1h26

Année de sortie : 1988

LE FILM

D’après le poème d’Ed Justin, un démon peut se venger à votre place. Un homme décide de faire appel à ce démon pour venger son fils tué accidentellement par des jeunes.

Les cinéphiles pointus et passionnés par les effets spéciaux connaissent le nom de Stan Winston (1946-2008), spécialiste et même pionnier dans son domaine. En revanche, ce qu’ils ne savent peut-être pas, c’est qu’il s’est également essayé à la réalisation. Quand il entreprend son premier long-métrage, Pumpkinhead : Le Démon d’Halloween, Stan Winston a déjà collaboré avec Sidney Lumet (The Wiz), Oliver Stone (La Main du cauchemar), Sidney J. Furie (L’Emprise), John Carpenter (The Thing, pour lequel il crée l’une des premières animatroniques de l’histoire du cinéma), Wes Craven (Terreur froide), Tobe Hooper (L’Invasion vient de Mars) et James Cameron (Aliens le retour), sans oublier la série Manimal et le clip Thriller de Michael Jackson et John Landis. Réalisateur de seconde équipe sur Predator de John McTiernan, ainsi que sur Terminator et Aliens (la reine xénomorphe lui vaudra une avalanche de récompenses, dont l’Oscar des meilleurs effets spéciaux) de James Cameron, Stan Winston souhaite s’essayer à la mise en scène. Ce sera donc Pumpkinhead, un film fantastique et d’épouvante produit pour 3,5 millions de dollars, qui n’a pas connu un grand retentissement à sa sortie, mais qui trouvera finalement son public plus tard, au point de donner naissance à trois suites à ce jour, emballées entre 1994 et 2007. Bourré de charme « rétro », ce coup d’essai n’est certes pas un coup de maître, mais n’en reste pas moins savoureux à plusieurs égards, grâce notamment à un scénario inventif, des effets spéciaux évidemment réussis et surtout une belle place laissée à l’émotion, élément pour le coup inattendu car trop souvent oublié dans le genre. Un beau et bon spectacle, un vrai ride pour les amateurs.

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Test 4K UHD / Ticks, réalisé par Tony Randel

TICKS réalisé par Tony Randel, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray le 10 octobre 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : Rosalind Allen, Ami Dolenz, Seth Green, Virginya Keehne, Ray Oriel, Alfonso Ribeiro, Peter Scolari, Dina Dayrit…

Scénario : Brent V. Friedman

Photographie : Steve Grass

Musique : Daniel Licht & Christopher L. Stone

Durée : 1h28

Année de sortie : 1993

LE FILM

Un groupe d’adolescents part à la campagne et découvre un labo de stéroïdes anabolisants installé dans une vieille cabane. Lorsque les ados brisent par accident un des récipients, son contenu se déverse sur un nid de tiques. Celles-ci voient leur taille et leur force augmenter…

Tout d’abord officiant dans le monde des effets spéciaux (pour Roger Corman), puis comme monteur sur Space Raiders, mais aussi et surtout sur le premier Hellraiser (même s’il n’est pas crédité), dont il réalisera lui-même le second opus en 1988, Tony Randel (né en 1956) commence à tâter du scénario ici et là pour Grunt! The Wrestling Movie d’Allan Holzman, avant de passer derrière la caméra. Sa spécialité sera l’épouvante avec quelques titres explicites, Les Enfants des ténèbres, Amityville 1993 – Votre heure a sonné, North Star – La légende de Ken le survivant (oui oui), Morsures, tout en restant monteur pour les autres. L’un de ses films les plus connus demeure indubitablement Ticks, aussi appelé Infested, un vrai et grand délire bien allumé et dégueu comme on les aime avec des personnages jeunes et agaçants, qui se retrouvent à affronter des tiques génétiquement modifiées, des mutants gélatineux qui ont trop absorbé de stéroïdes déstinés à accélérer la croissance d’une plantation forcément illégale de…marijuana. Quand on vous dit que la drogue c’est mal, vous y réfléchirez à deux fois avant d’allumer votre bédo, car il se pourrait bien qu’une tique en profite pour se frayer un chemin sous votre épiderme à votre insu. Ticks affiche déjà trente ans au compteur et reste un divertissement on ne peut plus sympathique, à la mise en scène nerveuse et aux effets spéciaux rigolos. Sortez le pop-corn, la binouse fraîche et détendez-vous pendant 90 minutes !

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Test Blu-ray / Cérémonie mortelle, réalisé par Howard Avedis

CÉRÉMONIE MORTELLE (Mortuary) réalisé Howard Avedis, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 21 octobre 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Mary McDonough, David Wallace, Bill Paxton, Lynda Day George Christopher George, Curt Ayers, Bill Conklin, Donna Garrett…

Scénario : Howard Avedis & Marlene Schmidt

Photographie : Gary Graver

Musique : John Cacavas

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

Christie Parson est hantée par la mort de son père, noyé dans une piscine. Elle est certaine qu’il s’agissait d’un meurtre, contrairement à sa mère, qui croit à un simple accident. Bientôt, elle se rend compte que quelqu’un la surveille nuit et jour, un inquiétant rôdeur vêtu de noir, qui semble lié à la morgue locale, théâtre d’étranges cérémonies…

Moui…bof…cette Cérémonie mortelle n’a rien de bien flippant, même si la cérémonie éponyme fait référence à la meilleure scène du film. Rien ne distingue véritablement ce Mortuary (ou Embalmed en Angletterre) du tout-venant, alors que le slasher envahissait les salles de cinéma et les vidéoclubs de la planète. Depuis Vendredi 13 de Sean S. Cunningham en 1980, le genre déferle, les propositions et les franchises se multiplient comme Halloween 2 de Rick Rosenthal, Le Tueur du vendredi et Meurtres en 3 dimensions de Steve Miner, tandis que Norman Bates a même fait son retour dans Psychose 2 de Richard Franklin. En 1983, pas de Vendredi 13 à se mettre sous la dent, alors c’est là que le réalisateur Howard Avedis (1927-2017), né en Irak et de son vrai nom Hikmet Labib Avedis entre en scène, se disant qu’il y avait un créneau à prendre. Il s’y engouffre et écrit Cérémonie Mortelle avec sa compagne Marlene Schmidt (ancienne Miss Univers), puis réunit un budget modeste de 250.000 dollars, en espérant en récolter dix fois plus, au minimum. Mission accomplie puisque Mortuary rapporte près de 4,5 millions de dollars au box-office sur le sol américain, sans compter les recettes liées à la location du film en VHS dans le reste du monde. Rétrospectivement, Cérémonie mortelle aura peut-être marqué les spectateurs qui l’auront découvert dans leur salon sur leur magnétoscope Pathé Marconi, mais il ne reste pas grand-chose de cet opus aujourd’hui, à part ce sentiment de nostalgie sans doute, même si la mise en scène n’est pas honteuse et que le casting fait honnêtement le job. À ce titre Mortuary demeure l’une des premières apparitions au cinéma du regretté Bill Paxton, 27 ans, juste avant Terminator de James Cameron et Une créature de rêve de John Hughes. Sympathique certes, mais sitôt vu sitôt oublié.

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Test Blu-ray / Lady Frankenstein, réalisé par Mel Welles

LADY FRANKENSTEIN réalisé par Mel Welles, disponible en Combo Blu-ray + CD – Édition limitée chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Joseph Cotten, Rosalba Neri, Paul Muller, Riccardo Pizzuti, Herbert Fux, Renate Kasché, Lorenzo Terzon, Ada Pometti…

Scénario : Mel Welles, Edward Di Lorenzo, Umberto Borsato, Aureliano Luppi & Egidio Gelso

Photographie : Riccardo Pallottini

Musique : Alessandro Alessandroni

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Dans un pays d’Europe centrale, au XIXème siècle, le baron Frankenstein, assisté par le Dr Charles Marshall, tente de créer l’homme parfait à partir de cadavres que lui procurent des profanateurs de sépultures. Le savant pense parvenir à ses fins lors d’une nuit d’orage, mais le cerveau utilisé pour la transplantation s’avère endommagé. Une fois animée, la créature tue Frankenstein et s’enfuit. Tania, la fille du baron, arrivée au château depuis peu, décide alors de poursuivre les travaux de son père, avec l’aide de Charles. Pendant ce temps, la créature massacre des villageois dans la campagne environnante.

Si la première adaptation au cinéma de l’oeuvre de Mary Shelley remonte à 1910, sous la direction de J. Searle Dawley, Frankenstein n’a eu de cesse d’être passé à la moulinette par le septième art. On lui trouve ainsi une fiancée dans Bride of Frankenstein (1935) de James Whale, un fils (Son of Frankenstein en 1939), une rencontre avec le loup-garou (Frankenstein Meets the Wolf Man, 1943), sans compter un Fantôme de Frankenstein (1942), La Maison de Frankenstein (1944), un affrontement avec Abbott & Costello (Deux Nigauds contre Frankenstein, 1948), un autre contre l’Homme invisible (1958), sans oublier le comeback de la créature sous les couleurs de la Hammer à la fin des années 1960. Avec tout cela, les producteurs et le public en oublieraient presque que Frankenstein n’est pas le nom du monstre, mais celui du docteur qui lui a donné la vie. Ce bon vieux Baron a lui aussi eu une vie privée, il a même eu une fille, Tania…et c’est là qu’intervient Lady Frankenstein, sorti en août 1973 sur les écrans français sous le titre racoleur Lady Frankenstein, cette obsédée sexuelle…À la barre de ce film d’épouvante gothique, un certain Mel Welles (1924-2005), tout d’abord comédien qui démarre sa carrière dans des rôles tellement mineurs qu’il n’est même pas crédité (La Légende de l’épée magique, Bataille sans merci, Le Grand couteau)…il est alors remarqué par Roger Corman, qui le prend dans son écurie. Son rôle le plus connu restera celui dans La Petite boutique des horreurs The Little Shop of Horrors (1960), réalisé par le nabab lui-même, avant que Mel Welles ne tente sa chance derrière la caméra la même année avec Code of Silence, polar qu’il coécrit et où il fait aussi une participation. Tout en continuant d’apparaître ici et là sur le petit comme sur le grand écran, Mel Welles réitère l’expérience à la mise en scène, signant un Eurospy intitulé Llaman de Jamaica, Mr. Ward (1968) avec Ray Danton, mais son opus le plus célèbre demeurera bel et bien Lady Frankenstein aka La Figlia di Frankenstein. Si on découvre un second réalisateur crédité à ses côtés, Aureliano Luppi, celui-ci n’aurait selon les sources jamais mis les pieds sur le plateau et son nom n’apparaît au générique uniquement pour « justifier » une coproduction avec l’Italie. La réussite de ce Lady Frankenstein est donc entièrement imputable à Mel Welles, qui livre un formidable film d’horreur, à la fois respectueux du matériel original, mais aussi singulier, dans le sens où il parvient à trouver un ton qui le démarque du tout-venant ou des autres transpositions. Le gros point fort du film est bien évidemment la présence dans le rôle-titre de la merveilleuse Rosalba Neri, belle et sexy à se damner, que l’on serait prêt à suivre jusqu’en enfer.

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Test Blu-ray / La Nuit érotique des morts-vivants, réalisé par Joe d’Amato

LA NUIT ÉROTIQUE DES MORTS VIVANTS (Le Notti erotiche dei morti viventi) réalisé par Joe d’Amato, disponible en Blu-ray – Édition limitée chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Laura Gemser, George Eastman, Dirce Funari, Mark Shannon, Chantal Kubel, Lucía Ramírez, Lanfranco Spinola…

Scénario : George Eastman

Photographie : Joe d’Amato

Musique : Marcello Giombini

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 1980

LE FILM

Un promoteur immobilier se rend en bateau avec sa petite amie sur une île isolée où il compte développer un complexe immobilier. Sur place, ils sont mis en garde par une jeune femme et un vieil homme des dangers du lieu. Bientôt, les morts de l’endroit se réveillent et les attaquent.

Alors, il en est où ce bon vieux Joe d’Amato au début des années 1980 ? À bientôt 45 ans, le réalisateur ne sait plus où donner de la tête et de sa caméra, qu’il promène partout et si particulièrement sous les cocotiers. La même année sortent Sesso Nero, Anthropophagous : L’Anthropophage, Exotic Love, Passions brûlantes, Symphonie érotique, Paradiso Blu, Les Plaisirs d’Hélène, Hard Sensation…Un autre et non des moindres, reflète ce caractère éclectique (certains diront bordélique) propre au metteur en scène, il s’agit de La Nuit érotique des morts-vivants, aussi connu sous le titre La Nuit fantastique ds morts-vivants ou bien encore Demonia lors de son exploitation en vidéo. Écrit par le complice George Eastman, qui au passage s’octroie bien évidemment le premier rôle masculin, cet opus se déroulant une fois de plus aux Caraïbes, enchaîne à la va-comme-je-te-pousse les scènes d’horreur et pornographiques avec une totale liberté créative, une décontraction de chaque instant, dans le seul et unique but d’attirer le chaland, autrement dit le spectateur avide de chair fraîche, qu’elle soit dévorée ou pénétrée. Il y en a pour tous les goûts, même si ceux-ci s’avèrent plutôt douteux et crapoteux. Pourtant, cette série Z (cette fois, nous sommes pleinement dedans) reste attachante, car au-delà de sa pauvreté technique, des idées émergent ici et là, à l’instar du dernier acte, quand nos personnages se trouvent encerclés par les zombies, qui bien que se déplaçant à deux à l’heure, parviennent tout de même à trouver la façon de piéger leurs victimes, tout simplement en les laissant s’épuiser. Demeure aussi la présence magnétique de la sublimissime Laura Gemser (Emanuelle et les derniers cannibales, Deux Super-flics, Black Emanuelle en Afrique), parfaite naïade, que Joe d’Amato n’a de cesse de mettre en valeur, tout comme ses autres comédiennes par ailleurs très généreuses à l’écran et qui participent au charme rétro de La Nuit érotique des morts-vivants.

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Test Blu-ray / Alice, Sweet Alice, réalisé par Alfred Sole

ALICE, SWEET ALICE (Communion) réalisé Alfred Sole, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 23 septembre 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Linda Miller, Niles McMaster, Mildred Clinton, Rudolph Willrich, Paula Sheppard, Michael Hardstark, Jane Lowry, Alphonso DeNoble, Brooke Shields…

Scénario : Alfred Sole & Rosemary Ritvo

Musique : Stephen Lawrence

Durée : 1h43

Date de sortie initiale : 1976

LE FILM

Alice Spages, 12 ans, vit avec sa mère et sa sœur Karen, à laquelle elle adore faire peur. Karen s’apprête à fêter sa première communion lorsque son corps est retrouvé atrocement mutilé dans l’église. Certains pensent qu’Alice pourrait être à l’origine du meurtre, mais comment une enfant si jeune pourrait-elle commettre une telle abomination ? Pourtant, les meurtres se poursuivent dans l’entourage d’Alice…

Alice, Sweet Alice, Communion sanglante, Holy Terror (dans un montage censuré), The Mask Murders, Communion, ou Alice, douce Alice chez nos amis québécois, est un slasher psychologique réalisé par un certain Alfred Sole (1943-2022), qui se situe rétrospectivement après Black Christmas de Bob Clark et Halloween – La Nuit des masques de John Carpenter. Le film surfe sur un sous-genre en éclosion, La Baie sanglante de Mario Bava, La Dernière Maison sur la gauche de Wes Craven et Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper étant sortis durant les cinq années précédentes, mais qu’il a aussi contribué à son identité, à sa « croissance », à sa mutation. Emballé pour la modique somme de 350.000 dollars, le tournage ayant été interrompu à plusieurs reprises faute de moyens, ce qui a entraîné la succession d’une demi-douzaine de directeurs de la photographie et le passage du 35 au 16mm selon les billets verts mis à disposition de l’équipe, Alice, Sweet Alice demeure un fleuron de l’épouvante, foncièrement ambigu, redoutablement inquiétant, subtil, malsain, qui prend pour cible le fanatisme religieux et dresse le portrait d’une des adolescentes les plus flippantes du cinéma de genre, formidablement interprété par Paula Sheppard, feu follet du cinéma, mais dont le visage reste imprimé dans la mémoire des cinéphiles.

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Test Blu-ray / La Mort a souri à l’assassin, réalisé par Joe d’Amato

LA MORT A SOURI À L’ASSASSIN (La Morte a sorriso all’assassino) réalisé par Joe d’Amato, disponible en Blu-ray – Édition limitée chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Ewa Aulin, Klaus Kinski, Giacomo Rossi Stuart, Angela Bo, Sergio Doria, Attilio Dottesio, Marco Mariani, Luciano Rossi…

Scénario : Joe D’Amato, Claudio Bernabei & Romano Scandariato

Photographie : Joe d’Amato

Musique : Berto Pisano

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

1909, en Europe – Greta von Holstein, qui entretient une liaison incestueuse avec Franz, son frère bossu, perd la mémoire à la suite d’un accident de calèche survenu devant la demeure des von Ravensbrück. Appelé au chevet de la malade, le Dr Sturges semble surtout s’intéresser à l’étrange médaillon inca qu’elle porte autour du cou et qui pourrait l’aider dans ses recherches sur la résurrection. Restée auprès de Walter et Eva von Ravensbrück qui se sont entichés d’elle, la belle Greta semble en proie à une ombre. La maisonnée est bientôt la cible d’une vague de crimes particulièrement violents…

Résumer la carrière d’Aristide Massaccesi alias Joe d’Amato (1936-1999) est un pari risqué qu’on aurait beaucoup de mal à relever avec ses 200 films réalisés en à peine trente ans de métier. Nous en avons déjà parlé à deux reprises, à lors de la sortie en Blu-ray d’Emmanuelle et Françoise en 2018 chez Le Chat qui fume (avec près de trois heures de suppléments) et Emanuelle et les derniers cannibales chez Artus Films. Homme-orchestre (ou couteau-suisse si vous voulez), assistant-metteur en scène, monteur, acteur occasionnel, producteur, scénariste, cameraman, directeur de la photographie et cinéaste, Joe d’Amato devra attendre l’année 1973 pour signer son premier film d’horreur, La Mort a souri à l’assassinLa Morte ha sorriso all’assassino, après Sollazzevoli storie di mogli gaudenti e mariti penitenti – Decameron nº 69, qui narrait l’histoire d’une poignée de moines découvrant le plaisir sexuel et plusieurs westerns pour lesquels il n’était pas crédité (Planque toi minable, Trinita arrive…, Le Colt était son dieu, Un Bounty killer à Trinità). Coup d’essai, coup de maître pour ce conte macabre et pourtant foudroyant, qui fait penser parfois un épisode de Tales from the Crypt, dans lequel on croise Klaus Kinski (tout droit sorti d’Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog) en savant fou qui passe son temps à faire des équations au tableau et qui s’amuse avec des fioles et éprouvettes contenant un liquide verdâtre ramenant les morts à la vie, ce qui rappelle au passage bougrement Re-Animator. Mais il n’est pas la vedette de La Mort a souri à l’assassin, rôle dévolu à Ewa Aulin (La Mort a pondu un œuf de Giulio Questi, Cérémonie sanglante de Jorge Grau, Candy de Christian Marquand), qui illumine le film de sa beauté diaphane et de son sourire angélique qui devient terrifiant au fil du récit. Ponctué par quelques fulgurances gores qui font encore leur effet un demi-siècle après, une touche érotique et une pincée de fantastique, La Morte ha sorriso all’assassino est autant un film d’épouvante qui fera le bonheur des adeptes du genre qu’un fascinant objet destiné aux cinéphiles esthètes qui se souviendront longtemps de la magnificence de certaines séquences. Une énigmatique, envoûtante et immersive expérience sensorielle.

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Test 4K UHD / Le Sang des autres ou la volupté de l’horreur, réalisé par Ken Ruder

LE SANG DES AUTRES OU LA VOLUPTÉ DE L’HORREUR – LES CHEMINS DE LA VIOLENCE – PERVERSIONS SEXUELLES (El Secreto de la momia egipcia) réalisé par Ken Ruder, disponible en 4K Ultra HD + Blu-ray – Édition limitée chez Le Chat qui fume.

Acteurs : George Rigaud, Teresa Gimpera, Michael Flynn, Catherine Franck, Frank Braña, Patricia Lee, Sandra Reeves, Julie Presscott…

Scénario : Vincent Didier & Julio Salvador

Photographie : Raymond Heil

Musique : Max Gazzola

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

Angleterre, XIXème siècle. Plusieurs jeunes femmes ont disparu ces derniers temps dans le village jouxtant le château du comte de Dartmoor, scientifique féru d’occultisme, reclus dans son domaine avec John, son fidèle serviteur. Or, selon les rumeurs, la cause de ces disparitions serait liée au châtelain. Sous prétexte d’assister le scientifique, James Barton se présente à lui en qualité d’égyptologue…

Le Sang des autres ou la volupté de l’horreur, ou Les Chemins de la violence, ou bien encore Perversions sexuelles, cela dépend la version du film que vous avez pu voir, selon le degré de nudité des actrices. Le titre original est en fait El Secreto de la momia egipcia, une coproduction franco-ibérique sortie courant juin 1973 dans l’Hexagone et un an plus tard sur les écrans espagnols. À la barre est crédité un certain Ken Ruder, dont on ne sait pratiquement rien, si ce n’est qu’il s’agit du pseudonyme d’Alejandro Martí, qui signait son second et dernier film comme réalisateur, cinq ans après Elisabeth, opus en costume teinté de chansons, de danses, de musique, d’humour et d’aventures, quasiment invisible ou pour ainsi dire disparu aujourd’hui. Dans Le Sang des autres (nous l’appellerons comme ça), on retrouve son goût pour les grands paysages et le travail sur les couleurs, mis cette fois au service d’un récit qui oscille entre l’horreur et l’érotisme. Le scénario coécrit par Vincent Didier et Julio Salvador (auteur du thriller La Machination, avec Léa Massari, Marisa Mell, Philippe Leroy et…Roger Hanin) surfe sur la vague de plusieurs genres alors prisés par les spectateurs, mais compile surtout diverses références de la littérature fantastique et d’épouvante. En apparaissant finalement comme un chaînon manquant entre Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley et Dracula de Bram Stoker, Le Sang des autres se nourrit de ces mythes prestigieux pour donner naissance à un long-métrage particulièrement ambitieux, aussi bien sur le fond que sur la forme, en contentant à la fois l’âme, le coeur et le bas-ventre des cinéphiles adeptes d’expériences cinématographiques et les cinéphages à la recherche de divertissements alliant le sang et les belles nanas dévoilées dans le plus simple appareil. Une sacrée découverte.

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