Test Blu-ray / Camarade Dracula, réalisé par Márk Bodzsár

CAMARADE DRACULA (Drakulics elvtárs) réalisé par Márk Bodzsár, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 20 février 2023 chez Extralucid Films.

Acteurs : Lili Walters, Ervin Nagy, Zsolt Nagy, Szabolcs Thuróczy, István Znamenák, Nelli Szücs, Alexandra Borbély, Mónika Balsai…

Scénario : Márk Bodzsár

Photographie : Dániel Reich

Musique : Gábor Keresztes

Durée : 1h37

Année de sortie : 2019

LE FILM

Les années 70. En Hongrie, un ancien révolutionnaire revient au pays. Il est censé avoir 60 ans, en parait 35. Sa boisson préférée est pourpre et épaisse. Les services secrets hongrois sont bien décidés à faire la lumière sur son secret de jeunesse éternelle.

Alors que Léonid Brejnev voit le temps passer et les 70 ans se rapprochant à grands pas, celui-ci pense encore à l’avenir. Pour cela il lui faudrait un peu de sang frais. Et pourquoi pas tirer celui de Fábián, qui semble avoir trouvé la fontaine de jouvence ? En réalité, ce dernier, héros hongrois de la révolution cubaine, est bel et bien un vampire et profite d’un retour au pays pour participer à une collecte de sang pour le Vietnam, la nation sœur communiste de son pays natal. Un self-service on peut dire pour ce suceur de plasma. Mais tout ne va pas être aussi simple. La Hongrie vit sous la paranoïa et même vos voisins sont au courant de vos moindres faits et gestes. Y compris de votre vie sexuelle. La surveillance étant essentielle dans le régime communiste, Fábián devra la jouer fine et échapper à un couple d’agents chargé d’élucider le mystère qui entoure son étrange personne. Camarade Dracula, voilà une relecture bien originale du film de vampire ! Il s’agit du second long-métrage réalisé (en solo) par Márk Bodzsár (né en 1983), un formidable hommage au cinéma d’épouvante lié aux créatures aux canines aiguisées, mais aussi portrait au vitriol d’une époque que les moins de quarante ans, y compris le metteur en scène donc, ne peuvent pas connaître. Alors forcément, comme la plupart des spectateurs français, nous ne sommes pas au fait de tout qui concerne la politique, la vie en société, les clichés on va dire des us et coutumes de la Hongrie, mais cela n’empêche pas de prendre beaucoup de bon temps avec Camarade Dracula Drakulics elvtárs, vrai film de genre, à la fois fantastique et récit d’espionnage, nourri de références cinéphiles, bourré de charme et surtout génialement interprété par un casting de haute volée. C’est très chaudement recommandé.

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Test Blu-ray / La Passion du docteur Hohner, réalisé par George Waggner

LA PASSION DU DOCTEUR HOHNER (The Climax) réalisé par George Waggner, disponible en DVD et Blu-ray le 11 avril 2023 chez Elephant Films.

Acteurs : Boris Karloff, Susanna Foster, Turhan Bey, Gale Sondergaard, Thomas Gomez, June Vincent, George Dolenz, Ludwig Stössel…

Scénario : Curt Siodmak & Lynn Starling, d’après la pièce d’Edward Locke

Photographie : W. Howard Greene & Hal Mohr

Musique : Edward Ward

Durée : 1h26

Date de sortie initiale: 1944

LE FILM

Le Docteur Hohner conçoit une passion absolue et maladive pour sa maîtresse, cantatrice à l’Opéra de Vienne qu’il assassine dans un accès de folle jalousie. Dix ans plus tard, l’arrivée d’une nouvelle cantatrice réveille à la fois le souvenir de son amante et ses vieux démons…

Les amateurs de cinéma SF/fantastique rétro/vintage connaissent le réalisateur George Waggner (1894-1984), du moins quelques-uns de ses meilleurs fleurons aux titres explicites comme L’Échappé de la chaise électriqueMan Made Monster (1941) et surtout Le Loup-garouThe Wolf Man (1941) avec les illustres Lon Chaney et Claude Rains, monument des Universal Monsters. Celui qui dirigera aussi John Wayne à deux reprises (Le Bagarreur du Kentucky The Fighting Kentuckian et Opération dans le PacifiqueOperation Pacific) adapte librement une pièce de théâtre d’Edward Locke et signe La Passion du Docteur HohnerThe Climax, pensé au départ comme une suite au Fantôme de l’OpéraPhantom of the Opera, immense succès critique et public d’Arthur Lubin sorti en 1943. Mais la plupart de la distribution est prise ailleurs, alors le projet mute. Subsistent seulement la comédienne Susanna Foster, qui obtient cette fois encore le rôle principal, tandis qu’on retrouve le même compositeur, les mêmes directeurs de la photographie, le même monteur, les mêmes décorateurs (qui ont repris l’opéra)…Mais la grosse « pièce rapportée » et qui tient le rôle-titre n’est autre que le légendaire Boris Karloff, alors entre La Maison de FrankensteinHouse of Frankenstein d’Erle C. Kenton et Le Récupérateur de cadavres The Body snatcher de Robert Wise. L’éternel monstre de Frankenstein, tournant parfois près de dix films par an, est impérial ici et sa prestation vaut bien à elle-seule qu’on accorde 85 minutes à cette Passion du Docteur Hohner.

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Test 4K UHD / La Proie du Diable, réalisé par Daniel Stamm

LA PROIE DU DIABLE (Prey for the Devil) réalisé par Daniel Stamm, disponible en DVD, Blu-ray et 4K UHD le 2 mars 2023 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Jacqueline Byers, Virginia Madsen, Colin Salmon, Nicholas Ralph, Ben Cross, Christian Navarro, Debora Zhecheva, Tom Forbes…

Scénario : Robert Zappia

Photographie : Denis Crossan

Musique : Nathan Barr

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Selon les archives du Vatican, les cas de possession démoniaque ont considérablement augmenté ces dernières années. Pour y faire face, l’Église catholique a secrètement rouvert les écoles d’exorcisme. Sur ce champ de bataille spirituel, Sœur Ann, une jeune nonne, se distingue comme une combattante prometteuse. Bien qu’il soit interdit aux religieuses de pratiquer des exorcismes, un professeur détecte chez elle ce don particulier et accepte de l’initier. Mais son âme est en danger car les forces maléfiques qu’elle combat sont mystérieusement liées à son passé traumatique : le diable l’a choisie et il veut entrer…

C’est pas mal ça dites donc ! Pourtant, on ne misait pas sur cet énième film d’exorcisme et de possession…Il faut dire qu’on a eu de quoi faire ces dix dernières années avec la trilogie Annabelle, The Closet, la trilogie Conjuring, The Crucifixion, Délivre-nous du mal, Demonic, Les Dossiers secrets du Vatican, L’Étrange cas Deborah Logan, L’Exorcisme de Hannah Grace, Incarnate, La Nonne. Un film s’est aussi distingué au début des années 2010, Le Dernier ExorcismeThe Last Exorcism, réalisé par l’allemand Daniel Stamm, gros succès dans les salles avec près de 70 millions de dollars de recette, pour une mise de départ d’1,8 million, récompensé à de multiples reprises dans le monde entier, y compris à Sitges et à Toronto. Après un large détour par la télévision pour des séries comme Intruders, Scream, Fear the Walking Dead, Into the Dark et Them, Daniel Stamm revient au cinéma, ainsi qu’au film d’épouvante avec La Proie du DiablePrey for the Devil qui cette fois encore parvient à se démarquer dans le genre, grâce à un scénario original de Robert Zappia (Halloween, 20 ans après de Steve Miner), mais aussi un personnage principal féminin très fort, incarné par une remarquable comédienne, une révélation, la canadienne Jacqueline Byers. Quasiment de tous les plans, celle-ci crève l’écran et sa prestation participe à la réussite de La Proie du Diable auquel franchement on ne croyait pas du tout avant de le visionner.

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Test Blu-ray / Monstrous, réalisé par Chris Sivertson

MONSTROUS réalisé par Chris Sivertson, disponible en DVD et Blu-ray le 7 avril 2023 chez Metropolitan Films.

Acteurs : Christina Ricci, Santino Barnard, Don Durrell, Colleen Camp, Lew Temple, Carol Anne Watts, Jennifer Novak Chun, Peter Hodge…

Scénario : Carol Chrest

Photographie : Senda Bonnet

Musique : Tim Rutili

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Dans les années 50, une femme fuit une relation abusive et emménage avec son fils de sept ans dans une charmante maison près d’un lac. Mais, sous les eaux paisibles de leur nouveau sanctuaire, se cache un danger terrifiant.

Quel plaisir de revoir Christina Ricci au cinéma ! Même si Monstrous n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un bon film, au moins elle y est quasiment de tous les plans, ou tout du moins de toutes les scènes. Remarqué avec All Cheeleaders Die en 2001, qu’il coréalise avec Lucky McKee, dont ils signeront le remake plus de dix ans après, Chris Sivertson a toujours eu un faible pour le cinéma d’horreur et le thriller. The Lost (2005), adaptation du sulfureux roman de Jack Ketchum et I Know Who Killed Me (2007) avec Lindsay Lohan et Julia Ormond seront aussi bien reçus de la part du public que de la critique, au point de devenir cultes avec les années. Si l’on jette un coup d’oeil à sa filmographie, qui contient également des téléfilms, on se rend compte que l’un des sujets de prédilection de Chris Sivertson demeure la psyché perturbée des êtres humains. Du coup, il sera difficile de parler de Monstrous sans spoiler et l’on devine pourquoi le scénario de Carol Chrest a pu attirer le cinéaste. Cependant, soyons honnêtes, il sera aisé pour le cinéphile/age de comprendre où l’histoire veut nous emmener et ce dès les CINQ premières minutes. Vous voyez où on veut en venir ? On en a déjà trop dit en fait, mais Monstrous repose sur les mêmes codes usés jusqu’à la moelle par les auteurs de films fantastico-d’épouvante nappés de drame psychologique. Sans trop vous donner la puce à l’oreille, disons que Monstrous rappelle parfois bougrement Babycall (2011) de Pål Sletaune, avec la géniale Noomi Rapace…on pourrait citer d’autres longs-métrages plus connus, mais ce serait franchement vous mettre sur la voie…Néanmoins, n’y allons pas par quatre chemins, la seule raison d’être de Monstrous et de le visionner reste Christina Ricci.

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Test Blu-ray / Terreur dans le Shanghaï Express, réalisé par Eugenio Martin – Édition Le Chat qui fume

TERREUR DANS LE SHANGHAÏ EXPRESS (Horror Train) réalisé par Eugenio Martin, disponible en Blu-ray depuis décembre 2022 chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Christopher Lee, Peter Cushing, Georges Rigaud, Telly Savalas, Alberto de Mendoza, Silvia Tortosa, Helga Liné…

Scénario : Arnaud d’Usseau & Julian Zimet

Photographie : Alejandro Ulloa

Musique : John Cacavas

Durée : 1h28 (version intégrale)

Date de sortie initiale : 1973

LE FILM

En 1906, en Chine, le professeur Alexander Saxton découvre un ancien fossile gelé dans la province isolée de Szechuan. Il apporte les restes de l’être, qu’il croit être le chaînon manquant, dans une boîte à Shanghaï à bord d’un train Trans-Siberien, où il rencontre une vieille connaissance le Dr Wells. Au cours de ce voyage, la créature glacée commence à fondre, et réussit à se libérer. Elle décide ensuite de tuer les passagers pour voler leur mémoire…

Le début des années 1970 a été faste pour Peter Cushing et Christopher Lee ! En 1972-73, le premier tournera près d’une douzaine de longs-métrages (dont Frissons d’outre-tombe From Beyond the Grave et And Now the Screaming Starts! de Roy Ward Baker), même chose pour le second, qui campera entre autres Rochefort dans Les Trois Mousquetaires de Richard Lester, ainsi que Lord Summerisle dans le légendaire The Wicker Man de Robin Hardy. Coup sur coup, les deux complices se retrouvent devant la même caméra dans Dracula 73 – Dracula A.D. 1972 et Dracula vit toujours à Londres The Satanic Rites of Dracula d’Alan Gibson, La Chair du diable The Creeping Flesh de Freddie Francis, Nothing but the Night de Peter Sasdy et Terreur dans le Shanghaï Express Horror Express, ou bien encore Pánico en el Transiberiano d’Eugenio Martín sous le pseudo ici de Gene Martin. Le pitch ? C’est « tout simple », en voyageant à bord du Transsibérien Express, un anthropologue et son rival doivent contenir la menace posée par la cargaison: un singe préhistorique qui est l’hôte d’une forme de vie qui absorbe l’esprit des passagers et de l’équipage. Un huis clos sur les rails, où le train devient un petit théâtre de l’horreur, où tous les passagers sont mis en danger. Terreur dans le Shanghaï Express s’accompagne souvent de critiques mitigées. Pourtant, ce petit opus du genre s’avère bougrement sympathique et contient son lot de séquences très efficaces, dont une trépanation et autres effets gore particulièrement réjouissants, tandis que le casting, notamment nos deux têtes d’affiche auxquelles se greffent Telly Savalas (qui apparaît au bout d’une heure), parfait en cosaque désagréable, assurent évidemment le show, sans se forcer, mais avec leur immense talent et une élégance de tous les instants.

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Test Blu-ray / Slayers, réalisé par K. Asher Levin

SLAYERS réalisé par K. Asher Levin, disponible en DVD et Blu-ray le 4 janvier 2023 chez AB Vidéo.

Acteurs : Thomas Jane, Kara Hayward, Jack Donnelly, Lydia Hearst, Malin Åkerman, Abigail Breslin, Ashley Reyes, Ash T…

Scénario : Zack Imbrogno & K. Asher Levin

Photographie : Owen Levelle

Musique : Taylor Locke

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Un groupe d’influenceurs se retrouvent piégés au sein d’un manoir appartenant à un milliardaire reclus. L’endroit est en réalité l’antre d’un vampire maléfique. Pour se sortir de ce pétrin, les jeunes gens doivent compter sur l’aide d’un célèbre joueur en ligne et d’un chasseur de vampires plutôt vieux jeu…

Bah dites donc…cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un tel navet. Mais de compétition, ou comme le disait Jean Gabin dans Le Cave se rebiffe « Oui mais celui-là c’est un gabarit exceptionnel. Si la connerie se mesurait, il servirait de mètre-étalon… ». K. Asher Levin, retenez-bien le nom du responsable de ce bouzin. Également coscénariste et coproducteur, le coupable aura déjà livré essentiellement quelques épisodes de séries télévisées depuis une quinzaine d’années. Il a aussi décidé récemment, quelle mauvaise idée, de s’en prendre au grand écran ! À cette occasion, il signe coup sur coup deux films avec Thomas Jane, vu dernièrement dans l’improbable Anti-Life aux côtés de Bruce Willis, dans le très bon USS Indianapolis avec Nicolas Cage et dans The Predator de Shane Black. Le premier s’intitule Creuser pour survivreDig, un thriller, le second, celui qui nous intéresse (ou pas…) est Slayers, film « d’horreur » et « fantastique ». Insistons bien sur l’usage des guillemets, car s’il s’agissait sans doute des « intentions » du réalisateur, le résultat final est on ne peut plus navrant et vire à la comédie pas drôle, affligeante, navrante, irritante, chiante et d’autres adjectifs se terminant en « ante ». Rien, absolument rien ne fonctionne, tout est à jeter, à ensevelir, à recouvrir de chaux vive pour ne pas laisser de traces (de pneus). Fuyez pauvres fous, ne perdez pas 85 minutes de votre vie comme nous. Mais si vous êtes pervers, mais alors jusqu’au-boutistes voire complètement irrécupérables, vous vous laisserez sans doute tentés. Attention tout de même à la crise d’épilepsie et prévoyez un sac pour gerber. C’est un conseil d’ami.

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Test Blu-ray / One Dark Night (Nuit noire), réalisé par Tom McLoughlin

NUIT NOIRE (One Dark Night) réalisé par Tom McLoughlin, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret le 16 février 2023 chez Rimini Editions.

Acteurs : Meg Tilly, Melissa Newman, Robin Evans, Leslie Speights, Donald Hotton, Elizabeth Daily, David Mason Daniels, Adam West…

Scénario : Tom McLoughlin & Michael Hawes

Photographie : Hal Trussell

Musique : Bob Summers

Durée : 1h25

Année de sortie : 1982

LE FILM

Afin d’intégrer une confrérie étudiante, Julie doit se soumettre à un rite d’initiation : passer une nuit entière dans un imposant monument funéraire, sous le contrôle de deux autres étudiantes. Or, le mausolée est celui d’un ancien mage, qui possédait de terrifiants pouvoirs psychiques.

Nuit noireOne Dark Night (ou Entity Force, Mausoleum ou Rest in Peace) est le premier long-métrage de Tom McLoughlin (né en 1950), dont le nom restera lié à la saga Vendredi 13, pour laquelle il signera le sixième opus de la franchise, Vendredi 13, chapitre VI : Jason le mort-vivantFriday the 13th Part VI: Jason Lives, ainsi qu’une poignée d’épisodes de la série dérivée créée en 1987. Également coscénariste (avec Michael Hawes), Tom McLoughlin réussit son coup d’essai derrière la caméra, en s’inspirant du Carrie de Brian De Palma pour ce qui concerne la psychokinésie, plus connue sous le nom de télékinésie, faculté métapsychique de l’esprit qui permettrait d’agir directement sur la matière ou les personnes. Un « don » ou une « malédiction » repris par la suite dans le cinéma de genre, un thème qui permet au réalisateur de laisser libre cours à sa fantaisie horrifique au cours d’un dernier acte particulièrement agité et généreux en effets destinés à effrayer les spectateurs. Le prix du seau de popcorn est très largement rentabilisé, encore aujourd’hui d’ailleurs, même s’il faut pour cela s’armer de patience pendant une bonne heure, durant laquelle il ne se passe rien ou pas grand-chose. Mais l’ensemble est plutôt bien fichu (surtout avec un budget de 800.000 dollars et à peine un mois de tournage), on s’amuse, c’est joliment emballé, les effets spéciaux sont bourrés de charme et Nuit noire nous fait découvrir une jeune et belle comédienne, Meg Tilly, que l’on reverra dans Les Copains d’abord de Lawrence Kasdan, Valmont de Miloš Forman et The Two Jakes de Jack Nicholson. Un bon cru qui fait penser à Phantasm de Don Coscarelli pour le décor, et à Hell Night de Tom DeSimone, dans lequel, pour leur initiation, quatre nouveaux membres d’une association étudiante doivent passer la nuit dans un vieux manoir abandonné, dans lequel l’ancien propriétaire avait tué sa famille avant de se donner la mort. On est dans la même veine et donc One Dark Night devrait encore et toujours trouver son public amateur de sensations fortes au charme rétro.

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Test Blu-ray / Le Cirque des horreurs, réalisé par Sidney Hayers

LE CIRQUE DES HORREURS (Circus of horrors) réalisé par Sidney Hayers, disponible en combo DVD et Blu-Ray depuis le 7 décembre 2022 chez Studiocanal.

Acteurs : Anton Diffring, Erika Remberg, Yvonne Monlaur, Jane Hylton, Donald Pleasence…

Scénario : George Baxt

Photographie : Douglas Slocombe

Musique : Muir Mathieson & Franz Reizenstein

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1960

LE FILM

Un chirurgien esthétique, le docteur Rossiter, fuit l’Angleterre après une opération ratée sur une patiente, et se réfugie en France où il rencontre le directeur d’un cirque miteux. Par un mortel concours de circonstances, il reprend l’établissement sous un autre nom et embauche en guise de clowns et d’acrobates, des criminels dont il modifie les visages. Le cirque connaît un énorme succès. Mais rapidement, les accidents se succèdent dans la troupe, surtout parmi les jeunes femmes.

En 1960, le cirque et le cinéma, c’est déjà une longue histoire, dont Charlie Chaplin (Le Cirque, 1928), Tod Browning (Freaks, 1932), Cecil B. De Mille (Sous le plus grand chapiteau du monde, 1953) ou encore Federico Fellini (La Strada, 1955) ont écrit les premières pages avec un sens certain de la flamboyance. Mais Sidney Hayers marche moins sur les traces de ces écrasants prédecesseurs que sur celles de la Hammer, qui règne à l’époque sur le cinéma d’horreur avec une classe toute britannique. Pendant que la firme accumule les réussites avec ses mythiques revisites du bestiaire classique (Dracula, Frankenstein…), la petite boîte de production Lynx films s’associe avec l’American International Pictures pour redonner des couleurs à l’épouvante circassienne – la Hammer n’ayant pas encore exploré la chose, autant lui couper l’herbe sous la caméra. Voilà donc Hayers nommé monsieur Loyal de cette entreprise avec au scénario, un George Baxt affichant on ne peut plus clairement la note d’intention du film dans son titre-même : il sera donc question de cirque et d’horreur. A vrai dire, il sera surtout question de cirque. Car en guise d’horreur, alors que l’ouverture offrait pourtant une prometteuse scène de défiguration, les traitements chirurgicaux que le protagoniste effectue en chaîne sur les visages de ses futurs employés, sont relégués hors-champ. Une paresse imputable aux risques de censure, et dont l’amateur d’horreur opératoire reste donc injustement privé.

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Test Blu-ray / La Malédiction d’Arkham, réalisé par Roger Corman

LA MALÉDICTION D’ARKHAM (The Haunted Palace) réalisé par Roger Corman, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 8 novembre 2022 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Vincent Price, Debra Paget, Lon Chaney Jr., Frank Maxwell, Leo Gordon, Elisha Cook Jr..…

Scénario : Charles Beaumont, d’après H.P. Lovecraft et Edgar Allan Poe

Photographie : Floyd Crosby

Musique : Ronald Stein

Durée : 1h27

Date de sortie initiale: 1963

LE FILM

Avant de succomber dans les flammes, le sorcier Joseph Curwen jette un sort sur la localité d’Arkham en Nouvelle-Angleterre. Cent dix ans plus tard, son arrière-arrière-petit-fils, Charles Dexter Ward, arrive sur les lieux pour prendre possession du château dont il a hérité. En dépit de l’hostilité des villageois et de la peur que lui inspirent certains des habitants, des êtres difformes et menaçants, Ward reste, de plus en plus fréquemment possédé par l’esprit d’un ancêtre qui, muni du Nécronomicon, prépare l’ouverture des portes de l’au-delà aux monstrueux dieux anciens qu’il vénère…

Après les énormes succès critiques et publics rencontrés par La Chute de la Maison Usher, La Chambre des tortures, L’Enterré vivant, L’Empire de la terreur et Le Corbeau, Roger Corman souhaite faire quelques infidélités à Edgar Allan Poe et se pencher sur une nouvelle fantastique de l’écrivain H.P. Lovecraft, L’Affaire Charles Dexter Ward. Cependant, frileux à l’idée que ce projet ne rebute le public, Samuel Z. Arkoff et James H. Nicholson de la société de production American International Pictures décide purement et simplement « d’arnaquer » les spectateurs, non pas en faisant changer le scénario à Roger Corman, mais en intitulant le film – sans l’accord du réalisateur – The Haunted Palace, tiré du poème de Poe, cité à deux reprises durant le long-métrage, histoire d’intégrer ce nouvel opus dans le cycle. La Malédiction d’Arkham n’a rien d’une œuvre hybride, il s’agit bel et bien de la première transposition au cinéma d’une nouvelle d’H.P. Lovecraft, dans laquelle est par ailleurs citée le célèbre Necronomicon. Ce sixième « épisode » apparaît donc quasiment comme un hors-série, dans lequel l’aspect psychanalytique de Poe est forcément mis de côté, pour se concentrer sur une horreur « tangible » et réaliste représentée par un monstre tapis dans le noir. Paradoxalement, La Malédiction d’Arkham est sans aucun doute l’un des meilleurs opus de ce qu’on peut appeler une saga, le film étant merveilleusement mis en scène, photographié et surtout extraordinairement interprété par Vincent Price, dans un savoureux double-rôle.

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Test 4K UHD / Esther 2 : Les Origines, réalisé par William Brent Bell

ESTHER 2 : LES ORIGINES (Orphan : First Kill) réalisé par William Brent Bell, disponible en 4K Ultra HD, Blu-ray et DVD le 17 décembre 2022 chez Metropolitan Vidéo.

Acteurs : Isabelle Fuhrman, Julia Stiles, Rossif Sutherland, Hiro Kanagawa, Matthew Finlan, Samantha Walkes, David Lawrence Brown, Lauren Cochrane…

Scénario : David Coggeshall, d’après une histoire originale de David Leslie Johnson-McGoldrick

Photographie : Karim Hussain

Musique : Brett Detar

Durée : 1h38

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Après avoir orchestré une brillante évasion d’un établissement psychiatrique, Esther se rend en Amérique en se faisant passer pour la fille disparue d’une famille aisée. Mais, face à une mère prête à tout pour protéger sa famille, son plan va prendre une tournure inattendue. Il vous reste beaucoup de choses à découvrir sur Esther…

Esther est de retour ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne s’y attendait absolument pas…Treize ans séparent les deux opus, le premier étant sorti en 2009, ayant engrangé près de 80 millions de dollars dans le monde (pour un budget quatre fois moins élevé), avant de devenir un vrai petit film culte. Deux raisons à cela, d’une part pour l’impressionnante interprétation de la jeune Isabelle Fuhrman, onze ans au moment du tournage, d’autre part pour le twist qui révélait (on peut se permettre de le dire après toutes ces années passées) que la petite fille démoniaque s’appelait Leena Klammer, et qu’elle souffrait d’un dérèglement hormonal très rare, le panhypopituitarisme, une forme de nanisme, qui lui donnait l’apparence d’une fillette, alors qu’elle en avait en trente-trois. Un pari pour Isabelle Fuhrman qui devait donc jouer une adulte se faisant passer pour une enfant. Mais kezako Esther 2 : Les Origines ??? Comme son titre l’indique, ou pas d’ailleurs, car on peut être un peu paumés, il ne s’agit pas d’un second épisode à proprement parler, mais d’une préquelle du long-métrage de Jaume Collet-Serra (La Maison de cire, Instinct de survie, Non-Stop). L’action se déroule deux ans avant qu’Esther soit adoptée par Kate et son mari John, du temps où Leena était internée dans un hôpital psychiatrique en Estonie. Esther 2 : Les Origines part de cet argument dévoilé dans Esther premier du nom. Mais l’élément totalement inattendu c’est qu’Isabelle Fuhrman reprend le rôle qui l’a rendu célèbre ! Désormais âgée de 25 ans, elle est supposée interpréter Leena/Esther. L’actrice a évidemment changé et il est difficile aujourd’hui de la « faire passer » pour une enfant. Mais TOUT le film joue sur cette schizophrénie volontaire et assumée. En effet, Esther 2 : Les Origines va certainement décontenancer une bonne partie des spectateurs, qui penseront se retrouver devant un quasi-remake du premier volet. Et ceux-ci auront raison, le réalisateur William Brent Bell l’avouant volontiers. C’était sans compter LE retournement de situation aussi improbable que jubilatoire qui emmène le récit, les protagonistes et donc l’audience dans une autre direction. Ne comptez pas sur nous pour vous en révéler la teneur, mais sachez tout de même que cette idée dramatique frappadingue vaut assurément qu’on s’attarde sur cet Orphan: First Kill. Vous êtes prévenus.

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