Test Blu-ray / My Heart Can’t Beat Unless You Tell It To, réalisé par Jonathan Cuartas

MY HEART CAN’T BEAT UNLESS YOU TELL IT TO réalisé par Jonathan Cuartas, disponible en Combo Blu-ray + DVD depuis le 24 mai 2022 chez Extralucid Films.

Acteurs : Patrick Fugit, Ingrid Sophie Schram, Owen Campbell, Moises L. Tovar, Judah Bateman, Katie Preston, Anthony Pedone, Ivanna Picon…

Scénario : Jonathan Cuartas

Photographie : Michael Cuartas

Durée : 1h26

Année de sortie : 2020

LE FILM

Deux frères et soeurs se trouvent en désaccord quant aux soins à prodiguer à leur jeune frère malade, qui pourrait bien être un vampire…

À défaut de parler de réel coup de maître, My Heart Can’t Beat Unless You Tell It To est assurément l’une des propositions de cinéma les plus originales présentées aux spectateurs depuis la Pandémie qui a ralenti le monde en 2020. On doit cette réussite très prometteuse à Jonathan Cuertas, dont il s’agit du premier long-métrage, réalisé en 2019, après quatre courts, The Pallor (2013), Twelve Traditions (2015), Kuru (2017) et The Horse and the Stag (2018). Tous ont comme particularité d’être des films d’horreurs psychologiques et d’être, à l’exception de Kuru, photographiés par le frère du réalisateur, Michael Cuartas. My Heart Can’t Beat Unless You Tell It To découle d’ailleurs de Kuru, remarqué dans les festivals et primé à plusieurs reprises à Miami, ville de résidence des frères Cuartas. Tourné en l’espace de trois semaines, avec un budget modeste et une équipe vraisemblablement réduite, ce drame horrifique capturé en 1.33 interpelle non seulement par son dispositif, privilégiant l’économie, mais aussi par sa beauté plastique, sa langueur qui crée un malaise prenant aux tripes, sans oublier un casting composé de trois comédiens exceptionnels, Patrick Fugit, Owen Campbel et Ingrid Sophie Schram. Vous cherchiez une alternative aux produits industriels fabriqués à la chaîne par les gros studios ? Alors partez à la découverte de My Heart Can’t Beat Unless You Tell It To !

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Test Blu-ray / La Part du feu, réalisé par Étienne Périer

LA PART DU FEU réalisé par Étienne Périer, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 20 avril 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Michel Piccoli, Claudia Cardinale, Jacques Perrin, Rufus, Roland Bertin, Gabriel Cattand, Véronique Silver, Liliane Gaudet…

Scénario : Étienne Périer & Dominique Fabre, d’après une histoire originale d’Alain Page

Photographie : Jean Charvein

Musique : Paul Misraki

Durée : 1h44

Date de sortie initiale : 1978

LE FILM

Catherine Hansen trompe son mari Robert, un homme d’affaires qui travaille dans l’immobilier, avec Jacques, un de ses collaborateurs. Mais, ayant besoin de Jacques pour une opération commerciale importante, Robert ferme les yeux sur cette liaison.

Fin 2018, nous découvrîmes le cinéma d’Étienne Périer (1931-2020), réalisateur belge, à l’occasion de la sortie du film Commando pour un homme seulWhen Eight Bells Toll en DVD-Blu-ray chez Rimini Editions, une délicieuse curiosité, réalisée pour surfer sur l’engouement des spectateurs pour les missions exotiques des agents secrets sur grand écran, avec Anthony Hopkins en ersatz quelque peu improbable de 007. On lui doit aussi en vrac un Samson le magnifique (1995) avec Charlotte Rampling et Roger Hanin, quelques épisodes de Maigret avec Bruno Cremer, Meurtre en 45 tours (1960), un thriller avec Danielle Darrieux, Michel Auclair et Jean Servais, ainsi que le scénario de Charmants garçons (1957) d’Henri Decoin. Rétrospectivement, on note une prédilection pour le polar dramatique à l’ambiance lourde chez Étienne Périer, dont la filmographie est assurément à redécouvrir, comme Dis-moi qui tuer (1964), Un meurtre est un meurtre (1972) et La Main à couper (1974). C’est le cas de La Part du feu, dont nous ignorions l’existence, avant sa disponibilité dans les bacs chez LCJ Editions & Productions. L’affiche est on ne peut plus alléchante avec rien de moins que Michel Piccoli, Claudia Cardinale (sublime) et Jacques Perrin (étonnant), étrange et troublant triangle « amoureux » (l’usage des guillemets reflète l’ambiguïté des sentiments des personnages) qui se régalent avec un dialogue virtuose coécrit avec Dominique Fabre, complice du cinéaste et scénariste du génial L’Animal (1977) de Claude Zidi. Foncièrement dérangeant, amoral et peu sympathique, La Part du feu ne caresse pas le spectateur dans le sens du poil, mais l’arrivisme de ses protagonistes, l’ampleur du récit et la mécanique implacable de celui-ci demeurent imparables et rappellent quelque part certaines œuvres de la littérature hexagonale du XIXè siècle. Grande découverte.

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Test Blu-ray / Une âme perdue, réalisé par Lewis Allen

UNE ÂME PERDUE (So Evil My Love) réalisé Lewis Allen, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 5 juillet 2022 chez Rimini Editions.

Acteurs : Ray Milland, Ann Todd, Geraldine Fitzgerald, Leo G. Carroll, Raymond Huntley, Raymond Lovell, Martita Hunt, Moira Lister…

Scénario : Ronald Millar & Leonard Spigelgass, d’après le roman de Joseph Shearing

Photographie : Mutz Greenbaum

Musique : William Alwyn

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1948

LE FILM

Londres, à la fin du XIXè siècle. Une jeune veuve naïve, Olivia Harwood, rencontre le charmant Mark Bellis, artiste de son état, qui ne tarde pas à louer une chambre dans la pension de famille que vient d’ouvrir la jeune femme. Très vite, ils deviennent amants. Mais Mark est un escroc qui pourrait l’entraîner sur la voie du chantage et du meurtre.

Est-ce que le nom de Lewis Allen (1905-2000) interpelle les cinéphiles ? Sans doute et ce en raison de La Falaise mystérieuse (1944), également connu sous son titre original The Uninvited, qui a marqué une étape importante dans le genre fantastique. Le metteur en scène du célèbre Je dois tuer Suddenly (1954) avec Frank Sinatra, signait alors des premiers longs métrages centrés sur une histoire de fantômes, en abordant les revenants avec «réalisme». Loin des comédies à la Scooby-Doo qui prenaient souvent comme cadre une maison hantée avec quelques comiques de l’époque qui s’enfuyaient en grimaçant et en levant les bras à chaque apparition d’un fantôme au drap blanc percé, The Uninvited plongeait les spectateurs dans un environnement concret, renforçant ainsi les effets d’épouvante. Sorti en 1948, Une âme perdue So Evil My Love est la troisième collaboration de Lewis Allen avec le comédien Ray Milland, après La Falaise mystérieuse, Suprême aveu The Imperfect Lady (1947) et juste avant Sealed Verdict. Tout va pour le mieux pour l’acteur britannique, tout juste auréolé de l’Oscar et du prix d’interprétation à Cannes pour Le Poison The Lost Weekend de Billy Wilder. Les réalisateurs de renom l’emploient à tour de rôle, de Fritz Lang (Espions sur la Tamise Ministry of Fear) à Frank Borzage (Voyage sans retour Till We Meet Again), en passant par John Farrow (Californie terre promise California). Inspiré par un fait divers, Une âme perdue est un étonnant mélange des genres, un drame victorien, un thriller psychologique, une romance contrariée, des ingrédients qui peuvent paraître hétérogènes, mais qui contre toute attente se mixent parfaitement, pour notre plus grand plaisir.

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Test Blu-ray / La Femme de ma vie, réalisé par Régis Wargnier

LA FEMME DE MA VIE réalisé par Régis Wargnier, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 16 mars 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Jane Birkin, Christophe Malavoy, Jean-Louis Trintignant, Béatrice Agenin, Dominique Blanc, Elsa Lunghini, Andrzej Seweryn, Didier Sandre, Florent Pagny…

Scénario : Catherine Cohen, Alain Le Henry, Régis Wargnier & Alain Wermus, d’après une histoire originale de Régis Wargnier

Photographie : François Catonné

Musique : Romano Musumarra

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Simon, violoniste, sombre peu à peu dans l’alcoolisme. Dans sa déchéance, il est soutenu par sa maîtresse, qui est également l’administratrice de l’orchestre dans lequel il joue. L’aide-t-elle réellement ? Ne le maintient-elle pas ainsi sous sa dépendance ? Un homme, qui a connu le même parcours que Simon, va tenter de l’aider.

Régis Wargnier (né en 1948) débute comme assistant de Michel Deville (La Femme en bleu), Claude Chabrol (Nada, Le Banc de désolation, De Grey), Valerio Zurlini (Le Désert des Tartares), Francis Girod (La Banquière, Le Grand Frère, Le Bon Plaisir), Volker Schlöndorff (Le Faussaire), Patrice Leconte (Viens chez moi, j’habite chez une copine), Alexandra Arcady (Le Grand Pardon)…un C.V. qu’il se constitue en l’espace d’une dizaine d’années. En 1986, il franchit le pas du premier long-métrage avec La Femme de ma vie, qu’il coécrit avec Catherine Cohen (Les Fauves, Indochine) et Alain Le Henry (Dernier été à Tanger, Subway, Diabolo menthe), et confie le premier rôle à Christophe Malavoy. Le comédien a alors le vent en poupe et vient tout juste d’être auréolé du César du meilleur espoir masculin pour Family Rock de José Pinheiro, ainsi que du Prix Jean-Gabin. Les tournages s’enchaînent, on le voit chez Michel Deville dans Le Dossier 51, Le Voyage en douce et bien sûr Péril en la demeure (vous voyez l’affiche ?), Patrice Leconte (Ma femme s’appelle reviens), Pierre Schoendoerffer (L’Honneur d’un capitaine) et Bob Swaim (La Balance). Sa haute silhouette élancée, ses faux airs de BHL aux sourcils plus épais, mais surtout sa puissance dramatique commencent à attirer les réalisateurs de tous bords et Régis Wargnier lui offre le rôle principal de son coup d’essai. Aujourd’hui, il semble que La Femme de ma vie soit plus connu pour la chanson qui a accompagné le film à sa sortie, T’en vas pas, immortalisée par Elsa Lunghini, alors âgée de 13 ans, qui interprète aussi à l’écran la fille de Jane Birkin, les deux reprenant d’ailleurs cet air dans le film. Elle allait devenir la plus jeune artiste à accéder à la première place du Top 50 et ce pendant deux mois, durant lesquels elle allait vendre près d’1,5 million d’exemplaires de son single. On se souvient donc moins du film lui-même, ce qui est bien dommage, car La Femme de ma vie demeure une œuvre intéressante, pas forcément réussie sur tous les points et qui a pris quelques rides, mais qui n’en reste pas moins forte dans les thèmes qu’elle aborde et grâce à l’excellence de son casting, sur lequel trône le monstre Jean-Louis Trintignant.

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Test Blu-ray / L’Été en pente douce, réalisé par Gérard Krawczyk

L’ÉTÉ EN PENTE DOUCE réalisé par Gérard Krawczyk, disponible en DVD et Blu-ray le 10 juin 2022 chez Tamasa Diffusion.

Acteurs : Jacques Villeret, Jean-Pierre Bacri, Pauline Lafont, Guy Marchand, Jean Bouise, Jean-Paul Lilienfeld, Jacques Mathou, Dominique Besnehard, Claude Chabrol…

Scénario : Gérard Krawczyk & Jean-Paul Lilienfeld, d’après le roman de Pierre Pelot

Photographie : Michel Cénet

Musique : Roland Vincent

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1987

LE FILM

En échange d’un lapin cédé à son voisin, Fane reçoit Lilas, brave fille innocente et sensuelle, avec laquelle il décide de partir, tout plaquer pour rejoindre la maison familiale, dans le sud de la France, où il retrouve son frère, Momo. Il débarque le jour de l’enterrement de sa mère. La tenue légère de la pulpeuse Lilas ne manque pas de choquer les bigotes du village. Les problèmes commencent…

Pour la plupart, Gérard Krawczyk (né en 1953) est le réalisateur de Taxi 2, 3 et 4, sans savoir qu’il a aussi signé une grande partie du premier, en remplaçant Gérard Pirès, hospitalisé suite à un accident d’équitation. Certains évoqueront Wasabi, le remake de Fanfan la Tulipe ou même celui de L’Auberge rouge, son dernier opus en date et c’était déjà il y a quinze ans. Son premier film, Je hais les acteurs, exercice de style, misait sur la réunion d’une pléiade de comédiens de renom, Patrick Floersheim, Michel Galabru, Dominique Lavanant, Jean Poiret, Bernard Blier, Michel Blanc, Jean-François Stévenin et même une apparition de Gérard Depardieu. Mais son coup d’éclat est et restera L’Été en pente douce, d’après un roman de Pierre Pelot. Inclassable, nourri de référence au western (jusque dans la splendide composition de Roland Vincent, musicien complice de Paul Vecchiali) et au film noir (deux genres souvent très liés), comédie de mœurs teintée d’érotisme, ce deuxième long-métrage en met plein la vue, emmène vers l’inattendu, fait preuve de virtuosité à chaque scène, à chaque plan et repose bien évidemment sur un casting quatre étoiles sur lequel trône la merveilleuse et sculpturale Pauline Lafont, dans le rôle de sa vie, qui fut malheureusement interrompue en raison d’un accident de randonnée qui surviendra l’année suivante. Elle avait alors seulement 25 ans. L’Été en pente douce est comme qui dirait un poème dédié à la comédienne, qui crève, non, qui enflamme l’écran et les sens des spectateurs, comme ceux des hommes qu’elle croise dans le film (qui n’a pas pris une ride), à commencer par les immenses Jean-Pierre Bacri (fabuleux dans un rôle que devait camper Coluche) et Jacques Villeret. Indémodable, inoubliable.

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Test Blu-ray / Cours privé, réalisé par Pierre Granier-Deferre

COURS PRIVÉ réalisé par Pierre Granier-Deferre, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 19 janvier 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Elizabeth Bourgine, Michel Aumont, Xavier Deluc, Sylvia Zerbib, Emmanuelle Seigner, Lucienne Hamon, Pierre Vernier, Rosine Rochette, Guillaume de Tonquédec, Sandrine Kiberlain…

Scénario : Jean-Marc Roberts, Pierre Granier-Deferre & Christopher Frank

Photographie : Robert Fraisse

Musique : Philippe Sarde

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 1986

LE FILM

Jeanne Kern est enseignante dans un cours privé mixte. Elle est jeune, jolie et le sait. Tout le monde est attiré par elle; des élèves aux professeurs jusqu’au directeur, Monsieur Ketti. Un jour, une lettre anonyme parvient sur le bureau de Ketti, mettant en cause Jeanne d’une manière on ne peut plus claire, par des allusions précises sur son anatomie intime et l’usage qu’elle en fait. Les lettres se succèdent et bientôt, ce sont des photos qui inondent l’établissement. Tout le monde en reçoit: le directeur, les professeurs, les parents. Elles représentent une « soirée spéciale » au cours de laquelle de très jeunes personnes font l’amour…

Si on l’a souvent vue à la télévision, notamment dans Meurtres au paradis depuis une dizaine d’années, la divine Élizabeth Bourgine, Prix Romy-Schneider en 1985, a su marquer moult spectateurs dans Vive la sociale ! (1983) de Gérard Mordillat (nommée pour le César du meilleur espoir féminin), mais surtout dans La Septième Cible (1984) de Claude Pinoteau (nommée de nouveau, mais au César de la meilleure actrice dans un second rôle), où elle incarnait la fille de Lino Ventura et sans doute encore plus dans Cours privé de Pierre Granier-Deferre. Sorti sur les écrans français en novembre 1986, ce dernier reste tout d’abord célèbre pour son affiche d’exploitation qui avait fait couler beaucoup d’encre, celle où la comédienne apparaît de trois-quarts dos, quasi-nue, seulement vêtue d’un serre-taille rouge. Un visuel sulfureux et excitant qui avait évidemment de quoi titiller la curiosité du public. Alors que Jean de Florette venait de cartonner, que Manon des sources se profilait, que Top Gun remplissait les salles et Cobra avec Stallone le tiroir-caisse de la Warner, Cours privé parvenait à attirer près de 600.000 curieux. Réalisateur d’immenses succès populaires tels que La Horse, Adieu poulet, La Veuve Couderc, Le Chat, Le Train, Une femme à sa fenêtre, Le Toubib, Pierre Granier-Deferre démarre les années 1980 en dirigeant encore et toujours les plus grands du cinéma hexagonal, de Michel Piccoli (Une étrange affaire) à Philippe Noiret (L’Étoile du Nord, L’Ami de Vincent) en passant par Jean-Louis Trintignant (L’Homme aux yeux d’argent). Dans Cours privé, le cinéaste donne pour ainsi dire le rôle de sa vie à son actrice principale, Élizabeth Bourgine, quasiment de toutes les scènes, de tous les plans, avec laquelle il collaborera encore deux fois par la suite, dans Noyade interdite (1987) et La Couleur du vent (1988). Hypnotique, troublant, Cours privé annonce, et ce bien avant l’avènement des réseaux sociaux, comment une personne peut devenir la cible de rumeurs et d’accusations, ici une jeune enseignante sexy, qui détonne dans son environnement professionnel. Quelques problèmes de rythme, mais le film demeure aussi efficace que mémorable.

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Test Blu-ray / Fais-moi très mal, mais couvre-moi de baisers (Fiançailles à l’italienne), réalisé par DIno Risi

FAIS-MOI TRÈS MAL, MAIS COUVRE-MOI DE BAISERS (Fiançailles à l’italienne) (Straziami, ma di baci saziami) réalisé par Dino Risi, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 16 mars 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Pamela Tiffin, Moira Orfei, Livio Lorenzon, Gigi Ballista, Pietro Tordi, Samson Burke…

Scénario : Dino Risi, Agenore Incrocci & Furio Scarpelli

Photographie : Alessandro D’Eva

Musique : Armando Trovajoli

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1968

LE FILM

Marino, un jeune coiffeur, tombe amoureux de la jolie Marisa. Suite a des calomnies, il doit mettre fin à sa relation avec la jeune fille alors qu’ils s’étaient fiancés. Elle épouse un tailleur sourd-muet mais, la passion ne disparaît pas si facilement…

Les années 1960 sont exceptionnelles pour Dino Risi (1916-2008), le réalisateur enchaînant alors les films les uns à la suite des autres avec autant de réussite que de succès, en sortant parfois deux voire trois longs-métrages par un. Ainsi, se succèdent Une vie difficile Une vita difficile, La Marche sur Rome La Marcia su Roma, Le Fanfaron – Il Sorpasso, Le Jeudi Il giovedì, Les Monstres I Mostri, Le Gaucho Il Gaucho et L’Homme à la Ferrari Il Tigre. Un C.V. qui en ferait baver plus d’un. 1968, il maestro livre deux opus. Le premier est Le ProphèteIl Profeta, où Dino Risi reforme le même couple que dans son film précédent, Vittorio Gassman et Ann-Margret, peu connu dans nos contrées malgré son immense succès de l’autre côté des Alpes. Le second, celui qui nous intéresse, est Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers Straziami, ma di baci saziami, aussi sous-titré Fiançailles à l’italienne en France, dans lequel le metteur en scène dirige rien de moins que Nino Manfredi, Ugo Tognazzi et la ravissante Pamela Tiffin. Amis cinéphiles, arrêtez ce que vous êtes en train de faire et ruez-vous sur ce joyau de la comédie italienne ! En effet, bien dissimulé derrière d’autres titres porteurs du genre et qui le sera même encore après par Au nom du peuple italien In nome del popolo italiano, Le Sexe fou Sessomatto, Parfum de femme Profumo di donna et La Carrière d’une femme de chambre Telefoni bianchi, Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers – qui aura droit à un remake français en 2010, Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour…, réalisé par Pascal Thomas, avec Marina Hands et Julien Doré – n’a absolument rien à envier aux chefs-d’oeuvre plus emblématiques de Dino Risi et mérite d’être réhabilité.

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Test DVD / Les Deux fanfarons, réalisé par Enrico Oldoini

LES DEUX FANFARONS (Una botta di vita) réalisé par Enrico Oldoini, disponible en DVD depuis le 16 février 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Alberto Sordi, Bernard Blier, Andréa Ferréol, Vittorio Caprioli, Alberto Sorrentino, Elena Falgheri, Josette Nieri, René Balangero…

Scénario : Liliane Betti, Enrico Oldoini, Agenore Incrocci & Alberto Sordi, d’après une histoire originale d’Aurelio Chiesa

Photographie : Giuseppe Ruzzolini

Musique : Manuel De Sica

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Un petit village d’Italie. C’est la mi-août et presque tout le monde est parti en vacances. Il reste quelques personnes du 3eme âge comme Mondardini et Battistini qui passent leurs soirées sous la fenêtre éclairée, d’une splendide jeune femme qui se douche. Mondardini, vieux provincial lettre et de bonne éducation, a une passion effrénée pour les femmes. Battistini petit fonctionnaire prétentieux, ne vit, lui, que pour les gueuletons et le bon vin. Bientôt, l’été a raison d’eux. Fatigués par la solitude, ils décident de partir, eux aussi et se rendent sur la Côte d’Azur. Débarquant à Saint-Tropez, ils ne tardent pas à faire connaissance de la charmante Germaine, au caractère bien trempé et indépendant. Les deux hommes vont tenter de la séduire…

Le titre français d’Une botta di vita, Les Deux fanfarons donc, surfe sur l’aura du chef d’oeuvre de Dino Risi, Le Fanfaron Il Sorpasso, y compris dans son histoire, avec cette balade en voiture de deux protagonistes, qui toutefois n’ont pas le même âge que Bruno et Roberto, immortalisés par Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant. Dans le film d’Enrico Oldoini (né en 1946), nos deux héros ont 70 piges bien tassées et arrivent au bout de l’automne de leur existence. A l’écran ? Deux autres monstres et non des moindres, Bernard Blier (72 ans) et Alberto Sordi (68 ans), qui s’étaient déjà donné la réplique dans La Grande guerre La Grande guerra (1959) de Mario Monicelli, Chacun son alibi Crimen (1960) de Mario Camerini et dans Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?Riusciranno i nostri eroi a ritrovare l’amico misteriosamente scomparso in Africa? (1968) d’Ettore Scola. Si le générique peut annoncer une comédie à la Mex Pecas, il n’en est rien. Les Deux fanfarons est une fable douce-amère, non pas sur le passage du temps, mais sur les années qui ont passé et sur celui qui reste. Comme une dernière virée avant de tirer leur révérence, Mondardini (Blier) et Battistini (Sordi), se connaissent à peine, mais décident de prendre la route ensemble la fameuse journée du Ferragosto (le 15 août), puisque ces deux papys ont pour ainsi dire été abandonnés par leurs familles respectives, parties se dorer la pilule. Les Deux fanfarons est aussi troublant car il s’agit du dernier long-métrage sorti – en Italie du moins – du vivant de Bernard Blier, pour les fêtes de Noël 1988, tandis que les spectateurs français devront attendre octobre 1989 pour découvrir le séjour estival de nos deux trublions, soit plus de six mois après la disparition du comédien. Une botta di vita est une jolie surprise, sur laquelle on ne misait pas du tout au départ, qui nous cueille par sa mélancolie, son humour léger et par l’immense talent de ses deux têtes d’affiche, dont la complicité est aussi éclatante qu’évidente.

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Test Blu-ray / King, réalisé par David Moreau

KING réalisé par David Moreau, disponible en DVD et Blu-ray le 22 juin 2022 chez Pathé.

Acteurs : Gérard Darmon, Lou Lambrecht, Léo Lorléac’h, Thibault de Montalembert, Clémentine Baert, Artus, Marius Blivet, Laurent Bateau…

Scénario : David Moreau, Zoé Bruneau, Sophie Glaas & Maria Pourchet, d’après une histoire originale de Jean-Baptiste Andrea & Gael Malry

Photographie : Antoine Sanier

Musique : Guillaume Roussel

Durée : 1h39

Année de sortie : 2022

LE FILM

King, un lionceau destiné à un trafic, s’échappe de l’aéroport et se réfugie dans la maison d’Inès, 12 ans et Alex, 15. Le frère et la sœur ont alors l’idée folle de le ramener chez lui, en Afrique. Mais la traque des douaniers ne leur facilite pas la vie. Lorsque Max, leur grand-père fantasque qu’ils n’ont vu que deux fois dans leur vie, se joint à l’aventure, tout devient possible..

Découvert avec ses films d’horreur Ils et The Eye coréalisés avec Xavier Palud, le cinéaste David Moreau a ensuite connu en 2013 un beau succès avec 20 ans d’écart, pétillante comédie-romantique avec Pierre Niney et Virginie Efira. Avec Seuls, il revenait au film de genre en suivant le schéma tracé par les américains et leurs franchises destinées aux adolescents, Hunger Games, Divergente ou Le Labyrinthe. Tout était réuni pour que Seuls rencontre un large public. Malheureusement, le réalisateur a dû faire avec le peu d’argent mis à sa disposition en raison de la frilosité des producteurs français. King devait signer son retour au cinéma, mais David Moreau n’aura pas le temps de terminer le film, à cause d’une plainte déposée à son égard par une technicienne. Débouté du tournage, David Moreau sera finalement remplacé par le chef opérateur Antoine Sanier. Toutefois, à l’écran cela ne se ressent pas et King demeure un joli film pour les enfants et leur(s) accompagnant(s). L’ombre de Steven Spielberg plane sur cette histoire (ainsi que sur la forme) du début à la fin et l’on en vient même à se dire qu’il s’agit purement et simplement d’un remake d’E.T., l’extra-terrestre, tant les similitudes y sont particulièrement troublantes. Remplacez l’alien par un lionceau et vous avez pour ainsi dire la même chose. King parvient à captiver l’attention de la jeune audience, avec de bons et charismatiques comédiens, la tendresse bourrue de Gérard Darmon (très bon à donner la réplique à ses partenaires en herbe) et un lionceau attendrissant, souvent créé en images de synthèse et dont le résultat est bluffant. De beaux sentiments, un rythme soigné, une photo très classe, de l’aventure, le spectacle est garanti.

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Test Blu-ray / Il était une fois : Queue de béton & L’Aubergine est bien farcie, réalisé par Michel Baudricourt

QUEUE DE BÉTON / L’AUBERGINE EST BIEN FARCIE réalisés par Michel Baudricourt (Michel Caputo), disponibles en Blu-ray chez Pulse Vidéo & Vinegar Syndrome.

Acteurs : Richard Allan, Marie-Claude Viollet, Liliane Allan, Karine Gambier, Cathy Dupré, Mika Barthel, Hélène Shirley, Jack Gatteau, Dominique Aveline …

Scénario : Michel Caputo

Durée : 1h13 / 1h24

Année de sortie : 1979 / 1981

LES FILMS

Double programme avec deux films avec Richard Allan, Queue de béton (1979) et L’Aubergine est bien farcie (1981) de Michel Baudricourt.

Si vous êtes un lecteur fidèle, vous savez que j’ai déjà parlé du sieur Richard Lemieuvre, aka Richard Allan ou Queue de béton pour les intimes, au cours d’un article consacré à La Femme-objet de Claude Mulot, que vous n’avez sûrement pas manqué si j’en crois les chiffres impressionnants engendrés par la chronique. Sur IMDB, l’icône de l’âge d’or du cinéma pornographique hexagonal Richard Allan (né en 1942) est crédité au générique de près de 250 longs-métrages, même si l’intéressé dit qu’il en aurait tourné deux fois plus. Quelques titres ? Puisque ça vous fait plaisir…French érection, L’Essayeuse, Couple débutant cherche couple initié, La Marquise von Porno, La partouze du diable, Vicieuses et insatisfaites, Croisière érotique pour couples complaisants, Je mouille aussi par-derrière, Du foutre plein le cul, Retourne-moi, c’est meilleur et bien d’autres ré-jouissances du même acabit(e). Les nostalgiques du poil et du cul (dixit Mozinor dans La Brigade des culottes) pourront se ruer en rut sur un double programme désormais disponible en Blu-ray chez Pulse Vidéo, en collaboration avec Vinegar Syndrome, à savoir Queue de béton, film sorti en 1979, sur lequel le comédien allait trouver le pseudonyme qui le suivra le reste de sa (très) longue carrière (et même encore aujourd’hui) et L’Aubergine est bien farcie, exploité en 1981, tous les deux mis en scène par Michel Caputo, sous le pseudonyme de Michel Baudricourt et produits par Jean-François Davy.

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