Test Blu-ray / Holocaust 2000, réalisé par Alberto De Martino

HOLOCAUST 2000 réalisé par Alberto De Martino, disponible en combo Blu-ray + CD-audio bande originale du film chez Le Chat qui fume.

Acteurs : Kirk Douglas, Simon Ward, Agostina Belli, Anthony Quayle, Alexander Knox, Virginia McKenna, Spiros Focás, Ivo Garrani…

Scénario : Sergio Donati & Alberto De Martino

Photographie : Erico Menczer

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1977

LE FILM

Un riche homme d’affaires se rend sur un site où il décide de créer un réacteur nucléaire assez puissant pour alimenter en énergie électrique toute la planète. Sur le site, il découvre une grotte enfouie sous les sables, sur les murs de laquelle sont inscrits d’étranges dessins…

En 1977, tout va bien pour Alberto De Martino (1929-2015). Le metteur en scène des Sept Gladiateurs, de Persée l’invincible, du Triomphe d’Hercule, du Manoir de la terreur, du Conseiller et de Django tire le premier, vient récemment de signer L’Antéchrist, qui découlait tout naturellement de L’Exorciste de William Friedkin, triomphe international qui allait donner naissance à moult ersatz. Plus qu’une copie carbone transalpine de ce dernier, L’Anticristo, sorti à peine un an après, se permettait souvent d’égaler son modèle. L’intensité de la mise en scène, la beauté de la photographie signée Aristide Massacessi alias Joe d’Amato, l’excellence des comédiens (l’interprétation possédée de Carla Gravina, Anita Strindberg, Alida Valli), sauf Mel Ferrer qui n’avait jamais été concerné par ce qui se passait tout au long de sa carrière, la partition expérimentale et envoûtante d’Ennio Morricone et de Bruno Nicolai et la violence de ses trois séquences d’exorcisme, contribuaient à faire de L’Antéchrist un capolavoro du cinéma Bis. Rares sont finalement ceux qui auront pu rivaliser avec le jusqu’au-boutisme d’un des papes du cinéma populaire italien des années 1960-1970, les films de genre récents n’arrivant d’ailleurs pas à la cheville de ses œuvres. Après L’Antéchrist, Alberto de Martino renoue avec le poliziottesco et livre Spécial Magnum Una Magnum Special per Tony Saitta, dans lequel se croisent Stuart Whitman, John Saxon, Martin Landau et Carole Laure. Puis, le cinéaste dirige rien de moins que l’immense Kirk Douglas dans Holocaust 2000, fable de science-fiction saupoudrée cette fois de quelques touches de La Malédiction The Omen, le chef d’oeuvre de Richard Donner étant sorti quelques mois auparavant. S’il est évident que certains partis-pris pourront faire sourire une partie des spectateurs aujourd’hui, Holocaust 2000 n’en demeure pas moins une valeur sûre du film d’exploitation, dont le sujet est pris avec sérieux et qui vaut évidemment le coup d’oeil pour y découvrir la légende hollywoodienne à fossette, toujours autant investie et prête à tout pour montrer ses grandes capacités physiques, quitte pour cela à se mettre à poil devant la caméra. C’est carré, c’est propre, c’est chiadé, bien écrit, divertissant, impeccable donc.

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Test Blu-ray / À la rencontre de Forrester, réalisé par Gus Van Sant

À LA RENCONTRE DE FORRESTER (Finding Forrester) réalisé par Gus Van Sant, disponible en DVD et Blu-ray le 2 novembre 2021 chez L’Atelier d’Images.

Acteurs : Sean Connery, F. Murray Abraham, Anna Paquin, Busta Rhymes, April Grace, Rob Brown…

Scénario : Mike Rich

Photographie : Harris Savides

Musique : Bill Frisell

Durée : 2h10

Date de sortie initiale : 2000

LE FILM

A seize ans, Jamal Wallace, un prodige du basket-ball, entre par effraction dans un appartement que les rumeurs disent habité par un ermite. Ayant entendu un bruit, il prend ses jambes à son cou et en oublie son sac à dos avec ses livres dedans. L’ermite le lui rend. Mais Jamal constate que les textes qu’il a écrits ont été corrigés et commentés. Celui-ci, intrigué, part à la rencontre du vieil homme, qui s’avère être William Forrester, un célèbre écrivain qui a disparu après la publication de son premier roman. Ce romancier solitaire et asocial a découvert chez Jamal un don pour l’écriture et accepte de lui enseigner en privé l’art de la plume. Au cours de ces leçons particulières, une amitié s’installe entre eux. Jamal se découvre une passion pour la littérature, mais il est bientôt amené à choisir entre poursuivre sa carrière de basketteur et se consacrer pleinement à l’écriture.

Quand il tourne son huitième long-métrage À la rencontre de Forrester Finding Forrester, Gus Van Sant a déjà près de cinquante ans. Il est le réalisateur acclamé de My Own Private Idaho (1991), avec River Phoenix et Keanu Reeves, il a connu le succès avec Prête à tout To Die For (1995), sa première œuvre de commande qui vaudra le Golden Globe à Nicole Kidman, suivi d’un triomphe international avec Will Hunting Good Will Hunting (1997), qui emballe à la fois la critique et le public, remporte deux Oscars, celui du meilleur acteur dans un second rôle pour Robin Williams et celui du meilleur scénario original pour Ben Affleck et Matt Damon. En 1998, le cinéaste est libre de faire ce qui lui plaît…mais contre toute attente il jette son dévolu sur un remake de Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock, projet qu’il convoitait depuis une bonne dizaine d’années. Ce décalque, quasiment plan par plan et en couleur du film original, que certains jugeront inutile, d’autres expérimental, s’accompagne de critiques très mitigées (euphémisme), de nominations aux Razzie Awards et le budget n’est pas rentabilisé. Après cet essai personnel qui avait quand même coûté plus de vingt millions de dollars, Gus Van Sant accepte un retour au cinéma dit commercial. Ce sera donc À la rencontre de Forrester, d’après un scénario de Mike Rich, que l’on peut voir comme un film-miroir à Will Hunting, tant les similitudes y sont frappantes. Plus de vingt ans après sa sortie, cet opus vaut essentiellement pour l’élégance de sa mise en scène, ainsi que pour la force et la douceur qui se dégage du tandem principal, l’inconnu Rob Brown, qui faisait ici ses débuts très prometteurs devant la caméra, et bien évidemment l’immense Sean Connery, également coproducteur ici, dans son avant-dernière apparition sur le grand écran, sublime dans un rôle inspiré par J.D. Salinger. Mention aussi à F. Murray Abraham, qui retrouvait alors son partenaire du Nom de la rose, dans lequel il incarnait l’inquisiteur médiéval Bernard Gui, adversaire du moine Guillaume de Baskerville interprété par l’acteur écossais. Leur confrontation finale est l’un des grands atouts de Finding Forrester.

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Test DVD / La Femme déshonorée, réalisé par Robert Stevenson

LA FEMME DÉSHONORÉE (Dishonored Lady) réalisé par Robert Stevenson, disponible en DVD le 7 décembre 2021 chez Artus Films.

Acteurs : Hedy Lamarr, Dennis O’Keefe, John Loder, William Lundigan, Morris Carnovsky, Natalie Schafer, Paul Cavanagh, Douglass Dumbrille…

Scénario : Edmund H. North, d’après une pièce de Edward Sheldon et Margaret Ayer Barnes

Photographie : Lucien N. Andriot

Musique : Carmen Dragon

Durée : 1h21

Date de sortie initiale : 1947

LE FILM

Directrice de presse, Madeleine Damien fait une tentative de suicide. Le docteur Caleb la prend en charge et la convainc de changer de vie. Elle emménage alors à Greenwich Village et se met à la peinture. Elle rencontre David, un scientifique, qui va lui redonner peu à peu goût à la vie. Un soir, elle retrouve Félix, un ancien amant.

La dernière fois que nous évoquions Hedy Lamarr, c’était pour parler du Démon de la chair The Strange Woman (1946) d’Edgar G. Ulmer, thriller viscéral adapté d’un roman de Ben Ames Williams, produit et interprété par la sublimissime Hedy Lamarr (1914-2000), femme fatale, vénéneuse et à se damner dans un rôle taillé sur mesure, dans lequel elle enflammait l’écran et les sens. Si vous désirez en savoir plus sur la comédienne, ainsi que sur sa vie et son parcours atypiques, vous saurez retrouver notre chronique. Nous reprendrons donc où nous en étions, puisque le film qui nous intéresse aujourd’hui, La Femme déshonoréeDishonored Lady (1947) est le long-métrage tourné dans la continuité par Hedy Lamarr. Également productrice sur cet opus, cette dernière est toujours aussi magnétique et foudroie par la modernité de son jeu, sur lequel le temps semble ne pas avoir d’emprise. Confié au légendaire Robert Stevenson (1905-1986), réalisateur des mythiques productions Disney Un Amour de coccinelle et Un Nouvel amour de coccinelle, L’Apprentie sorcière, Mary Poppins,L’Espion aux pattes de velours, L’Île sur le toit du monde, Le Fantôme de Barbe-Noire et Professeur tête en l’air, La Femme déshonorée est un drame psychologique saupoudré de quelques petites touches de film noir, qui conserve un charme fou. Et c’est encore une fois l’occasion d’admirer l’une des plus belles actrices de l’histoire du cinéma.

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Test Blu-ray / Benedetta, réalisé par Paul Verhoeven

BENEDETTA réalisé par Paul Verhoeven, disponible en DVD et Blu-ray le 17 novembre 2021 chez Pathé.

Acteurs : Virginie Efira, Charlotte Rampling, Daphne Patakia, Lambert Wilson, Olivier Rabourdin, Louise Chevillotte, Hervé Pierre, Clotilde Courau…

Scénario : David Birke & Paul Verhoeven, d’après le livre de Judith C. Brown

Photographie : Jeanne Lapoirie

Musique : Anne Dudley

Durée : 2h11

Année de sortie : 2021

LE FILM

Au XVIIe siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia, en Toscane. Dès son plus jeune âge, Benedetta est capable de faire des miracles et sa présence au sein de sa nouvelle communauté va changer bien des choses dans la vie des sœurs.

Revoilà Paulo, notre hollandais préféré, l’un des réalisateurs les plus fous de l’histoire du cinéma. On attendait de pied ferme (et pas queue) son dernier film en date Benedetta, depuis son affiche teaser révélée à Cannes, où une religieuse, incarnée par Virginie Efira, était vêtue d’un voile qui dévoilait un sein généreux. Repoussé plusieurs fois en raison de cette satanée pandémie et de problèmes de santé du réalisateur, Benedetta a pu enfin connaître une sortie sur les écrans. Heureusement d’ailleurs, car il y a plus d’audace durant ces deux heures que dans tous les films français réunis sortant une même année. N’y allons pas par quatre chemins, si Benedetta n’a peut-être pas l’impact des œuvres précédentes de Paul Verhoeven, cette production belgo-néerlando-française est une grosse claque qu’on aimerait se prendre bien plus souvent dans la tronche. Évidemment provocateur, parfois kitsch (tout ce qui concerne ce cher Jésus, sujet de fascination du cinéaste), totalement assumé, drôle (on pense même à Novices libertines de Bruno Mattei, fleuron de la nunsploitation), avec même quelques petites touches scatos, mystérieux, sensuel, sexuel, réflectif et intelligent, Benedetta ne laisse pas indifférent et, encore mieux, ne fera jamais l’unanimité. Avec ce seizième long-métrage, le metteur en scène prouve qu’à plus de 80 ans, son cinéma reste éternellement jeune, car rebelle, tout en offrant sûrement à Virginie Efira l’un des rôles de sa vie et dont le personnage rejoint naturellement la « faune féminine verhoevenienne » aux côtés de Katie Tippel, Fientje, Agnes, Catherine Tramell, Nomi Malone et bien d’autres.

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Test Blu-ray / Christmas Evil, réalisé par Lewis Jackson

CHRISTMAS EVIL réalisé par Lewis Jackson, disponible en DVD et Blu-ray le 1er décembre 2021 chez Carlotta Films.

Acteurs : Brandon Maggart, Jeffrey DeMunn, Dianne Hull, Andy Fenwick, Brian Neville, Joe Jamrog, Wally Moran, Gus Salud…

Scénario : Lewis Jackson

Photographie : Ricardo Aronovich

Musique : Don Christensen, Joel Harris & Julia Heyward

Durée : 1h30

Année de sortie : 1980

LE FILM

Enfant, Harry surprend sa mère en plein ébat avec le Père Noël. Cette vision le hantera toute sa vie. Trente ans plus tard, Harry travaille dans une usine de jouets et son existence entière tourne autour du Père Noël. Il souhaite incarner l’innocence que représente à ses yeux cette figure, mais l’époque a changé et le cynisme règne en maître. Harry va alors endosser son costume et distribuer lui-même les cadeaux… ou les châtiments…

Cette année, vous avez intérêt à croire au Père Noël, sinon il vous « hottera » la vie. Si la tagline exagère un brin, puisque le film est assez sage, Christmas Evil, connu aussi sous le titre You Better Watch Out, ou bien encore Terreur au royaume des jouets chez nos amis canadiens, est à ce jour le dernier long-métrage du réalisateur Lewis Jackson. Sorti discrètement en 1980, cet opus a en fait été vendu comme un slasher, dans lequel un homme arbore le costume du Père Noël et s’en va trucider quelques individus qui n’ont sûrement pas été sages, alors qu’il ne s’agit pas du tout de ça. Christmas Evil est un thriller dramatique psychologique qui narre la folie d’un homme, à la fois fasciné et traumatisé par Noël, qui a tout simplement décidé de devenir celui par qui – normalement – le bonheur arrive le 25 décembre de chaque année. Sauf qu’à l’exception des gamins innocents, même si certains ne confirment pas cette règle, la plupart des adultes semblent avoir perdu leur fantaisie, leur joie de vivre et n’arrivent pas à profiter de ce jour unique. Un homme décide alors de revêtir l’habit rouge, de transformer son van en traîneau et d’aller fureter en ville le soir du réveillon, dans l’espoir de donner du plaisir à ses concitoyens. Mais évidemment, cela ne va pas se passer comme prévu. Christmas Evil n’est pas exempt de faiblesses et de maladresses. Toutefois, on comprend pourquoi le film de Lewis Jackson, très joliment photographié par Ricardo Aronovich (Le Souffle au cœur de Louis Malle, L’Attentat de Yves Boisset, L’important c’est d’aimer d’Andrzej Żuławski), a su marquer les esprits des spectateurs depuis quarante ans. En raison de son ton désabusé, par le portrait à la fois effrayant et bouleversant d’un homme au bout du rouleau, qui va se perdre en vivant son fantasme jusqu’au bout. « Cette année, laissez la cheminée allumée ! » disait la bande annonce. C’est un conseil auquel nous adhérons.

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Test Blu-ray / Bergman Island, réalisé par Mia Hansen-Løve

BERGMAN ISLAND réalisé par Mia Hansen-Løve, disponible en DVD le 3 novembre 2021 chez Blaq Out.

Acteurs : Mia Wasikowska, Tim Roth, Vicky Krieps, Anders Danielsen Lie, Melinda Kinnaman, Joel Spira, Anki Larsson, Gabe Klinger

Scénario : Mia Hansen-Løve

Photographie : Denis Lenoir

Durée : 1h48

Année de sortie : 2021

LE FILM

Un couple de cinéastes s’installe pour écrire, le temps d’un été, sur l’île suédoise de Fårö, où vécut Bergman. A mesure que leurs scénarios respectifs avancent, et au contact des paysages sauvages de l’île, la frontière entre fiction et réalité se brouille…

Tout est pardonné (2007), Le Père de mes enfants (2009), Un amour de jeunesse (2011), Eden (2014), L’Avenir (2016) et Maya (2018), une des plus belles filmographies de ces dernières années en France, celle de la réalisatrice Mia Hansen-Løve, définitivement inscrite dans le peloton de tête des auteures hexagonales avec Céline Sciamma, Léa Fehner et Katell Quillévéré. A travers toute son œuvre, bouleversante et universelle, la réalisatrice née en 1981 aborde souvent les thèmes de la séparation, du temps qui passe (et de la jeunesse envolée), des désillusions, de la solitude et du destin. Si Bergman Island n’a peut-être pas la force de ses autres films, la sensibilité à fleur de peau de la cinéaste transparaît à chaque plan, à chaque ligne de dialogue, à chaque non-dit. Lettre d’amour enflammée à Ingmar Bergman, ce film lumineux et même solaire, tourné sur les terres du metteur en scène suédois était sans doute inévitable dans la carrière de Mia Hansen-Løve, qui une fois de plus, au détour d’un regard brouillé par les larmes, par un silence prolongé, par une absence, ou par des gestes esquissés et retenus, hypnotise le spectateur. La digne héritière d’un cinéma vibrant, mélancolique, délicat, élégant et humain.

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Test DVD / The Son, réalisé par Ivan Kavanagh

THE SON (Son) réalisé par Ivan Kavanagh, disponible en DVD le 2 novembre 2021 chez Rimini Editions.

Acteurs : Andi Matichak, Emile Hirsch, Luke David Blumm, Cranston Johnson, Blaine Maye, J. Robert Spencer, Rocco Sisto, Kristine Nielsen…

Scénario : Ivan Kavanagh

Photographie : Piers McGrail

Musique : Aza Hand

Durée : 1h34

Année de sortie : 2021

LE FILM

Laura, enceinte, s’enfuit de la secte satanique où elle a grandi. Huit ans plus tard, elle vit en toute tranquillité avec son fils David quand, un soir, Laura voit des inconnus réunis autour du lit du jeune garçon. Après une étrange cérémonie, ce dernier développe des troubles inquiétants et est hospitalisé en urgence. La santé mentale de Laura intrigue rapidement les enquêteurs.

On vous avait bien dit de retenir le nom du réalisateur irlandais Ivan Kavanagh à la sortie de Never Grow Old, western crépusculaire, sombre et poisseux, noir anthracite, jusque dans sa sublime photographie. En effet, celui-ci revient avec son septième long-métrage, un thriller d’épouvante, Son ou bien The Son dans certains pays, dont il signe une fois de plus le scénario, récompensé au Festival International du film fantastique de Bruxelles et au Festival International du film de Dublin. Il retrouve à cette occasion Emile Hirsch (impeccable, même s’il commence bizarrement à ressembler à Jack Black), qu’il avait dirigé dans son précédent opus, mais confie le premier rôle à l’américaine Andi Matichak, qui incarne la petite fille de Laurie Strode dans la trilogie Halloween de David Gordon Green. La comédienne crève l’écran ici dans un rôle ambigu et difficile, troublant et émouvant, celui d’une mère traumatisée par un passé extrêmement violent, qui revient perturber son quotidien et qui pourrait bien attenter à la vie de son fils. Mieux vaut en savoir le moins possible cette fois encore sur les multiples rebondissements qui jalonnent le récit et pour mieux se laisser porter par ce conte macabre souvent virtuose. Une grande claque.

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Test Blu-ray / Le Roi et Quatre Reines, réalisé par Raoul Walsh

LE ROI ET QUATRE REINES (The King and Four Queens) réalisé par Raoul Walsh, disponible en DVD et Combo Blu-ray + DVD le 22 novembre 2021 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : Clark Gable, Eleanor Parker, Jean Willes, Barbara Nichols, Sara Shane, Roy Roberts, Arthur Shields, Jay C. Flippen, Jo Van Fleet.…

Scénario : Richard Alan Simmons & Margaret Fitts

Photographie : Lucien Ballard

Musique : Alex North

Durée : 1h21

Date de sortie initiale: 1956

LE FILM

Dan Kehoe, un aventurier qui vient d’arriver à Touchstone, une petite ville de l’Ouest, apprend qu’une certaine Ma McDade, propriétaire d’un ranch voisin, accueille les visiteurs à coups de fusil. Quelque temps auparavant, les quatre fils de celle-ci ont été pourchassés par le shérif et ses hommes après avoir dévalisé une banque. Trois d’entre eux ont péri carbonisé dans l’incendie de la grange où ils s’étaient retranchés. Le quatrième s’est enfui, mais nul ne sait lequel a survécu. Et les quatre veuves sont restées auprès de Ma en attendant que le survivant vienne récupérer le magot que sa mère a enterré quelque part…

Peu connu des aficionados de Raoul Walsh, conspué aux Etats-Unis, mais célébré en France, Le Roi et Quatre Reines The King and Four Queens est donc loin de faire l’unanimité. Pourtant, ce western de fin de carrière – le réalisateur signera encore sept longs-métrages après celui-ci – est un véritable bijou. Si le film démarre de façon « traditionnelle » avec d’emblée une course-poursuite, un homme pourchassé à cheval par trois autres cavaliers qui ont visiblement décidé de le capturer ou même de le tuer, se déroulant dans de magnifiques paysages sauvages, Le Roi et Quatre Reines bifurque très rapidement, et contre toute-attente, dans le marivaudage. Pour leur seconde collaboration, un an après Les Implacables The Tall Men et un an avant L’Esclave libre Band of Angels, Raoul Walsh et Clark Gable se font plaisir et cela se ressent du début à la fin. Car The King and Four Queens est avant tout un délice, un ravissement, un bonheur, une fantaisie, une grâce, un régal de cinéma.

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Test Blu-ray / What Keeps You Alive, réalisé par Colin Minihan

WHAT KEEPS YOU ALIVE réalisé par Colin Minihan, disponible en DVD et Blu-ray le 3 novembre 2021 chez Blaq Out.

Acteurs : Hannah Emily Anderson, Brittany Allen, Martha MacIsaac & Joey Klein

Scénario : Colin Minihan

Photographie : David Schuurman

Musique : Brittany Allen

Durée : 1h35

Année de sortie : 2018

LE FILM

Pour leur premier anniversaire de mariage, Jackie emmène Jules dans le coin reculé où son père et elle allaient chasser, quand elle était petite. Personne à la ronde, à part la luxueuse demeure de son amie d’enfance de l’autre côté du lac. Toutes les conditions sont réunies pour un week-end idyllique en amoureuses. Pour une plongée dans l’horreur, aussi.

Né en 1985, le canadien Colin Minihan se fait remarquer en 2011 avec Grave Encounters, film d’horreur devenu culte qu’il réalise avec Stuart Ortiz, sous le nom des Vicious Brothers. Une suite sera vite mise en chantier suite au succès du premier épisode, que les deux complices écriront, mais pour laquelle ils confieront les manettes à John Poliquin. De son côté, Colin Minihan écrit et met en scène Extraterrestrial avec Michael Ironside et Brittany Allen, cette dernière, compagne du cinéaste, sera aussi à l’affiche de Bloody Sand en 2016. Avant de le retrouver aux commandes du remake-reboot d’Urban Legend, le réalisateur signe un petit bijou qui s’inscrit dans le registre du survival, What Keeps You Alive, projeté au Paris International Fantastic Film Festival en 2018. Afin de mieux l’apprécier, évitez tout d’abord la bande-annonce qui révèle beaucoup, pour ne pas dire trop d’éléments de l’histoire. Contentez-vous de lire le résumé ci-dessus ou le suivant si vous voulez en savoir un minimum, mais n’allez pas au-delà. Car What Keeps You Alive est une sacrée bonne surprise qui contient son lot d’émotions fortes, qui cueille le spectateur à plusieurs reprises et qui laisse un goût amer dans la bouche après la projection. Un opus très largement conseillé.

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Test Blu-ray / Le Sens de la famille, réalisé par Jean-Patrick Benes

LE SENS DE LA FAMILLE réalisé par Jean-Patrick Benes, disponible en Blu-ray le 3 novembre 2021 chez Gaumont.

Acteurs : Alexandra Lamy, Franck Dubosc, Christiane Millet, Rose de Kervenoaël, Mathilde Roehrich, Nils Othenin-Girard, Artus, Jackie Berroyer…

Scénario : Jean-Patrick Benes, Antoine Gandaubert, Fabrice Goldstein & Antoine Rein

Photographie : Gilles Porte

Musique : Christophe Julien

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2021

LE FILM

Un matin, les Morel se réveillent avec un gros problème. Ils découvrent que l’esprit de chacun est coincé dans le corps d’un autre membre de la famille ! Chacha, 6 ans, est dans le corps de Papa, Papa dans le corps de son ado de fils, le fils dans le corps de la grande sœur, la grande sœur dans le corps de la mère, et la mère dans le corps de Chacha…. Vous n’avez pas suivi ? Eux non plus. Et ce n’est que le début.

A l’occasion de la sortie récente de l’excellent Freaky de Christopher Landon, nous évoquions le body-swap au cinéma, autrement dit l’échange de corps entre deux personnages. Si cette astuce a largement inspiré le cinéma américain, la France s’en est aussi emparée à plusieurs reprises. Ainsi, Patrick Schulmann avec Rendez-moi ma peau… (1980), Bruno Chiche avec L’un dans l’autre (2017) et François Dupeyron avec La Machine (1994) se sont essayés, avec plus ou moins de réussite d’ailleurs, à ce truc toujours très efficace, tant du point comique pour les deux premiers, que dramatique, voire foncièrement inquiétant pour le troisième. Le Sens de la famille de Jean-Patrick Benes découle forcément de LA référence en la matière, Un vendredi dingue, dingue, dingue Freaky Friday de Gary Nelson (1976) avec Barbara Harris et Jodie Foster, film culte qui avait connu un remake très réussi, Freaky Friday : Dans la peau de ma mère (2003) avec Jamie Lee Curtis et Lindsay Lohan. Dans le film de Jean-Patrick Benes, ce sont – comme son titre l’indique – plusieurs membres d’une même famille qui du jour au lendemain vont se retrouver dans la peau de l’autre, le père dans celui de sa petite fille de cinq ans, le frère dans celui de sa sœur et l’on tient à préciser que cette famille ne vient pas du Nord ! Un peu d’humour ne fait jamais de mal. Le Sens de la famille est une comédie plutôt sympathique, qui n’exploite sans doute pas toutes les possibilités de son postulat de départ et qui ne sait plus trop où aller dans la seconde partie, mais qui contient son lot de quiproquos amusants. Franck Dubosc et Alexandra Lamy, qui se retrouvent à l’écran après le rigolo Bis (2015) de Dominique Farrugia et surtout le génial Tout le monde debout (premier long-métrage réalisé par le comédien) y sont entre autres brillants, tout comme le reste du casting. Bref, un bon moment.

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